29. RÉUNION FAMILIALE
𝐒𝐘𝐌𝐏𝐇𝐎𝐍𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐍𝐎.𝟖
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chapitre vingt-neuf —— Réunion Familiale
« Les erreurs ne se regrettent pas, elles s'assument. La peur ne se fuit pas, elle se surmonte »
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— Non... Airi, c'est vraiment toi ?
La voix d'Aika tremblait tant le choc de voir sa sœur pour la première était grand. Son cœur se tordit de douleur, alors que ses yeux, lentement embués par des larmes, étaient rivés sur l'étrange miroir.
Face à elle, Aoi s'estompait lentement, pour laisser place à une autre jeune fille : de longs cheveux blonds lui arrivaient jusqu'à la poitrine, son visage était fin, ses traits délicats, telle une petite poupée. Son teint était plutôt bronzé et à l'exception d'Aika, Airi avait de magnifiques yeux d'un bleu océan.
Le Mystère ne pouvait décrire le sentiment qui s'était logé en elle. Comment pouvait-elle expliquer que, au fond d'elle, elle savait parfaitement que la personne reflétée était sa sœur ? Son intuition se trompait rarement, surtout dans ce genre de situations délicates.
La voix de cette inconnue était beaucoup trop similaire pour être une simple coïncidence et, étrangement, Aika imaginait parfaitement sa sœur de cette façon. Elle l'avait toujours imaginée belle, la silhouette fine, la grâce et la le sourire d'un ange.
— Aiko, tu n'as jamais pu me comprendre et savoir ce que je ressentais, poursuivit Airi d'une voix pleine de chagrin. Je t'aimais, je vous aimais, mais tu m'as tuée.
— Je ne voulais vraiment pas te tuer... Je te le jure ! Je suis tellement désolée, tellement... se défendit Aika en éclatant en sanglots.
— Ça ne sert plus à rien de s'excuser, la coupa son aînée d'un ton froid. Le mal est fait, je suis morte dans la souffrance et la douleur. Tu m'avais fait une promesse, tu m'as donné tant d'espoir, je croyais en toi !
Aika resta sans voix. Elle baissa lentement la tête, ne pouvant maintenir une seconde de plus le regard dur et enragé de sa grande sœur. C'était vrai, elle avait complètement failli à sa promesse, pourquoi avait-elle promis une chose aussi impossible ?
Son sentiment de culpabilité qui l'avait tant rongé après sa mort, qu'elle s'était forcée de faire disparaître malgré le fait qu'il serait toujours présent, il revenait. Il revenait la hanter, lui dissoudre son cœur, le briser en des tas de morceaux irréparables.
Aika s'en voulait tellement que même les mots ne suffisaient pas à l'exprimer.
— Aiko, toi aussi, tu m'as abandonnée ! lança une autre voix, plus timide.
L'intéressée leva immédiatement la tête, persuadée qu'elle était simplement en train de rêver. Elle regarda autour d'elle, cherchant la voix qui venait de l'appeler, même si un certain prénom revenait dans ses pensées.
— Ai... murmura le Mystère.
À l'entente de ce prénom, Airi éclata de rire. Aika porta immédiatement son regard vers sa grande sœur, qui continuait de la foudroyer du regard : si les yeux pouvaient tuer, Aika serait déjà morte.
Lentement, une seconde silhouette apparut aux côtés de l'ainé : c'était une petite fille. Le cœur d'Aika manqua un battement, en découvrant une seconde paire de yeux bleus et une autre chevelure de blé.
— J'avais tant de rêves, Aiko ! Je voulais vivre et être heureuse avec toi, mais tout a été gâché à cause d'Airi ! se lamenta la plus petite des sœurs, pleurant à chaudes larmes. Je pensais, qu'ensemble, on partirait loin, très loin ! Mais tu n'as rien fait, tu n'as même pas essayé de m'aider quand Airi m'a tuée !
