sweet sweet dreams
écrit pour le défi de kimgoldessstories (pt.2)
minho x felix
tw : slasher!au, dead dove - do not eat
_______
« Felix aimait bien regarder le garçon du magasin d'en face, et ce, même s'il paraissait étrange. »
« Encore une triste nouvelle pour notre ville : un nouveau corps a été retrouvé tôt ce matin, près de la rivière bordant la frontière entre Geuneuljin-jjog et Sseoni-baelli, à quelques kilomètres au nord du lycée de Geuneuljin. Le corps semble être celui de Kim Seungmin, un ancien élève de ce dernier. Le garçon avait quitté la ville après ses études il y a déjà deux ans, et il était revenu rendre visite à sa famille. »
Le présentateur fit une pause, son regard grave rivé en direction de la caméra qui le filmait près de la fameuse rivière. Derrière lui, on pouvait voir une ambulance au loin, et trois personnes à côté de cette dernière, un sac mortuaire à leurs côtés.
« Comme pour les corps précédents, ce dernier à de nombreuses et importantes lésions au niveau du crâne et du plexus solaire, sûrement porté par un objet lourd. Kim semblait avoir des liens avec Choi et Seo, les deux autres garçons retrouvés il y a peu et ayant les mêmes blessures. En effet, il semblait faire partie du petit groupe ayant harcelé un de leur camarade en terminal— »
Felix avait froncé les sourcils alors que Chan avait éteint la télévision, plongeant le magasin dans un silence pesant que la voix du présentateur comblait depuis déjà de longues minutes.
Cela faisait quelques semaines maintenant que les infos se ressemblaient ; il y avait toujours une funeste nouvelle qui les attendait. C'était déjà le quatrième corps qu'ils retrouvaient, et à chaque fois, les victimes étaient d'anciens élèves du lycée de la ville, et Felix avaient reconnus certains de ses anciens camarades, comme quand il avait appris la mort de Changbin il y a trois semaines, grâce à ce même présentateur. Il se souvenait encore de l'annonce qu'avait faite l'homme, ce même jour où Jisung l'avait rejoint dans le magasin pour faire réparer un des roulements de son skateboard, lui parlant d'une histoire quelconque alors que Felix s'était attelé à la tâche, Chan s'étant absenté du magasin. Il se souvient de ce sentiment étrange de vide en ayant entendu le prénom de son ami, de ce camarade avec qui il avait connu les bancs du collège et du lycée, de ce garçon au cœur tendre et au rire tonitruant. Ce même garçon qui, aujourd'hui, gisait six pieds sous-terre.
Il s'était rendu aux obsèques, Chan et Jisung l'accompagnant. Il avait revu la famille du brun, leurs anciens amis, camarades. Pourtant, il y a bien une chose qui l'avait marqué ce jour-là, et c'était la présence de Minho.
Minho était étrange. Felix avait l'habitude de le croiser dans le centre commercial, leurs deux boutiques se faisant face. Le brun paraissait toujours fermé face aux gens, une expression glaciale et impénétrable qu'il arborait tout le temps, lui donnant des airs peu commode. Mais avec lui, il y avait quelque chose de différent. Il arrivait parfois à Minho de lui sourire, quelque chose de discret et léger où seule la commissure de ses lèvres bougeait, et Felix répondait toujours avec un sourire rayonnant, peu importe l'humeur étrange du brun du magasin en face. Et petit à petit, il avait réussi à apprendre à connaître Minho, et même si Felix ne parvenait pas toujours à le cerner, il n'était plus cette forteresse impénétrable et hostile, il était seulement ce garçon étrange et réservé qui lui souriait depuis son comptoir et qui lui apportait souvent des pavlovas.
Felix s'était pris d'affection pour lui, et ce, sans vraiment s'en rendre compte.
Maintenant, alors que Chan venait d'éteindre la télé et s'attelait à préparer une nouvelle commande d'un skate dans l'arrière-boutique, Felix était accoudé à son comptoir, son regard rivé sur le magasin de location de DVD face au leur, là où se trouvait Minho. Et alors que le brun parlait à un client, son regard vint étrangement trouver celui de Felix, s'ancrant à ce dernier qui ne voulait pas détourner les yeux. Et, comme s'il savait que quelque chose clochait, Minho lui sourit timidement, quelque chose de léger comme à son habitude, mais que Felix savait maintenant reconnaître.
