Chapitre 11

J'entends la clé qu'on enfonce dans la serrure. Je me prépare. Je ne dois pas me rater. J'aurais le droit à une chance, pas deux. J'inspire longuement et fixe la porte. Je peux le faire. Il faudra juste être très rapide. La porte s'ouvre. C'est le moment. Je saute sur la personne qui est entré et lui donne un coup de genou dans les parties intimes. Il tombe. J'en profite pour lui prendre son arme. Je lui assène un coup de crosse derrière la nuque pour le neutraliser puis mets en joue la personne qui se trouve dans le couloir. Liam. Mais qu'est-ce qu'il fait là ? Je le regarde longuement et m'aperçois qu'il n'est pas attaché. La vérité s'impose alors à moi durement. S'il n'est pas prisonnier, c'est parce qu'il travaille pour eux. Il s'est servi de moi. Je n'étais qu'un pion sur son échiquier. Il va me le payer.

Liam me lance un sourire timide. S'il croit qu'il peut me manipuler une deuxième fois, il a tort. Je repense aux mots de Noan ''Ne lui fait pas confiance''. Je ne l'ai pas écouté. Au contraire, j'ai donné ma confiance à Liam. C'est sa faute à lui si je suis ici. Il m'a fait entré, il a intérêt à me faire sortir.

-Je suis content de te voir, Hope.

-Tais-toi !

La fureur s'empare de moi. J'aimerais faire disparaître cet air satisfait de son visage. Mon poing me démange. Cela serait si simple de le frapper puis d'appuyer sur la détente. Mais je ne suis pas une tueuse. Je tirerai seulement si nécessaire. En plus, j'ai besoin de lui pour m'enfuir d'ici. Je me penche vers l'homme à terre, toujours en menaçant Liam de mon arme, et le fouille. Je lui prends son trousseau de clés. Une fois sortie de ma prison, je verrouille la porte pour enfermer le soldat resté inconscient à l'intérieur.

-Conduis-moi à Noan.

Je fais un signe de tête à Liam pour lui indiquer de passer devant.

-Si je m'aperçois que tu m'attires dans un piège t'es mort, compris ?

-Écoute, je sais que tu dois douter de moi mais tu te...

-''trompes d'ennemi'' ?

Je reprends mot pour mot ce qu'il m'a déjà dit lorsque j'ai raconté où j'allais et avec qui à Emy. Ces mots m'ont fait culpabilisé. Je regrettais tellement de l'avoir blessé. Lui, si gentil, si drôle, si franc. Je me rends compte à présent à quel point j'ai été stupide de lui accorder ma confiance. Comment ai-je pu être si naïve ? Le comble c'est que pendant que j'étais enfermée, je pensais à lui. J'espérais de tout cœur qu'il aille bien, qu'il réussisse à s'enfuir mais il n'a jamais eu besoin de fuir car il travaille pour eux.

Sa mission est clair, il devait me conduire jusqu'ici pour qu'on puisse me capturer. Il n'a jamais été en danger. Je le hais, et je me hais d'être tombée dans son piège. À présent, c'est moi qui mène la danse. Je possède une arme. J'ai le pouvoir. C'est dans son intérêt de m'obéir. Je n'hésiterai pas à presser la détente.

-Je crois que j'ai déjà entendu ça quelque part, non ? ''Tu te trompes d'ennemi''. Oui je me suis trompée. Je n'ai pas vu que l'ennemi était à mes côtés depuis le début. Tu t'es bien servi de moi, hein ? Tu me dégoûtes.

-C'est pas ce que tu crois, Hope ! Je...

-Tais-toi ! C'est moi qui parle. Toi, pas un mot. Pigé ?

Il acquiesce.

-Bien. Maintenant conduis-moi jusqu'à Noan. Je n'ai pas toute la journée. Et pas de coup bas. Si je vois que tu me tends un piège, je n'hésiterai pas à utiliser ce machin.

Je dis cela en remuant l'arme que je tiens dans la main. Liam acquiesce une seconde fois et me fait signe de le suivre. Il avance et je lui enclenche le pas. On prend plusieurs couloirs. On passe devant plusieurs portes. Par chance nous n'avons croisé aucuns soldats. Si c'était le cas, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Je n'ai jamais utilisé une arme de ma vie. En plus, je ne sais pas combien de balles possède ce truc. J'espère que je n'aurais pas besoin de m'en servir. Viser ce n'est vraiment pas mon domaine. Je raterai ma cible à coup sûr. Arrivés devant l'entrée du bâtiment, Liam s'arrête.

