Chapitre 24 : Le Karma.

Avertissement : Début de chapitre sombre/ Mention de torture/Corruption/Décès d'un personnage.

Avertissement : contenu mature.

Un corps gît dans une cave sombre et nauséabonde. Une jeune femme, qui fut un temps devait avoir une beauté à en faire tomber plus d'un. Maintenant ? L'inspecteur Jordan Kyle ne saurait reconnaître si elle était brune ou blonde. Son corps est en état de décomposition et avec ce qu'il peut voir, elle était habillée tout de rouge. Pieds et mains liées à une chaise, plusieurs instruments de tortures gisent sur une petite table.

— Qui était-ce ? demande-t-il à son coéquipier.

— Camille Belcourt, elle était sous mandat d'arrêt d'Interpole pour chantages.

— Qu'est-ce qu'elle foutait avec le Praetor Lupus ?

— D'après Santiago, elle a voulu les doubler sur une cargaison de drogue et elle a commencé à les faire chanter...

— Où est Santiago ?

— En haut, il t'attend...

L'inspecteur fait volte-face et rejoint Santiago à l'étage qui est installé dans un fauteuil en sirotant un whisky.

— Santiago, salue l'inspecteur.

— Kyle.

Santiago se redresse et verse un whisky à l'inspecteur qui s'installe dans un fauteuil et prend le verre.

— Ça va te coûter cher, déclare l'inspecteur avant de prendre une gorgée de son Whisky.

— Combien ? demande Santiago, d'une voix rauque.

— Oh, souffle l'inspecteur Kyle. Tu sais... l'habituel.

Ils se regardent avant que l'inspecteur ne se lève et se tourne vers son coéquipier qui remonte de la cave et avec un seul regard, son coéquipier hoche la tête, sort de la maison et monte dans sa voiture.

Santiago se lève à son tour et tend la main vers l'inspecteur qui lui prend et ce dernier avec un sursaut enroule ses jambes autour de la taille de l'hispanique. Il emmène son amant dans la chambre pour payer ce qu'il doit à l'inspecteur.

Dans le rapport de la police italienne, il est noté que le corps de Camille Belcourt a été retrouvé dans une ruelle. Sa mort sera classée comme une agression afin de lui voler son sac à main et que ce vol aurait mal tourné. Il n'y a pas eu de témoins et dans un quartier comme celui-ci ou le taux de criminalité est le plus haut de toute la ville, l'enquête n'a abouti à rien. Une affaire classée sans suite. Et le rapport est envoyé à Interpole.

Il ne sera dit nulle part qu'elle avait tenté de faire chanter Santiago le chef du gang Praetor Lupus et qu'elle était tombée sur plus fort qu'elle. Il l'avait laissé faire et lui avait même donné de l'argent juste pour lui faire croire qu'elle le tenait. Il l'a laissé entrer dans son réseau, il savait qu'elle fuyait, il n'a eu qu'à contacter l'inspecteur Kyle pour avoir l'information. Son amant lui avait donné sans réticence. Il est l'inspecteur de cette ville mais ce n'est pas lui qui fait la loi. Et il est d'accord avec ça. C'est comme ça que ça fonctionne ici. Et il ne refusera rien à son amant. Santiago avait fini par la faire enlever et amené dans cette cave. Elle avait demandé grâce avant même qu'il commence à s'amuser. Et il lui avait donné sans remords.

...

Alaric a lu le rapport, un nombre incalculable de fois et avec un souffle, il le ferme et contacte Magnus Bane et le fait venir dans les locaux de police.

Magnus arrive une heure plus tard mais il n'est pas seul, Alexander l'accompagne.

— Bonjour Monsieur Bane, Monsieur Lightwood, accueille-t-il en leur serrant la main. S'il vous plaît, asseyez-vous.