« Arrête de fixer le mec bizarre d'en face, souffla Chan en venant à ses côtés pour chercher quelque chose. Il n'est pas net.
— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
— Son attitude, sa tête... »
Le bouclé regardait dans la même direction que lui ; il regardait Minho qui semblait maintenant occupé à montrer quelque chose à son client, concentré sur sa tache alors que Chan dévissait l'un des trucks à la planche qu'il tenait, son geste semblant mécanique, habituel.
« Je ne le sens pas.
— Est-ce que tu lui as déjà parlé, au moins ? demanda Felix, un sentiment étrange lui brûlant la gorge.
— Lix, soupira le bouclé, pas besoin de parler à un psychopathe pour savoir que c'en est un. C'est pareil avec lui : il y a quelque chose qui ne va pas.
— Si tu le dis... »
Après ça, ils n'en avaient pas reparlé. Et quand Minho était passé le voir à la fin de son service, un petit sourire aux lèvres et une lueur étrange dans les yeux, Felix n'axaient pu s'empêcher de lui rendre son sourire, surtout quand le plus vieux lui déposa une énième sucrerie sur son comptoir avant de disparaître.
Cela continua ainsi pendant plusieurs semaines, et les annonces macabres aux infos aussi. Et ça n'avait jamais vraiment inquiété Felix qui, jusque là, ne faisait plus vraiment attention aux annonces du journaliste. Seul un petit pincement au cœur persistait quand il entendait un prénom familier.
Alors, quand Chan lui souhaita une bonne soirée en partant, il avait fait comme à son habitude : un grand sourire accompagné d'un geste de la main avant de commencer à préparer la fermeture. Généralement, quand Chan s'éclipsait, il jetait un regard curieux au magasin d'en face, essayant de voir si Minho y était ou non. Quand il y était, le brun lui jetait toujours un petit regard rieur accompagné d'un sourire étrange, presque espiègle, mais cela plaisait à Felix qui détournait souvent le regard, un petit sourire aux lèvres et les joues légèrement rougies. Mais ce soir, Minho lui jeta un simple regard curieux, comme s'il était étonné de le voir ici. Et Felix comprenait ; ce n'était pas souvent lui qui faisait les fermeture du samedi soir, c'était souvent Hyunjin, mais ce dernier l'avait supplié plus tôt dans la semaine de changer avec lui pour assister à un quelconque événement musical à Sseoni-baelli, et Felix avait tout naturellement accepté. Alors, c'est tout aussi naturellement qu'il sourit à Minho, esquissant un petit geste de la main auquel le brun mis du temps à répondre, comme s'il fonctionnait au ralenti.
Le blond ne lui en tint pas rigueur, commençant alors à ranger le magasin et essayer de rapidement faire sa caisse, espérant gagner quelques minutes et alors partir un peu plus tôt. Il était censé rejoindre Jisung après la fermeture, son ami l'attendant chez lui pour passer la soirée ensemble.
Alors Felix lança un dernier regard au brun en face qui n'avait toujours pas bougé, cette même expression confuse déformant ses traits, ses mains se crispant sur les quelques boites de DVD qu'il tenait. Il lui sourit alors une dernière fois avant de s'atteler au rangement du magasin.
La musique d'ambiance comblait le silence de la boutique et du centre commercial vide, les commerces fermant chacun leur tour, Felix pouvant voir certains des commerçants passer devant sa boutique, leurs regards curieux venant se poser sur lui derrière le comptoir, faisant l'inventaire du jour et la caisse. Il ne prêtait pas vraiment attention au monde extérieur, essayant de se concentrer un maximum sur ses comptes, si bien qu'il n'avait pas vu le temps passer. En voyant qu'il était près de vingt-heure quarante, il fut surpris de voir qu'il avait autant perdu de temps, mais il le fut bien plus encore en voyant la boutique d'en face éteinte et la grille de sécurité descendue, Minho n'étant pas venu lui souhaiter une bonne soirée avant de partir comme il en avait l'habitude. Et cette pensée suffit à faire grimacer le garçon, une petite moue boudeuse ayant pris place sur son visage alors qu'il finissait de ranger ses affaires.
