𝐒𝐘𝐌𝐏𝐇𝐎𝐍𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐍𝐎.𝟖
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chapitre vingt —— Discussion
« Vider son sac pour se sentir bien. »

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— Que veux-tu dire ? questionna Aika, intriguée.

— Et bien, quand je lui demande à qui il pense, il ne me répond jamais, soupira Nene en levant les yeux au ciel. Mais ça se voit clairement sur son visage qu'il pense à toi. Surtout quand je lui dis : "Tu penses à Aika ?". Là, il a des petites rougeurs aux joues ! Comme toi !

— Moi ? Mais je ne suis pas rouge ! se défendit la petite blonde, mal à l'aise. Hum, bref. Je pense que tu sais tout sur ma vie d'avant.

— Et... Comment es-tu morte ? interrogea la lycéenne, visiblement gênée de demander. Pourquoi surtout...

Aika resta dans le silence. En vérité, elle se doutait que son amie allait demander ça. Pour le moment, le Mystère ne préférait pas trop en dévoiler. Elle ne se sentait pas encore prête pour avouer toute son histoire. Surtout qu'elle avait peur de la réaction de son amie, et si elle finissait par la rejeter ?

— Je n'ai pas vraiment envie de tout te dire, pour le moment, s'excusa Aika. Mais je peux t'en dire une petite partie.

— Non, ne t'excuse pas ! C'est moi, je suis super impolie de te demander un sujet aussi sensible pour toi... s'empressa de dire Nene avec panique.

Aika secoua doucement la tête.

— Je pense qu'en parler à quelqu'un me fera un peu de bien. Et puis, tu es mon amie, je te dois bien quelques explications.

Jamais encore, elle n'avait parlé à quiconque de son histoire, pas même à Amane. Il ne lui avait jamais posé la question sur ses problèmes et inversement, ils n'en avaient jamais discuté. Probablement parce qu'ils restaient ensembles, justement, pour éviter d'y penser.

— Au départ, on s'entendait tous bien dans ma famille, commença l'adolescente avec un certain air nostalgique. J'avais une grande sœur de seize ans appelée Airi, et une petite sœur d'à peine dix ans nommée Ai. On s'amusait tous et nous étions une famille très soudée. Mais lorsque ma grande sœur fut diagnostiquée de "surdouée", il n'y en avait que pour elle. Bien sûr, ça ne me dérangeait pas, ni ma petite sœur d'ailleurs. Après tout, nous ne souhaitions que le bonheur de notre grande sœur.

— Qu'est-ce qui a pu mal tourné si tout se passait bien ? questionna Nene, visiblement inquiète.

— Et bien, mes parents ont commencé à mettre trop de pression sur ma grande sœur Airi. Évidemment, elle a très mal réagi et a commencé à être violente avec Ai et moi, comme pour se défouler et extérioriser la pression. J'essayais à chaque fois de protéger Ai, mais parfois, je ne pouvais pas prendre tous les coups qu'Airi faisait. Je... Je ne sais pas si j'ai été une bonne sœur, puisqu'au final, elles sont toutes...

Aika n'en dit pas plus. Elle sentit immédiatement les larmes lui monter aux yeux, et se pinça la lèvre pour étouffer une plainte. La jeune fille n'avait pas vraiment envie de repenser à tout cela, mais elle devait quand même raconter son histoire à Nene.

— Ma petite sœur et moi avions commencé à apprendre le violon dès notre plus jeune âge, reprit-elle en essayant de refouler ses larmes. Je ne sais pas pourquoi, mais Airi a voulu commencer à son tour. Et comme d'habitude, il n'y en a eu que pour elle. J'ai promis à Airi que je lui enlèverais l'attention des parents en jouant du mieux que je pouvais lors d'un concert, pour essayer d'avoir un peu d'estime de nos parents. Malgré mes plus grandes années d'expérience, Airi était la meilleure selon mon père et ma mère.

— Et tu l'as tuée pour ça ?

— Non, pas du tout. À la fin de notre concert de fin d'année, sous la rage parce que je n'avais pas respecté ma promesse, Airi a été trop loin dans ses coups et a... a tué Ai. Et moi... Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris, mais j'ai tué Airi... avec...

— Aika, je te remercie de m'avoir raconté tout ça, lui souffla la lycéenne avec un grand sourire. Ne te force pas à tout me dire, je peux attendre, tu sais. Sèche tes larmes, je préfère te voir avec ton sourire !

Le Mystère n'avait pas remarqué, mais elle avait été tellement absorbée par son histoire et ses pensées, qu'elle n'avait même pas remarqué qu'elle pleurait. Elle ressentait tellement de choses en repensant à son ancienne vie.

Aika se dépêcha d'essuyer ses larmes. Elle ne devait pas pleurer, elle devait sourire ! Il fallait toujours garder le sourire, quoiqu'il arrivait. Et puis, elle ne devait pas inquiéter Yashiro ! La lycéenne avait encore toute sa vie devant elle, Aika ne devait pas la rendre triste avec son histoire.

— Excuse-moi, tu es une personne incroyable Nene ! lui sourit Aika, les larmes aux yeux. Pour être honnête, c'est la première fois que j'ai une vraie amie...

— Et moi, je suis bien contente de t'avoir rencontrée ! s'exclama joyeusement Yashiro. Tu es une fille très jolie, douce, et si gentille, un véritable rayon de soleil ! Tu es toujours là pour moi, tu veux toujours apporter le bonheur aux autres alors que tu n'en as jamais eu lorsque tu étais vivante. Je t'admire, vraiment ! Tu es une personne en or.

— Je vais rougir...

— J'espère que nos prochains moments seront un peu plus joyeux. On pourrait se faire un autre pique-nique avec tout le monde ! Tu pourrais même connaître un peu plus Kou, c'est un garçon très gentil !

— Ça sera avec plaisir ! C'est vrai que je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'en apprendre un peu plus sur cet exorciste, mais il a l'air très sympa ! Si on enlève le fait qu'il est exorciste.

Les deux adolescentes éclatèrent de rire en même temps. Cela faisait bien longtemps qu'Aika n'avait pas passé un aussi bon moment. D'ailleurs, elle ne se souvenait pas d'avoir déjà eu un moment aussi joyeux avec une de ses anciennes amies.

La petite blonde leva la tête vers le ciel noir. La nuit s'était installée. Des milliers d'étoiles s'offraient à elle, scintillaient et s'illuminaient dans ce lieu si sombre qu'était l'espace. Une petite lumière dans ce néant.

Aika aimait bien penser que, là-haut, il y avait Airi et Ai qui la regardaient. Peut-être ira-t-elle bientôt les rejoindre ? Elle ne savait pas ce que sa seconde vie allait lui réserver. Mais en tout cas, elle les rejoindra avec plaisir, elles seront enfin unies.

— Tu devrais rentrer, il commence à se faire tard quand même, lui fit remarquer Aika.

— Oh, tu as raison ! Je suis vraiment en retard là ! s'exclama Yashiro en se relevant, courant vers la sortie. À demain Aika !

— À demain, Nene ! la salua le Mystère.

Et c'est à ce moment-là qu'Aika eut un pincement au cœur pour son amie.

Nene, je te ferais passer le restant de tes jours avec le sourire, je te le promets ! songea l'adolescente, un triste sourire aux lèvres.

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CHAPITRE 20 TERMINÉ
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