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Seule dans mon lit, les écouteurs enfoncés dans les oreilles passant en boucle la même musique, je regarde la fissure sur mon plafond en réfléchissant. Il est 3 heures et demi du matin, je n'arrive pas à fermer l'œil à cause de cette discussion que j'ai eu plus tôt avec Benjamin.



Il a simplement tenu sa promesse comme les autres et je pense que très sincèrement j'aurais fait la même chose si j'avais été à sa place. Ils sont amis avec Flo depuis beaucoup plus longtemps qu'ils ne le sont avec moi, je ne peux pas leur en vouloir pour avoir respecté une des règles principales de l'amitié. D'autant plus que, apparemment, ils étaient tous contre ce plan qui a clairement foiré. Je peux encore moins en vouloir à Olivio qui a vraiment bien gardé le « secret » de son frère et qui démarrai au quart de tout lorsque Jeremy, la plus grosse balance de tous les temps, gaffait.



Je soupire et prend mon téléphone en main. Je le déverrouille puis je défile les conversations pour tomber sur celle que mec tenait avec Benjamin. J'arque des sourcils en remontant la conversation, il n'y a presque aucun message ce qui me montre qu'ils étaient presque toujours ensemble lorsque Benjamin répondait à mes messages.



J'ouvre mon clavier puis tape mon message dans la barre de saisie. Je réfléchis un instant avant d'appuyer sur bouton « envoyer ». Je verrouille l'écran du téléphone pour le reposer à côté de moi, sur ma couverture, mais je fus assez surprise de voir que l'écran se ralluma, me montrant que Benjamin vient de me répondre. Je déverrouille de nouveau mon portable pour me rendre dans la conversation et lui répondre.











03:48 tu dors ?

Ben'-03:48 visiblement pas. J'crois que je suis un geek, j'viens de passer toute la nuit à jouer à GTA.

03:48 wow putain.

Ben'-03:48 comme tu dis. Pourquoi tu ne dors pas toi ?

03:49 je n'y arrive pas, mon cerveau ne veut pas cesser de réfléchir.

Ben'-03:49 de réfléchir à propos de quoi ?

03:49 à propos de tout ça.

Ben'-03:50 oh. Bon, d'après-moi si tu m'envoie un message c'est que tu as décidé de me donner une nouvelle chance Donc laisse-moi te dire que ton cerveau fonctionne vraiment bien pour 4 heures du matin.

03:50 je dois prendre ça comme un compliment ?

Ben'-03:50 si tu as décidé de me pardonner oui, sinon non.

03:51 je vais le prendre comme un compliment alors.

Ben'-03:52 sois dans 5 minutes, habillé en bas de chez toi.

03:52 mdr. Pardon ?

Ben'-03:52 j'déconne pas, je viens de chercher et je te prends que tu sois fringué ou non.











Je soupire en lisant son message avant d'éteindre la musique et de ranger mes écouteurs de la poche du sweat bleu clair que j'enfile par-dessus mon t-shirt de pyjama. Je retire mon short pour enfiler un jean puis je me chausse de mes Stan Smith après avoir attaché mes cheveux en un chignon fait à la va-vite.


J'ouvre ensuite la baie vitrée de ma chambre pour me retrouver sur le balcon. Il est évident que je ne peux pas sortir par la porte d'entrée, elle est beaucoup trop bruyante et elle réveillerait sans aucun doute ma mère que me passerait un savon sur ma tenue puis sur le fait que je soirs debout à 4 heures du matin. Je vais donc quitter ma chambre comme je le faisais avant lorsque ce n'était que Maddi et moi : par l'arbre.



Cet arbre a poussé comme s'il était destiné à m'aider à sortir de ma chambre en cachette tard le soir. Je pense que même lui a pitié de mon sort. Je pose un pied sur la branche la plus grosse avant de rejoindre le tronc et de descendre à l'aide des branches qui se trouvent sur les côtés comme simple appui. Une fois au sol, je frotte mes mains et me dirige vers le portail que j'avais préalablement ouvert.



- Depuis quand tu as une moto ? Je demande, les mains dans les poches en me rapprochant du brun.



Ce dernier se retourne dans ma direction, un petit sourire en coin sur le visage.



- Le 29 mai c'était mon anniversaire, les gars m'en ont offert une. C'est plus classe pour chopper des meufs que la vieille 205 de mes parents.



- C'est sûr que ça ne peut qu'être mieux. Je t'achèterai un cadeau plus tard.



- T'es pas obligé hein.



- T'inquiète.



Il me sourit avant de me tendre un casque.



- En plus il me semble que c'est un des points de ta liste, non ?




J'affiche un grand sourire en récupérant le casque dans mes mains. Je détache mes cheveux avant d'enfiler le casque sans que le chignon ne gêne puis je monte derrière Benjamin qui a enfilé son casque beaucoup plus rapidement que moi.



- On va où ?


