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Nous avons décidés de passer le dimanche soir chez les deux frérots car depuis l'explosion de la bombe Liah vendredi, ils sont tristes, ils font la gueule et ils n'écoutent même plus de rap. Flo a même pleurer hier lorsque Benjamin à retrouver dans sa poche le briquet de Liah aux couleurs du stade Toulousain.





De base, je m'en foutais éperdument que l'on soit avec ou sans cette fille. Pour moi, elle était juste une connasse arrogante et hautaine qui avait poussé ma sœur au suicide, mais ça c'était avant que je ne me rende compte de l'importance qu'elle a pour Flo.




- Range ça Ben. Râle Privat.



Le brun soupire avant de ranger le briquet de la brune dans la poche de son jogging puis de croiser ses bras contre son torse en regardant l'écran noir de la télévision. Il faut que nous avons déjà connu mieux comme dimanche soir.






Je tourne la tête vers Wawad qui est assis dans un des fauteuils du salon, à côté de Flo qui a les larmes aux yeux.




- Tu as des nouvelles de Maddi ?



Il tourne négativement la tête et je lui offre un sourire compatissant.




La blonde a cessé de donner des nouvelles à l'algérien depuis vendredi lorsqu'elle est partie avec Liah. Lorsque nous avons demandés à Wawad pourquoi est-ce qu'elle réagissait comme ça, il nous a dit la vérité : elle pense qu'il a simulé son amour pour que Liah traîne avec nous.




D'un côté, elle a raison. Le plan s'était de voler le portable de Liah puis de chopper sa pote pendant une fête pour qu'elle soit obligé de traîner avec nous, sauf que de base je devais me montrer intéressé par Maddi mais Wawad a totalement modifié le plan lorsqu'il l'a vu dans cette soirée pour universitaire.




Il a été victime d'un véritable coup de foutre.




- Putain, on n'en serait pas là si Flo avait eu des couilles.




- Pardon ?




Florian lève la tête en direction de Benjamin qui vient juste de l'attaquer verbalement.





- Tu aurais dû aller la voir dès le début putain, t'es en kiff sur elle depuis l'école primaire et c'est que maintenant qu'elle va quitter le lycée pour aller s'enfermer dans un bureau de merde que tu te réveilles Flo.




- Non mais t'entends ce que tu dis ? Elle était totalement invivable lorsqu'on était au primaire et au collège, elle allait me té-je à coup sûr !




- Et tu pensais pas qu'elle allait encore plus te té-je lorsqu'elle allait découvrir que tu es ce mystérieux inconnu qui a volé son téléphone et qui joue avec ses nerfs et ses secrets pour devenir une personne meilleure ? Tu aurais juste dû aller lui parler ce jour où tu l'as vu pour la première fois à la cantine en primaire et ça aurait été bouclé.




- Dis pas des trucs de ce genre Ben, tu étais aussi d'accord pour qu'on fasse ça je te rappelle. Oli intervient.




- Bien sûr que j'étais d'accord ! Parce que sinon ton frère allait vivre avec des putains de regrets toute sa vie mais c'était un plan tellement minable, peut-être qu'elle t'aurait tout autant kiffé si tu étais allé lui parler en vrai putain !




- C'est facile à dire quand on est des putains de physique ! Tu penses que je peux chopper quoi moi ? Je suis tellement maigre on dirait que j'suis malade, j'suis naze avec les filles, quand je les dragues elles me baladent et puis j'ai une face dégueulasse. Crois-moi, c'est pas marrant !




Wawad soupire avant d'intervenir.




- Je suis désolé Flo mais j'peux pas être d'accord avec toi là. T'as peut-être un physique particulier mais tout le monde en a un. Regarde-moi, j'ai une putain de calvitie à 21 ans et c'est pas marrant non plus, la seule beauté que j'ai en plus par rapport à toi, c'est confiance en moi. Tu penses sérieusement que Maddi serait d'elle-même venue me proposer de boire un verre ? Non. C'est pareil avec Liah, Yah et Ben t'ont toujours dis d'y aller et de le faire mais tu ne l'as jamais fait et maintenant on s'retrouve à chialer comme des cons. C'est dommage.