Ce n'est qu'une fois avoir récupéré son sac et avoir bien vérifié d'avoir fermé chaque porte et étaient les lumières qu'il descendit la grille métallique, le bruit strident du metal grattant contre la structure métallique était si fort que ça le fit grimacer de douleur. Et avant de partir, il ne put s'empêcher de jeter un dernier coup d'œil en direction du vidéoclub, espérant voir le brun une dernière fois, mais non ; il n'y avait personne.
Le centre commercial était plongé dans la pénombre, seule les guirlandes colorées et les enceintes des commerces illuminaient son passage, projetant des faisceaux colorés au sol, donnant une ambiance étrange au lieu. Felix aimait voir toutes ces couleurs, ces camaïeux de rouges, d'orange, de rose qui se reflétaient dans les vitres, dans le carrelage clair. Il avait l'impression d'être plongé dans une réalité alternative, une sorte de jeu vidéo coloré et lumineux.
Pourtant, ce soir-là, quelque chose était différent.
Il ne savait pas quoi exactement, mais il y a quelque chose qui n'allait pas ; il pouvait le ressentir au plus profond de lui. Son cœur s'était mis à battre un peu plus vite, venant cogner contre sa cage thoracique alors que des frissons étranges lui traversaient le corps. Plus il s'éloignait de la boutique de skate, plus ce sentiment d'alerte se faisait insistant, comme si son corps savait que quelque chose n'allait pas. Il avait alors accéléré le pas, les lèvres pincées alors qu'il arrivait aux escaliers, l'escalator étant éteint pour la nuit. D'où il se trouvait, il pouvait voir une partie du premier étage, là où les lumières étaient plus froides, dans des tons bleutés et violacés, tirant parfois sur le vert. Mais en face de lui, seule l'obscurité l'attendait. Là où se trouvait la sortie principale était un endroit peu éclairé, et Felix n'aimait pas y aller, le manque de lumière le dérangeait. Pourtant, il n'avait pas le choix, il devait traverser ce long couloir obscur pour enfin pouvoir partir et rejoindre Jisung qui devait s'impatienter.
Il déglutit difficilement avant de se lancer, le pas rapide, en direction de cette grande porte vitrée. Alors qu'il traversait le couloir, il pouvait sentir les sueurs froides couler dans son dos, collant le tissu de son t-shirt à sa peau humide, et ce sentiment d'angoisse prendre de plus en plus de place au creux de son estomac, si bien qu'il avait la désagréable impression de peser une tonne. Mais Felix essayait de surmonter sa peur absurde du noir ; du haut de ses vingt-et-un an, il n'était plus ce petit enfant qui était effrayé par les ombres mouvantes de l'obscurité, ni même de ce monstre qui attendait, tapis dans le noir, de lui sauter dessus. Non, le petit Felix avait bien grandi, et la nuit ne lui faisait plus peur. Pourtant, à cet instant, elle était ce qui le terrifiait le plus.
Alors quand il arriva enfin à la porte, une vague de soulagement déferla sur son corps tendu, et un souffle tremblant lui échappa, témoin inconscient qu'il avait retenu sa respiration de peur.
Mais quand la porte ne s'ouvrît pas quand il y passa son badge, la peur s'abattit soudainement sur lui, le « bip » léger et la LED rouge étaient les seuls témoins de cet échec.
Pendant un instant, il resta interdit face à cela, ne sachant pas quoi faire. La partie rationnelle de son esprit lui souffla de recommencer, pourtant, quelque chose l'en empêchait. Ce même sentiment d'alerte, de danger le pétrifiait sur place.
Il prit une longue respiration, essayant de calmer son palpitant qui semblait toujours plus s'emballer au fil des secondes, puis il laissa échapper un souffle tremblant, ses yeux rivés sur la porte devant lui. Puis il recommença, apportant doucement son badge devant le lecteur, mais encore une fois la LED rouge s'alluma.
