La Mort et moi
Je ne suis pas quelqu'un de compliqué,
J'affiche mes opinions revendiquées,
Je n'ai pas peur de le dire, de l'affirmer,
La Vie et moi, on a une relation abîmée,
Je regarde ce monde et me sens déracinée,
Malgré toutes les horreurs, j'en suis fascinée,
Malgré les petites et grandes joies, je rêverai
Du jour de pure libération où enfin je mourrai.
Oui, la Mort et moi, on s'aime comme ça,
Je ne m'endors pas pour les demains,
Ma vie est vide de sens, sans lendemain,
Oui, la Mort et moi, on s'aime comme ça.
Malade de la tête aux pieds, un avenir
Sans le moindre espoir, sans sourire,
Je n'écris pas ces vers en martyr,
Il m'arrive quelquefois d'en rire,
Mais, la vérité c'est que je ne supporte
Pas le passé, le présent, le futur, rien,
Pour mes proches, la mort je la reporte,
Je partirai la conscience tranquille, plus rien ;
Plus de souffrances et de peur pour les années
Qui approchent, je cherche la mort instantanée,
Elle m'a séduite si longtemps, ne m'effraie pas,
Au contraire, elle me tente, elle me tend les bras.
Plus d'handicap, plus de pensées suicidaires,
Plus de pleurs et de colère, de dépression solitaire.
La Mort et moi, c'est une relation comme ça,
Je l'ai choisie, mais pas tout de suite, plus tard,
Quand je serai la dernière sur la ligne de départ,
Je me demande qui appellera l'autre en premier,
Je l'avoue, j'aurai de la peine, je ne peux le nier,
Mais, je préfère partir de moi-même, libérée,
Que de subir cette maudite existence, incarcérée
Par toutes mes douleurs et mes regrets, toujours
A espérer que mon destin change un beau jour,
Au lieu de prier pour un lendemain meilleur,
Je vais chercher mon réconfort ailleurs,
La Mort et moi, c'est une relation comme ça.
Ne me jugez pas, ne trouvez pas ça bizarre,
C'est juste que rien ne va, tout est en bazar,
Ne vous inquiétez pas pour ma santé mentale,
C'est juste que je refuse à mes maux de gagner,
Ne me prenez pas pour une sentimentale,
C'est juste que j'ai une dignité à regagner ;
Le jour viendra où je ne pourrai plus marcher,
Où je ne pourrai plus écrire et je serai attachée
A un fauteuil roulant, les muscles atrophiés,
Ces années immobiles, je choisis de les sacrifier,
Je n'attendrai pas de devenir un légume, non,
Je partirai avant, tranquillement, et au nom
De tous ceux qui souffrent tellement de la vie,
Cette vie qui leur a volée toutes leurs envies,
Je vous demanderai de nous pardonner
Si nous détestons tout, y compris d'être nés,
Et si nous partons avant notre condamnation
Non, nous ne réclamons ni pitié, ni attention,
Interdisez-nous votre empathie, votre compassion,
Nous ne voulons pas non plus de compréhension,
Simplement de nous autoriser à quitter notre enfer,
Quand nous jugeons avoir beaucoup trop souffert.
La Mort et moi, c'est un lien aussi fort que celui-là,
La Mort et moi, c'est une promesse comme celle-là.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top