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Je souris en analysant sa tenue composée d'une casquette sur laquelle est dessiné le « M » jaune de McDonald's ainsi que d'une tenue noire toujours avec ce motif sur un petit coin de son t-shirt.

- Sympa ta casquette.

- Tu trouves ?

- Ouais, ça te donne un p'tit style.

Florian rit puis il prend le ticket que j'ai posé sur le comptoir pour lire la commande des gars et vu la tête qu'il tire je pense qu'il n'est vraiment ravi de ce qu'il y a écrit sur ce papier. Il lève les yeux vers moi avant de soupirer.

- Je paris qu'ils ne t'ont pas filé de fric ?

- Ils m'ont dit que la tête familière
payera.

- Putain. Il jure en passant ses mains sur son visage.

Il semble vraiment embêté que ses potes lui laissent tout payer seul. Je jette un coup d'œil sur le ticket pendant qu'il prépare les boissons et que ses collègues apportent la nourriture. Le montant de la commande est élevé à 58 euros 90. Je pince ma lèvre inférieure en commençant à fouiller dans mon sac à main pour trouver ma carte bancaire.

- Qu'est-ce-que tu fais ?

Je relève ma tête, ma carte bleue à la main.

- Je t'aide.

- Hors de question, je vais pas te laisser payer la commande mes potes.

- D'après Olivio c'est aussi les miens.

J'enfonce ma carte bleue dans la machine sous le regard assassin de Florian.

- Ne fais pas ça Liah.

Il s'approche du comptoir pour retirer ma carte de la machine. Je me dépêche de taper le code aussi vite que je peux et c'est avec miracle que la commande est payée avant que Florian n'eut le temps de m'en empêcher.

- Oups.

- J'te déteste. Il soupire en me regardant ranger ma carte bleue dans mon sac.

- Je suis sûre que non.

Il roule des yeux.

- Aller, va avec les autres, je vous apporte ça.

- T'as pas besoin d'aide ?

- Non t'en fais pas, et puis je pense que si mon patron me voit faire bosser à ma place une personne « non embauché » je serai moins bien payé.

- Vous le serez aussi si vous continuez à parler à cette personne « non-embauchée » comme vous dites, Monsieur Ordonez.

Florian se retourne pour découvrir derrière lui un homme habillé en costard-cravate avec des lunettes qui lui donne un air très classe et sérieux devant ses yeux. Ce mec est juste le gérant d'un McDonald's et il s'habille comme les hommes qui travaillent dans l'entreprise de ma mère, je n'imagine donc vraiment pas comment je vais me retrouver habillé dans trois mois.

- Excusez –le Monsieur, c'est de ma faute.

- J'espère bien oui ! Si j'ai encore une seule remarque à vous faire à propos de quoi que ce soit, vous êtes viré Ordonez !

- Oui Monsieur.

L'homme nous fusille tous les deux du regard avant de disparaître derrière la machine à soda.

- Je vais y aller.

- Il vaut mieux oui. J'arrive dans quelques minutes.

Je hoche la tête pus je tourne les talons pour me diriger de nouveau vers la table où tous les autres sont assis. Je m'approche de cette dernière avant que les yeux de Wahlid ne se posent sur moi.

- Liah a réussi ! Il s'exclame en commençant à m'applaudir suivit des autres.

- On commençait à s'inquiéter, tu étais partie depuis plus de dix minutes. Antoine se moque.

- N'importe quoi. Je soupire en m'asseyant à côté de Benjamin. Votre pote râlait juste parce que vous lui avez laissé payer seul vos 60 euros de consommations.

- Il nous les devait vu le nombre de fois où on lui a payé ses kebabs et ses pizzas.

Je grimace à l'entente de l'explication de Denshu, c'était sûrement pour cela que Florian ne voulait pas que je paie.

- Tu as payé c'est ça ?

Mon regard se tourne vers Maddi qui vient de me poser cette question.

- Totalement oui. Je confirme en hochant la tête.

- Hein ? Demande le gars dont j'ignore le prénom. Et Flo t'as laissé payer sans rien dire ?

