51
•••
Je pousse la porte de chez moi, mon sac à main sur mon épaule et un sac de magasin contenant ma robe dans ma main. Je me retourne sur le seuil de ma porte pour saluer une énième fois Flo d'un mouvement de bras avant de regarder sa voiture s'éloigner dans la nuit.
Je ferme la porte derrière moi avant de retirer mes chaussures et de monter dans ma chambre. Toute ma maison est plongée dans la pénombre ce qui me montre que mon père est encore au travail et que la femme de ménage est déjà partie.
Je range mes chaussures dans mon placard et je pose mon sac sur l'étagère prévue à cette effigie avant de poser le sac contenant ma robe pour le bal sur mon lit. J'ai fait la promesses à Flo de ne pas regarder la robe avant le « grand » soir comme il aime dire car oui, c'est Monsieur Florian Ordonez qui a pris la grande initiative de me tenir tête et d'aller lui-même acheter ma robe sans réellement me demander mon avis hormis ma taille et le style que j'aimerai avoir. Je range alors le sac dans mon placard pour ne pas être tenté de fouiller dedans.
J'enfonce mes mains dans ma veste en jean pour récupérer mon paquet de cigarette ainsi que mon légendaire briquet du stade toulousain. J'ouvre ma porte fenêtre pour aller m'asseoir sur le fauteuil que j'ai déplacé de ma chambre à mon balcon de façon à ce que je sois installée de façon plus confortable pour fumer avant d'allumer ma cigarette.
Je sursaute lorsque mon téléphone qui se trouve dans la poche arrière de mon jean se met à vibrer. Je le prends en main pour découvrir un appel Face Time entrant du parigot-marseillais. Je décroche en soufflant la fumée sur mon écran.
- Oh putain tu as failli m'asphyxier avec ta merde. Dit-il en simulant une quinte de toux.
- Que tu es bête.
- Je sais ça fait longtemps que tu me le répète. Comment ça va ?
- Je vais bien, fatigué mais je vais bien.
- Oui je vois, journée plutôt fatigante en compagnie de Monsieur Ordonez ?
- Je n'étais pas avec lui Ben.
- Oui bien sûr, tu peux dire ça à tous les autres qui ne sont pas privilégiés mais tu ne peux pas dire ça à Yah et encore moins à moi Travis.
Je le regarde avec un sourire en coin tout en prenant une taffe. Ah, si seulement il savait.
- Bon oui c'est vrai, on est allé acheter ma robe pour jeudi soir.
- Montre !
Je tourne négativement la tête.
- Je ne peux pas, c'est Flo qui l'a choisie et il ne veut pas que je sache à quoi elle ressemble avant jeudi.
- C'est nul.
Je hausse les épaules.
- En parlant de jeudi, tu sais ce que tu vas dire à ta mère.
- Non, vraiment pas, j'appréhende beaucoup.
- C'est normal. Mais je pense qu'il va vraiment falloir que tu t'y prépare parce que ça risque d'être chaud.
Je hoche la tête.
- Le truc c'est que si je ne pars pas avec elle, je vais devenir quoi ?
- Comment ça ?
- Je n'ai aucun plan pour l'année prochaine, je ne suis pas inscrite sur parcours sup', je ne suis pas dans une école privée, je ne suis sur aucune liste. Et puis, il y a les vacances d'été, ma mère part vendredi soir, elle va nous dégager de la maison avec mon père, c'est certain.
Je vois que Ben se met à réfléchir, une première dans l'histoire de notre amitié, avant de reprendre la parole.
- Ok tu sais ce que tu vas faire ?
Je le regarde en clignant des yeux.
- Tu viens de me dire que non, c'est vrai. Enfin bon, tu vas préparer une valise avec toutes tes affaires dedans, vraiment mets tout ce que tu peux car je pense que tu ne reviendras pas et demain matin, Privat, Yah et moi on viendra chercher ta valise et on l'amènera chez Flo et Oli.
- Je veux bien oui mais je ne vais pas squatter chez eux pendant tout le reste de ma vie.
- Ne t'inquiète pas. Tout est sous contrôle.
- Mh, et mon père ? Je ne veux pas qu'il se sente abandonné dans cette histoire.
Une nouvelle fois, Denieul se mit à réfléchir un court instant avant de revenir vers moi.
- Je pense qu'il faudrait que tu lui dises la vérité, par rapport à tout. Les lettres, le fait qu'il n'a plus un rond sur son compte à cause de ta mère, que tu comptes partir et ne plus revenir vendredi soir, que ta mère à une forte liaison depuis taquet longtemps avec le proviseur enfin, tout.
- Ca va le détruire.
- Moins que de te voir partir du jour au lendemain sans aucune explication.
Je hoche la tête.
- Garde le moral chacal, plus que lundi et nous sommes officiellement déscolarisés. En plus jeudi on va se bourrer la gueule ça va être le feu !
- Ca s'est sûr mais il n'y aura pas Flo.
- Olala, Liah est déjà accro !
