Chapitre 4

Chapitre 4 : Advienne que pourra.


...Point de vue Alexander...

Je me sens mal aujourd'hui. Les derniers jours, ainsi que les nuits ont été assez mouvementés. Plusieurs séances et manipulations respiratoires m'ont aidé à dormir un peu. Le tout aidé de ma machine à oxygène. Le stress soudain et la fatigue m'ont accablé. Des périodes comme celle-ci m'arrive que très rarement. Je n'ai jamais été confronté à un tel stress. Je m'en croyais capable, je n'en suis plus si sûr. Aujourd'hui, je n'arrive pas à passer plus de quinze minutes sans ma bouteille à oxygène. Mes jambes ressemblent à de la gelée. Je me sens fébrile, fiévreux, tremblant et je n'aime pas ça. Luke a même sorti le fauteuil roulant, preuve de ma fatigue. Je n'arrive pas à manger. Le peu que je mange part dans la cuvette des toilettes.

Les entretiens individuels commencent aujourd'hui et je dois être comme je suis, justement aujourd'hui putain. Mais, je n'ai pas le choix, Luke ne me laissera pas y aller sans ma bouteille d'oxygène. C'est soit ça ou je ne peux pas me rendre à l'entretien... et il m'a déjà prévenu que si je ne garde pas ma nourriture aujourd'hui, par sécurité il m'emmènera à l'hôpital pour ne pas risquer la déshydratation... Mais bon sang, je veux voir Magnus. Après ma crise, je me rappelle vaguement que Magnus a aidé Luke à rejoindre la voiture, je veux le remercier de son aide et avant tout, je meurs d'envie de le voir.

Arrivé dans les locaux, on est accueilli par la sécurité et diriger vers ma loge. Luke est avec moi et demande à voir un responsable de la production, pour savoir comment ça va se passer si je viens à manquer l'entretien individuel.

Je suis tout de même étonné de voir Magnus suivre Alexis de Quincey, le producteur de l'émission.

— Alexander... Bonjour, salue rapidement le producteur en entrant dans la loge. Que puis-je faire pour toi ?

Il me regarde les sourcils froncés, alors que je suis assis ou plutôt avachi dans un fauteuil. Je me sens trembler dans mon siège, ma fièvre ne va pas mieux, j'ai l'impression qu'elle est plus élevée que ce matin. Ma bouteille d'oxygène à mes côtés, le masque nasal sur mon visage. Je dois avoir fière allure.

— Il a besoin de son oxygène aujourd'hui, explique rapidement Luke.

Je regarde Magnus s'avancer rapidement et s'agenouiller devant moi, tout en posant une main sur mon genou. Ce n'est pas très protocolaire, mais Magnus a l'air visiblement inquiet vu ses sourcils profondément froncés.

— Tu trembles, constate Magnus dans un murmure.

Je ne fais que hocher la tête en le regardant frotter son pouce sur mon genou.

— Je n'y vois pas d'inconvénient... au contraire, souffle Alexis avec un peu d'hésitation.

— Au contraire ? demandais-je en décrochant mes yeux de Magnus pour regarder le producteur avec un sourcil levé d'interrogation.

— Cela pourrait être un moyen pour toi d'avoir la sympathie du public...

— Non... Non, je ne veux pas. Je ne peux pas me servir de ma maladie... pour avoir de la pitié ou de la sympathie, m'énervais-je me faisant tousser dans mon coude.

— Calme-toi Alexander... essaie Magnus pour m'apaiser.

— Je ne veux pas... Magnus s'il te plaît... Luke ? suppliais-je aux deux hommes en les regardant.

C'est la dernière chose que je veux. Je ne veux pas être pris en pitié. Et je ne veux pas être en quelque sorte favorisé. Ce ne serait pas juste pour les autres candidats.

— Je sais, mais ce n'est pas toi qui fais les règles, tente Luke pour m'apaiser à son tour, ça n'a pas l'effet escompté.

Cela m'énerve encore plus.

— J'arrête alors, soufflais-je dépité en fermant les yeux.

— Quoi ? Non... murmure Magnus.

Il semble horrifié par ce qu'il venait de m'entendre dire. J'ouvre les yeux juste pour le voir tourner la tête vers le producteur. Après un échange de regard, Alexis prend la parole.

— D'accord, on se calme, souffle-t-il en me regardant et semble réfléchir. Si tu arrives à gérer l'entrevue sans ton oxygène, les moments où tu dois l'utiliser ne seront pas filmés...