-Noan se situe dans une autre section.

-Tu veux dire qu'on doit sortir ?

-Oui.

Mon cœur commence à cogner fort dans ma cage thoracique. Mes jambes tremblent. Une sueur froide s'installe sur les pores de ma peau. Sortir c'est s'exposer. Il fait jour dehors. Si je fais un pas à l'extérieur, on va me repérer. Je regarde Liam. Il semble à l'aise. Il n'a pas l'air de s'inquiéter de la situation. Mais pourquoi s'inquiéterait t-il ? Il ne risque rien. Il est dans le camp adverse. Du côté des soldats et de cette base. Des soldats... Mais bien sûr !

-Liam, il faut qu'on retourne à l'endroit où j'étais enfermée.

-Pourquoi tu veux y retourner ? Tu viens de t'y échapper.

Je le menace de mon arme.

-Dépêche-toi de me montrer le chemin.

-Tu ne t'en souviens déjà plus ?

Il me lance un sourire espiègle. Cet endroit est tellement grand. Tout se ressemble donc impossible de me repérer. Mon regard noir dissuade Liam d'argumenter et il me fait signe de le suivre. Je lui intime de courir. On a déjà perdu assez de temps comme ça. Plus on est lent, plus on a de chance de se faire prendre. C'est au pas de course qu'on arrive devant mon ancienne cellule. Je donne le trousseau de clés à Liam. Il comprend qu'il doit déverrouiller la porte. Une fois sa mission accomplie, il entre. Je le suis de près. D'un geste, je lui indique le matelas. Il soupire et s'installe dessus.

-Ferme les yeux.

-Mais pourqu...

Il a dû voir que je n'en pouvais plus de ses questions et que j'étais au bord de la crise de nerf car il s'exécute. Une fois certaine qu'il a bien les yeux clos, je me penche vers le soldat à terre et je commence à le déshabiller. J'aurais préféré que la première fois où je dois déshabiller un homme se passerait dans un contexte différent.

J'entreprends de tout lui enlever, sauf son boxer bien évidemment. J'enfile ensuite ses vêtements. Heureusement, il n'est pas très grand donc je ne nage pas dans son uniforme. Voilà, je pourrais maintenant passer inaperçu dehors. J'ai tout l'air d'un soldat. Il ne manque plus qu'à cacher ma longue chevelure sous le casque et le tour est joué.

-C'est bon, Liam. Je suis prête à sortir.

Après avoir de nouveau verrouillé la porte, on entreprend de faire le chemin inverse. Nous sortons du bâtiment. On traverse la moitié de la base en marchant. Courir serait trop suspect. On passe devant un immense hangar. Je me demande bien ce qu'il y a à l'intérieur. Sûrement des avions de chasse. Nous marchons encore quelques mètres puis Liam s'arrête.

-Il doit se trouver ici.

-Comment ça ''il doit'' ? Tu n'es pas sûr ?

Il se passe la main dans les cheveux d'un geste nerveux.

-La dernière fois que je l'ai vu, il était sur une table d'opération. Mais le général a dû donner l'ordre qu'on le ramène dans sa chambre le temps qu'il se remette.

-Qu'il se remette de quoi ?

Liam se racle la gorge.

-Et bien de son opération.

-Il s'est fait opérer ? Pourquoi ?

-À ton avis ? Pour mieux l'étudier.

Je n'en reviens pas. Les gens d'ici sont inhumains. Comment arrivent-ils à se regarder dans une glace alors qu'ils n'hésitent pas à charcuter quelqu'un juste parce que cette personne est capable de télépathie ? Oui, c'est surprenant qu'il est ce don mais le faire souffrir pour comprendre comment cela fonctionne est inadmissible. Je me reconcentre sur Liam.

-Allons-y. S'il n'est pas dans sa chambre, on aura qu'à se rendre jusqu'au bloc opératoire.

- Hope, tu es certaine de vouloir entrer là dedans ? dit-il en faisant un signe de tête vers le bâtiment. Ça grouille de soldats à l'intérieur. Tu n'arriveras jamais à le faire sortir. Il est trop bien gardé. C'est du suicide.

