🏀Too late to run🏀
Jennie
Ce dossier fait un très mauvais oreiller, j'ai pu le vérifier hier. Mon cou est très endorli comme si j'avais passé la nuit sur du béton. Et, si je n'avais pas passé dormi dans un hôtel, j'aurais jurée que c'était le cas. Mais je n'ai pas le temps de plus me plaindre. Je fonce dans la douche et me prépare. La nuit porte conseil, vous connaissez surement le dicton. Et ben, je peux vous garantir qu'il est vrai. J'ai décidé de donner une chance à cette famille ce qui est vraiment génial. Mais, pour ça, je ne dois pas être en retard. Donc j'attrape une barre protéine, prend mon sac et quitte l'hôtel.
Une limousine noire m'attend devant l'entrée.
-Bonjour Madame Jennie. Je suis Sam, votre chauffeur.
-Enchantée...
Je suis un peu perdue. Je n'ai clairement pas les moyens de m'offrir une course en limousine et personne que je connaisse ne les a. Aucun de mes anciens clients n'habite à Bangkok et, même si c'était le cas, ils ne penseraient surement pas à mon confort. Face à mon regard perdu, Sam a la gentillesse de m'éclairer.
-Madame Lisa m'a chargée de venir vous chercher ce matin.
-Ah...
Je ne l'ai pas vu venir celle-là. Je rentre dans la voiture en lui souriant et il ne tarde pas à démarrer. Mais mille pensées se bousculent dans ma tête. Déjà comment elle a su que je viendrais ce matin ? Je n'ai pas appelé pour la prévenir. Je pensais juste me pointer et lui dire que j'acceptais l'offre. Ensuite je serais revenu dormir dans ma chambre toute l'aprèm.
Apparemment, Lisa n'est jamais prise au dépourvu. Comment elle fait pour savoir ce que je pense ? Je veux bien qu'elle ait des oreilles partout qui lui rapporte mes moindres mouvements mais mes pensées...Ce n'est pas moi ! se défend ma conscience. Tu te sens viser ? Dans tout els cas ça n'a pas tant d'importance que ça. Je vais accepter le job. Qu'elle l'ait deviné à l'avance m'importe peu. Mais j'espère qu'elle ne pense pas que je ne suis attiré que par le chèque alléchant.
La voiture s'arrête de nouveau devant l'immense jardin. Sauf que cette fois je connais la maison. Donc je me dirige, seule, dans le grand salon. Je recroise roussette qui m'invite à la suivre. Cette fois elle porte un élégant tailleur vert émeraude qui fait ressortir ses pupilles brunes.
-Madame Lisa est dans la pièce à droite.
-Merci
J'ouvre la porte qu'elle m'indique et déboule dans la cuisine. La fameuse cuisine où il ne faut pas rentrer pour ne pas déranger le personnel. J'y trouve Lisa, enveloppée d'un grand t-shirt blanc et d'un jogging rouge. Elle est concentrée sur le plan de travail et, comme elle me fait dos, je peux l'observer sans qu'elle ne le remarque. Soudain, elle se retourne mais ne pose pas les yeux sur moi. Elle fixe le plateau de cookies qu'elle tient et je comprends enfin. Elle a des écouteurs ! Pas étonnant qu'elle ne m'a pas entendu entrer. Et moi qui me rejouais de ma discrétion !
-Tu vas rester à me fixer ainsi Jennie ?
Elle me fait face et je vois enfin qu'elle a retiré un écouteur.
-Désolé...On m'a dit de venir ici.
-Je sais.
Son sourire me rassure. Je pensais vraiment l'avoir mise en rogne. Apparemment, il faut beaucoup pour la faire sortir de ses gongs. Lisa parle toujours calmement, est sereine et prend la vie comme elle vient. J'aimerais bien être aussi apaisée mais je suis une grande stressée. J'ai même souffert d'anxiété quand j'étais plus petite mais je ne vais pas parler de cette période de ma vie.
-Alors tu viens ?
La douce voix de Lisa me sort de ma rêverie. Elle est déjà dans le couloir. Je n'ai même pas vu quand elle est passée devant moi, trop captivée par mes pensées. Je la rejoins rapidement.
-Ton futur lieu de travail, elle lance en ouvrant une nouvelle porte.
Je reste sans voix devant l'état de ma "salle de cours". Enfin, de ce qu'il en reste.
—Qui a fait ça demande Lisa ?
—C'est Rosé, répond la brune.
—Ce n'est pas vraiii., rétorque la blonde en pleurant.
—Arrête de pleurer Rosé, je vais t'aider à ranger. Je n'aime pas quand tu pleures.
—Merci Jisoo.
