19. LA RAISON
𝐒𝐘𝐌𝐏𝐇𝐎𝐍𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐍𝐎.𝟖
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chapitre dix-neuf —— La Raison
« Chaque action a une conséquence. »
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Quelques jours passèrent après l'incident sur le toit. Aika décida d'aller voir le Professeur Tsuchigomori à la fin de la journée. Elle voulait des explications, et le professeur semblait être la personne idéale pour cette situation.
Hanako lui avait menti depuis le début, il avait joué du handicap d'Aiko. Tant de sentiments se mélangeaient en même temps, elle ne savait plus où donner de la tête.
Elle était triste, évidemment. Elle qui pensait, chaque jour, qu'Amane vivait une douce et heureuse vie, qu'il avait réglé tous ses problèmes. C'était une utopie. Pourquoi avait-elle pensé ça ?
Aika était évidemment très en colère contre Hanako. Lui qui n'avait rien dit, qui avait joué la comédie, avait fermé les yeux. Pourquoi ? Pourquoi avait-il décidé de ne pas révéler son identité ? Aika voulait avoir des explications, mais en même temps, elle refusait de recroiser ce garçon et lui demander la raison.
En tout cas, pour le moment.
Et puis, au fond d'elle, d'une manière égoïste, Aika était heureuse et soulagée. Amane était enfin là, avec elle. Elle pouvait enfin voir celui qui avait partagé des bons moments avec elle, celui avec qui elle avait passé ses journées à discuter.
Celui avec qui elle avait fait une promesse.
Pour l'instant, Aika préférait oublier et ignorer Hanako. Il avait l'air d'avoir mieux à faire que de s'occuper d'elle. Comme son mystérieux clone qui était apparut sur toit.
Cet inconnu s'avérait être aussi la mystérieuse voix. Aika commençait sérieusement à avoir peur, et espérait qu'il ne reviendrait pas de si tôt. Elle ne savait pas vraiment ce que le garçon attendait d'elle, mais elle refuserait catégoriquement tout ce qui lui proposerait.
L'adolescente apparut dans le bureau de Monsieur Tsuchigomori, à la grande surprise de celui-ci.
— Il y a une porte, juste derrière toi, râla-t-il d'abord. Mais bon, que viens-tu me dire, Numéro Huit ?
— Je sais tout, Monsieur, lâcha Aika avec un profond soupir. J'aurais quelques questions à vous poser, si ça ne vous ennuie pas.
Le Professeur écarquilla les yeux de stupeur. Concentré à lire un livre, il reporta immédiatement son attention sur la jeune fille, visiblement perdue. Il prit sa longue pipe de bois, puis expira un épais nuage de fumée.
— Alors tu as découvert que Numéro Sept était Amane, souffla-t-il, la tête basse. Je suis désolé. J'aurais voulu t'en parler, mais Numéro Sept m'a demandé de ne rien révéler à son sujet.
— Savez-vous la raison ? questionna tristement Aika. J'aurais préféré qu'il me dise la vérité dès le début.
— Je crois que c'est à propos de la promesse que vous avez faite, lui répondit l'araignée. Lorsqu'il était encore vivant, il a dû lui arriver quelque chose, et il s'est suicidé plusieurs jours après ta disparition. En ce qui concerne la raison de son silence, je pense qu'il regrette de ne pas avoir respecté la promesse, et ne voulait surtout pas te faire de peine ou même, que tu sois déçue de lui.
Il ajouta un peu plus bas :
— Il devait se douter que tu perdrais ta joie de vivre, si tu découvrais qu'Amane était mort.
— Je... Je dois bien avouer que je suis triste qu'Amane soit mort, hésita Aika. Je suis aussi vraiment en colère qu'il ne m'ait rien dit, mais je le comprends. Ça n'a pas dû être facile à faire, comme choix. Et puis, je ne compte pas le détester. Je souhaite simplement avoir une discussion, une vraie. Sans mensonge. Je veux découvrir ce qui lui est arrivé.
— Je pense que c'est la meilleure solution, affirma le Professeur. Moi-même, je serais curieux de découvrir ce qui lui est arrivé...
— Maintenant que nous sommes de nouveau ensemble, poursuivit Aika, la voix tremblante, j'aimerais...
Elle sentit le rouge lui monter aux joues. Bien sûr, elle lui avait déjà avoué son amour de manière accidentelle et elle n'avait eu aucune réponse de Hanako. Si elle se souvenait bien, Aika avait pu voir qu'il était gêné, qu'il rougissait aussi.