Il prend ma main qui ne tient pas l'arme dans la sienne. Son regard est implorant.

- Je suis désolé de t'avoir attiré jusqu'ici. J'ai appris à te connaître et je me suis attaché à toi. Tu es vraiment une personne en or, Hope. Il n'est pas trop tard pour t'enfuir. Habillée comme ça tu sortiras de la base sans problème. Mais sans lui. Il est trop tard pour le sauver. Ils ne le laisseront jamais quitter cette base. Il... il est trop précieux à leurs yeux. Allez, sauve-toi.

Les larmes me montent. Si ce qu'il dit est vrai, je n'ai aucune chance d'arriver jusqu'à lui. Même si j'arrive à me fondre dans le paysage, qu'est-ce que je ferai une fois devant sa porte ? Si je le fais sortir, tous les soldats me tomberont dessus.

- Hope, ne reste pas planter là. Soit tu entres, soit tu sors. Décide-toi mais vite.

Je ne sais pas quoi faire. Je suis seule contre tous. Liam n'est pas de mon côté. Au moindre faux pas de ma part, il en profitera pour me faire faux bond. J'inspire un grand coup. Je ne me suis pas donnée autant de mal pour m'enfuir. J'ai une mission à accomplir. Quelqu'un à sauver. Quelqu'un qui compte sur moi. Je fais signe à Liam d'entrer le premier. Je le précède. Il n'y a personne à l'entrée. Il est temps de me débarrasser de lui. Je le vise de mon arme.

- À genoux.

Un rire nerveux lui échappe.

- Quoi, tu veux me tuer ?

- Non, juste t'assommer. Dès que tu en auras l'opportunité, tu donneras l'alerte. Je ne peux pas prendre ce risque.

- Tu penses vraiment que si je vois un soldat, je te dénoncerai ?

- Oui.

- C'est vrai que je n'ai rien fait pour que tu me fasses confiance, mais je te jure que je ne dirai rien. Puis sans moi, tu ne réussiras pas à trouver Noan. Ce bâtiment est grand.

Il n'a pas tort. J'ai besoin de lui.

-D'accord, tu viens. Mais si tu me nuis, je te tue. Cela sera ta punition pour me trahir une seconde fois.

-Un peu dur comme punition mais marché conclus. Tu te feras repérer de toute façon, que je me taise ou pas. Suis-moi. Et cache ton arme. Si quelqu'un voit que tu me menaces, ta couverture ne durera pas bien longtemps.

Je hoche la tête. Je dissimule mon arme sous ma veste, coincée dans mon pantalon. Liam a raison, nous croisons pleins de soldats sur notre chemin. Pour l'instant, personne ne me soupçonne de rien. Par contre, cela risque de se compliquer quand Noan sera avec nous. On aura sûrement tous les soldats sur le dos. J'essaye de rester concentrer sur Liam qui marche devant moi. Il ne faut pas s'inquiéter de ça maintenant. Mon objectif du moment est de trouver Noan. J'improviserai plus tard. Nous continuons notre ascension encore quelques minutes avant que Liam s'arrête subitement.

-Voilà le général, chuchote t-il

Je me penche sur le côté pour apercevoir qui est ce général. Je reconnais l'homme qui m'a enfermé dans la salle d'interrogatoire en compagnie de Noan, dans le but qu'on se parle. Il s'avance jusqu'à nous, un sourire d'hypocrite collé aux les lèvres.

-Liam ! Qu'est-ce que tu fais ici ?

-J'aimerais juste revoir Noan.

-Pourquoi cela ?

-J'ai à lui parler.

-Et pourrais-je savoir de quoi ?

-C'est personnel.

-Il est encore un peu dans les vapes en ce moment.

Pendant toute leur conversation, je me suis tassée derrière Liam pour éviter que le haut gradé me remarque. Il ne faut pas qu'il me reconnaisse. Après ce qu'il me semble une éternité, le général accepte enfin que Liam parle à Noan. Il l'invite à le suivre. Est-ce que je dois y aller aussi ? Ils commencent à marcher. Je décide d'attendre qu'ils se soient éloignés pour ensuite les imiter.

