Face à ton Inquiétude

           La scène était invraisemblable : les jumelles avaient décidé de donner rendez-vous à cette personne avec qui elles parlaient depuis des semaines sans s'être concertées et... elles ont finit par se retrouver dans cet endroit délirant. Qu'avaient-elles fait ? Encore des bêtises ? C'était le genre de choses qui aurait pu arriver par le passé tellement elles aimaient faire n'importe quoi. En effet, la vie était un jeu, n'est-ce pas ? Et qu'est-ce qu'elles s'étaient inventées ube vie en étant magiciennes, des princesses, des fées même ! Toute leur vie, elles s'étaient amusées et imaginées une vie merveilleuse ! Peut-être même très forts ! Et c'était ainsi qu'elles avaient manifestées leur vie magique probablement !

            Enfin.

            Ça n'avait pas l'effet escompté.

            Déjà, leur père connaissait cette femme qui était apparemment leur grand-mère et cette dernière était... la Reine d'un monde qu'elles connaissaient ni d'Adam ni d'Eve ? C'était quoi cette famille farfelue ?

            Amy et Emma regardaient leur père avec de gros yeux en voyant comment il s'adressait à la Reine Adeyrid et tournaient la tête l'une vers l'autre avec incompréhension.

— Est-ce que tu comprends ce qu'il se passe, toi ? demanda Amy, pointant du doigt ouvertement la scène devant elles.

— Je présume que tu ne comprend pas plus que moi... Trop chiant. Si je pouvais lire dans les pensées ou voir à travers une boule de cristal.

— Oh, croyez-moi, vous aurez l'occasion de l'apprendre, jeunes filles, intervient la Reine en s'approchant d'elles.

           Méfiante, Emma attrapa sa sœur et la garda contre elle. Elle était de nature très protectrice, c'était ainsi. Elle ne sentait pas cette femme, c'était ainsi. Grand-mère ou pas grand-mère. Sa seule et uniquement famille, c'était sa jumelle et son père. C'est ainsi que ça a toujours été.

— Comment ça ? demanda-t-elle d'une voix méfiante.

— Ne soyez pas trop impatientes. Chaque chose en son temps, les filles.

— Mais oui, intervenait Gurelli d'un sourire rassurant et réconfortant qui fit sourire Emma. Ne vous en faites pas, on vous expliquera tout. Prenez votre temps.

— Papa.... Il faut que tu nous expliques alors...

             Les adolescentes couraient dans les bras de leur père pour chercher la consolation et surtout se sentir protégées. Après tout, elles n'étaient encore que des enfants après tout. Entre l'enfance et l'âge adulte, un juste-milieu assez difficile après tout.
              Ce dernier restait tendre et aimant, comme à son habitude, les serrant et les berçant contre lui affectueusement. Il prenait soin d'être présent pour elles et d'essayer de les rassurer du mieux qu'il pouvait. Cela marchait plus ou moins, même si on ne détendait pas aussi facilement une jeune fille comme Emma qui était toujours sur ses gardes. 

— Bien, Mère. Si cela ne vous dérange pas, je vais les amener à la maison et je leur expliquerai tout, d'accord ? Cela risque de prendre un peu de temps, mais je vous dirais cela une fois que c'est fait.

— Très bien. 

— Je vous remercie.

               Les jumelles firent une révérence avant de partir avec leur père, lui tenant la main comme des petites-filles qui avaient besoin d'être près de leur paternel et de marcher pour éviter d'être bousculées ou de se perdre. 

              Traverser le château n'était pas une mince affaire et elles le découvraient petit à petit, mais elles n'ont pas eu à le quitter totalement, puisqu'elles se retrouvaient dans un bâtiment collé à l'aile principale avec des appartements. Et, lorsque l'on y entrait, on aurait vraiment l'impression que c'était une vraie maison lambda alors que ça appartenait au château. Toutes les deux étaient plutôt impressionnées, découvrant leur immense et nouvelle demeure qui était superbement décoré. "Pas trop vieux", se dit Amy, qui ne négligeait pas son envie de juger la décoration.

— Bienvenue à la maison, les filles, les accueillait Gurelli en faisant un grand sourire. 

              Les deux sœurs se regardaient sans comprendre, faisant une grimace légère et haussant les sourcils avec incompréhension avant de s'asseoir sur le canapé qui était présent pour les accueillir, elles. Ça, c'était une certitude. Au moins, des meubles correspondaient à leur autre monde. C'était déjà ça.

— Bien, je vais donc tout vous expliquer. Est-ce que vous avez envie de boire quelque chose ?

— S'il y a une boisson qui se rapproche de ce que l'on boit habituellement, alors oui... intervenait Emma d'une voix méfiante.

— Du jus d'orange, ça vous va ?

 — Bien sûr ! 

              Amy était plutôt enthousiaste, tandis qu'Emma était assurément sur ses gardes. Et si cet homme avait été échangé contre son père ? Et si cette Reine n'était pas leur grand-mère et qu'elle leur voulait du mal ? Ce qui était certain, c'est qu'elle avait regardé trop de séries Netflix, cette petite... 

             Le paternel se rendit donc dans la cuisine pour leur préparer leur jus et cette dernière en profita pour attraper sa sœur, cherchant à se dépêcher.

— Amy ! Il va falloir qu'on teste Papa ! S'il faut, c'est pas lui et elle lui a lavé le cerveau, l'autre dame ! Je n'aime pas ça, je n'aime pas ce qu'il se passe ! 

— Tu ne crois pas que tu exagères un peu ? Bien sûr que c'est Papa... Je ne le trouve pas changer en tout cas...

— Oui, mais c'est peut-être là tout le stratagème de la Reine, non ?

— Arrête, Emma... Je suis déjà super angoissée, alors si tu m'en rajoutes...

—  Mais crois-moi, purée ! Je ne suis pas folle, quand même, si ?!

               C'est à ce moment-là que leur paternel revenait, un plateau de deux verres de jus d'orange à la main avec des biscuits dedans, qu'il déposait sur la petite table devant le canapé. Il se rasseyait sur le fauteuil à côté d'elles et leur sourit gentiment.

— Et voilà ! Comme à la maison ! s'exclama-t-il, tout souriant avant de piquer un petit gâteau et de commencer à le manger. 

— Merci, Papa !

               Amy attrapa son verre et prit un biscuit qu'elle commençait immédiatement à manger. Une fois que ce fut terminé, elle sirota le jus d'orange et fut surprise de voir qu'il était effectivement comme à la maison. C'est ainsi que, Emma, en voyant sa jumelle aussi sûre d'elle et enthousiaste, décida de lâcher prise et de faire de même. 

              Cependant, c'était sans compter le visage de l'homme en face d'elles qui commençait à devenir inquiétant, riant de manière plus ou moins mauvaise et se frottant les mains, tandis que les adolescentes furent immédiatement plongées dans un sommeil profond.

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