_____

Denshu est le premier à prendre la parole, d'ailleurs il ne se gêne pas pour me pousser et pour entrer comme si il était chez lui.

- Désolé, j'dois poser ça, c'est en train de me brûler les mains. Il s'excuse en désignant les quatre cartons de pizza qu'il est en train de porter.

- Exagère pas frérot, dit Yanis en passant à côté de moi pour rejoindre Denshu dans le hall avec environ dix cartons dans les bras.

- Elle est où la cuisine Liah ? Me demande Wahlid avec environ six cartons dans les mains.

- C'est juste en face, posez ça sur l'îlot.

Il hoche la tête avant de faire signe à Léo ainsi qu'à d'autres gars avec qui j'ai passé mes vacances, de venir pour poser les bouteilles de bière, l'enceinte ainsi qu'un ballon de foot qu'ils ont ramenés me laissant donc avec Maddi et deux autres filles avec qui j'ai trainé durant les vacances.

- Vous êtes venu en ?

- Stop. Me répond Maddi.

- En stop ?

- Ouais, en stop et je te le dis, ça n'a pas été une mince affaire de trouver quatre voitures en même temps qui pouvait nous amener ici.

- Surtout avec la bouffe. Ajoute une jeune métisse aux cheveux frisés du nom de Sarah. D'ailleurs Den a perdu un carton de pizza car il a passé une demi-heure avec Nassim et Marion dans la voiture d'une mamie qui écoutait de la musique classique et dont le petit fils de 9 ans à fait un chantage de malade pour qu'il lui file un carton de pizza.

- Den a réussi à se faire embrouiller par un gosse de 9 ans ? Je demande ne comprenant pas la logique de ce gars.

- C'était soit ça, soit il se mettait à gueuler en disant à sa grand-mère que Den l'a pincé et comme il ne voulait pas se retrouver perdu dans ce « quartier de bourge », il lui a filé la pizza.

- Wow.

- Comme tu dis. Maddi hoche la tête.

Nous finissons par entrer pour retrouver les garçons dans la cuisine, je ris lorsque je les vois tous devant la baie vitrée qui donne sur le jardin recouvert par la nuit noire mais éclairée par de nombreuses lampes le rendant encore plus beau que de jour.

- Vous comptez rester comme ça encore longtemps ? Demande Marion en riant.

Les neufs garçons se retournèrent en hochant presque simultanément la tête. Robin est le premier à parler.

- Ta maison c'est vraiment quelque chose.

- Elle pète de feu de Dieu sa maison oui !

Je sens un bras se poser sur mon épaule et c'est lorsque je me retourne que je découvre Benjamin ainsi que les trois autres gars.

- Qu'est ce que vous foutiez ? Nassim les questionne.

- Y'a des voitures de malades dans le sous-sol, vous pouvez même pas imaginer. Jeremy explique.

- T'as laissé ces quatre bouffons dans ton sous-sol avec des voitures de malade ? T'es inconsciente ou quoi ? Me demande Wahlid.

Je hausse les épaules.

- Ils touchaient avec les yeux de toute façon.

J'envoie un sourire en coin à Jeremy et Benjamin qui, comme je le voulais, démarre au quart de tour.

- Alors j'ai checké sur Google et c'est physiquement impossible de toucher quelque chose avec ses yeux.

- Mais t'es débile ou quoi Jerem ? C'est une putain d'expression !

- Mais qu'est-ce que tu en sais toi que c'est une expression ? T'es con !

- Moi je suis con ? Wallah j'vais t'péter la gueule.

Pas de doute, ils sont tous pote et ils ont tous grandis ensemble parce que comme la dernière fois avec Denshu, la seule chose que Jeremy a niqué c'est un des verres d'eau que j'avais laissé sur la table et qui vient de s'exploser au sol.

Un grand silence se met alors à régner dans la pièce, le coupable ne détache pas son regard du verre alors que le parigot-marseillais fait des allés retour entre moi et le verre avant d'exploser de rire.

- Alors toi, t'es endetté jusqu'à la fin de ta vie.

Jeremy lève brutalement la tête vers lui pour s'apprêter à répliquer quelque chose, comme si casser un verre ne lui a pas suffi, mais Olivio décide de couper court à la conversation en se plaçant entre eux, les bras chargés de cinq cartons de pizza.

- Moi j'propose qu'on aille se caler, qu'on mange et qu'on aille se baigner dans un endroit où rien ne pourra être cassé.

- C'est une bonne idée. Approuve Gaston, dit « Gas », un ami d'Oli également rencontré lorsque j'ai passé la moitié de ma semaine chez eux.

Les filles et moi hochons la tête avant que je ne tourne les talons pour montrer le chemin de la piscine au groupe.

La salle dans laquelle se trouve la piscine est une salle qui est vraiment très peu utilisée voir même pas du tout. Elle contient plusieurs sofas et lit d'extérieur à plus de 400 euros ainsi que d'un placard dans lequel se trouvent les nouvelles bouées « à la mode ».