Flo regarde Wawad en ne sachant pas vraiment quoi répondre. Evidemment que ce n'est pas toujours facile d'entendre la vérité mais je pense que Flo en avait réellement besoin. Lui et Liah auraient pu être en couple depuis longtemps s'il avait osé faire le premier pas et non contourner la situation en lui volant son téléphone pour l'attirer vers elle.




Mais bon, il a joué et il a perdu. Ce sont les aléas de la vie.




Nous sursautons tous lorsque nous entendons quelqu'un frapper très fort à la porte. Jerem prend la décision de se lever pour aller ouvrir et nous sommes tous surpris de découvrir Maddi sur le seuil, l'air paniqué.




- Maddi ?! Wawad demande en se levant de son fauteuil.




- Je ne suis pas venue pour vous voir et encore moins pour parler avec vous de la situation. Je veux juste savoir si Liah est là.




- Pourquoi est-ce qu'elle serait ici ? Je demande.




Elle soupire avant de s'asseoir dans un des fauteuils libres.



- Le père de Liah est rentré chez lui il y a une heure, il pensait que Liah était dans sa chambre mais lorsqu'il est monté pour vérifier, elle n'y était pas. Il y avait juste un énorme tas de papier déchiré sur le sol de sa chambre et ça, posé sur son lit.





Elle sort de sa poche un papier plié qu'elle déplié pour nous montrer une simple feuille blanche froissée sur laquelle il est inscrit « Florian Ordonez ».




- Je sais pas pourquoi est-ce qu'elle a écrit ça mais son père et moi avons pris ça comme seule et unique piste.




- Du coup, ça voudrait dire qu'elle est dehors genre en ville ? Benjamin demande.



- Je ne sais pas. Ca ne lui ressemble pas de partir sans rien dire un dimanche soir à 23 heures 30. Et puis vous savez comment elle est, elle déteste le métro, les gens et la ville.



- Ouais mais actuellement elle ne peut pas détester tout ça autant qu'elle nous déteste. Lâche Denshu.



- Donc tu penses qu'elle pourrait être en ville ?



Den hausse les épaules à l'entente de la question de Maddi. Je prends alors les devants de la conversation.



- On va vite le savoir. J'propose qu'on y aille.



- Vous ? C'est même pas la peine, elle ne voudra pas vous parler.



- Parce que tu préfères y aller toi toute seule en pleine nuit au risque de te faire violer ou alors tu préfères qu'on appelle la police, qu'elle se fasse embarquer et que sa mère la défonce ?



Elle reste bouche bée.



- Yah a raison. On va aller la chercher.



- Non Oli, toi tu restes là.



L'argentin me regarde avec incompréhension.


- C'est évident que d'entre nous tous tu es une des personnes qu'elle déteste le plus. Je propose donc que Privat, Ben et Den viennent.



- C'est pas logique. Privat et Ben sont proches d'elle.



- Privat est son PCRP, elle ne pourra pas le rejeter ou quoi et puis Ben s'est pour la mettre en confiance.



- Putain frère, on dirait que tu vas chopper un animal. Léo dit.



- Si elle est bourrée ou déf ou les deux, ça sera tout comme. Jerem répond.


Putain, le stress leur fait vraiment dire de la merde.


Maddi roule des yeux avant de nous voir nous lever tous les quatre des canapés pour quitter la maison des Ordonez sans lâcher un seul mot de plus. Nous montons dans la voiture de Privat qui démarre directement en fonçant vers le centre de Toulouse.



- On cherche où ? Demande Den.



- Dans Toulouse elle connaît le Capitole, La Daurade et le lycée. J'pense pas qu'elle soit allée autre part. Répond Ben.



- Ok. Donc Yah et Den on vous laisse sur la Daurade et Den et moi on va vers le capitole ?



Je hoche la tête à la proposition d'Antoine.



La suite du voyage ne se fait sans aucunes autres discussions. Je pense que nous sommes tous un peu stressés à l'idée de ne pas retrouver Liah ou de la retrouver mais dans un état déplorable.



Nous arrivons au niveau de La Daurade, dix minutes plus tard. Nous quittons rapidement la voiture de Privat dans l'optique de commencer à chercher rapidement Liah.