Il laisse Magnus et Alexander s'installer en sortant de son tiroir le rapport d'Interpole. Il regarde le couple se tenir la main et être penchés l'un sur l'autre. Il remarque que Magnus à l'air nerveux et donne l'impression qu'il veut qu'Alexander l'engloutisse et le cache.

— On a eu un rapport d'enquête d'Interpole, commence Alaric. Camille Belcourt a été tué pendant une agression. Son corps est rapatrié d'Italie dans quelques jours.

— Elle a été tuée ? demande Alexander alors que Magnus se terre dans le silence.

— Oui pendant un vol, ça a mal tourné... enfin, c'est ce que dit le rapport.

— Vous n'y croyiez pas ? remarque Alexander.

— Elle a été retrouvée à Matera, un cartel de drogue y sévit depuis des années... Santiago a ses partisans et avec lui, la police... il se dit même que l'inspecteur et lui sont amants...

— Et quoi ? Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? demande enfin Magnus en sortant de son silence.

— Je ne peux rien faire... Je ne vais pas mettre mon nez dans ce cartel. Les autorités italiennes ne me laisseront pas faire et je risque gros en m'attaquant à eux.

— Qu'en est-il de l'enquête ?

— Elle peut être close si vous retirez les charges contre elle. Les autres personnes qu'elle faisait chanter peuvent poursuivre mais ils n'obtiendront rien puisqu'elle est décédée et qu'elle n'avait aucun complice... donc je pense qu'ils vont choisir de clore l'affaire pour que ça ne sorte pas.

— Ok... donc vous dites que si je retire ma plainte tout ce qu'elle avait sur moi... les photos...

— Rien ne sera divulgué puisqu'il n'y aura pas de procès et l'enquête à votre nom sera close... le tribunal ne va pas ouvrir un procès pour juger quelqu'un qui n'est plus là.

— Et Aldertree ?

— Aldertree a signé l'accord avec le procureur, il purge une peine de prison de vingt ans.

— Donc c'est fini ?

— Pour vous, oui M. Bane.

— Oh mon dieu...

Alexander le prend dans ses bras et le laisse pleurer, il a lui-même les larmes aux yeux de savoir que ce cauchemar est enfin fini.

Mais il reste une question, que va-t-il dire aux fans et à la presse à la suite de sa rupture de contrat ? Il n'a pas envie de mentir mais maintenant qu'il a une chance de passer à autre chose et de reprendre sa vie, il ne peut pas leur dire ou du moins pas toute la vérité. Il doit une explication, il le sait mais il est sûr qu'avec Alexander, il trouvera le courage d'y faire face.

Ils rentrent à l'appartement d'Alexander. Magnus n'a pas envie de le quitter pour retourner dans son loft. Et à ce qu'il peut sentir, Alexander ne le veut pas non plus. En entrant, ils se calent dans le canapé et Magnus décide d'en parler tout de suite et d'y faire face une fois pour toutes. Il veut reprendre sa musique, il en a besoin. Alexander le regarde et comme s'il avait compris, il lui sourit et c'est lui qui commence à prendre la parole.

— Qu'est-ce que tu veux faire ?

— Je pense que mon agent pourrait organiser une interview et je pourrais expliquer pour la rupture de contrat...

— Tu vas parler de ton passé ?

— Dans les grandes lignes, je veux garder des choses pour moi, des choses que je ne peux pas dire... je ne sais pas trop pour l'instant ce que je dirais ou je ne dirais pas mais je veux le faire.

— Ok... quoi que tu décides de dire ou de ne pas dire, tu le sais que je suis là.

— Je sais... je t'aime Alexander.

— Je t'aime aussi.

Ils s'embrassent un moment quand Alexander commence à sentir les prémices du désir s'insinuer dans son ventre et dans son entre jambe. Magnus a dû le sentir au changement de respiration de son petit ami... il ne mentira pas, il est dans le même état. Il en a très envie. Pas seulement de sexe mais simplement de lui. Il a envie de lui.

— Est-ce que...

