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Maddi et moi quittons la cafétéria en compagnie de Joshua, Maxime, Thea et Elsa qui sont, comme à leur habitude, aller prendre le repas de Luc qui a quitté le réfectoire trop rapidement pour que j'aie le temps de lui venir en aide.
En parlant de ces quatre derniers, j'ai eu le droit à des reproches blessants de leur part vis-à-vis de ma tenue qui, selon eux, est une faute de goût déplorable et qui correspond beaucoup plus à la catégorie social de Maddi qu'à la « notre ».
Nous sommes en train de marcher derrière le petit groupe pour aller fumer à l'extérieur comme nous le faisons habituellement après manger mais cette fois, ce fût différent. Maxime et Elsa se sont arrêtés au niveau du portail pour nous regarder, Maddi et moi, entre quatre yeux.
Elsa fût la première à prendre la parole.
- On est désolé Liah, mais j'pense qu'il serait préférable que tu ne sortes pas avec nous aujourd'hui.
- Pourquoi ça ? Je me surprends à demander.
Maxime prit la parole.
- Eh bien nous pensons tous les quatre que tu n'as plus ta place parmi nous vu la façon dont tu es habillé aujourd'hui. J'veux dire, on accepte plus les clochardes dans notre groupe.
- Je vois. Elsa, j'espère que tu vivras plutôt bien ta vie de « clocharde » comme tu dis une fois que ton père sera viré de l'entreprise de ma mère et puis j'espère aussi que Thea saura expliquer à son père pourquoi est-ce que ma mère ne souhaite plus lui verser des actions pour son projet de centre commercial.
- Je –
- Non, c'est bon. N'utilise pas ta salive pour te justifier ou t'excuser maintenant que tu sais que tu n'auras plus sacs Chanel ou des boucles d'oreilles de Swarovski à Noël, à ton anniversaire ou quand tu le souhaites. Et puis franchement pour qui-est ce que vous vous prenez à me dire que je me suis habillée comme une clocharde aujourd'hui ou que ma meilleure amie en est une ? Les gens ne vous regarde et ne vous respecte que parce que je traîne avec vous mais sans moi vous n'êtes que quatre personnes qui valent beaucoup moins que toutes les personnes de ce lycée. Alors allez-y, allez fumer votre cigarette de merde sans nous, vous ne valez pas notre présence de toute façon.
La bouche d'Elsa est entre-ouverte alors que les yeux ronds de Maxime me regardent avec une expression de peur mélangée à de l'étonnement. Une petite foule s'était créée autour de nous et je ne l'avais même pas remarqué car, même si le ton que j'employais été très calme, la colère était très présente ainsi que le besoin de dire à cette bande de crétin avec qui je traîne depuis plus de deux ans ce que je pense de eux.
J'attrape le poignet de Maddi avant de tourner les talons en direction de la deuxième sortie du lycée. Je bouscule les personnes qui étaient venues assister au spectacle quand j'entends Joshua cracher dans mon dos un « fille de pute » et même si la phrase en elle-même ne m'affecte pas, je me suis sentie obligé de répliquer d'une part parce que personne n'est encore au courant, mise à part trois personnes et demi, que ma vie est totalement planifiée et manipulée de A à Z par ma mère, et d'une seconde part parce que j'ai envie de clouer le bec à ce bouffon.
Je me retourne au milieu de quelques personnes pour le fusiller du regard et lui répondre même si je sens que Maddi est en train d'essayer de me faire quitter cette foule le plus vite possible.
- T'as tellement pas de couille que tu préfères attendre que j'aie le dos tourné pour me cracher dans le dos. Après, je n'en attendais pas mieux d'un mec qui s'amuse à exploser les affaires de à certaines personnes et à leurs voler leur déjeuner. T'es qu'une merde Joshua donc ne te questionne plus sur la raison de pour laquelle ta mère t'a abandonné.
J'avais peut être un peu trop abusé sur ce coup là. L'année dernière, Thea m'avait lâché par mégarde que Joshua vit seul avec son père depuis l'âge de ses huit mois car sa mère s'est cassée du jour au lendemain sans aucune raison. Elle m'avait également dit qu'il en souffre encore énormément aujourd'hui et elle m'avait fait promettre de ne jamais répéter cela.
Son expression faciale ne fait que confirmer le fait que j'ai brisé cette promesse et celle de Joshua me signifie juste que si je ne me barre pas dans cinq secondes, il me tue.
Maddi semble l'avoir compris plus vite que moi.
- On décale. Vite.
C'est la phrase qu'elle m'a presque chuchoté à l'oreille en prenant mon poignet dans sa main et en me tirant vers l'extérieur du cercle.
Malheureusement pour nous, enfin plus pour moi, Joshua fut plus rapide et il lui suffit d'une seule claque dans la tête pour me mettre au sol sous les exclamations de surprise des spectateurs qui n'avaient pas vraiment envie de me venir en aide étant donné que je n'ai jamais été gentille avec aucun d'entre eux.
