𝐒𝐘𝐌𝐏𝐇𝐎𝐍𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐍𝐎.𝟖
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chapitre quatorze —— Un secret Embarrassant
« Il est honteux d'être sans honte. »

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Aika ne comprenait pas vraiment ce que le chef voulait dire. Faire disparaître tous les Mystères ? Vraiment tous ?

Il ne voulait sûrement pas s'embêter à chercher le coupable qui changeait les rumeurs des esprits, mais de là à éliminer tous les Mystères ! N'était-ce pas un peu radical ?

Alors... Aika allait disparaître ?

— Si on détruit le réceptacle de chacun des Mystères, ils perdent leurs pouvoirs, expliqua Hanako. Comme ça, on n'aura pas à identifier le changeur de rumeur, ni à l'empêcher d'agir !

— C'est une méthode assez drastique... murmura le Professeur Tshuchigomori, soufflant l'épaisse fumée de sa pipe.

— Mais il faudra élire de nouveaux Mystères après, remarqua Aika.

L'adolescente ressentit un pincement au cœur. Oui, son travail de Mystère était dur pour elle. Elle ne pouvait supporter de voir ses clients aussi triste lorsqu'ils voyaient leurs proches décédés. La jeune fille s'en voulait toujours lorsqu'elle emmenait un élève dans sa frontière.

Mais en même temps, elle leur accordait un peu de bonheur en leur permettant de leur adresser quelques mots. Elle se disait que, sans le Huitième Mystère, beaucoup de personnes seraient encore dans le mal.

Alors, malgré tous les problèmes qu'elle pouvait rencontrer, Aika aimait son rôle de Mystère et le prenait très à cœur. Même si ce n'était pas une tâche facile au quotidien, elle faisait tout pour l'accomplir du mieux qu'elle le pouvait.

Lui annoncer qu'elle disparaîtrait lui faisait de la peine, beaucoup même. Aika adorait être un esprit. Et puis, dans cette vie, elle n'était pas aveugle et voyait tout ce qui l'entourait.

Elle aimait passer du temps avec Yashiro, elle aimerait connaître un peu plus Kou et surtout, elle voulait devenir amie avec Hanako.

Mais malheureusement, on dirait que ses envies venaient de s'envoler, de s'effacer. Aika n'existerait plus. Elle acceptait la décision du chef des Mystères, même si c'était à contrecœur.

Il ne fallait pas que des Mystères soient en danger, ni eux, ni les élèves.

— En effet, il faudra élire de nouveaux Mystères. Mais bref... poursuivit Hanako en tendant les mains de Yashiro vers le gérant des archives. Tsuchigomori, donne moi ton réceptacle.

— Je refuse, répondit Tsuchigomori, l'air de rien. Du moins, je vous le donnerai à une condition : vous devez tous m'avouer votre plus grand secret. Après tout, je suis un esprit qui a soif d'informations. Si aucun de vous ne me le dit, je diffuserai via les hauts-parleurs tous vos secrets les plus humiliants.

— Hein ?! Mais c'est horrible ! s'étrangla Yashiro, prise de panique.

— Oh, je n'ai pas de secrets humiliants, je suis tranquille, s'amusa Aika, toute souriante.

— Ah oui ? Tu es bien certaine ? demanda Tsuchigomori. Tout le monde en a au moins un. Et si tu ne n'en trouves pas, je diffuserai les secrets de tes chers amis dans toute l'école, via les haut-parleurs.

Yashiro et Kou poussèrent tout deux un cri d'horreur.

— Aika, tu dois trouver ton secret le plus humiliant ! pleurnicha la lycéenne en secouant le Mystère dans tous les sens.

— Oui, oui, je vais essayer de me rappeler, mais laisse moi juste le temps ! gémit la petite blonde, prise de vertige.

Nene la relâcha immédiatement, visiblement soulagée. Aika soupira.

Elle devait essayer de trouver au moins un secret, ou sinon, les pires secrets de Yashiro et Kou seraient révéler.

En attendant qu'Aika trouve, Nene commença à avouer qu'elle avait tenu un journal au collège, en s'imaginant un petit ami imaginaire. Elle n'avait pas dit toute la vérité, puisqu'elle le tenait encore aujourd'hui.
À l'intérieur, il semblerait qu'elle parlait de Minamoto-senpai, le grand frère de Kou.

Nene reçut la pauvre note de trois sur dix par Tsuchigomori. Elle finit en larmes juste après ça.

Ce fut juste après le tour de Kou, alors que Nene encourageait Aika à trouver un secret au plus vite. Le secret de Kou était la peur des masques de démons, aux fêtes d'hiver. Le professeur ne le nota même pas et passa directement au suivant.

Kou finit comme Nene : dépité et au sol.

— Eh, Hanako ! Ne reste pas là sans rien faire ! s'exclama le jeune exorciste.

— Moi ? Mais Aika n'a pas encore dit le sien, se plaignit le garçon en se cachant derrière le Huitième Mystère.

— Je n'ai pas encore trouvé de secret, tu n'as qu'à le dire en premier ! répliqua Aika en le poussant devant elle.