— Sérieux ? demandais-je.

— Oui, je le suis... écoute je ne veux pas que tu quittes l'aventure comme ça.

— D'accord merci, murmurais-je soulagé.

— Ton entrevue est prévue pour 14 heures. Profites-en pour te reposer, conseil Alexis avec bienveillance.

— D'accord, souriais-je à Alexis avec un hochement tête montrant que j'apprécie son inquiétude.

Reportant mon attention sur l'homme toujours agenouillé à mes pieds, je lui souris. Ce qu'il me rend tout aussi doucement. Je m'aperçois au bout d'un moment que l'on se regarde sans détourner les yeux et que j'ai la tête légèrement étourdie à cause de l'oxygène. Alors, je me redresse un peu et enlève le masque. C'est fou, soit je n'ai pas assez d'oxygène, soit j'en ai de trop. Je m'aperçois aussi que l'on est seul quand je dois arrêter la machine, d'habitude, c'est Luke qui la manipule.

— Tu es sûr que ça va aller ? s'inquiète Magnus grimaçant légèrement quand il se relève.

— Oui... écoute je suis...

— Non ne t'excuse pas, souffle-t-il en regardant me lever à mon tour.

— Je ne suis pas comme ça... je veux dire... le stress agit beaucoup...

— Je sais que tu es fort... même moi qui suis en bonne santé, j'ai connu des jours où ton corps ne suit pas... dit-il en enlevant une mèche de cheveux de mon front ses doigts s'attardant sur ma mâchoire.

Il se passe quelque chose entre nous à ce moment-là. Je peux le voir dans ses yeux. Je suis sûr qu'il peut voir la même chose dans les miens. Je n'ai plus qu'à baisser juste un peu la tête alors que la sienne se relève. Son front n'est qu'à quelques millimètres du mien, son souffle atterrit sur mon visage. Ses yeux sont toujours plongés dans les miens. Sa main est sur ma joue que son pouce caresse, avant de la descendre sur mon cou. Ma main, se lève à son tour pour aller sur sa joue pour l'inciter à franchir le peu d'espace qui reste. Avec un murmure de souffle tremblant, il s'approche un peu plus, ses lèvres effleurent les miennes.

" Magnus... ta première entrevue commence dans cinq minutes " déclare une voix en nous faisant sursauter tous les deux.

Magnus s'éloigne un peu. Mais, ne reste pas loin de moi pour répondre à l'assistante qui me regarde avec un regard noir, me faisant froncer les sourcils. Elle sourit quand elle voit Magnus se tourner vers elle.

— J'arrive ! répond Magnus à l'assistante qui referme la porte sans avoir regardé longuement Magnus.

Avant de partir, Magnus m'embrasse la joue. S'attardant un peu juste pour respirer mon parfum avant de redéposer un baiser mais sur ma tempe, sa main sur le côté de mon cou. Il finit par se reculer et sortir de la loge.

Rougissant d'un rouge profond, une chaleur qui n'est pas dû à ma fièvre m'enveloppe. Tout mon être picote. Un sourire béat m'accompagne dans les bras de Morphée ou dans les bras de Magnus Bane ? C'est fort probable.

Fin du point de vue

Après une bonne sieste, peuplé d'yeux dorés et d'autres choses qui ne veut pas se remémorer si, il ne veut pas avoir un certain problème mal placé, Alexander se sent un peu mieux. Sa fièvre a baissé. Cependant, il a besoin d'une séance de kiné respiratoire et il doit garder son masque à oxygène. Son déjeuner n'a pas atterri dans les toilettes. Luke avait proposé d'utiliser le fauteuil roulant pour garder sa respiration stable, pour qu'il ne s'essouffle pas et se fatigue à marcher dans les dédales de couloirs jusqu'à la salle d'enregistrement pour l'entretien individuel. Mais, il n'avait pas voulu. Le fauteuil, n'est définitivement pas son ami. Il veut garder sa dignité.

Sa bouteille d'oxygène attachée à son épaule comme un sac en bandoulière, il se dirige à pas lent vers la salle d'enregistrement. Il croise plusieurs candidats dans les couloirs, lui qui ne voulait pas avoir ou rencontré de la pitié, bien, c'est mal barré. Personne ne l'arrête et il en est content. Il ne veut pas donner d'explication, enfin pas maintenant et surtout pas comme ça.