Maddi essaye de m'aider du mieux qu'elle peut mais la haine de Joshua est beaucoup trop forte pour que la blonde puisse faire quelque chose. Il la pousse pour qu'elle tombe en arrière avant de se concentrer de nouveau sur moi sauf que, comme Maddi, mes maigres tentatives de défenses ne valent rien contre la force et la colère de Joshua. Je me contente alors de fermer les yeux et de protéger mon visage du mieux que je peux avant que tous les coups ne s'arrêtent.
J'ouvre mes yeux et décale mes mains de mon visage pour voir Yanis, devant moi, en train de maîtriser Joshua du mieux qu'il peut. C'est, presque directement après avoir ouvert les yeux, que je sens des mains s'agrippées en dessous de mes épaules pour me mettre debout en un seul mouvement.
Je tourne la tête de gauche à droite pour voir Jeremy ainsi que Olivio qui se précipite aider Yanis juste après m'avoir esquissé un sourire.
Je me recule vers Maddi qui est appuyé contre un poteau les bras croisés contre sa poitrine. Son visage n'est pas abimé, elle semble juste avoir la plus grosse envie du monde de tuer quelqu'un et selon mon instinct, ce « quelqu'un » est sûrement moi.
- Ça va ? Je lui demande, me sentant vraiment coupable de la situation.
Elle hoche la tête puis elle pose ses yeux sur moi.
- Je ne peux pas en dire autant de toi.
Je n'ai pas le temps de lui demander quel est le problème que la voix du proviseur raisonne dans la cour d'une puissance inimaginable. Ce gars n'est pas une personne qui a l'habitude d'hausser la voix même lorsqu'il s'agit de grosse connerie, la bagarre que je viens de déclencher va sûrement entrer dans les annales du lycée alors.
- Chachoua, Ordonez, Brouceau, Sylvestre et Travis dans mon bureau ! Maintenant !
Les quatre garçons arrêtèrent de se battre pour se diriger vers le bureau du proviseur. Je déglutis puis je pars les rejoins après que Maddi m'est lancé un sourire d'encouragement.
Evidemment que personne n'allait la dénoncer. Elle est vue comme la fille qui traîne avec moi malgré elle alors que c'est totalement faux.
Nous marchons le long du couloir de l'administration pour ensuite entrer dans le bureau du proviseur qui doit sûrement être en train de prendre les témoignages de certains élèves pour au moins être au courant de la cause de la bagarre de l'année.
Je m'assois entre Olivio et Yanis en soupirant, je vais me faire tuer par ma mère dès qu'elle aura reçu un message pour lui dire que mon comportement est insolent et déplorable.
- Tu saignes du nez.
Je tourne la tête vers Olivio qui me tend un mouchoir.
- Narine droite.
Je prends le mouchoir avant de le coller contre ma narine droite et de pencher ma tête vers l'avant.
Je reste dans cette position quelques minutes avant que la porte du bureau ne claque, nous indiquant que le proviseur vient d'entrer dans la pièce. Je jette le papier dans la corbeille puis je me redresse pour lui faire face.
- Quelle mouche vous a piqué à vous cinq ? Sérieusement ? Encore une bagarre pour une fille ?
- Je ne suis pas lesbienne.
Ma remarque fit rire Olivio, Jeremy ainsi que Yanis. Les autres n'ont visiblement pas informés le proviseur comme il se doit.
- Oh. Quelle est la cause de ce chahut alors ?
- Liah a mal parlé de ma mère et ses gardes du corps sont venus me péter la gueule parce qu'elle avait peur de casser ses faux ongles.
- Je n'aurai jamais fait ça s'il n'avait pas dit que ma mère était une pute.
- T'as vu comment tu nous as parlé aussi ? T'as cru tu étais au-dessus de nous simplement parce que ta mère est la PDG de la « Travis Company » mais redescends sur Terre un peu parce que c'est ta mère qui est riche et célèbre, non toi et même si tu es celle qui va prendre sa place dans quelques mois, tu ne lui arriveras jamais à la cheville. Tu vaux autant que tout le monde ici et ça tu ne la jamais compris, tu vis sur ton petit nuage, tu regardes les gens de haut et t'en as rien à foutre de rien juste parce que tu as du blé mais en vérité t'es autant une merde, une salope et une connasse que je le suis, quoi que tu l'es peut être plus parce que moi au moins j'ai un cœur.
Ses paroles me firent l'effet d'un couteau dans le cœur. Il avait raison sans même réellement le savoir car je pense que la colère parle plus que sa raison à ce moment précis. Je ne serai jamais à la hauteur de ma mère et elle aura gâchée ma vie car tout le monde pense à cause d'elle que je suis une connasse hautaine et arrogante qui s'en fout de tout sauf de son petit nombril.
Voyant que je n'avais rien à répliquer, Olivio prit la parole.
- C'est un simple règlement de compte entre ami qui a mal tourné Monsieur, je suis sûr qu'ils ne voulaient pas en venir à cette situation sauf que c'est malheureusement arrivé mais c'est la première fois et je suis certain que ça n'arrivera plus.