- Tu verras. Il répond. Accroches-toi.


- Comment ?

Il soupire.


- File tes mains.



J'obéis et il encercle son torse de mes mains.



Il démarre ensuite sa moto et j'avoue ne pas avoir du tout confiance en lui et en son engin durant les dix premières minutes de route puis, une fois dans le centre de Toulouse, je commence à apprécier les sensations que l'on ressent lorsque nous sommes sur une moto. Nous arrivons même plus rapidement que d'habitude sur la Daurade et, je pense même, que si nous avions été en plein jour, nous n'aurions pas eu de difficulté pour nous garer comme nous en avons avec la voiture d'Antoine.




C'est donc, une fois garé, que je donne mon casque à Benjamin et que je rattache mes cheveux.



- Alors ?

- C'était vraiment cool.




Il sourit en verrouillant son siège.



- Aller, viens.



J'obéis.



Nous traversons tout le parc de la Daurade pour arriver sur les quais occupés par quelques groupes de jeune bourrés et fumant d'énormes joints, comme tous les soirs. Nous nous asseyons à l'écart des gens, les pieds dans le vide, au-dessus de la Garonne.



Je vois le brun commencer à fouiller dans sa poche, il en sort un paquet de cigarette ainsi que mon briquet. Je me rappelle soudainement que mon paquet est dans mon sac de cours et que je l'ai oublié. Je soupire.



- T'as zappé ?




Je hoche la tête. Il lâche un ricanement avant de me donner une clope et de me donner mon briquet pour que je puis l'allumer. Nous commençons tous les deux à fumer en silence avant que Benjamin ne décide d'ouvrir la conversation.



- Qu'est ce qui t'as fait changer d'avis sur nous ?

- Comment ça ?

- Qu'est-ce qui t'as convaincu de nous pardonner alors que tu étais catégoriquement contre toute discussion cette après-midi ?




Je ne peux pas m'empêcher de lâcher un petit rire en pensant à la réponse de sa question. Il va me prendre pour une folle.




- Le S-Crew.

- Hein ?!

- Une des chansons du S-Crew.




Il soupire en passant une main sur son visage.




- Wallah tu m'as fait flippé, j'ai cru Framal il avait débarqué dans ta chambre sans pression en te disant de nous pardonner.



Je ris à l'entente de ses mots.




- « J'ai déconné j'aurais pas dû, j'trahis pas mes potes, jamais de la vie, mais j'trahissais celle, celle qui quoi ? Me réconforte, la seule qui veut bien de moi, malgré mes fautes. » Ca m'a fait prendre conscience que vous vous connaissez tous depuis beaucoup plus longtemps que moi et que même si vous m'appréciez pas mal en tant que pote, vous ne pouvez pas trahir vos amis « de base ». Je ne peux pas vous en vouloir pour ne m'avoir rien dit, le seul en qui je dois être en colère c'est Flo parce qu'il a volé mon téléphone sans aucune raison.




Il me regarde un instant, choqué par ce que je viens de dire.




- Putain, si on va au concert du S-Crew ensemble comme c'est marqué dans ta liste, fais-moi penser à embrasser 2zer pour le remercier.

- J'n'y manquerai pas.




Il hoche la tête en souriant, expulse la fumée de la cigarette de sa bouche puis reprend la parole.



- Je ne sais pas si c'est considéré comme une bonne raison, mais Flo n'a pas volé ton téléphone pour se foutre de ta gueule ou quoi d'autres. La preuve, personne n'est au courant de tout ce que tu as pu lui dire via les messages. Même pas nous.

- Vraiment ?

- Ouais. J'pense qu'il faudrait que vous vous parliez genre en face à face, j'vois bien que ça te ronge et lui, il n'est plus le même depuis deux semaines.

- C'est-à-dire ?

- Il s'en veut tellement qu'il s'empêche de vivre. J'te jure, il déconne plus avec nous, quand on est chez lui il reste dans sa chambre, en cours il ne fout rien et puis la semaine dernière quand je suis allé lui parler, il m'a sorti un « si elle s'en va j'ai plus de raison de rester ».

- Oh.






C'est la seule chose que j'étais capable de dire, surtout en sachant que Florian ne ressent que de l'amitié pour moi. Je ne comprends pas pourquoi est-ce qu'il en fait plus que les autres alors qu'il ressent exactement la même chose qu'Antoine ou Denshu ressent pour moi. Enfin, je crois.




- On va pas parler de lui ce soir, la principale raison pour laquelle je suis venu te chercher, c'est pour t'écouter. Je sais que ça ne va pas du tout. Te barrer avec une bande d'inconnu pour fumer des bédos, pour descendre plus de trois litres d'alcool et disparaître pendant deux semaines, ça ne te ressemble pas. Même Maddi ne comprend pas ce qu'il t'arrive en ce moment.




Je soupire.




- Je ne peux pas dire que j'te comprends, mais ce soir j'essaye un peu.