Le Huitième Mystère ne répondit rien, muette de stupeur. Alors... sa petite sœur lui en voulait aussi ? Après tout, Aika s'en était doutée, mais elle avait toujours refusé de le croire.
Elle avait toujours espéré que Ai lui avait pardonné. Sauf que non, ce n'était qu'une illusion qu'Aika s'était construite, comme pour mieux pardonner son crime.
— Ai... Rien ne pourra te consoler, mais je suis tellement désolée de n'avoir rien put faire pour que tu ais une vie de petite fille normale... murmura la jeune fille entre deux sanglots. J'ai... J'ai encore ton violon avec moi ! Et j'ai aussi l'archet d'Airi ! Tu vois ? Je vous ai toujours avec moi, je ne vous ai pas oublié et...
Elle ajouta, la voix étranglée par le chagrin :
— Je ferais tout pour que vous me pardonniez.
— Alors, laisse nous prendre ta place ainsi que celle de ton amie.
Aika releva subitement la tête et planta ses yeux dans ceux de sa petite sœur, déboussolée. Que voulait-elle dire ?
En une fraction de seconde, l'atmosphère lumineuse et grandiose des lieux vira dans le noir. Les moindres recoins se remplirent d'obscurité, ils dégageaient dans l'air des lueurs violettes et, à quelques parcelles du sol dallé, des petites flammes s'élevaient lentement.
— Tu n'as toujours pas compris Aiko ? poursuivit Ai, la mine réjouie. Tu es une horrible personne qui a commis des actes abominables, tu ne mérites pas de vivre. Tout comme ton amie, qui a des jambes de navet, quelle erreur de la nature ! C'est pourquoi...
La petite fille disparut lentement dans les ténèbres du miroir. À la place, un monstre gigantesque à la tête d'oiseau et aux mains défigurés sortit lentement de sa prison de verre. De petites flammes lui sortaient de la tête, son unique œil d'un rouge écarlate fixait fermement le Mystère, tétanisée à la vue de la bête.
— Je prendrai la place de ton amie en personne, ajouta l'inconnu en désignant Nene avec une de ses défectueuses mains. Mon but est de prendre la place des vivants, il en va de soit que le corps de cette mortelle sera mien. Et puis, un de mes pantins prendra la tienne, Numéro Huit.
— Vous êtes sûrement un des Mystères de l'école, murmura Aika qui reculait pour rejoindre son amie. Vous avez osé prendre l'apparence de mes sœurs et parler en leur nom !
— Quelle perspicacité Numéro Huit. Sois honorée que je prenne ta place de Mystère, je ne donne pas ce privilège à n'importe qui.
Aika finit par arriver aux côtés de Nene, soulagée que son amie n'est pas été blessée. Juste à côté, un étrange garçon accompagnait la lycéenne, tout aussi effrayé. La petite blonde essuya rapidement ses larmes, puis lui demanda :
— Qui es-tu et que fais-tu ici ? C'est toi qui a amené Nene dans cet endroit ?
Le jeune adolescent ne répondit rien, trop terrifié à la vue du monstre pour répondre quoique ce soit. Nene répondit à sa place :
— Il s'appelle Mitsuba, c'est un esprit qui a perdu la mémoire et qui a atterrit ici sans savoir comment. Il a demandé de l'aide et on m'a choisie.
— Tu as eu le temps de faire le tour des lieux ? De trouver une issue ?
— Non... Aika, je t'en prie, j'ai vraiment peur...
Les yeux de Yashiro commençaient lentement à s'embuer de larmes. Aika se plaça juste devant elle et regroupa Mitsuba. Il fallait absolument qu'elle trouve une issue pour s'échapper de cet endroit, avant qu'elle et Yashiro se fassent remplacer.
Mais au fur et à mesure que les secondes défilaient, des étranges pantins sortaient des différents miroirs exposées un peu partout.
Il faut que je trouve le réceptacle de ce Mystère, pensa Aika avec empressement. Et vite !
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CHAPITRE 29 TERMINÉ
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