— Oui, répond Alexander sans le laisser finir sa phrase.

Magnus ricane contre sa bouche quand Alexander s'empresse de lui enlever sa chemise.

— Toi ? demande Alexander.

Il faut un moment à Magnus pour répondre puisque la bouche d'Alexander travaille à appliquer de bon soin sur son torse.

— Oui, murmure-t-il quand Alexander relève la tête pour le regarder. Mais pas ici, allons dans...

Alexander ne le laisse pas finir encore une fois qu'il est déjà levé et le tire déjà à travers l'appartement pour rejoindre la chambre. Dans des éclats de rire, ils arrivent tout de même à s'affaler sur le lit.

— La chambre, finit Magnus en riant alors qu'il surplombe Alexander.

Alexander pose sa tête sur l'oreiller en calmant son rire et souffle d'aise en sentant le poids de Magnus sur lui. Ses yeux dans les siens, il lève une main pour écarter du front de Magnus, une mèche de cheveux qui était tombée. Sa main s'arrêtant sur sa mâchoire.

— Je t'aime.

— Je t'aime.

Ils se déshabillent sans hâte, s'attardant entre deux effeuillages pour s'embrasser et se caresser. Ils se découvrent encore une fois. Alexander est déjà au bord de la jouissance quand Magnus le prépare pour la suite. Ses cuisses sont recouvertes de morsures et il supplie Magnus de se dépêcher.

Mais Magnus veut prendre son temps, il veut le regarder encore et encore. Il veut le voir se perdre sous ses mains. Il veut voir le plaisir mouiller ses joues et entendre encore et encore ses gémissements. Il se redresse et il s'arrête. Dans l'excitation, il n'avait pas remarqué la cicatrice de sa greffe. Une ligne rouge qui ressort sur son torse pâle et rasé, quelques poils repoussent au niveau de son nombril mais son torse n'est plus aussi poilu que la dernière fois où ils étaient ensemble. Rien que se souvenir de leur dernière fois, c'est comme un seau d'eau glacé qui lui tombe dessus.

— Magnus ?

Alexander le regarde s'arrêter et il sait que ses yeux se sont arrêtés sur sa cicatrice. Il se redresse en allant lui prendre une joue en coupe et Magnus sursaute sous son toucher.

— Parle-moi, murmure Alexander.

— Je pensais... je pensais à notre dernière fois...

— C'est le passé.

— Mais...

— C'est le passé... répète Alexander. Tu dois le laisser derrière comme je l'ai fait... on ne pourra pas avancer sinon.

Magnus hoche la tête, ses yeux toujours dans ceux d'Alexander. Il souffle un coup et se dit intérieurement qu'il avait raison et que s'ils veulent avancer, il doit laisser derrière les erreurs commises et que maintenant qu'il est dans les bras de l'amour de sa vie, il ne le laissera jamais partir.

— Tu sais que tu es l'amour de ma vie, murmure-t-il.

— Tu es le mien aussi...

Magnus rallonge Alexander et l'embrasse en lui donnant tout ce qu'il a, tout ce qu'il ressent pour cet homme incroyable sous lui. Pour celui qui ne l'a pas détesté de lui avoir fait subir tant de mal. Il se relève juste un peu sur ses genoux pour qu'Alexander lui passe un préservatif après avoir ravivé son désir.

