Chapitre 23

Alyna

Je peine encore à croire que Mathyas soit jaloux de Loahn. C'est vraiment surprenant et ça ne lui ressemble pas. Mon instinct me dit qu'il cache encore beaucoup de choses... Je ne sais pas encore ce que c'est mais je vais tout faire pour être au courant.

On arrive dans le château de Chaliny. C'est encore assez vide. Eliza a insisté pour rester et je n'ai pas réellement le choix d'accepter.

Je ne cesse de repenser à ce qu'il s'est passé avant mon retour ici. Je commence de plus en plus à croire que Mathyas est amoureux de moi ! Avant, cette idée m'aurait parue stupide mais maintenant que j'y pense, ça me parait de plus en plus réel, surtout en voyant son comportement !

— Heelan est enfermée dans la dimension parallèle de Syliny, je pense qu'on aura assez de temps pour élaborer un plan afin d'en finir.

Je m'arrête dans le couloir. Eliza ne s'arrête pas, ce qui m'arrange fortement.

— Ca ne suffira pas pour l'arrêter ! Elle va forcément sortir de là rapidement. Je te rappelle qu'elle est beaucoup plus puissante que nous ! lancé-je brusquement.

— Non. Je suis capable de l'arrêter. Je suis le dernier Supérieur.

— Quoi ?! Mais je rêve ! Tu ne pouvais pas le dire avant ? Pourquoi tu nous as caché une telle vérité depuis le début ? C'est injuste ! Tu ne changeras jamais, tu ne penses qu'à toi et comme si ça ne suffisait pas...

— C'est pas là où je veux en venir. Je ne te l'ai pas dit parce que c'était trop tôt. Il y a des tas des choses que je maitrise pas donc commence pas à m'engueuler parce que j'ai menti ! Tu me connais, j'ai toujours menti et je ne risque pas de changer !

J'adresse un regard noir à Mathyas. Alors comme ça, depuis le début il sait qu'il est le Supérieur de Syliny et il garde ça pour lui ! Argh je le déteste ! Et en plus il est futur Roi...

— Tu as vraiment de la chance qu'on est obligés de faire ce combat ensemble car je ne me dérangerais pas pour te faire toutes les horreurs du monde ! lancé-je

— Tu ne peux rien faire, je te rappelle que tes pouvoirs n'ont aucun effet sur moi ! Et puis, tu ne peux rien me faire, je sais que tu m'aimes !

Le Supérieur lâche un sourire pire qu'énervant. Je me rapproche de lui.

— Je ne t'aime pas, donc maintenant fait moi plaisir et pars d'ici immédiatement ! dis-je froidement.

— Et si j'ai pas envie de partir ? J'ai envie de rester avec toi. Même si tu me déteste pour ce que j'ai fait ou ne pas fait, je m'en fou royalement car je suis loin d'être le mal incarné. Pense ce que tu veux de moi, mais sache que je suis tout le contraire de ce que tu peux imaginer.

— Tu as des preuves du contraire ?

— Si j'étais une mauvaise personne, je ne serais pas venu te chercher dans ce monde d'humains ! dit Mathyas.

— C'est que tu ne le faisais pas par obligation ?

— Je voulais te protéger. Je ne sais pas pourquoi tu es partie mais ce monde n'est pas pour toi. Quand je suis allé sur Terre, ce n'est pas pour n'importe quelle raison et tu le sais. Je veux pas que tu retournes là-bas. Il y a peut-être des gens sympas, mais tu ne peux pas dévoiler ta vraie identité a des humains !

— Mais je fais ce que je veux ! Je te rappelle que par rapport à moi, tu es plus jeune d'un mois ! Tu n'as aucune autorité sur moi, même en tant que futur Roi !

Ma remarque semble l'amuser.

— Mais depuis quand tu te préoccupe des mois ? Ce n'est pas ça qui fait la différence ! Et je ne cherche pas à avoir de l'autorité sur toi, tu es ma meilleure amie. Arrête de croire que...

Je m'éloigne énervée.

— Alyna ! Attends ! Je cherche pas à déclencher une guerre entre nous.... C'est juste que j'ai pas supporter de te voir avec cet humain... avoue-t-il.

Je me retourne d'un coup et revient vers lui pour le plaquer au mur.

— Ecoute moi bien Mathyas Emrys de Valiny, tu n'as pas à être jaloux d'un humain que tu ne connais pas. Que tu m'aime ou non, tu vas te calmer tout de suite car je peux très bien choisir de t'exclure de la mission. Même si tu es le Supérieur de Syliny, pour le moment, c'est moi qui suis supérieure à toi. Tu ne représentes rien pour le moment. Donc soit, tu arrêtes de parler de ça soit tu débrouilles seul pour vaincre Heelan et je ne serais plus là pour te conseiller et te guider vers les archives de Chaliny.

Mathyas lâche un sourire face à ma remarque et vient m'embrasser. Je le laisse faire, ce n'est pas si désagréable. Je m'éloigne au bout de quelques secondes puis gifle le futur Roi. Mais pourquoi je commence à dire que c'est agréable ?

— Mais tu joues à quoi ?! m'exclamé-je.

— A rien, je suis juste honnête avec toi. Alyna, je t'aime depuis le début.

Je lève les yeux au ciel et lâche un soupir.

— Mais je rêve ! Tu penses vraiment que c'est le moment de me demander en mariage !

— On ne peut pas faire une pause dans cette guerre ne serait-ce que deux minutes ? Alyna, je t'aime et je t'ai toujours aimé. T'es géniale et je ne veux pas te perdre. Je sais que j'ai tendance à mal agir parfois mais c'est juste un détail. Si j'ai été jaloux de ton ''ami'' c'est juste instinctif, je ne contrôlais pas réellement ce sentiment. Même si je dois avouer qu'au fond ça me mettait mal de savoir que tu t'intéressais à quelqu'un d'autre que moi alors que je suis le meilleur...

Je fixe le sol quelques instants. Alors il m'aime ? Il a choisi d'être contre les lois de nos royaumes parce qu'il m'aime. Il est jaloux de Loahn juste parce qu'il m'aime. Et même s'il sait que je déteste l'entendre dire qu'il est le meilleur, cette fois ci, j'ai comme l'impression que c'est différent. Pace qu'il ne me le dit pas quatre ou cinq fois dans un discours. Parce qu'il admet qu'il ne supportait pas la présence de Loahn à mes côtés et la manière dont il agissait avec moi.

Mais moi, qu'est-ce que je ressens vraiment ? Qu'est-ce que Mathyas représente pour moi ? Est-ce juste un meilleur ami ?

— Tu n'es pas le meilleur. Du moins, à mes yeux. T'es loin d'être meilleur que tout le monde. Tu me surprends, c'est tout. Car c'est la première fois que tu admets tes erreurs. La première fois que tu admets quelque chose, d'ailleurs ! Je peux t'assurer qu'il n'y aura rien entre moi et Loahn. Rien. Parce que je préfère quelqu'un d'autre... réponds-je.

— Quelqu'un d'autre ?

— Oui... Toi... soufflé-je inconsciemment. 

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