Je suis à quelques mètres d'eux. Ils arrivent devant une porte. Le général sort une carte de sa poche et la passe devant un capteur. Le clic nous informe que la porte est désormais ouverte. Ils pénètrent dans la pièce et je me dépêche de les suivre. Par chance, le général n'a pas l'air conscient de ma présence. Nous sommes que quatre dans la salle : Liam, le général, Noan et moi-même. La pièce ressemble étrangement à mon ancienne cellule en un peu plus grand. Je jette un coup d'oeil sur le lit. Noan est étendu sur celui-ci, l'air mal en point. Un énorme bandage lui barre le front. Il a les yeux fermés. Il semble dormir. Cette opération a dû lui prendre toute son énergie. J'espère quand même que lorsqu'il faudra courir, il tiendra le coup.

Le général s'approche de Noan, pose sa main sur son épaule et le secoue gentiment. Comme si c'était possible. Cet homme est tout sauf gentil. Noan commence à émerger doucement de son sommeil. Il remue un peu puis ouvre les yeux. Ses deux émeraudes scrutent celui qui l'a réveillé.

-Quelqu'un veut te parler, fait le général en désignant Liam.

C'est là que le haut gradé remarque ma présence. Je me hâte de fixer le sol pour ne pas qu'il voit mon visage.

-Qui es-tu ?

Liam se presse de prendre la parole.

-Un soldat qui a bien voulu m'accompagner.

-Et bien il peut sortir et attendre dehors.

Sa phrase ne laisse pas de place à la contradiction. Je pose mes yeux sur Noan. Son regard s'accroche au mien.

-Tu es venu...

Il a parlé. Pas dans ma tête cette fois-ci mais avec sa voix. Elle est rauque et douce. Je lui souris.

-Qu'est-ce que...

La réalité me rattrape. Le général s'est rendu compte de qui j'étais. Tout se déroule rapidement. Je sors mon arme de sa cachette et je mets en joue le haut gradé.

-Pas un geste ou je tire.

L'air furieux il se tourne vers Liam.

-Comment as-tu pu me trahir !

-Elle me menaçait ! Je ne pouvais rien faire !

Je coupe leur conversation :

-Cela suffit ! Je ne veux pas vous entendre. Noan, viens près demoi.

Ilse lève. Il est tout chancelant. Maudite opération. Il arrive enfinjusqu'à moi et pose son bras sur mes épaules pour pouvoir sesoutenir. Son odeur m'entoure. Le général ricane.

-Bon courage pour vous enfuir. Vous ne ferez pas deux mètres.

Mon cerveau est en ébullition. Il faut absolument que je trouve la manière dont on va sortir d'ici. Surtout que Noan n'est pas stable sur ses deux jambes. Je sens la chaleur de son corps tout contre mon être. Il se tient à moi comme si j'étais sa bouée de sauvetage. Et je le suis. Je suis son seul espoir de sortir d'ici. Je m'appelle Hope après tout. Je plonge mon regard dans le vert de ses yeux. Il est si près de moi. Je sens sa respiration sur mon visage. Si je me penche un peu plus, mes lèvres toucheraient les siennes. La chaleur commence à me monter aux joues.

-Est-ce que tu penses que tu peux courir ?

-Si je peux me tenir à toi, je crois que oui.

-D'accord. Une idée de comment on s'enfuit ? Je t'avoue que je suis à court.

Il fronce les sourcils. Il semble réfléchir à un moyen d'évasion. Il est si beau quand il est dans ses pensées. Je sens du mouvement et je me presse de me reconcentrer sur Liam et le haut gradé, la main tenant l'arme toujours tendue. Noan reprend la parole :

-Le général a un passe. Il peut déverrouiller toutes les portes de la base avec. On pourra donc ouvrir celle du hangar. Il y a des voitures à l'intérieur, et aussi des avions mais je ne pense pas que tu saches piloter, dit-il en me faisant un sourire en coin.

-OK. Et comment on fait pour sortir de ce bâtiment sans se faire repérer par tous les soldats ?

-Tu ne peux pas, c'est impossible, fait le général.

Noan le fixe longuement.

-On peut le prendre en otage, dit-il en montrant le haut gradé. Personne n'osera nous tirer dessus de peur de le blesser.

-Oui, ça peut fonctionner.

Le général lâche un rire méprisant.

-C'est ridicule. Ils tireront quand même. Tu auras à peine le temps de presser la détente que tu seras déjà à terre. Ils sont entraînés pour agir vite et bien.