Avec un roulement de hanches doux, il le pénètre en s'arrêtant plusieurs fois pour laisser Alexander se détendre. Il se relève sur ses coudes et les jambes d'Alexander s'enroulent autour de sa taille. Après un moment de baisers partagés, Magnus entame un rythme lent qu'Alexander accompagne. Front contre front, ils font l'amour sans hâte. Quelques soubresauts secouent Alexander quand son point sensible est touché. Leurs respirations saccadées frappent leur visage chaud et en sueur. Les mains d'Alexander serrent ses fesses quand au bout d'un moment à l'approche de la jouissance, Magnus bouge un peu plus fort mais toujours lentement. Il accentue juste un peu plus amplement ses coups de reins, ondulant ses hanches sensuellement et langoureusement. Sur un coude Magnus laisse son autre main se diriger vers l'érection d'Alexander pour l'aider à atteindre la jouissance mais il intercepte sa main et entrelaça leurs doigts ensemble et il ramène leurs mains pour les poser sur l'oreiller. Un coup de reins et Alexander commence à trembler et à avoir des soubresauts. Magnus finit par s'arrêter et avec plusieurs mouvements de hanches circulaires, Alexander rejette la tête en arrière avec un gémissement rauque alors qu'il se laisse aller et Magnus peut sentir sa jouissance entre leurs ventres. Avec un grognement rauque, Magnus se laisse aller à son tour quand Alexander finit par sangloter son plaisir en le regardant. Sa bouche entre en collision avec celle d'Alexander pour boire ses sanglots et qu'il puisse sentir les siens.

Après plusieurs baisers, Magnus se glisse dans la salle de bains pour se nettoyer et entreprend de faire couler un bain. Au moment où il allait sortir pour aller chercher Alexander, ce dernier entre et remarque le bain. Avec un bourdonnement, il attrape tout de même un gant de toilette et s'essuie l'abdomen puis il finit par prendre la main de Magnus et ils entrent dans la baignoire. Assis face à face, les genoux pliés et ils se prélassent dans le calme de leurs respirations.

Magnus même s'il paraît calme, son esprit tourne à plein régime. Il pense déjà à ce qu'il va dire et avouer lors de l'interview. Il a une idée assez claire de ce qu'il veut dire mais c'est toujours un sentiment de peur qui remue les tripes et avec ça la peur du jugement.

— Tu sais que je serai là, avec toi... comme Alexander comme s'il avait entendu ses pensées.

— Je sais Alexander mais...

— Je sais... coupe Alexander en se redressant. Je sais que tu as peur, je peux presque le sentir. Et si tu n'es pas prêt à tout dire c'est bien... tu n'as pas à le faire maintenant.

— Je veux le faire, j'ai juste peur de ce que les autres vont penser de moi.

— On s'en fout d'eux... s'énerve Alexander avant de continuer plus doucement. Tu as été abusé Magnus... et pour être honnête tu sais que peu importe ce que tu dis il y aura toujours quelqu'un qui pensera autrement... tu seras insulté et...

— Je sais, souffle Magnus. Je sais.

Il regarde Magnus se faire plus petit, froncé les sourcils et se mordre la lèvre pour retenir ses émotions.

— Désolé, grimace Alexander dans un murmure. Je ne voulais pas... je voulais juste bien faire.

— Je sais mon amour, murmure Magnus et avec sa main tendue il lui fait comprendre de se rapprocher.

Alexander se redresse pour grimper sur ses genoux. Et il enterre son visage dans le cou de Magnus. Il se détend quand il sent ses mains arpentées, son dos frissonnant. Ils referont l'amour lentement et tendrement, prenant leur temps encore une fois.

Cette nuit-là, Magnus sait que même avec tout ce qu'il a fait endurer, Alexander sera là pour lui, il sera à ses côtés. Avec du remords et de culpabilité, son cœur se brise encore une fois quand il pense que lui, il n'a pas été là au pire moment de sa vie. Qu'il n'était pas là à ses côtés quand il a eu besoin de lui.

Il resserre l'amour de sa vie dans ses bras qui est profondément endormi et il se dit, alors qu'il commence à plonger lui aussi dans le sommeil que celui qui est dans ses bras, jamais il ne le lâchera, plus jamais il ne lui donnera des larmes de tristesses, les seules larmes qui couleront sur ses joues, seront des larmes d'amour, de bonheur et cette promesse, il la tiendra.

"Je te le promets" murmura-t-il en s'endormant.