- Non pas du tout, il a essayé de retirer ma carte bleue de la machine mais j'ai juste été plus rapide.

- Au pire on s'en balance qu'elle est payé à sa place, elle est blindé de thune.

- Léo. Soupire Benjamin.

- Non mais c'est vrai, il faut dire ce qui est ! C'est une fille à maman celle-là, elle a tout quand elle veut alors que nous, on galère depuis le berceau pour avoir ce qu'on veut ! Sérieux, heureusement qu'on est reufs sinon je me serai cassé d'ici depuis bien longtemps.

- Pas besoin de te casser. Reste avec tes potes, c'est moi qui me casse.

Je prends mon sac à main ainsi que mon manteau avant de me lever.

- Liah ! M'appelle Maddi.

Je l'ignore et je me dirige vers la sortie du McDonald's avant d'aller m'asseoir sous un arrêt de bus qui se trouve juste devant ce dernier et comme à mon habitude, je sors une cigarette que j'allume et que je place entre mes lèvres. Je prends le portable de mon sac à main, je remarque mec ne m'a pas envoyé de message mais ça n'a pas vraiment d'importance à ce moment-là.

13 :23 ok, je suis riche mais pourquoi est-ce que les gens veulent me faire croire que c'est une honte ? Je ne suis pas responsable de toute la misère de ce putain de monde ! Sérieusement, je veux plus être moi et je suis persuadée que quelqu'un d'autre ne voudrait pas l'être non plus.

- T'es un peu susceptible toi dans le genre.

Je sursaute avant de poser le téléphone à l'intérieur de mon sac à main.

- Je t'ai fait peur ? Il demande en riant.

- Pas du tout, assis-toi.

Il s'exécute.

- Tu sais, Léo ne pense pas ce qu'il a dit, il-

- Ne lui trouve pas d'excuse Benjamin, j'ai sais que je suis une personne détestable et c'est tout.

- Alors déjà, appelle moi Ben parce que Benjamin ça fait petit intello boutonneux, suceur de prof du devant de la classe et puis non, tu n'es pas détestable. Tu es une personne qui, je suis sûr est très belle à l'intérieur mais qui a tout simplement peur et que se vexe pour un oui ou pour un non. Je sais que tu as voulu bien faire en payant notre note parce que je sais que tu es allé chez Flo et Oli et que tu as deviné qu'ils ne roulaient pas sur l'or mais ils n'ont pas besoin de ton argent. On se connait tous depuis qu'on est petit et on s'est toujours débrouillé et on se débrouillera toujours. Alors certes aucun d'entre nous n'ira dans des putains d'écoles privées, sauf Antoine car ses parents sont médecins, mais on le vit super bien et je pense qu'il va vraiment falloir que tu tires un trait sur toute cette histoire qui te tue à petit feu parce que, même si tu essayes de le cacher, tu n'es pas heureuse.

Je le regarde en ne sachant pas quoi répondre étant donné qu'il vient réellement de tout dire et même si certaines choses ressemblaient beaucoup aux paroles d'Olivio, ça m'a fait du bien de les entendre sortirent de la bouche de quelqu'un d'autre.

- Tu sais, ton histoire me touche beaucoup et je t'avoue t'avoir énormément jugé avant de te « connaître ». Il dit en mimant des guillemets. Je le mets entre guillemets parce que je sais que je ne connais pas tout de toi et peut être pas même la moitié mais je veux vraiment t'aider à te sentir mieux dans ta vie, à faire ce que tu aimes, à avoir des amis et à assumer qui tu es vraiment.

- Tu es vraiment prêt à m'aider ?

Il hoche la tête et je sens des larmes se former aux bords de mes yeux.

- Par contre ne pleure pas, sinon je risque de me mettre aussi à pleurer et je perdrai toute trace de crédibilité.

Je ris puis je tourne ma tête dans le sens opposé de son regard. J'essuie les quelques larmes qui ont déjà commencé à couler sur mon visage, je prends une grande inspiration, écrase ma cigarette sur le sol puis je me lève du banc sous le regard de Benjamin.

- On y retourne ?

Il hoche la tête et se lève également du banc.