Felix essayait vraiment de ne pas paniquer ; il prenait sur lui pour tenter de se calmer et de trouver une solution rapide à son problème. Il repensait à toutes les sorties de sécurités se trouvant dans le centre commercial, essayant de se souvenir d'où se trouvait la plus proche de son emplacement. Trouver une nouvelle issue n'était pas ce qui l'inquiétait le plus, c'était de rebrousser chemin dans le noir qui le terrifiait.
Alors, après de longues minutes à essayer de se calmer en vain et de faire fi de cette angoisse qui prenait place en lui, il fit le chemin inverse, marchant de manière rapide, presque en courant, et ce n'est qu'une fois dans les lumières colorées que son cœur sembla se calmer un peu.
Il balayait les lieux du regard essayant de voir si quelque chose n'allait pas, pourtant, rien ne semblait sortir de l'ordinaire. Le centre commercial était vide de toute présence humaine, il n'y avait pas âme qui vive, et même en sachant ça, Felix avait l'impression de ne pas être seul ici. Parce qu'après tout, ce que lui criait son instinct depuis tout à l'heure était de fuir le plus rapidement possible d'ici, le plus loin, maintenant.
Le bruit de ses pas rapides était la seule chose qui se faisait entendre, résonnant dans le grand hall vide, lui donnant la désagréable impression de ne pas être seul. Maintenant, son téléphone fermement dans sa main droite, le flash venant éclairer chaque recoin sombre des lieux, il se dirigeait vers la sortie Sud du lieu, espérant rapidement sortir d'ici. Mais quand il arriva à une dizaine de mètres de cette dernière, quelque chose semblait clocher. Il ne savait pas quoi encore exactement, mais il y avait quelque chose de différent, qui détonnait avec les lieux habituellement. Et plus il s'approchait, plus la porte se faisait claire, et plus ses espoirs s'amenuisaient parce que, devant lui, accroché à la porte, une lourde chaîne en métal l'empêchait de pouvoir ouvrir cette dernière, le condamnant à rester enfermer dans le centre commercial. Et au plus profond de lui-même, il savait que ce serait pour toutes les autres issues.
Il avait laissé sa main qui tenait son téléphone mollement pendre dans le vide, abattu par la nouvelle, le faisceau lumineux de sa lampe éclairant alors derrière lui tandis que son regard était braqué sur la porte en verre devant lui, les reflets colorés des diverses lumières venant danser sur la surface vitrée. Et c'est là qu'il vit cette chose noire, cette tache étrange au centre des lumières, sur le reflet déformé de la vitre.
Pendant un instant, Felix n'osait plus bouger. La tache noire au centre du reflet ne semblant pas bouger elle aussi. Il fixait cette tache sombre et informe pendant un moment, son corps de nouveau figé par la peur, mais cette fois-ci elle était bien différente : le noir de la nuit paraissait bien insignifiant face à cette chose derrière lui. Puis elle bougea, et le sang de Felix se glaça soudainement.
C'est terrifié qu'il prit la décision de se retourner, lentement, ses doigts serrant toujours plus son téléphone qu'il ne voulait pas lâcher.
Devant lui, se tenait quelqu'un. Il ne savait pas qui ni quoi, mais il y avait bel et bien une personne qui se tenait au centre de la pièce, près du même escalator devant lequel il était passé quelques minutes plus tôt. Cet individu se tenait là, et ce qui marqua le blond était peut-être le fait qu'il ne pouvait pas voir son visage, le masque de chat étrange qu'il portait lui empêchant de voir ce dernier, tout comme sa tenue sombre qui l'empêchait de clairement voir les contours de son corps. Non, tout cela était dérisoire face à la batte qu'il tenait mollement dans sa main gauche, le bout reposant au sol comme si elle pesait des tonnes.
Ni lui ni l'inconnu ne bougeait.