- On s'capte par tél toutes les vingt minutes. Den nous informe.



Ben lève son pouce en l'air avant que Privat ne démarre de nouveau en direction du Capitole.



Nous sortons tous les deux nos téléphones pour activer les lampes et commencer à la chercher dans le parc qui est quasiment désert, normal en même temps pour une nuit de dimanche.




Nous parcourons chaque centimètre de l'herbe du parc pendant une demi-heure avant de nous diriger vers les quais. Je soupire lorsque je reçois un message de Den me disant qu'ils ne l'ont toujours pas retrouvé.



Quelques groupes de jeunes en train de fumer d'énormes spliffs se trouvent sur les quais.



- Je suis persuadé qu'elle est là. Affirme Ben.



- Pourquoi ?



- Une intuition.



Les intuitions de Benjamin sont souvent fausses mais je la prends quand même en compte car nous sommes en train de chercher une fille dans Toulouse, ce qui est semblable à chercher une aiguille dans une botte de foin. Il faut s'accrocher à un espoir et l'intuition de Ben en est un même si il s'agit de Ben.




Nous analysons chaque personne de chaque groupe mais malheureusement pour nous, aucune personne ne semble être habillée comme Liah le serait. Ils portent tous des joggings à la mode Benjamin Denieul ce qui rend la tâche plus facile que ce que je ne le pensais.




Benjamin s'arrête d'un coup sec, me faisant me cogner contre son dos, lorsque nous arrivons à côté d'un groupe semblable aux autres.



- Regarde le mec.



- Lequel ?


- Celui avec la casquette rouge.



Je lève les yeux vers lui pour le voir tirer sur son bédo, une fille au visage caché par une casquette sur son épaule.



- Ouais ?



- Putain mais t'es con ? Tu te souviens pas qu'à la soirée d'Oli Flo avait dit que Liah s'était retrouvé avec un mec qui portait une casquette rouge entre les jambes.




Je fronce les sourcils.



- Tu penses que ?



- C'est évident ! Et puis regarde la fille à côté de lui, t'as déjà vu des meufs de té-ci avec des faux ongles comme a-s et des cheveux aussi longs et bien coiffés ?




Je m'apprête à lui répondre avant d'entendre le rire de la fille que j'identifie directement comme celui de Liah.


- Ok, c'est elle.



Je m'empresse d'envoyer un message à Privat et Den pour qu'ils se ramènent pendant que Ben s'approche du groupe pour aller parler à Liah. Les gars qui sont avec elle sont tellement défoncés et bourrés qu'ils ne se rendent même pas compte que Benjamin la tire hors du cercle pour l'amener vers moi.



Elle ne semble pas se débattre, elle continue de tirer sur le spliff que ces gars ont dû lui filer. C'est pourtant lorsqu'elle me voit qu'elle lâche le joint au sol et qu'elle commence à se débattre de l'emprise de Benjamin tout en laissant des larmes couler sur ses joues. J'avoue que pour le coup, je n'ai vraiment rien compris.



- Putain arrête ! Ben hurle presque alors qu'elle le frappe.



- Lâche-moi putain ! Elle réplique avec une voix qui ne lui appartient pas.



Elle est bourrée et défoncée, super.



Elle continue de se débattre avant de tomber au sol, aux pieds de Ben qui soupire avant de se baisser à son niveau.



- Calmes-toi putain. Il soupire alors qu'elle pleure de plus en plus.



- Vous n'êtes que des putains de menteur, j'vous déteste tellement !



- Je sais. Aller lèves-toi, j'te ramène.



Elle tourne négativement la tête.



- Liah, déconne pas. J'te ramène et promis après on sort tous de ta vie.



- Mais je ne veux plus être seule. Dit-elle en pleurant de plus en plus et en posant sa tête sur l'épaule de Ben qui me regarde, désemparé.




Liah devient visiblement bipolaire lorsqu'elle n'est pas sobre, comme si nous avions besoin de ça en plus.



- Yah !



Je me retourne à l'entente de mon prénom pour voir Den et Privat accourir le long des quais.



Den est le premier à prendre la parole.