On lui indique d'attendre dans le couloir, debout. Est-ce qu'il regrette le fauteuil roulant en ce moment ? Un peu. Il s'adosse le long d'un mur et regarde autour de lui. Il n'y a pas beaucoup de monde, c'est assez calme. Il est vite accosté par une femme blonde, habillé tout de rouge, son visage fermé, ne montrant aucune expression. Il la reconnaît, c'est l'assistante qui est venue chercher Magnus dans sa loge ce matin. Il veut la saluer poliment, vu son regard insistant sur lui, mais elle le coupe avant même qu'il est l'occasion de cligner des yeux.

— Je suis Camille Belcourt l'assistante d'Alexis le producteur, se présente-t-elle.

— Alec... ravi de vous rencontrer, se présente-t-il à son tour.

Il ne lui tend pas la main pour la saluer, il ne sait pas pourquoi, il est sûr qu'elle ne lui prendra pas. Il se sent mal à l'aise en sa présence. Rien qu'avec son regard intense sur lui, elle lui fait froid dans le dos. Il n'est pas du genre à se recroqueviller sur lui-même pour éviter les conflits ou quoi que ce soit, mais rien que son aura, lui fait comprendre qu'il ne faut pas jouer avec elle.

— Ne te méprends pas, commence-t-elle avec assurance en croisant ses bras sur sa poitrine faisant remonter ses seins qui ne sont qu'à une respiration de déborder de sa robe. Tu as du talent mais tu sais que tu n'as pas les épaules pour aller plus loin... tu le sais non ?

— Excusez-moi ? souffle-t-il choqué les yeux ronds et les joues rouges d'embarras.

— Tu es trop naïf chéri... grogne-t-elle.

— Je... bégaye-t-il en regardant autour de lui personne ne fait attention à eux.

— Je veux dire tu es malade... Il te reste combien de temps ? Est-ce que tu crois vraiment que tu peux gagner The Voice ? Tu n'as pas les épaules... Je te le dis arrête-toi là, ça sera mieux pour toi...

— Excusez-moi... je dois y aller... Bonne journée, déclare-t-il rapidement avant de s'échapper de ce couloir faisant le chemin jusqu'à sa loge à pas rapide.

Alexander a fait volte-face dans le couloir, sans regarder derrière lui. À peine arrivé qu'il claque la porte derrière lui. Luke n'est pas dans la chambre, il sort son téléphone pour l'appeler mais, il hésite et jette son téléphone sur la banquette au coin de la loge. Il suit le téléphone et s'avachit lourdement. Il n'aurait pas dû l'écouter. L'ignorer et rester dans le couloir. Mais, il avait l'impression que si, il restait plus longtemps, elle n'en avait pas fini avec lui. Et, il ne voulait pas écouter ce qu'elle avait à dire de plus. Il en avait assez entendu.

La porte s'ouvre au bout d'un moment. Il était sur le point de s'assoupir.

" Tu ne vas pas mieux ? " demande une voix inquiète et il sent la banquette s'affaisser et une main dans ses cheveux.

— Non... ment-il en tournant la tête pour faire face à Magnus qui remarque tout de suite que quelque chose ne va pas.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? questionne Magnus avec un regard qui dit "Ne me ment pas." Sa main n'est plus dans ses cheveux mais elle recouvre la sienne qui tremble un peu.

— J'ai croisé Camille Belcourt... elle a dit des choses...

Alexander, lui raconte ce qu'elle a dit à la demande de Magnus et il peut voir qu'à chaque mot, le visage de Magnus s'assombrit. Les sourcils froncés de colère, la lèvre mordue.

— Putain... Attends-moi là ! Je reviens ! grogne Magnus se levant d'un bond laissant Alexander dans sa loge.

Magnus Bane sort de la loge d'Alexander comme un homme en mission. Ses joues sont rouges de colère et ses mains tremblent. Putain, Camille Belcourt, son ex, il ne sait même pas ce qu'ils ont eu ensemble. Ça n'a duré que quelques semaines avant que Madame le largue et aille voir ailleurs... Il va la tuer. Il la trouve dans le couloir à aboyer des ordres aux techniciens.

— Camille !

— Oh... Salut bébé, minaude-t-elle en s'approchant de Magnus.

— Qu'as-tu raconté à Alec ? demande-t-il en croisant ses bras sur son torse.

— Rien qui ne soit pas la vérité, glousse-t-elle vicieusement.

— Et quelle est cette vérité selon toi ? demande Magnus avec impatience.