La piscine, quant à elle, se trouve à moitié à l'intérieur et à l'extérieur, les deux côtés sont simplement séparés par une baie vitrée qui s'ouvre à l'aide d'une télécommande. Les murs et le toit sont également composés de baies vitrées ce qui donne un air encore plus lumineux à la pièce.

- Alors là, c'est carrément le tur-fu. Commente Den en s'approchant de la piscine pour tremper son pied dans l'eau. Bordel, elle est chauffée en plus.

- Sérieux ?

Denshu lance un regard furtif à Wahlid avant qu'ils ne choppent Benjamin pour le foutre dans l'eau sans que personne n'ait le temps de comprendre.

- T'as la réponse à ta question maintenant ? Denshu demande en regardant le brun dont la tenue est maintenant trempée.

Le reste des actions s'enchaînent assez rapidement, nous mangeons nos pizzas, nous buvons et nous fumons tout en parlant, en riant et en écoutant encore une fois du rap à travers les enceintes de Louis. Certains ont même improvisé un foot dans le jardin mais la partie c'est finie assez rapidement lorsqu'Oli envoya le ballon sur le toit de mon voisin. Je ne comprends d'ailleurs pas comment est-ce qu'il a pu faire ça étant donné que nos maisons sont très écartées grâce aux immenses terrains que nous possédons.

C'est à cette allure là que nous dépassons rapidement la barre des deux heures du matin et, à ma grande surprise personne n'était encore bourrés. Oli a dû les briffer avant de venir.

Pourtant, c'est vers trois heures du matin que les canapés se vidèrent et que la piscine se remplie me laissant donc seule sur le lit d'extérieur à regarder les autres se noyer, faire une partie de waterpolo ou encore Benjamin qui est en train de dormir sur un des matelas gonflables.

Je reste seule pendant près d'une demi-heure avant de sentir le regard de Florian sur moi. Ce dernier me sourit avant de nager vers le bord de la piscine pour en sortir. Il s'enroule dans un des serviettes avant de venir s'asseoir à côté de moi.

- Pourquoi tu ne viens pas ?

Je tourne la tête vers lui avant de baisser les yeux, signe que je réfléchis. Je réfléchis si c'est une bonne idée de lui dire une telle chose même si nous nous considérons comme des « amis » maintenant. En vérité, j'ai peur de passer pour une débile et qu'il me juge.

- On a acheté un album de « IAM » ensemble donc t'inquiète pas que tu peux tout me dire.

Je ris avant de plonger à nouveau mon regard dans le sien et de me lancer.

- Je ne sais pas nager.

Il cligne des yeux en me regardant, l'air étonné.

- Pardon ?

- Ouais, je ne sais pas nager.

- Comment ça se fait ?

Je hausse les épaules.

- On ne m'a juste jamais appris.

- Attend, même avec la piscine de ouf et le paquet de fric que ta famille possède, on ne t'a jamais appris à nager ?

Je tourne négativement la tête.

- Bah putain. Il lâche, déstabilisé.

- Tu as appris comment toi ? Je lui demande.

- Mes parents m'ont payés des cours de natation que j'étais gosse et après c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Rassure-moi, tu sais faire du vélo ?

Je hoche la tête en riant.

- On ne sait jamais entre le métro, le Mcdo, le Subway, Fifa et la nage je peux m'attendre à tout avec toi maintenant. Il me dit en riant à son tour.

- Te moque pas, je suis sûre que j'ai déjà fait des choses que tu n'as jamais fait.

- Comme ? Il arque un sourcil.

- Comme ... Je réfléchis. J'ai déjà pris l'avion.

- Moi aussi.

Je roule des yeux se qui le fit rire une nouvelle fois.

- Tu es allé où en avion ? Il me demande.

- Paris pour un gala. Et toi ?

- En Argentine et en Algérie, pour aller voir ma famille.

- Ça devait être cool.

- Ça l'été, tu n'es jamais allé voir la tienne en Australie ?

Je fronce les sourcils.

- Comment tu sais que j'ai de la famille en Australie ?

Son visage se crispe et il me répond après n'avoir rien dit durant trois minutes.

- Oli me l'a dit, il est dans ta classe depuis longtemps.

- Oh. Et non, je ne suis jamais allé les voir.

- Pourquoi ?

Je ris.

- Tu es comme ton frère, tu poses beaucoup trop de question.

- C'est le côté argentin ça.

- Les argentins sont curieux ?

- Tellement ! Chaque fois qu'on y va avec mon père on passe la plupart du séjour à répondre aux questions des gens du village comme si on était des superstars.

- C'est plutôt cool non ?

- Ça l'est oui, ça nous donne un côté « important » et on adore ça.

- Vous adorez être au centre de l'attention ?

Il hoche la tête et nous continuons à parler ensemble, seulement tous les deux durant toute la nuit alors que les autres sont en train de dormir ou de rire sur les matelas gonflables dans la piscine sans faire attention à nous. C'était une bonne soirée.

____

La fiction vous plaît toujours ?🙆

quelles sont vos avis sur ce chapitre ?

♡ instagram : itsthepalmtree

- n'hésitez pas à voter et à commenter -