Peut-être que c'est du suicide mais aucune autre idée ne me vient à l'esprit. Nous n'arriverons pas à nous faire discret cette fois-ci. Puis on ne va pas attendre éternellement dans cette pièce que les secours arrivent. Un plan se construit dans ma tête.

-Liam, fouille le haut gradé et jette tout ce que tu trouves au sol.

-Je suis le général Andrew Jackson ! Un peu de respect !

Je hausse les épaules. J'en ai que faire qu'il soit général ou président de la république. Liam m'obéit et lance toutes ses affaires par terre. Il y a un passe, un mouchoir usagé et un talkie-walkie. Bingo ! Je m'en empare.

-Comment fonctionne ce machin...

Noan me le prend des mains et commence à parler dans cet outil en modifiant sa voix pour qu'elle ressemble le plus au haut gradé.

-Ici le général Andrew Jackson. Alerte générale. Tous les soldats doivent se rendre dans le bâtiment central. Terminé.

Je lance un regard perplexe à Noan.

-Le bâtiment central ? Cela s'appelle vraiment comme ça ?

-Aucune idée. J'espère juste que la majorité des soldats s'éloignent d'ici pour qu'on puisse sortir discrètement.

Je prends le passe qui est au sol. Ensuite, je recule en mettant toujours en joue mes deux ennemis. Noan et moi sortons. Le couloir semble vide. Noan a dû s'apercevoir que j'étais complètement perdue car il me prend la main et me guide vers la sortie en trottinant. Je sens qu'il a du mal à avancer pourtant il est assez rapide. Nous quittons l'enceinte sans encombre. Sauf qu'une alarme retentit quelques secondes après. Ils ont dû se rendre compte qu'il y avait un problème. Nous nous mettons à courir.

-Ils sont là !

J'entends des pieds qui martèlent le sol derrière moi.

-Tirez sur la fille ! Le mec doit rester en vie !

En entendant cela, Noan se déplace de manière à me protéger de son corps. Les pas se rapprochent. Le hangar est à quelques mètres seulement. Un tir résonne. Je sens une douleur vive au niveau de mon épaule. Je crie. Je suis sur le point de tomber mais Noan me maintient. Il me prend le passe des mains et le place sur le capteur. La grande porte s'ouvre. Noan se hâte de la fermer mais un soldat réussit à pénétrer à l'intérieur. Sans hésiter, de ma main valide, je décharge toutes les balles de mon arme. Par chance, une d'entre elles touche le soldat à la poitrine qui tombe par terre dans un gémissement de douleur. Sans perdre de temps, Noan me fait signe de le suivre. Nous prenons place dans une voiture. Noan a une clé dans la main. Je ne sais pas où il l'a eu mais ce n'est pas important pour le moment. Il tourne la clé et le moteur se met en route. Il attend. Qu'est-ce qu'il fait ?

-Qu'est-ce qu'on attend au fait ?

-Ils vont ouvrir la porte. Je n'aurais qu'à appuyer sur l'accélérateur et écraser ceux qui se trouveront sur mon chemin. Sortir pour la déverrouiller serait trop risqué.

Il parle avec calme. L'endroit où j'ai reçu la balle me lance. Cela brûle. J'ai l'impression qu'on m'a marqué au fer rouge. Je peux sentir mon cœur battre dans mes tempes. Je lâche un râle de douleur. Je n'arrive pas à faire abstraction de cette souffrance. Je sens la main de Noan sur ma cuisse. Elle monte et descend lentement dans un geste qu'il veut réconfortant. Il me regarde inquiet. Soudain, la porte s'ouvre. Noan agit rapidement. Il enlève sa main, la place sur la boîte de vitesse et accélère.

-Baisse-toi.

Je m'exécute. J'entends le bruit de chocs sur le pare-prise, le bruit des balles qui finissent leur course contre la carrosserie. Un liquide chaud s'écoule sur mes jambes. Instinctivement ma main se place sur ma blessure. Grosse erreur. Cela me fait encore plus mal. La tête commence à me tourner. Ma respiration se fait hacher. Un choc violent me projette sur le tableau de bord. Je me cogne la tête. Tout devient noir. 

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A suivre haha ^^ Comme d'habitude n'oubliez pas de commenter et de voter ! Vous pensez qu'ils vont réussir à s'échapper ou pas ? ;)

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