- Elle est où ?



Je désigne Liah en train de pleurer sur l'épaule de Ben du doigt.



- Oh putain.



- Comme tu dis.



Privat s'agenouille à côté de Liah qui se dégage de l'épaule de Benjamin pour essuyer ses larmes avec le revers de sa veste de jogging qui est d'ailleurs une veste qui appartient à Flo.



- J'voulais pas faire tout ça. J'voulais pas être une connasse.



- On sait Liah. Ben soupire.



- Non vous savez pas ! Vous savez pas à quel point c'est dur de se faire des amis lorsqu'on est comme moi et à quel point ça me fait mal de savoir que vous m'avez tous menti depuis le début comme si ce que vous avez fait n'était pas grave. C'est putain de grave ! J'vous faisais confiance et je –



Elle allait continuer mais son estomac ne le lui en laisse pas le temps. Privat s'empresse de tenir ses cheveux alors que Ben lui frotte le dos.



- Putain, elle a descendu combien de bouteille ?



Je me retourne vers Den en ne sachant pas quoi répondre avant que je ne reconnaisse son sac à l'extérieur du cercle des personnes avec qui elle traînait. Je m'empresse d'aller le chercher puis de rejoindre Den pour découvrir à l'intérieur plusieurs bouteilles de bières, une bouteille de vodka et une bouteille de whisky, toutes vides.




- Oh putain. Denshu lâche pour la seconde fois.



- Les gars, on décale.



Benjamin hoche la tête avant de prendre Liah dans ses bras pour la porter car elle n'est clairement pas en état de marcher.



Nous traversons le parc avant d'arriver devant la voiture de Privat. J'ouvre la portière afin de Benjamin dépose Liah sur le siège centrale avant de m'asseoir à mon tour. La voiture ne tarde pas à démarrer c'est avec surprise, que Liah pose sa tête sur l'épaule de Benjamin.


- On va pas la ramener chez les Ordonez ? Antoine questionne.



- Ça serait une mauvaise idée, effectivement. Je réponds.



- Alors on fait quoi ?



- J'propose que nous dépose chez les gars et que tu la ramène chez elle. Tu es son PCRP donc ça passera mieux aux yeux de ses parents. Ben propose.



- Ouais, et je sors quoi comme excuse ?



- Si c'est son père, tu lui dis la vérité. Mais si c'est sa mère, tu lui diras que vous étiez à une soirée assez sophistiqué et que, par malheur, quelqu'un a versé des produits illicites dans sa coupe de champagne.



- Sérieusement ? Je demande en regardant Ben.



Il hausse les épaules.


- De toute façon sa mère n'ouvrir jamais la porte à minuit et demi donc autant te dire que tu vas tomber sur son père.



Privat hoche la tête. Il nous dépose quelques minutes plus tard chez les Ordonez avant de partir en direction de chez Liah. Lorsque nous entrons, je remarque que Maddi est partie et que Jerem, Léo ainsi que Oli sont endormis sur le canapé. Je me dirige vers le jardin pendant que les gars s'occupent de les réveiller pour leur expliquer ce qu'il vient de se passer.



Je découvre Flo, assit sur une des chaises avec le fameux briquet de la brune qui lui fait tourner la tête. Il lève les yeux vers moi, ces derniers affichent un air vide et des larmes.



Je m'assois sur une chaise en face de lui, allume une clope avant qu'il ne débute la conversation.



- Vous l'avez retrouvé ?


- Ouais.


- Elle était où ?


- A la Daurade, bourrée et défoncée.


- Putain ... Elle allait bien ? En mettant de côté le fait qu'elle était bourrée et défoncée.


Je hausse les épaules.


- Elle était tellement triste et en colère qu'elle frappait Ben. Je peux pas te dire qu'elle allait bien Flo même si je sais que c'est ce que tu veux entendre.


L'argentin soupire avant d'allumer une nouvelle fois la flamme du briquet.



- J'l'ai perdu pour toujours tu penses ?



Je lui offre un sourire désolé et la flamme du briquet s'éteignit.






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j'ai dû relire toute la fic pour la continuer ptdr
j'vous souhaite une bonne année en avance haha 🍁

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