- Abuse pas. C'est juste que s'est un peu nul.
- Vois le côté positif, si jamais le plan marche vous allez passer tout l'été collé dans sa petite maison avec Oli en guise de chandelle.
Je le regarde en riant.
- Toi, je suis sûr que tu as craqué.
- Moi ? Il demande, presque choqué. Pas du tout.
- Ben.
- Liah.
- Tu mens.
- La carrosserie de ma moto que je ne mens pas.
- Ah oui tu n'as pas peur toi.
- Parce que je sais que j'ai tenu et que je vais tenir ma langue dans ma poche comme je l'ai promis, si jamais l'histoire fuite ça sera à cause de Yanis !
- Je ne suis pas convaincue.
- Je viens de jurer Liah. Mais je pense qu'il faudrait le dire aux autres parce que ça serait cool d'enfin voir la tête de ce couple qui a tellement posé de problème à nous tous.
- Il faudra que j'en discute avec mon collègue.
- Je – Oh il y a Den qui m'appelle, je peux te laisser ?
- Yep.
Il me fit un clin d'œil avant de disparaître de mon écran.
Je range mon téléphone dans ma veste en jean puis je quitte mon balcon. Je referme la porte derrière moi puis je sors de ma chambre. Je fronce les sourcils lorsque je vois que toutes les lumières sont allumés.
- Papa ?
Aucune réponse.
Je descends les escaliers pour me rendre dans la cuisine. Rien n'est sur le feu, mon père n'est donc pas là car si c'était le cas, il serait devant les fourneaux en train de faire à manger. Je me dirige vers son bureau qui est tout aussi vide que le reste des pièces de la maison. Il ne reste plus que le bureau de ma mère sauf qu'il est impossible qu'elle soit ici, elle rentre demain soir. Cependant, la porte n'est pas fermé, elle est entre ouverte et je suis quasiment persuadée qu'elle était fermée toute à l'heure.
J'envoie un rapide message à Flo, Ben et Antoine qui sont tous les trois en capacité de se déplacer rapidement vers chez moi avant de prendre mon courage à deux mains et de pousser la porte.
- Qu'est-ce que vous faites chez moi ?
Le visage de mon proviseur se détache de l'écran d'ordinateur de ma mère pour se poser sur moi. Il soupire avant de regarder son fils qui est debout à côté de lui.
C'est un cauchemar là.
- Qu'est-ce que vous faites chez moi ? Je répète.
Le fils de Monsieur Borras se rapproche doucement de moi en me regardant avec un sourire narquois.
- C'est plutôt à nous de te poser cette question.
- Comment ça ?
Il ricane presque sadique avant de prendre la parole.
- Tu me demandes vraiment ?
- Visiblement oui. Je réponds sans perdre une seule goutte de sang-froid.
Il tourne la tête vers son père puis il la retourne vers moi.
- La prochaine fois que tu fouilleras dans les documents privés de ta mère, tu penseras à mieux fouiller. Je pense qu'il te manque la moitié des informations.
- De quoi vous parlez ?
- Sérieusement Liah ? Tu pensais que ta mère était aussi idiote que toi pour ne pas penser à mettre des caméras et micros dans son bureau dans lequel elle range ses informations les plus secrètes ?
Aucun mot ne parvient à sortir de ma bouche. Le fils de Monsieur Borras, se nommant par souvenir Dimitri, me regarde d'un air moqueur et bizarrement, ce regard je l'identifie comme quasiment semblable au mien. A vrai dire, ce garçon est presque identique à moi, il possède la même forme de visage que moi, la même couleur de cheveux, les mêmes expressions faciales. Je dois dire que je trouve cela quasiment malsain et terrifiant à la fois.
Dans ce silence de mort, Monsieur Borras, s'adresse à moi.
- Dis-moi Liah, qu'est-ce que tu as appris en fouillant ici il y a des semaines de cela ?
Mon cœur s'emballe, cette situation n'est pas normale. Vraiment pas.
- Que ma mère a vidé le compte de mon père pour le mettre sur le vôtre et que vous avez prévu de partir vendredi à Los Angeles avec moi en laissant votre fils ici, à la tête de l'entreprise toulousaine.
Je décide de ne pas montrer un seul signe de résistance. Je suis seule face à deux hommes faisant tous les deux, deux têtes de plus et dix kilos de plus que moi.
- Je dois dire que tu ne t'es pas trompée.
- Alors vous prévoyez vraiment de partir avec moi et ma mère ?
Dimitri hoche la tête.
- Pourquoi ?
- Simplement parce que c'est ma femme.
•••
wsssh mdr
même moi je suis tombée de haut devant tant de suspens
✨vos avis ?
✨ est-ce que mon histoire vous plaît toujours ? ( c'est le premier chapitre que j'ai écrit en entier depuis ma « reprise » 😬)
✨ insta : leahdelhy | itsthepalmtree
✨ n'hésitez pas à voter, commenter et à vous abonner
-xxléah
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top