— Allez, je suis sûre que tu as un très grand secret, mais tu ne veux juste pas nous le dire, contra-t-il en se cachant une nouvelle fois derrière elle. Je dirais mon secret, seulement si tu dis le tien.

Aika baissa la tête. Oui, elle venait de se rappeler quelque chose dont elle avait très honte. Mais était-elle prête à le dévoiler ? Peut-être qu'elle pouvait trouver un autre secret un peu moins gênant ?

Mais si ça ne plaît pas à Tsuchigomori, il dévoilera les pires secrets de Yashiro et de Kou, pensa Aika, embarrassée. Je ne peux pas leur faire ça, c'est trop cruel.

— Alors ? insista le professeur, visiblement impatient. Aika, dis-moi ton plus grand secret.

— Je... hésita l'adolescente, la voix tremblante. Je me...

Elle se racla la gorge, gênée. Aika avait très honte d'un moment en particulier, dans son ancienne vie. Mais elle prit son courage à deux mains, et avoua d'une traite :

— Je me suis déjà prise un mur alors que le garçon que j'aimais était juste à côté !

Un rire rauque éclata immédiatement près de la jeune fille, tétanisée par la honte. Elle releva lentement la tête, et découvrit le professeur Tsuhigomori en train de rire, juste à côté d'elle.

— C'est ça ton secret le plus honteux ? Il t'en faut vraiment peu pour avoir honte, s'esclaffa l'homme.

— J'en ai vraiment honte ! s'exclama Aika, rouge comme une tomate. Ce moment était horrible !

Du coin de l'œil, la petite blonde pouvait voir le sourire amusé de Hanako. Était-il lui aussi en train de se moquer d'elle ?

Non, on dirait qu'il pense à quelque chose... Peut-être que je lui fais penser à son ancienne vie ? se demanda Aika, curieuse.

— Hanako, dis nous ton secret maintenant ! s'exclama-t-elle pour changer de sujet. Tu avais dit que tu le dirait après le mien !

— C'est vrai ça, ajouta Yashiro. On a tous dit notre secret !

— Vous tenez tant que ça à me connaître ? demanda le Mystère, visiblement amusé.

— Bien sûr ! s'exclamèrent les trois autres adolescents à l'unisson.

Les yeux de Hanako s'écarquillèrent de stupeur. Il planta ses yeux ambrées dans ceux grisâtres d'Aika, l'air hésitant. La jeune fille lui offrit un sourire encourageant

Oui, elle voulait en apprendre plus sur Hanako. Elle voulait le connaître, devenir amie avec lui. Sans vraiment comprendre pourquoi, Aika avait l'impression de déjà tout savoir sur lui. Cette sensation était bien étrange, tout comme ce sentiment enfoui en elle.

Pourquoi son cœur s'emballait dans sa poitrine lorsque son regard croisait celui de Hanako ?

— Bon... et bien, je vais vous dire... mais juste un, hésita Hanako, gêné. J'aime...

— Tu aimes ? insista Aika.

— Les donuts. J'aime les donuts.

Un silence de plomb résonna dans les lieux. Aika ne savait que dire face à ça. Pourquoi avait-il honte de ça ? Son secret lui faisait doucement rire.

Mais... Amane adorait aussi les donuts, si je me souviens bien... songea la petite blonde, perplexe. Je suis sûre qu'Amane et Hanako s'entendraient super bien !

Pourtant, le doute commençait à persister en Aika. C'était évidemment impossible qu'Amane soit Hanako, mais tout de même.

Si Tsuchigomori ne lui avait pas assuré qu'Amane se portait bien en ce moment, Aika aurait pensé que Hanako et Amane étaient en réalité une seule personne.

— Voilà, il aime les donuts ! s'exclama Aika en direction du Sixième Mystère. Alors ? Qu'est-ce que vous en dites ?

— Mais tu es stupide ou quoi ? lui lança l'homme, effaré.

La petite blonde soupira, avant de se placer juste à côté de Hanako, un sourire aux lèvres.

— Il va falloir plus d'informations, insista Yashiro. Tu aimes lesquels ?

— Les normaux, lui répondit Hanako d'un air rêveur.

— Tu préfères ce qui sont faits à la boulangerie ? questionna Kou.

— Non, les faits maison. Et j'aime le chocolat aussi.

— Oh, oui ! Le chocolat c'est trop bon ! Ça fait tellement longtemps... J'aimerais tellement en manger, soupira Aika.

Mais alors que les adolescents discutaient joyeusement, la petite blonde put entendre les pas du professeur se rapprocher. Le Huitième Mystère releva la tête, et aperçut pour la première fois, un franc sourire étirer les lèvres de l'araignée.

— Les gamins, c'est terminé ! annonça-t-il. Je ne dévoilerai pas vos secrets, j'ai vu quelque chose d'intéressant. Et puis, c'était juste une petite blague.

— J'ai dis mon secret pour rien ! se plaignit Aika, dépitée.

— Ce n'était pas un très grand secret, lui murmura Yashiro.

— Bon, je vais vous mener à mon réceptacle.

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CHAPITRE 14 TERMINÉ
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