Sweet Lullaby - Taekook
Bon je ne vais prendre l'habitude de commenter avant mes histoires mais là je dois vous prévenir.
Cet Os contient des scènes de violence assez explicites, à déconseiller aux âmes sensibles (même si vous ne trouvez pas ça si terrible que ça je préfère prévenir avant de me retrouver avec des plaintes.)
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne lecture, j'espère que cet os vous plaira et que vous ne me prendrez pas pour une psychopathe une fois la lecture achevée.
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« 1 2 3 j'irai aux bois... »
En fait ici on est plus dans une ancienne zone industrielle désaffectée, mais bon. Je n'ai pas eu le temps de trouver un endroit isolé dans une forêt, d'ailleurs il n'y a pas un seul arbre à des kilomètres. Je me représente la scène dans une grande étendue boisée avec des arbres centenaires, ça pourrait avoir un côté cérémonie sacrificielle, j'aime bien. Mais bon, on n'a pas tout ce qu'on veut dans la vie. J'ai déjà eu de la chance de tomber sur lui. Mais au moins personne ici ne peut nous entendre, moi et cette petite chose innocente attachée sur la chaise en face de moi. J'ai déjà eu bien pire en terme de beauté et d'âge. Celui-là est jeune et très attirant. Mince, les cheveux châtains et les yeux chocolat, il a un visage lisse et fin. Je suis sûr qu'il a un très joli sourire, mais jusque là je n'ai pas pu vérifier.
« 4 5 6 cueillir des cerises... »
Ses cheveux sentent la cerise. Je les ai longuement reniflé lorsque je portais son corps évanoui jusqu'ici. Une odeur sucrée, enfantine et pourtant si sensuelle. Je pouvais imaginer ses lèvres charnues croquer doucement dans une cerise et se lécher les lèvres pour en essuyer le suc. Je sens une chaleur familière se répandre dans mon bas-ventre à ses pensées. Il faut que je me calme, je dois avoir la tête froide pour ce qui va suivre. Il a les yeux fixés sur moi, ça fait un bon bout de temps qu'il a arrêté de se débattre quand il a compris que j'avais fait des nœuds bien trop serrés. Un peu après il s'était arrêté pleurer lorsque je l'avais menacé de lui crever les yeux. Il gardait donc les yeux fixés sur moi, exorbités dans un masque d'horreur pure. Pourtant selon ce que je me souviens je ne suis pas si terrible à regarder que ça.
A vrai dire ça fait très longtemps que je ne me suis pas regardé dans un miroir. Les miroirs appartiennent au passé, et depuis que je me suis échappé de l'endroit, je me suis juste entraperçu dans une vitrine à l'occasion. Les cheveux noirs, les yeux sombres comme la nuit et un visage pourtant si innocent, je me rappelle quelqu'un là-bas m'appelait « l'ange de la mort ». Je m'étais fait une petite réputation dans l'endroit, le nombre de personnes que j'avais mutilées avait circulé et tout le monde me regardait avec de l'horreur teintée pour certains de respect. Sur mon dossier il y avait écrit en caractères gras « Tendances psychopathes, fascination morbide du sang... » et plein d'autres trucs pour tenter de coller une étiquette à ce qui n'allait pas chez moi.
« 7 8 9 dans un panier neuf... »
Ça m'intrigue quand même qu'il se soit retrouvé à traîner dans ce quartier la nuit. Sa mère ne lui avait-elle pas appris à éviter ce genre d'endroit mal famé ? Il a plutôt l'air du genre à être né en haut du panier, toujours propre sur lui et profitant de l'argent familial. Oui je l'avoue malgré le fait que ça soit loin d'être ma première fois à faire ce genre de choses il m'intrigue tout particulièrement. D'abord quand il a repris connaissance il n'a pas pleuré, ni crié, ni appelé à sa famille ou à un Dieu quelconque. Il s'est contenté de rester les yeux fixés sur moi, et n'avait commencé à pleurer que quand j'avais commencé à jouer avec lui. Avec tout ce sang sur le visage, il était encore plus attirant. Faute de voir son sourire je lui en avais dessiné un avec mon petit couteau, qui s'étirait sur chacune de ses joues jusqu'à ses oreilles. Le sang dégoulinait sur son cou, tachant sa chemise blanche de longues traînées vermeilles.