Je mordille ma lèvre inférieure avant de baisser la tête en direction de la Garonne qui se trouve sous mes pieds.



- Je viens d'apprendre que mes grands-parents en qui j'avais toujours eu la haine parce qu'ils n'en n'avaient rien n'à foutre de moi m'écrivent des lettres chaque année depuis ma naissance en glissant des chèques de 50 euros dedans. Chèque que ma mère a pris.

- Pardon ?! Il demande avec tellement de surprise qu'il me fait sursauter. Comment tu as fait pour apprendre un truc de ce style ?





Je me tâte à lui dire que c'est grâce à la mère de Flo et de Oli, peut-être qu'elle ne veut pas que ses fils soient au courant et l'apprendre par Benjamin. Le brun voit bien mon hésitation, il pose alors sa main sur mon épaule. Je remonte mon regard vers lui.





- Tu peux m'dire ce que tu veux, j'l'emporte dans ma tombe.

- Promis ?

- Yep, promis.





Je souris avant de lui expliquer comment j'en suis venu à découvrir ces lettres en passant du renvoi de Patricia qui travaillait chez moi pour en venir jusqu'à ma mère qui a volé les chèques de mon anniversaire durant 17 ans.



- Wow qu'elle pu-





Il se coupe.





- Tu peux le dire.

- Te.




Je hoche la tête, souffle la fumée de ma cigarette puis continu la conversation.




- pour tout dire ce n'est pas vraiment ça qui me touche. Enfin si, ça me touche énormément mais ce n'est pas le pire.

- J'te suis plus là.

- Tu te souviens le tiroir en dessous du bureau dans lequel j'ai trouvé les lettres ? Il hoche la tête. Eh bien j'ai également trouvé plusieurs papiers me montrant que ma mère a effectué un virement entre le compte bancaire de mon père et d'un autre homme.

- Attends, t'es en train de m'dire que ton père n'a plus un rond ?

- Ouais, mais je ne pense pas qu'il soit au courant. Le pire dans cette histoire c'est ma mère a également pris trois billets pour Los Angeles pour le 5 juillet avec cet homme qui est Monsieur Borras.







Benjamin s'étouffa alors avec sa salive lui créant une quinte de toux qui lui fait tomber sa cigarette de ses lèvres pour tomber dans la Garonne.




- Merde. Il souffle. T'es vraiment en train de me dire que ta mère se tape le proviseur ?




Je hoche la tête.





- Wow.

- Comme tu dis, mais de base je ne devais pas reprendre l'entreprise de Los Angeles mais celle de Toulouse sauf que c'est le fils du proviseur donc mon « demi-frère » qui va la reprendre à ma place.

- Attends, ça veut dire que le 5 juillet on ne te voit plus du tout ?

- D'après ce que j'ai compris, oui.

- Mais c'est putain de pas logique ! Le fils du proviseur ne branle rien de sa vie, il se fait même chier et il reste ici alors que toi, tu as toute ta vie à Toulouse et tu dois te barrer à l'autre bout du monde ! En plus il va devenir quoi ton père ?

- Je ne sais pas, c'est justement ça le problème. J'ai toujours rêvé de me barrer ici mais je me suis toujours refusé de le faire parce que mon père est fou amoureux de ma mère genre réellement et je-

- Quoi ?! Tu restes avec ta pute de mère juste pour ton père ?!

- C'n'est pas « juste pour mon père », enfin si mais je l'ai choisi. Je ne veux pas que ma mère le quitte pour ne pas voir cette putain de tristesse dans ses yeux, il a sacrifié sa carrière de chef étoilé en Australie pour moi et je dois vraiment lui rendre ça !

- Oui mais Liah, ton père va finir à la rue si tu n'agis pas. Et puis je pense que même si il est totalement fou de ta mère, il aurait compris que tu ne veux pas de cette vie-là. Vous seriez peut-être parti en Australie ensemble, tu aurais connu tes grands-parents et ta mère serait cheffe de son entreprise de merde mais ne ferrait chier personne.





Ma respiration se coupe.





- Je pensais avoir bien fait et-

- C'n'est pas grave, ne ressasse pas, ce qui est fait est fait. Maintenant il faut qu'on trouve une solution pour pas que tu te casses à Los Angeles le lendemain du bal de fin d'année.




J'arque un sourcil.





- A moins que tu ne préfères y aller avec notre cher proviseur adoré.

- Sans façon. Je ris entraînant le brun avec moi.






Ce dernier passe un bras sur mes épaules pour me serrer près de lui en souriant.




- Ca fait du bien de te retrouver.






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jtiens à dire que je n'accepte aucun plagiat que ce soit sur « instagram », « summer camp », « snapchat » ou encore « swap phone». Ces histoires sont les miennes, elles font parties de mon imagination et je trouve cela vraiment honteux d'être en capacité de se permettre de recopier une histoire de façon bête et stupide pour seulement faire des vues.
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