Nous marchons jusqu'à l'intérieur du McDonald's pour rejoindre les autres qui ont déjà commencé à manger. Nous nous joignons à eux et je découvre, pour la première fois, le bonheur de manger au McDonald's avec ses amis.

[ ... ]

- Trois heures, trois putains d'heures qu'on t'attend devant le bahut Flo !

Florian passe sa main devant son visage tout en restant concentrer devant la route. Olivio, qui se trouve à côté de moi, reproche à son grand frère de ne pas être venu le chercher au lycée à l'heure comme ce dernier lui avait promis.

Si seulement il savait qu'en réalité Florian est en retard seulement parce que Denshu et Wawad ont insistés comme des malades pour qu'il reste avec nous au McDonald's et qu'il commande, il les tuera probablement tous les deux.

- En plus je vous ai appelé à vous deux et vous ne m'avez même pas répondu.

- Hey ! J'étais pas dispo et puis mon portable était en mode silencieux.

Je tourne désespérément la tête de gauche à droite en entendant les paroles de Wahlid. La seule raison pour laquelle il n'était pas disponible c'est Maddi, il a passé tout l'après-midi à l'embrasser et à être hypnotiser par ses cheveux malgré les remarques de ses potes.

- Ouais. Soupire le petit frère de Florian. Et toi Den ?

Denshu, qui se trouve à côté de moi, lève la tête de l'écran de son téléphone pour poser ses yeux sur Olivio.

- Bah moi je suis en jogg.

L'argentin fronce ses sourcils alors que j'entends les rires de Wahlid et de Florian à l'avant.

- Et ?

- Et bah quoi ? Tu vois des poches dans ce jogg de merde ? Eh bah non, il n'y en a pas ! Alors arrête de me prendre la tête Ordonez parce qu'il y a plus grave dans la vie, comme écrire à cette marque américaine de merde pour leur dire de faire des putains de poche dans leur putain de jogg !

Un silence de mort s'installe dans la voiture et j'avoue être en train de me morde la lèvre inférieure pour ne pas rire face à cette situation qui me met un peu mal à l'aise tout en me faisant rire.

Pour la petite anecdote, le portable de Denshu était dans mon sac à main en mode « sonnerie ». Nous avons entendus plusieurs fois son téléphone sonner avec une musique de rap qui, je dois le dire, n'étais pas fameuse. C'est au bout de la dixième fois que j'ai décidé de le sortir et c'est lorsque je leur ai annoncé qu'il s'agissait d'Olivio qu'ils m'ont tous répondu sur la même idée commune qui est : « laisse ce petit pd ramer ».

Ouais, des vrais reufs.

- Tu vas où Flo ?

- On ramène Liah. Le conducteur répond à Wahlid.

Ce dernier hoche la tête avant d'allumer la radio qui diffuse une chanson de rap. Les garçons se mettent à bouger la tête tout en rappant les paroles qu'ils semblent connaître par cœur.

C'est après une dizaine de chansons que la voiture de Florian s'arrête devant chez moi. C'est d'ailleurs à ce moment-là que je vois les têtes d'Olivio, Wahlid et Denshu se décomposer. C'est vrai que, contrairement à Florian, ils n'ont jamais vu ma maison et il est vrai qu'elle peut être assez impressionnante au premier abord avec son grand portail aux bouts pointus noir, sa fontaine ainsi que les nombreuses marches qui permettent à accéder à la porte d'entrée.

- Oh putain ! S'exclame Wahlid.

- Eh la vérité va falloir qu'on fasse des soirées chez toi, parce qu'avec une baraque comme ça c'est sûr qu'on va attirer des belles meufs !

Je roule des yeux à l'entente de la remarque de Denshu. Ce dernier se retourne vers moi, un grand sourire sur le visage.

- On peut visiter ?

Je sors le portable de mon sac à main pour regarder l'heure. La femme de ménage doit sûrement encore être présente.

- Ça ne va pas être possible aujourd'hui, mais sûrement une prochaine fois, ok ?

Il lève son pouce en l'air pour confirmer avant de sortir de la voiture pour me laisser quitter cette dernière.

- Au faite Liah. J'entends Olivio m'appeler.