« 10 11 12 elles seront toutes rouges... »
Le rouge lui va tellement bien. Tendrement je lèche la lame de mon couteau, il est aussi agréable au goût qu'à la vue, c'est un délice. Ses yeux s'agrandissent encore un peu plus, et je me demande s'il ne va pas s'évanouir. Cela me contrarierait, je n'aime pas les proies qui cèdent trop vite. Une fois j'avais enlevé une jeune fille et elle avait fait une attaque cardiaque alors que j'avais à peine commencé à la marquer. Pour me venger je l'avais découpé en plein de petits morceaux jusqu'à ce qu'elle soit méconnaissable et j'avais tout dispersé à pleins d'endroits différents pour que personne ne la retrouve.
Il est temps de passer aux choses sérieuses. Pensivement je me rapproche de lui. Je m'assieds sur ses cuisses, tirant de ma poche arrière un couteau un peu plus grand. Celui-là est tout neuf, j'attendais une occasion spéciale pour m'en servir. Je pense qu'il est assez spécial pour que je le marque avec. De près ses balafres vermillons sont encore plus belles. Me rappelant du goût doucereux de son sang, je m'approche et je pose ma langue à l'extrémité gauche de sa blessure. Je le sens trembler sous moi, et je peux sentir sa terreur suinter par toutes les pores de sa peau. J'adore ça. Je parcours toute sa joue gauche, recueillant un peu du précieux nectar écarlate au passage, puis je passe ma langue sur ses lèvres avant de continuer mon chemin sur la joue droite. Mais quelque chose m'intrigue, lorsque je suis passé sur ses lèvres j'ai perçu un frémissement légèrement différent des tremblements qui l'agitent. Pour vérifier je repasse ma langue sur ses deux croissants de chair et à nouveau il frissonne.
Je me redresse, étonné en léchant mes propres lèvres teintées de carmin. Ses pupilles sont dilatées, lui mangeant presque tout le caramel de ses iris. Il est magnifique, vraiment magnifique.
« Qu'est ce que tu as dis ? »
Sa voix est rauque et tremblante, mais terriblement excitante. J'ai dû penser à voix haute, ça m'arrive de plus en plus souvent vu que je suis toujours tout seul.
« J'ai dis que tu étais magnifique, ce rouge te va si bien.. »
Il me fait vraiment beaucoup d'effet et ça me perturbe, je n'ai jamais ressenti ça avec aucun de mes jouets. J'ai encore envie de le faire frémir comme tout à l'heure, alors je recommence à lécher ses lèvres. Il les entrouvre sûrement pour protester et j'y engouffre ma langue, étonné que mon corps prenne une telle initiative sans l'aval de mon esprit. Alors c'est ça un baiser ? C'est agréable, bien plus que ce que je pensais, et même s'il reste complètement figé je prends plaisir à explorer sa bouche en entier, touchant sa propre langue avec la mienne. Je sens quelque chose de mouillé sur ma joue, je me suis mis du sang partout. En me reculant à nouveau je m'essuie avec mon doigt que je suce pensivement. Il rouvre la bouche et parle à nouveau, mais cette fois sa voix est plus assurée, quoique pressante et avec des accents de désespoir.