Il sait très bien ce qu'elle a dit, mais il veut l'entendre de sa bouche stupide. Il sait aussi qu'Alexander n'a pas menti, il ne la connaît pas. Il n'aurait pas pu inventer de tels propos. Par contre lui, la connaît. Et, elle est capable de dire de telles choses et de se mêler de ce qui ne la regarde pas.

— Il n'a pas les épaules Magnus, j'ai évité à toi et à lui, l'humiliation... commence-t-elle avant d'être coupée par Magnus qui élève la voix.

— Ce n'est pas ta place... tu comprends ? Ce n'est pas à toi de dire si, oui ou non, il a les épaules... Qui es-tu pour te permettre ça ?

— J'ai vu comment tu le regardes et lui... il te regarde comme si tu allais lui décrocher la lune, crache-t-elle d'un ton bas le visage plissé de dégoût.

— C'est pour ça ? Tu es jalouse ? questionne-t-il incrédule. Écoute-moi bien ce qu'il se passe entre lui et moi ne te regarde pas... ce qu'il s'est passé entre nous, c'est du passé et c'est toi qui y as mis un terme, alors si tu ne peux pas mettre de côté ta jalousie malsaine... c'est dommage parce que je peux te faire virer, tu le sais ça non ?

— Tu n'auras pas les couilles, tu n'en as jamais eu, ricane Camille.

— Oh regarde-moi bien Camille, avertit-il.

— Magnus tu n'oseras pas... grogne-t-elle en agrippant son biceps.

— Tu paries ? grogne-t-il à son tour.

— Très bien, je le laisse tranquille, insinue-t-elle en le relâchant. Pour l'instant ! ajoute-t-elle avant de se retourner et de s'éloigner continuant à donner des ordres aux techniciens.

Des mots d'oiseaux, il en avait dans sa tête, prêt à être crié à son visage. Mais, il ne fera pas de scandale ici, pas avec autant de caméras autour de lui. Il pense à avoir une conversation sérieuse avec Alexis. Il retourne dans la loge d'Alexander qui est toujours assis sur la banquette.

— Alexander ? demande Magnus en le rejoignant.

— Hum ? murmure Alexander en levant la tête pour le regarder.

— Je suis désolé pour Camille, elle n'avait pas le droit de dire toutes ses choses.

— Je n'aurais pas dû l'écouter.

Magnus le regarde un moment. Il veut lui avouer la relation qu'il avait eue avec Camille mais, il se mord la lèvre et se force à se taire. Ils ont une relation professionnelle et il n'y a pas la place pour autre chose. Même si, il sait qu'il ne devrait pas se comporter ainsi avec Alexander, il ne peut pas s'empêcher de le toucher et de flirter. Peut-être, si, ils s'étaient connus à l'extérieur, il lui aurait proposé de sortir mais ici ? Ce serait mal vu. Entretenir une relation et qui plus est avec un membre de son équipe serait mal jugé et il le sait. Mais, il se moque de lui-même, il ne peut pas rester loin de lui. C'est la première fois qu'il ressent quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un et il ne peut pas rester loin de ça... loin de lui. Et comme le dicton le dit "Advienne que pourra "

— Viens, on a encore du temps pour l'entretien, souffle Magnus en lui tendant la main.

Alexander prend la main de Magnus que ce dernier garde dans la sienne, jusqu'à la sortie de la loge et la relâche avec un sourire. Ils traversent les couloirs pour aller à la salle d'enregistrement.

" Tu es en retard Magnus" grogne un cameraman.

— Oh tais-toi... et fais tourner, grogne-t-il à son tour au cameraman.

— Prêt ? demande Magnus quand il est installé dans un fauteuil, Alexander assis en face de lui.

— Oui.

Alexander souffle en enlevant son masque nasal avant d'éteindre la machine et de la glisser sur le côté du fauteuil pour qu'elle ne soit pas vue mais où il peut y avoir accès rapidement.

L'entretien se passe assez vite. Magnus et la production ont ce qu'il faut. Alors, il laisse Alexander tranquille pour qu'il puisse se reposer. Magnus, le raccompagne dans sa loge et l'embrasse sur la joue avant de se reculer et de laisser Alexander seul. Magnus sourit alors qu'il traverse les couloirs pour aller dans sa propre loge, la rougeur des joues d'Alexander en tête.

Ouais se dit-il. Advienne que pourra.

...

Photo fan art de cette vidéo : https://youtu.be/tJ_x8fD886k

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