13. PROFESSEUR

𝐒𝐘𝐌𝐏𝐇𝐎𝐍𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐍𝐎.𝟖
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chapitre treize —— Professeur
« Parfois, c'est quitte ou double. Il faut parier sur le hasard. »




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— Yashiro, va-t-en ! s'écria Aika.


Mais la lycéenne n'eut pas le temps de réagir. Alors que l'énorme chose allait l'emporter, Kou la secourut de justesse. Il l'attrapa par la taille, puis atterit plusieurs mètres plus loin, la jeune fille dans ses bras.


— Mais... C'est moi ?! s'exclama Nene avec stupéfaction.


Aika resta muette de stupeur. Un monstre gigantesque de plusieurs mètres de hauteur se dressait face aux deux mortels. Le Mystère ne savait comment décrire cette étrange chose : elle ressemblait trait pour trait à Yashiro, mais elle était d'une couleur grisâtre, et faite d'une étrange matière.


C'est quoi ce truc horrible ? Il n'a même pas de yeux ! Une chose est sûre, je ne pourrais pas l'hypnotiser, ragea Aika. Est-ce que je pourrais au moins utiliser mes ondes sonores pour l'arrêter ? Je dois essayer, il ne faut pas que je parte pessimiste.


Elle rejoignit les deux adolescents et se plaça devant eux. Après avoir détruit l'échelle, le monstre se releva en titubant, face à ses proies. Comment avait-il pu apparaître ? Et pourquoi ressemblait-il autant à Yashiro ?


C'est sûrement parce que Nene a regardé son livre, songea Aika en réfléchissant. Serait-elle allée au-delà de la limite ? Enfin, peu importe, je dois agir !


— Aika, il arrive ! s'exclama la lycéenne.


Alors que la chose s'approchait de plus en plus du Mystère, celle-ci se concentra sur ses mains et inspira profondément. Immédiatement, une sensation de brûlure la fit grimacer de douleur.


Mais elle n'avait pas le temps de s'inquiéter de ça, elle devait repousser l'attaque coûte que coûte.


Et la seule chose qui effrayait Aika à cet instant, c'était que ses ondes n'atteignent pas ce monstre hideux, fait d'une matière inconnu.


— C'est quitte ou double, murmura la blonde.


Le cœur battant la chamade, elle se prépara à produire une puissante onde sonore. Elle devait attendre le dernier moment, le dernier instant avant de porter son coup ultime.


— On se bouche les oreilles, derrière ! s'exclama Aika.


Le monstre ne se trouvait plus qu'à quelques mètres d'elle. Alors qu'il allait la dévorer en une bouchée, la jeune fille frappa dans ses mains brûlantes, face à son visage.


Aussitôt fait, un bruit suraigu résonna partout autour, brisant en mille morceaux les lanternes dorées, faisant tomber des dizaines de livres qui s'éparpillèrent un peu partout au sol.


Le monstre reçut de pleins fouet les ondes sonores, au grand soulagement d'Aika. Il poussa un hurlement de douleur, avant de voir sa tête se séparer de son corps et tomber lourdement au sol.


Elle se dématérialisa en des centaines de petits animaux noirs, battant frénétiquement des ailes pour s'échapper le plus loin possible. La petite blonde les regarda de ses grands yeux gris, stupéfaite par ces petits êtres.


— Oh, ce sont des papillons ! remarqua Yashiro.


Des papillons ? Ils ressemblent donc à ça ? Je pensais que ça serait plus coloré et gentil, pensa Aika, légèrement déçue.


Une vive douleur se déclara au niveau de ses mains. Le Mystère laissa échapper une grimace de douleur. Ses mains lui faisaient atrocement souffrir. Il lui avait fallu beaucoup de temps pour produire ses ondes, et sa puissance avait été doublée par rapport à celles qu'Aika faisait habituellement.


La jeune fille observa attentivement ses paumes et remarqua que, pour la première fois, un filet de sang s'y échappait. Un puissant acouphène résonnait dans ses oreilles et dans sa tête, sonnée par les ondes. Elle avait trop forcé.


Toutes ces choses étaient prévisibles. Aika avait été proche d'un bruit beaucoup trop haut et fort pour ses oreilles, surtout sans protection. Un bourdonnement strident persistait en elle, il était vraiment insupportable ! Son corps lui semblait bien lourd, comme pris d'un vertige.


Je suis simplement un peu sonné, ça devrait aller dans quelques minutes, songea le Mystère en se rassurant.


— Aika, tu es sûre que ça va ? demanda Yashiro, visiblement inquiète. Tu n'as pas l'air en forme...

— Si, si, je vais bien ! lui assura la blonde avec un grand sourire. J'ai juste dépasser ma limite, j'avais peur de ne pas pouvoir repousser l'attaque du monstre, alors j'y suis allée un peu trop fort.

— J'aurais vraiment voulu t'aider, mais Hanako a scellé mon arme ! s'exclama Kou d'un ton colérique.

— Tu m'as appelé ?


La voix amusé de Hanako parvint jusqu'à Aika. Le garçon apparut juste à côté de Kou, un grand sourire aux lèvres.


— Salut, vous trois !


Oh, il ne me fait pas la tête ? Génial ! pensa Aika avec joie.


— Oh, mais qu'est-ce que vous venez de faire ? demanda une voix nasillarde. Vous avez ruiné un livre si important...


Les quatre adolescents se retournèrent en même temps. Aika fut surprise, en découvrant l'un des professeurs de l'Académie ici.


— Professeur ? Mais que faites-vous ici ? demanda Yashiro.