Ils se faisaient face dans le plus grand des silences, si bien que Felix avait l'impression d'entendre son sang circuler dans ses veines, son cœur battre furieusement dans ses tempes, sa respiration rapide et tremblante. L'inconnu, lui, ne bougeait pas. Les yeux sombres du chat grossièrement représenté sur son masque le fixaient, attendant sûrement qu'il ne fasse un quelconque mouvement, mais Felix n'osait pas bouger. La peur l'en empêchait, elle le pétrifiait.
Puis l'inconnu pencha doucement la tête sur le côté, les yeux du chat toujours posé sur lui alors que le blond calculait tous les moyens qu'il avait pour fuir. Il pouvait tenter de rejoindre une autre sortie, au risque dû faire de nouveau face à une impasse, ou bien il pouvait tenter de rejoindre son magasin, misant sur sa vitesse pour y arriver le plus rapidement possible et se barricader à l'intérieur avant d'y appeler les secours, ou alors il pouvait le confronter, mais la batte le terrifiait. Alors après de longues minutes passées à peser le pour et le contre, il opta pour l'option la plus envisageable pour lui : rejoindre le magasin de skate.
Alors Felix se mit à courir, vite, le plus rapidement possible, en direction de son magasin.
Cela sembla surprendre l'inconnu qui pendant quelques secondes sembla interdit et ne bougea pas, puis il se mit lui-même à sa suite, courant de tout son saoul.
Felix courrait aussi vite que ses jambes le lui permettaient, sa respiration sifflante et erratique résonnait dans le grand hall, comme le bruit de leurs pas rapides qui martelaient le sol. Il pouvait entendre ceux de l'inconnu se rapprocher doucement de lui, le bruit de ses semelles se faisant toujours plus fort, toujours plus proche alors que Felix faisait tout pour maintenir sa vitesse. Ses poumons semblaient s'embraser de l'intérieur, une vive douleur qui remontait le long de sa trachée alors que sa respiration devenait de plus en plus difficile. Pourtant, à seulement une trentaine de mètres de lui, se trouvait son magasin, et l'espoir de le rejoindre le forçait à continuer sa course, le forcer à puiser dans ses forces pour courir toujours plus rapidement. Et ce n'est qu'à quelques mètres que tous ses espoirs s'effondraient et qu'une vive douleur se fit ressentir dans sa jambe.
Un hurlement de douleur lui échappa alors que son corps s'écrasait violemment au sol, son menton venant cogner le carrelage clair du centre commercial, ses incisives venant elles aussi taper, et un goût ferreux de sang vint rapidement remplir sa bouche. Une douleur fulgurante avait traversé à la fois sa mâchoire et son genou, si bien qu'il avait l'impression que sa rotule avait explosé.
Il cracha une sorte de mélange de salive et de sang au sol, un long gémissement de douleur lui échappant en voyant le liquide épais venir vulgairement tacher le carrelage, la couleur sombre venant jurer avec le blanc écarlate, et un frisson d'effroi lui parcouru le corps quand il vit viser au milieu de la flaque de sang une dent. Elle était entière, la racine rosée s'élevant fièrement du liquide carmin, détonnant elle aussi. Puis après l'effroi vint la souffrance.
Un autre cri lui échappa quand il bougea sa jambe dans l'espoir vain de se relever et fuir. Mais son mouvement fut rapidement avorté à cause de la blessure qu'il avait a la jambe, lui donnant l'impression que sa jambe avait été brisée. Pourtant, quand il jeta un coup d'œil rapide et inquiet à son membre, tout était bien là, mais seul son genou semblait tordu, un mouvement anormal au corps humain.