Alors... peut-être qu'elle avait encore une chance ?
— J'aimerais passer ma vie de Mystère aux côtés de Hanako, avoua-t-elle d'une voix timide.
Elle pouvait sentir le regard insistant du Professeur. Elle s'en fichait de paraître nulle ou simplement naïve de persuader qu'elle pourrait faire ça, mais elle voulait y croire.
Bien sûr, pour l'instant, elle ne pardonnait pas à Hanako pour lui avoir caché qu'il était Amane. Il s'était bien joué d'Aika ! Pour le moment, elle voulait simplement laisser le temps faire les choses, puis revenir vers lui pour lui demander des explications.
— Merci d'avoir répondu à mes questions, je vais y aller ! salua Aika en invoquant sa fumée.
— Heureux d'avoir put t'aider, se contenta-t-il de dire. J'espère que cette histoire s'arrangera.
L'instant d'après, Aika avait disparu.
***
Le Huitième Mystère atterrit sur le toit de l'école. Depuis le bureau de Monsieur Tsuchigomori, elle avait perçut les battements de cœur de Nene et sa voix, juste ici. En ce moment, Aika avait besoin de lui parler.
Comme prévu, Yashiro était là, accoudée contre la rambarde. Elle semblait rêvasser, perdue dans ses pensées. Au loin, le soleil déclinait à l'horizon et les élèves commençaient doucement à s'en aller du lycée.
— Je savais que tu te trouvais là, lâcha la petite blonde en s'accoudant à son tour.
— Aika ? s'étonna Nene, revenue à la réalité. Que fais-tu là ?
— J'avais besoin de discuter avec toi, ça ne te dérange pas ?
— Non, bien sûr ! J'imagine que c'est à propos...
Yashiro ne finit pas sa phrase, mais Aika devina aisément qu'elle parlait de Hanako.
— C'est ça, lui affirma-t-elle, légèrement triste. Je voulais aussi m'excuser de m'être énervée... Je me suis dite que tu devais te poser pas mal de questions.
— Oui... Tu connaissais donc Hanako avant sa mort ?
— On s'est rencontrés l'année de notre mort. Nous n'étions pas très aimés à l'Académie. Personnellement, puisque j'étais aveugle, je n'avais pas d'amis, raconta Aika avec un air nostalgique. Je ne sais plus comment on s'est rapprochés, mais on se voyait dès que l'on pouvait. Nous avions plein de points communs. On formait une "drôle de paire", comme disait Monsieur Tsuchigomori.
Elle laissa échapper un rire en repensant à ce que lui avait dit le Professeur.
— Et puis un jour, on s'est chacun fait une promesse : je lui ai demandé de toujours rester en vie, quoiqu'il arrive, et lui m'a dit qu'il me décrocherait la lune. Comme je l'aimais et que je devais être là pour le soutenir, je me suis dit que j'allais forcément réussir à rester en vie. Mais il s'est passé quelque chose et je suis morte, et apparemment, quelques jours après ma mort, Amane se serait aussi suicidé à cause d'une chose autre que ma mort.
— Et... cette histoire d'amour ? demanda timidement Yashiro.
— Oh, ça... c'est parce que je lui ai déclaré ma flamme, lorsque vous étiez tous les deux, près de l'Arbre aux Déclarations. Il m'a posé la question si j'aimais un garcon dans ma vie d'humaine, et je lui avais tout avoué. Mais d'ailleurs, est-ce que tu aimes Hanako ?
Nene devint aussi rouge qu'une tomate. Elle paniqua, et s'empressa de répondre avec des bégaiements :
— Non ! Tu n'y es pas du tout ! Hanako avait simplement fait semblant de me déclarer sa flamme pour faire sortir l'esprit ! Et moi, comme une idiote, je pensais qu'il m'aimait vraiment...
— Oh, j'espère qu'il ne t'a pas fait trop de peine ! lui souffla Aika, légèrement attristée. Amane peut être maladroit, surtout en ce qui concerne les sentiments... Tu te rends compte ? Quand je lui ai déclaré que je l'aimais, il est parti ! Il ne m'a même pas répondu...
— Je suis persuadée qu'il t'aime aussi ! s'exclama joyeusement Nene.
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CHAPITRE 19 TERMINÉ
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