- Et puis c'est la première fois que nous venons dans votre bureau cette année M'sieur et pour une fois, ce n'est pas nous qui avons cherché à déclencher tout ça.
- Yanis à raison, nous nous sommes vraiment calmés par rapport à l'année dernière et puis nous ne faisions que venir en aide à Liah qui était en position d'infériorité.
Le proviseur regarde Jeremy en faisant mine de réfléchir avant de continuer la conversation.
- Je vous avais pourtant dit à vous trois ainsi qu'à Messieurs Denieul et Faubert de ne plus vous immiscer dans des combats qui ne sont pas les vôtres.
- Elle était en train de se faire frapper dessus par un gars ! On n'allait pas rester dans notre coin à les regarder se taper dessus en mangeant des chips !
Le proviseur soupire à l'entente des dires de Yanis.
- Sur ce coup, vous avez raison Monsieur Chachoua néanmoins je vous donne à vous trois une heure de retenue mercredi après-midi. Monsieur Brouceau, vous viendrez nettoyer le gymnase ainsi que les vestiaires de sport samedi matin, quant à vous Mademoiselle Travis, je prendrai rendez-vous avec vos parents pour leur faire part de votre comportement.
Je renonce d'ouvrir la bouche pour le supplier de ne pas faire ça pour ne pas que les personnes présentes dans la pièce ne me prennent pas, une fois de plus, pour une connasse hautaine et arrogante qui roule sur l'or.
- On peut rentrer chez nous maintenant ? Yanis demande.
Les gars sont des habitués, ils se sont seulement calmés cette année pour ne pas que leur bulletin soit encore plus salit au niveau des commentaires qu'il ne l'a déjà. Ils savent donc que, habituellement, le proviseur nous laisse rentrer chez nous lorsque nous sommes blessés ou lorsque la cause qui nous a amenée ici va faire parler les curieux.
- Oui Monsieur Chachoua. Le proviseur soupire.
Les gars se levèrent en saluant le proviseur. Je suis la dernière à quitter le bureau du proviseur, je souris en voyant mon sac à main dans l'accueil de l'administration. Maddi est vraiment la meilleure.
Je quitte le bâtiment puis l'enceinte du lycée. Je me cale contre le mur à quelques mètres des garçons qui sont en train de débattre haut et fort sur ce qu'il vient de se passer. Je tourne la tête pour voir Joshua partir en direction du métro avant que je ne soupire. Je n'ai aucun moyen de rentrer, mon père bosse jusqu'à très tard ce soir, je n'ai jamais pris les transports en commun et pour couronner le tout, une femme de ménage est en ce moment même en train de nettoyer ma maison ce qui signifie qu'elle prendra sûrement un malin plaisir à rapporter le fait que j'ai passé mon lundi après-midi chez moi à ma mère.
Je passe une main dans mes cheveux avant de me laisser glisser le long du mur pour finir assise sur mon sac. Je sors le portable du jean que Maddi m'a prêté pour envoyer un message à mec.
14 :07 remercie Maddi pour moi s'il te plaît.
Je pince ma lèvre inférieure lorsque je remarque qu'il ne me répond pas contrairement à d'habitude.
Je range le téléphone dans ma poche avant de lever ma tête en direction de la route pour découvrir la voiture de Florian dans laquelle est en train de monter les trois garçons. Mon regard croise celui de Florian qui se retourne pour parler à son petit frère qui finit par se tourner vers moi. Il m'analyse haut en bas avant d'avancer vers moi.
- Tu ne rentres pas ?
- Personne n'est disponible.
- Tu veux qu'on te ramène ?
Je secoue la tête de droite à gauche.
Mon mouvement fait soupirer Olivio qui finit par s'asseoir en face de moi sur le bitume.
- T'es sûr de ça ?
- Oui, ne t'inquiète pas.
- Bien sûr que si je m'inquiète Liah. T'es toute triste, je le vois dans tes yeux. J'vais pas te laisser assise jusqu'à 18 heures devant le lycée avec le nez en sang et des bleus naissants.
J'esquisse un sourire.
- Aller vient. Il dit en se levant.
- Je t'ai dit que je voulais ne pas rentrer chez moi.
- Oh mais tu ne rentres pas chez toi.
J'arque un sourcil.
- Aller vient, on va te changer les idées.
Il me tend ses mains dans lesquelles je pose les miennes. Il m'aide à me relever avant de prendre mon sac et de poser son bras sur mes épaules pour me tirer vers la voiture de son grand frère.
- Salut. Dit Florian avec plus d'assurance que les dernières où nous nous sommes vus.
Je le salue également avant qu'il ne prenne la route, direction les minimes.
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j'ai tellement ris en écrivant ce chapitre même si il n'y a pas vraiment lui de rire, franchement j'étais k.o.
je l'ai fais sur instagram mais j'ai oublié de le faire sur wattpad, merci infiniment pour les 10K♡.
aussi, joyeux anniversaire à EtoilesDeVie qui est une de mes plus fidèles lectrices !♡
( depuis instagram quoi 😂)
♡ instagram : itsthepalmtree
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