Derrière-lui, l'homme approchait toujours en marchant, son torse se soulevant lui aussi rapidement à cause de sa course, et ses mains maintenaient fermement sa batte. Quand ill arriva à la hauteur de Felix, il le retourna d'un mouvement sec avec son pied, ce dernier venant taper dans son genou meurtri, arrachant un nouveau hurlement au blond donc le cri s'étouffa dans un gargouillis humide, le sang et la salive venant entraver ses voies respiratoires, manquant de l'étouffer. Et alors que l'homme le surplombait de toute sa hauteur, son masque de chat le fixant toujours étrangement, ce regard noir rivé sur le visage de Felix qui toussait vainement dans le but de dégager sa gorge. L'homme le regardait sans rien faire pendant un instant, le contemplant presque avec curiosité, sa batte reposant de nouveau mollement au sol, et c'est à ce moment que le blond en profita pour essayer de lui donner un coup avec sa jambe valide. Le pied de cette dernière vint violemment s'abattre contre la cuisse de l'homme, touchant sûrement un nerf, car ce dernier s'abaissa soudainement, sa jambe se pliant étrangement alors qu'un grognement lui échappa. Et alors qu'il se retrouvait presque accroupi au-dessus de lui, Felix vint empoigner ce masque terrifiant, ses doigts s'enfonçant dans la surface poilue de l'accessoire et un frisson d'horreur le parcouru en imaginant que c'était de véritables poils, et il tira assez brusquement pour arracher le masque de la tête de son propriétaire.
Et la vu de ce visage si familier le figea. Parce que, au-dessus de lui, se tenait Minho.
Leur échange visuel ne dura que quelques secondes tout au plus, pourtant, cela sembla durer une éternité aux yeux de Felix qui n'osait plus bouger, le choc de la découverte ayant du mal à passer. Et Minho le regardait d'un regard vide, ses pupilles noires semblaient se confondre au noir de la nuit, de cette obscurité qui terrifiait tant le blond. Puis un sourire tordu prit place sur ses lèvres, son regard ne quittant pas le sien, et tout son corps hurlait au danger.
« Tu n'aurais pas dû rester. »
Sa voix s'était faite calme, froide, sans aucune émotion.
Felix n'osait pas bouger, ne pouvait pas bouger.
Alors il avait regardé le brun se redresser, ce même sourire étrange, presque délirant sur les lèvres, son regard fou toujours ancré dans celui terrifié de Felix qui semblait enfin réaliser ce qu'il se passait. Puis quand Minho avait posé son pied contre sa gorge, son sourire toujours aux lèvres, le corps du blond se remit en mouvement, presque par automatisme ; ses mains vinrent s'accrocher en vain autour de la cheville de l'autre, essayant d'amortir la pression qu'il exerçait sur sa trachée, compressant son larynx, son œsophage, rendant le passage de l'air de plus en plus difficile. Et ce sourire de détraqué ne quittait pas son visage alors qu'il mettait toujours plus de force dans sa jambe, plus de poids, compressant sa gorge. Sa respiration était sifflante, du sang coulait de sa bouche, venant tacher la peau claire de son visage, de son cou, le sol. Son regard écarquillé était rivé sur le visage du brun, ce dernier devenant de plus en plus flou à cause du manque d'oxygène et des larmes qui venaient noyer son regard noisette où la peur et la panique se lisait.
Et Minho continuait d'appuyer.
« Tu n'aurais pas dû rester, répéta-t-il. Ça aurait dû être l'autre, celui qui était avec Changbin et sa bande. Ils doivent tous payer. Mais maintenant, tu dois aussi les rejoindre. »
Pendant qu'il parlait, Felix essayait de se débattre comme il le pouvait, ses doigts s'enfonçant de toutes ses forces dans la cheville de Minho, ses ongles venant gratter la surface rugueuse de son jean.
Minho continuait de sourire, mais ce dernier avait changé ; il n'avait plus cet air un peu fou sur le visage, son sourire semblait moins étrange, moins aliéné, et une lueur étrange vint illuminer son regard. Peut-être du regret, peut-être un peu de peine. Mais il brandissait déjà sa batte haut dans le ciel, et Felix paniquait toujours plus.
Les couleurs chaudes des lumières venaient se refléter sur la surface lisse du bois, elles venaient danser sur cette dernière, se mêlant les unes aux autres, créant un arc-en-ciel unique et majestueux. Une danse colorée qui venait éloigner les ombres de la nuit.
« Mais contrairement aux autres, toi, tu feras de beaux rêves. »
La batte s'abattit violemment contre sa tête. Il put sentir quelque chose se briser sous sa peau et la chaleur de son sang couler sur sa peau avant que le noir ne l'enveloppe.
Tout d'un coup, la nuit ne lui faisait plus si peur.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top