𝐒𝐘𝐌𝐏𝐇𝐎𝐍𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐍𝐎.𝟖
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chapitre vingt-huit —— Dans le Miroir
« Un miroir va refléter notre âme. »

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— Toi ? Y aller seule ? répéta Kou, abasourdi.

— Je suis la seule ici capable de me téléporter dans le territoire où a été emmenée Nene, je dois absolument la sortir de là ! poursuivit Aika avec conviction.

— N'y pense même pas, idiote ! contra sèchement Hanako. Je me demande encore qui a le pire passé entre nous deux, alors toi aussi, si tu y vas, tu ne ferais qu'empirer la situation.

La jeune fille baissa honteusement la tête, frappée par l'évidence que son ami venait de lui rappeler. Elle n'était pas la personne avec la plus belle conscience. Si jamais un miroir reflétait tous ses regrets et ses peurs, le territoire se transformeraient en un véritable enfer.

— Mais je dois quand même y aller ! insista la blonde. Nous ne devons pas perdre de temps pour sauver Nene, et puis, c'est de ma faute si elle a été...

— Non ! Ce n'est pas de ta faute Aika ! coupa Hanako en la prenant par les épaules. Arrête de penser que tout est de ta faute, que tu ne sers à rien, que tu es une mauvaise personne, que...

Il ne termina pas sa phrase. A la place, il prit les mains d'Aika dans les siennes et les serra fort contre lui.

— Je t'en prie, n'y va pas seule. Nous allons trouver un moyen pour qu'on y aille tous ensemble.

— Hanako...

Le garçon lui sourit, avant de lâcher les mains de son amie. Il avança de quelques pas en direction du miroir, puis expliqua :

— Pour retrouver Yashiro, nous n'avons pas plusieurs solutions...

— Surtout que tu ne sers à rien, ajouta Kou.

— Je ne peux pas le nier. Nous allons avoir besoin...

Aika n'écoutait déjà plus. La panique grandissait en elle, malgré le sourire qu'elle arborait sur son visage. Elle était horriblement inquiète pour Yashiro.

Que se passait-il en ce moment-même derrière le miroir ? Allait-elle bien ? Était-elle encore vivante ? Des questions toutes plus douloureuses les unes que les autres tourmentaient l'adolescente

Je ne peux vraiment pas laisser Nene seule, soupira intérieurement Aika. Je suis sincèrement désolée Hanako, mais je vais prendre tous les risques pour la sauver.

La petite blonde ferma doucement les yeux et inspira profondément. Immédiatement, son corps prit feu d'une chaleur apaisante, même réconfortante. Autour d'elle, une épaisse fumée blanchâtre se formait petit à petit, l'entourant bientôt et la faisait lentement à disparaître.

— Aika ? Mais qu'est-ce que tu fais ?! s'alarma Hanako en se précipitant vers elle.

— Je ferais attention là-bas et je ne me regarderais pas dans un miroir, le problème est réglé ! lui sourit l'adolescente avec le peu de confiance qu'elle avait. Je dois absolument ramener Nene avant qu'il ne lui arrive quelque chose. Je fais au plus vite. On se voit tout à l'heure !

Avant de disparaître complètement, elle embrassa délicatement la joue du garçon, puis laissa échapper un léger rire. Le visage rouge de son ami fut la dernière chose qu'elle vit, avant que sa vue ne se brouille et qu'elle se laisse porter par son pouvoir.

Aika ne sa doutait pas qu'à cet instant, elle entrait dans un Enfer dont elle n'en ressortirait peut-être pas vivante.

***

La conscience d'Aika s'éveillait peu à peu. Ses respirations reprenaient un rythme irrégulier, la sensation de sécurité s'évanouissait lentement. La jeune fille ouvrit doucement les yeux, le souffle coupé. Ses paupières papillonnèrent, s'habituèrent à la grande luminosité des lieux.

Elle ne savait pas où elle se trouvait, mais l'endroit était gigantesque et teinté d'une vive lueur. Il n'y avait rien au centre des lieux. Les couloirs, autour du ravin, tourbillonnaient sur eux-mêmes et montaient de plus en plus haut, jusqu'à atteindre le plafond, qui était un vaste vitrail en forme de cercle, filtrant la lumière de l'extérieur.

— C'est génial, souffla Aika, bouche bée par l'endroit qui s'offrait à elle.

Les murs des couloirs étaient remplis de miroirs de différentes formes. Le Mystère s'efforçait de rester dos aux glaces, même si elle ne ressentait aucune présence maléfique ou dangereuse.

— Allez, je trouve Nene, et on part d'ici, se motiva la jeune fille.

Elle commença à appeler son amie à travers les couloirs, mais aucune réponse. D'un pas hésitant, Aika observa à travers la rambarde qui la séparait du ravin. Immédiatement, un frisson la parcourut. Elle avait horreur du vide, c'était bien l'une de ses plus grandes peurs.

Aika continuait à marcher tout en appelant Nene. Avec un peu de chance, elle n'allait pas tarder à répondre.

Aussitôt pensé, le Mystère put entendre une faible voix l'appeler au loin. Aika put distinctement reconnaître la voix de Nene. Elle semblait terrorisée et paniquée.

De nouveau, la petite blonde se téléporta au plus près de la voix. Après seulement quelques secondes, elle réapparut, plusieurs étages plus haut, face à Yashiro.

— Aika ! l'appela cette dernière, les larmes aux yeux.

— Je t'ai enfin retrouvée ! s'exclama joyeusement le Mystère. Qu'est-ce qu'il se...

Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. Une ambiance sombre se reflétait dans ce lieu macabres et sinistre. Immédiatement, le cœur d'Aika s'emballait de terreur, un profond malaise l'envahit, alors que le danger était juste à côté.

Derrière Nene, un gigantesque miroir reflétait Aoi, son amie. La jeune fille aux cheveux violets fixa intensément Aika, avant d'éclater de rire. Un rire mauvais, glaçant le sang du Huitième Mystère.

Aika recula de plusieurs pas, déboussolée. Autour d'elle, les différents miroirs reflétaient tout l'entourage de Nene : Hanako, Kou, ses amis, et aucun d'eux n'avaient de visages. Lentement, les silhouettes s'effacèrent, et à la place, le reflet de différentes personnes apparurent.

Aika le sentait : ces personnes devaient être celles qu'elle connaissait de son vivant.

— Aika, tu as tué ta sœur, non ? demanda Aoi avec innocence. Tu es vraiment la pire sœur qu'il puisse exister, la seule personne qui a pu détruire sa propre famille.

— Arrête... Tais-toi !

— Aiko... appela une autre voix.

Le cœur du Mystère fit un bond dans sa poitrine. Une sueur froide coula le long de sa temps, ses jambes commençaient à trembler, sa gorge devint sèche et nouée par un profond nœud qui l'empêchait presque de respirer.

Lentement, Aika avança de quelques pas vers le grand miroir, puis murmura :

— Airi... ?

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CHAPITRE 28 TERMINÉ
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