Je me retourne vers l'intérieur de la voiture pour le voir presque allongé sur Denshu.

- Oui ?

- Comme tu le sais, j'ai eu 18 ans lundi.

Je hoche la tête.

- Et comme tu le sais, avoir 18 ans ça représente beaucoup de chose dans la vie comme le permis, le-

- Viens en au fait Oli. Wahlid soupire.

- Ouais, pardon. J'organise une fête chez moi samedi et je me demandais si tu étais chaud pour venir.

Il ne me faut même pas cinq minutes pour répondre, je veux devenir heureuse, je veux me faire des amis et je veux juste affirmer qui je suis réellement comme m'a dit Benjamin quelques heures plus tôt.

- Evidemment que je suis chaud pour venir !

- Génial ! Tu me diras par message si tu vas chez Maddi pour prendre « Taxi Antoine » ou si tu restes chez toi, qu'on t'envoie « Taxi Flo ».

Je ris à l'entente des surnoms qu'il vient de donner à ses potes.

- T'inquiète pas, je te tiens au jus. A plus !

Ils me saluent également en me souhaitant de passer une bonne soirée avant que Florian de démarrer sa voiture pour partir vers le quartier des Ordonez. Je soupire puis je me dirige vers la porte d'entrée de chez moi. Je gravis les escaliers puis je pénètre à l'intérieur de ma maison en tombant nez-à-nez avec la femme de ménage.

- Oh. Bonjour Mademoiselle Travis.

Je suis surprise du ton doux qu'elle vient d'employer malgré son accent fort qui ne semble pas être français. Elle semble âgée d'une cinquantaine d'année avec des cheveux poivres et sel ainsi qu'un sourire qui me semble tellement familier.

- Bonjour. Je lui souris en retour. Je ... hum ... vous alliez partir ?

- Exactement oui.

- Oh, très bien. Bonne soirée alors.

- Bonne soirée Mademoiselle Travis. Elle me dit en souriant avant de passer derrière moi pour quitter l'intérieur de chez moi.

Je passe une main dans mes cheveux avant de marcher jusque dans le salon pour m'affaler dans le canapé. Je me tourne sur le dos, sors le téléphone de mon sac et souris lorsque je vois enfin une notification de mec sur mon écran.

Mec- 16 :59 qu'est-ce que tu veux me faire comprendre là ?

17 :02 je sais pas. Je voulais juste faire part à quelqu'un ce que je ressens vraiment à l'intérieur de moi.

Je sens de nouveau de larmes se former dans mes yeux.

17 :03 je suis vraiment brisée intérieurement.

Un sanglot s'échappe suivit d'un rire à la vue de la réponse de mec.

Mec- 17 :03 alors laisse-moi recoller les morceaux.

17 :04 casses-toi avec tes disquettes toute faite.

Mec- 17 :04 c'était peut-être une disquette toute faite mais au moins je suis sûr que je t'ai fait rire.

17 :05 c'est vrai.

Mec- 17 :05 elle était cool ton après-midi au mcdo avec tes nouveaux potes ?

17 :05 yep, même si Léo m'a poussé à bout à un moment.
17 :05 c'est d'ailleurs là où je t'ai envoyé le message.

Mec- 17 :06 ah ouais ? Mais tu t'entends bien avec certains quand même ?

17 :06 oui, sauf Yanis et Léo mais apparemment ils ont leurs raisons donc à partir de maintenant je ne réponds plus à leurs remarques déplacées et autres.

Mec- 17 :07 tu as bien raison !
Mec- 17 :07 et ça va mieux maintenant avec le grand frère Ordonez ?

17 :07 oui ! Il est vraiment sympa en réalité.

Mec- 17 :07 il n'est plus bizarre comme tu m'avais dit ?

17 :08 non, et puis Olivio m'a dit qu'il était assez intimidé par moi donc je pense que c'est pour cela qu'il se comportait « bizarrement ».

Et c'est après ce message là que je ne reçus plus aucune réponse de sa part.

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je pense que je vais arrêter de poster tout les jours parce que mon rythme d'écriture ne suit plus mon rythme de update 🙄🙆

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