« Écoute, moi c'est Kim Taehyung, j'ai vingt ans, j'habitais dans le quartier riche de la ville parce que mon père possède une entreprise d'import export qui marche très bien, mais j'ai été chassé de chez moi. J'ai eu ma première petite amie quand j'avais dix-sept ans, elle s'appelait Yuna et le jour de nos cinq mois on a couché ensemble. C'était ma première fois et c'est également le jour ou je me suis rendu compte que j'étais gay. Alors je l'ai quitté et je suis allé l'annoncer à mes parents. J'ai cru qu'ils seraient contents que leur fils sache enfin de ce qu'il avait envie dans sa vie mais à la place ma mère m'a giflé mon père m'a battu et puis ils m'ont jeté dehors. Maintenant j'habite chez un ami qui s'appelle Park Jimin et je travaille dans un café où je suis serveur. »
Je n'ai aucune idée de pourquoi il me raconte tout ça, mais j'ai envie qu'il arrête. Ses mots débités à toute vitesse me donnent mal à la tête, et une sensation étrange me pèse sur la poitrine tandis qu'il se dévoile à moi. Pendant qu'il me raconte ses souvenirs d'enfance, ses galères quotidiennes, je me prend à éprouver des remords. Pour la première fois depuis que je fais ça, je me mets un peu à la place de mes jouets, et c'est la sensation la plus désagréable que j'ai jamais éprouvé. Maintenant j'ai vraiment besoin qu'il arrête, il va finir par me rendre fou. Je lui demande d'arrêter mais il continue à parler, encore plus vite et plus fort. Je finis par lui hurler dessus de toutes mes forces d'arrêter, mais ses lèvres continuent de bouger. Alors je frappe, encore et encore, plongeant mon couteau dans sa chair tendre pour le faire taire. Lorsque enfin le flot de ses paroles se tarit, son torse est maculé de sang, tout comme le mien. J'ai réduit la moitié de son corps en charpie, et le liquide écarlate jaillit à grands flots. Pourtant sa poitrine se soulève encore très légèrement. Il est encore en vie.
Je sens une grande fureur m'envahir. J'aurais pu m'amuser pendant des jours avec lui, et voilà qu'il avait tout gâché, il allait mourir d'un instant à l'autre. Jetant mon couteau au loin je l'attrape par les épaules.
« -Pourquoi tu as fait ça ? Lui hurlai-je à la tête, m'étouffant à moitié de rage. A cause de toi tu vas mourir bien plus vite que prévu, et je ne pourrais plus m'amuser !
-Je...vou-voulais que tu sache..qui-qui était caché... derrière le visage que tu.. tu t'amuses à torturer, me répond-il dans un souffle, les mots sortant à moitié déformés de sa bouche. J'ai réussi, réussit-il à souffler avec un sourire triomphant.»
Je ne sais pas pourquoi, mais toute ma fureur disparaît d'un coup. Je pose mon front contre le sien et aspire avidement ses dernières respirations. La dernière est la plus savoureuse, et quand je suis sûr qu'il ne respire plus, quelque chose de mouillé dégouline sur ma joue. Je sors ma langue pour l'intercepter mais alors que je m'attendais à du sang c'est un goût salé que je sens. Voilà que mes yeux pleurent. Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi douloureux. J'ai mal dans ma poitrine, on dirait que je vais imploser. Quelle est la raison de mon attachement soudain à ce type, pourquoi est-ce que je regrette sa mort ? A cause de sa tirade désespérée ? Il a bien joué son coup, et s'est vengé au delà de toute mesure. Je souffre alors qu'il est parti, et quelque chose me dit que ma souffrance ne finira jamais. Alors je reste sur lui, la tête enfouie dans son cou encore chaud, respirant son odeur de cerise mêlée à celle du sang. Je récupère mon petit couteau et sans me détacher de lui je marque mes poignets de deux profondes entailles. Pour faire bonne mesure je tranche également mon cou, là ou se trouve la carotide. Mon sang se mélange au sien, et je sens la paix m'envahir à nouveau tandis que la vie quitte mon corps petit à petit. Avant de m'éteindre, je repense à quelque chose. Dans son dernier souffle, j'ai entendu quelque chose, presque semblable à la comptine qui ne me quitte plus, mais pleine de promesses... Rendez-vous autre part Kim Taehyung, demande Jeon Jungkook aux portes de l'Enfer.
« 1 2 3 nous irons aux bois, 4 5 6 cueillir nos cerises, 7 8 9 dans notre panier neuf, 10 11 12 elles seront toutes rouges... »
[ Couverture by miss Perfection @Ninauts ]
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