Les deux enfants rangent donc la pièce, en chantonnant, pendant que je me demande ce qui a bien pu m'amener ici et que j'ai de plus en plus envie de sauter par la fenêtre. Mais ça, le grand sourire que je lance à Lisa ne le laisse pas transparaître. Il faut sauver les apparences. J'ai fait le choix de rester. Je dois assumer mes choix.
-Désolé pour le bizarre, s'excuse Lisa, elles ne peuvent pas s'en empêcher.
-Oh, j'ai l'habitude, je mens.
En vrai, je déteste le bizarre, Voilà pourquoi je prends dix minutes pour les aider à ranger. Voir autant de jouer jeté au sol pourrait presque me déclencher une crise de panique tellement ça me dérange. Mais on va essayer de rester optimiste. Tout va bien se passer, comme d'habitude.
-Tu as signé le contracté demande Lisa.
-Je suis un peu occupée là.
J'ai emploigner un ton un peu cassant mais je suis trop fière pour m'excuser. Je me tourne doucement vers Lisa. Son sourire est malicieux. Qu'est-ce qu'elle me prépare ?
-Les filles...y'a des cookies dans la cuisine.
Les deux tignasses sortent en courant, renversant le coffre à jouets que je venais juste de fermer. Je menace Lisa du regard. Elle jubile, je le sais. Putain de sadique d'employeuse à la con ! Désolé j'ai mal dormi, vous vous rappelez ?
-Sympas...vraiment sympas Lisa.
Elle ne me répond pas et avance calmement vers moi, les mains derrière le dos. Puis, elle approche ses lèvres délicates de mon oreille et je sens mon corps se figer.
-C'est ta petite punition Jennie. Ici, c'est moi qui donne les ordres.
Elle recule et mes jambes manquent de céder. Bordel, sa voix est encore plus sexy de près. Heureusement pour moi, les fillettes reviennent me sortir des griffes de leur mère.
—Bien, je vous laisse, débute Lisa. Je retourne à mes "trafics douteux"
Puis elle me lance un clin d'œil. Les mots que j'ai tenu au jeune homme avec le parapluie me reviennent en pleine figure. Elle a vraiment des oreilles et des yeux partout cette femme. Même dans mes pensées, à ce que je constate.
Elle ferme la porte et je me sens libérée d'un poids. Je peux enfin me reconcentrer sur les filles et débuter le cours. Mais je garde tout de même un œil sur la porte ; Je n'aimerais pas que madame-je-menace-mes-employés ne revienne par surprise. Elle serait capable de me faire volontairement peur, juste pour le fun. Je sors des copies de mon sac et les donne aux fillettes. Elles les commencent, dans le calme. Pour l'instant, elles semblent plus faciles à gérer que leur mère.
Les deux jumelles sont totalement opposées. Rosé est hypersensible et serviable alors que Jisoo est réservé mais attentionné. Elle garde toujours un œil sur sa sœur et quand je hausse trop le ton, elle me lance un regard brûlant. Heureusement pour moi elles sont si malignes et vives que le cours se termine vite.
Le soleil se couche et la rouquine de tout à l'heure m'indique la chambre que je vais occuper. En y entrant je trouve des vêtements avec une petite note dessus.
"Désolé de t'avoir pris au dépourvu. J'espère qu'ils t'iront.
Lisa."
J'apprécie le geste, même si je ne le lui dirais pas. J'enfile donc un short noir et un t-shirt rose avant de quitter la pièce. Une délicieuse odeur de pizza m'attire à la salle à manger où je semble interrompre une réunion entre Lisa et deux hommes bruns en polo gris.
—Oh désolé, je reviendrai plus tard.
—Tu peux rester Jennie, on allait passer à table.
—Quel canon, lance le plus gros des d'eux. Lisa t'as bon goût enfaite. Ce n'est pas comme avec Mike.
Elle lui fait un doigt d'honneur.
—C'est qui Mike ? Je demande
—Le père des mômes.
—Il est où ?
—Six pieds sous terres. Que son âme repose en paix.
—Il est mort ? Lisa l'a tué ? (Ils se taisent et me fixe)
—On va dire que c'est un sujet sensible, répond Lisa en me montrant les filles qui jouent sous la table.
—Ça marche.
Je décide de ne plus poser de question et de m'assoir à table pour profiter du repas. J'avale les parts sans m'arrêter ce qui amuse Lisa. Je ne pensais pas avoir si faim.
Quand j'ai fini de remplir ma panse, je remercie tout le monde et va me coucher. Mais mon sommeil est de courte durée. Une série de tirs me réveille. Paniquée, je me précipite dans la chambre des gamines et les trouvent apeuré. Les deux gardes sensés les surveiller sont allongés, morts. Sûrement empoisonnés.
—Sous le lit ! J'ordonne en fermant la porte à clef.
❤️ J'espère que vous avez aimé. N'oubliez pas de voter.
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