Mathyas

Je continue d'avancer sans réellement me concentrer sur la puissance d'Heelan. Ses yeux se rapprochent de plus en plus du jaune. C'est presque inquiétant. Je ne sais pas d'où ça vient. Je finirais sûrement à trouver. Je me rapproche de plus en plus de la Supérieure. Au fur et à mesure de mes pas, une nouvelle protection se forme autour d'elle. Je continue d'avance puis m'arrête à quelques centimètres de la barrière. Je pose ma main dessus. C'est assez puissant, mais pas insurmontable. Je pose mon regard se pose sur Heelan. Ses yeux deviennent jaunes. C'est le moment de mettre toute mes forces contre cette maudite protection. Je ne sais absolument pas quel est son nouveau pouvoir mais je sais très bien qu'elle n'est pas aussi puissante que moi. Je suis le seul qui est capable de l'arrêter. Je suis le seul qui peut la détruire entièrement.

— Tu ne m'arrêtera jamais ! crie Heelan.

Je lâche un sourire.

— Jamais ? Tu en est sûre ?

— Oh que oui.

— Tu ne devrais pas te croire invincible. Ta puissance n'est que temporaire, dis-je en avançant un peu plus.

— Chaque coup me rend un peu plus puissante. Car c'est moi qui domine...

— Tu ne pourras jamais dominer quoi que ce soit tant que je serais encore là. Je suis loin d'arriver à ton niveau mais je suis le Supérieur de Syliny, futur Roi et possesseur du plus grand pouvoir d'Unility. Tu n'as aucune valeur, même avec toutes les sources que tu pourras voler, tous les pouvoirs de la population. Quoi qu'il en soit, je serais toujours supérieur à toi.

— Tu es pitoyable. Je suis la meilleure. C'est moi la Reine. Tu ne peux pas m'égaler, tu le sais très bien car moi j'ai un pouvoir contrairement à toi, je peux avoir tous les pouvoirs du monde si je le veux. J'ai toujours eu un truc en plus. Nous sommes du même sang... Je me rapproche de toi bien plus que ce que tu peux imaginer. Nos pères ne sont pas les mêmes, mais notre mère si. Mayron t'as toujours menti pour ne pas t'avouer que j'étais ta sœur car je suis bien trop dangereuse. Notre puissance est la même mais il a fallu que ce soit toi qui deviennes le Supérieur de Syliny. Si tu as eu les yeux bleus à la naissance, ça n'a rien à voir avec le royaume d'où tu viens. Tu n'as jamais eu de royaume attribué. C'est juste tes pouvoirs qui font de toi quelqu'un d'Exceptionnel. Si je te déteste, c'est parce que je sais que tu es le seul qui peut me vaincre. Tu as le pouvoir de briser tous mes pouvoirs et c'est de même pour moi. Mais sache que j'ai beaucoup d'avance par rapport à toi. Tu n'es qu'un débutant...

Je reste silencieux plusieurs secondes. C'est quoi cette histoire ?!

— Je ne sais pas si je devrais te croire... lâché-je.

— Tu devrais. Je ne raconte pas que du n'importe quoi. Je connais ce monde depuis longtemps. Après, fait comme tu veux. Ce n'est pas mon problème. On sait tous que je vais gagner.

Je me rapproche un peu plus, brisant la barrière par la même occasion. Heelan m'adresse un regard noir. Je me retrouve à quelques centimètres d'elle.

— Que tu connaisses ce monde où pas, tu ne peux pas me vaincre. Je réussirais, même si tu mets tous les obstacles du monde mon chemin. Je n'ai pas peur de sauver le monde d'où je viens. Je ne te laisserais pas détruire toute ma vie juste parce que tu réclames puissance et pouvoir. Que tu sois ma sœur ou pas, ça m'est bien égal. Je t'enverrais là où tu dois être et tu ne reviendras jamais sans mon autorisation car dans un mois, ce sera moi qui deviendrai Roi. Ne l'oublie pas, tu n'es plus rien depuis bien longtemps. Tu représentes juste le mal, tu es la fille d'Izery. La fille du Diable. Tu es Princesse du Mal, juste ça.

Un silence s'installe entre nous. Heelan me détaille.

— Pourquoi ce serait forcément qu'une seule personne qui gagne ?

— Parce que tu as toujours dominé seule et qu'il n'y a pas de place pour une puissance aussi mal que toi dans Syliny, réponds-je.

— Et si tu me laisse...

— Je ne te laisserais jamais avoir quoi que ce soit de ce monde. Tu as déjà fait d'erreurs donc retourne d'où tu viens. Maintenant faits-nous sortir de ta chambre avant que je déchaine la totalité de ma colère sur toi.

Je m'éloigne. Lorsqu'on se retrouve à nouveau dans le palais, on va dans ma chambre. Je claque la porte. Alyna me fixe avec interrogation.

— Heelan est ma sœur, dis-je froidement.

Personne n'ose répondre. Eliza s'apprête à rire mais je lui adresse un regard avant même qu'elle ne lâche un seul petit bruit. Le silence remplis la pièce durant plusieurs minutes. On ne fait que de s'adresser des regards. Comment on va faire pour détruire Heelan ? Sa force ne cesse d'augmenter, et les révélations aussi par la même occasion... Les pouvoirs qu'elle possède actuellement n'ont rien de normal. C'est juste de la magie volée. Elle ne peut pas continuer de se permettre autant de choses, autant de destruction juste pour rattraper ce que son père a commencé. Si on trouve pas le moyen de protéger les autres sources de pouvoir, dans quelques jour, Unility ne seras plus que de la poussière. Nous aussi par la même occasion... Je donne brusquement un coup dans le mur. Je me retiens de crier de douleur. J'ai tendance à oublier que je suis sensible aux douleurs physiques...

— Commence pas à t'énerver. On ne peut rien changer. Le seul moyen de la détruire est de réunir un maximum de puissance magique. Et je pense savoir à qui nous pouvons demander de l'aide... dit Alyna en se rapprochant de moi.

— Les quatre autres Supérieurs ?

— Oui.

— Ils feront rien, soufflé-je en frappant une seconde fois le mur.

— Arrête. Tu te fais mal plus qu'autre chose. Ils vont forcément t'aider. Heelan est connue et tout le monde sait le danger qu'elle représente.

— Tu penses qu'ils ont que ça à faire de se déplacer jusqu'ici ? Ils ont une vie à côté, et un royaume.

— Mathyas, arrête ! Tu dis n'importe quoi. Tu ne vas quand même pas me dire qu'Heelan t'as manipulé pour que tu cesses de vouloir gagner. Tu passes ton temps à vouloir être le meilleur, alors deviens-le. Tu as tout ce qu'il te faut pour sauver une dimension entière alors fais-le.

Alyna m'empêche de frapper une nouvelle fois le mur. Je plonge mon regard dans le sien. La Princesse m'embrasse doucement. C'est presque un sortilège, ça !

— D'accord, je demanderais aux Supérieurs de m'aider.

— Et tu arrêtes de frapper les murs ! ajoute Eliza.

— Arrête de faire des remarques, tu risques de me faire changer d'avis.

— A quel sujet ?

— Au sujet de te donner un rôle lorsque je deviendrais Roi.

— Je t'aime bien maintenant !

— Pas moi, du moins pour l'instant. Tu es trop insupportable.