Soudain, le même monstre apparut juste derrière l'homme. Aika se prépara à une nouvelle onde, mais Hanako lui barra la route.


— Ne t'inquiète pas, lui assura le Mystère.


La blonde voulut le contredire, mais se ravisa au dernier moment. Le professeur serait-il...


— Monsieur, derrière vous ! s'écria Nene.


Alors que la chose allait l'écraser avec sa main géante, une immense patte sortit de sous le long manteau blanc du professeur. Il détruit net la main du monstre, qui se désintégra en de dizaines de papillons noirs.


— Voilà pourquoi j'aime pas les gosses, vous me cassez les oreilles à hurler comme ça, râla le professeur d'un ton las.

— Oh, mais vous êtes un Mystère ? demanda Aika.

— Mais c'est notre professeur, s'étonna Kou. Et dire que je pensais qu'il était humain...

— Ce n'est pas pourtant pas si rare. Nous autres esprits, nous disparaissons en même temps que nos rumeurs, expliqua l'homme. Il y a peut-être même des esprits parmi vos amis.

— Et c'est pour empêcher tout danger que nous sommes là, reprit Hanako.


À ces mots, Yako apparut juste à côté de lui.


— Oh, mais c'est la petite renarde toute mimi ! s'exclama Aika en attrapant le Deuxième Mystère dans ses bras.

— Non, pas toi ! lâche moi ! s'énerva Yako en mordant les bras du Huitième Mystère.

— Tu es vraiment trop mignonne !


Aika put sentir un regard insistant lui brûler le dos. Elle se retourna, perplexe. C'était le professeur,qui la regardait avec autant de lourdeur. Il fronçait les sourcils, visiblement en train de réfléchir.


— Attends une seconde, qui es-tu ? demanda-t-il à l'attention de la blonde.

— Je ne me suis pas présentée, je suis Aika de la salle de musique, le Huitième Mystère de l'école ! lui sourit-elle. Et vous ?

— Mais... Tu es Ai...


Le professeur ne put finir sa phrase. Hanako lui donna un grand coup de coude dans le bras, avant de lui murmurer quelque chose à l'oreille. Aika les regarda tous les deux, surprise. De quoi pouvait-il bien parler ? Était-il en train de dire quelque chose sur elle ?


— Bon, très bien Numéro Sept, c'est comme tu voudras, finit par dire le grand homme avec un soupir.

— Merci, souffla Hanako, visiblement soulagé.

— Vous avez parlé de quoi ? demanda Aika, intriguée.

— Rien... d'intéressant, lui assura le jeune garçon. Je vais te le présenter ! C'est le Cinquième Mystère de l'école : les Archives de Seize Heures. Ou son responsable, Tsuchigomori.


Aika laissa sa bouche s'ouvrir en grand. Tsuchigomori ? Mais c'était le professeur principal d'Amane d'il y a cinquante ans !


Elle resta tétanisée de stupeur. Quelle était la probabilité pour que son ancien professeur soit en réalité un Mystère, et toujours là ?


Le cœur d'Aika tambourinait dans sa poitrine. Elle devait absolument lui poser une question, rien qu'une seule...


— Aika, pose-moi tout de suite ! lui ordonna Yako.

— Oh, je t'avais oubliée, petite renarde.


La petite blonde la déposa délicatement au sol, puis s'approcha timidement de Tsuchigomori. Elle devait lui demander, elle devait savoir.


— Monsieur, vous vous souvenez de moi ? Je suis Aiko. Comment se porte Amane ? demanda-t-elle avec un faible sourire. Est-ce qu'il va bien ? Est-ce qu'il est heureux en ce moment ?


Le professeur resta silencieux face à ces questions. Du coin de l'œil, Aika put voir Hanako baissa la tête, comme pris de chagrin. Qu'est-ce qui leur prenait ? Pourquoi réagissaient-ils de la sorte ? Est-ce qu'Amane était...


Mais heureusement, Monsieur Tsuchigomori répondit dans un soupir :


— Ne t'en fais pas Numéro Huit. Actuellement, Amane doit être très heureux.

— C'est vrai ? insista Aika, des étoiles dans les yeux.


Le Professeur hocha la tête. Le cœur de la petite blonde s'emballait dans sa poitrine. Amane était heureux, cela voulait aussi dire par déduction qu'il était encore vivant ! Aika était soulagée, un énorme poids venait de s'enlever de ses épaules.


— Au fait Yako, pourquoi es-tu là ? demanda Nene, étonnée.

— Numéro Sept m'a convoquée, lui répondit l'intéressée.


Tout le monde se tourna vers l'intéressé, qui se racla la gorge.


— Je vais être bref, nous sommes là pour faire régner la paix dans l'établissement, déclara Hanako en faisant quelques pas. Mais un des Mystères nous a apparemment trahis. Il a réussi à s'entourer d'élèves et change les rumeurs des esprits à son avantage. Numéro Deux est une de ses victimes, et il pourrait encore s'attaquer à n'importe quels Mystères.


Aika ressentit un frisson la parcourir toute entière. Elle n'avait vraiment pas envie que sa rumeur soit modifiée, encore moins de se faire comme "posséder" et agir contre son gré.


Est-ce que la voix que j'ai entendu aurait un rapport ? se demanda la petite fille avec peur. Non, sûrement pas, ça doit être autre chose.


— J'ai donc eu une petite idée, poursuivit Hanako. Celle de faire disparaître tous les Mystères de l'école !




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CHAPITRE 13 TERMINÉ
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