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Je passe un dernier coup de brosse dans mes cheveux avant d'attraper le portable qui se trouve sur le rebord du lavabo.

07 :43 tu as envoyé le message à Maddi ?

mec-07 :45 oui, ne t'inquiète.

07 :46 depuis que tu as « zappé » de l'envoyer à ma mère, je m'inquiète.

mec- 07 :46 ça n'a rien n'à voir ! Ta mère, je ne l'aime pas alors que ton plan avec Maddi là, je l'aime bien.

07 :47 tu fatigues.

J'éteins l'écran du téléphone que je range dans mon sac à main. J'ai découvert après la soirée de samedi que mec ne pouvait pas être Olivio car, j'ai reçu pleins de message durant la soirée alors que ce dernier était à côté de moi et qu'il n'a pas utilisé son portable.

Je quitte la salle de bain et je presse le pas à l'entente du klaxon de la voiture de ma mère depuis le parking qui se trouve devant chez moi. Je salue mon père avant de sortir en essayant de ne pas tomber dans les marches du palier avec mes talons hauts. Je monte ensuite dans la voiture en soupirant puis, je claque la portière puis je tourne ma tête vers ma mère qui m'analyse de haut en bas.

- Prends ça.

Elle pose vulgairement sur mes jambes un collier ras-de-cou composé de diamant. Je ne vais pas mentir, je le trouve tout à fait magnifique mais je pense que c'est beaucoup trop pour seulement aller en cours, sans obliger le fait que je porte déjà des talons de la marque Louboutin et que mon sac à main vient de chez Chanel ou de chez Louis Vuitton selon mes envies.

Je n'ai pas le temps de lui faire part de mon manque d'envie de porter ce bijou : elle a déjà démarré et elle ne semble pas prête à m'écouter.

Je soupire en posant ma tête sur l'appui tête avant de fermer un instant les yeux. J'espère vraiment que Maddi aura reçu le message de mec à temps car c'est quelque chose que je prépare dans mon esprit depuis un bout de temps. J'ouvre de nouveau les yeux pour voir que nous sommes déjà arrivé devant mon lycée, c'est d'ailleurs une des premières fois de ma vie où j'ai hâte d'aller en cours.

Je m'apprête à quitter la voiture en souhaitant à ma mère de passer une bonne journée, même si je ne le pense absolument pas, mais cette dernière décide de commencer à me parler, me forçant donc à rester un moment dans sa voiture.

- Je ne serai pas là durant deux semaines. Elle m'annonce. Tu demanderas donc à ton père de venir te chercher ce soir ainsi que durant tous les soirs de la semaine.

- Bien sûr. Tu pars où ?

J'essaye de me montrer un peu intéressé à la conversation.

- A Melbourne, en Australie. J'ai d'ailleurs mon avion dans une heure donc tu se seras très aimable à toi de te dépêcher.

J'écarquille les yeux à l'entente de tout ce qu'elle vient de me dire.

D'une part, elle fait passer mon père pour quelqu'un qui ne fout rien alors qu'il travaille presque nuit et jour dans son propre restaurant dont les recettes servent à assouvir les besoins personnels de ma mère tel que le maquillage ou les fringues, de luxe bien évidemment. D'une autre part, elle se casse dans le pays où mon père rêve de retourner depuis qu'il est arrivé en France et dans lequel je rêve de me rendre pour rencontrer ma famille paternelle. En plus de tout ça, elle insinue que je suis en train de lui faire perdre du temps alors que c'est elle qui m'annonce des choses qui ne s'annoncent pas au dernier moment.

- D'accord. Bon voyage.

Elle ne répond même pas. Elle me regarde fermer la portière puis elle quitte le parking de mon lycée à toute vitesse.

- Tu en as mis du temps à sortir.

Je me retourne pour faire face à Maddi, un sac de sport à la main.

- Elle vient de me dire qu'elle se casse deux semaines en Australie et que je devrais me démerder par moi-même pour rentrer.

- Oh la salo... pardon, c'est ta mère.

Je hausse les épaules.

- Tu peux le dire. Tu as les affaires ?

- Yep, tout est dans le sac.

Je hoche la tête en remerciant intérieurement mec d'avoir fait passer le message à Maddi.

- On entre ?

- On peut se poser cinq minutes ? Il faut que je fume.

- Ok. Elle soupire.

Nous marchons en direction de notre banc habituel sur lequel nous nous asseyons.

Je n'ai pas fumé depuis samedi soir et je dois dire que je ressens un très gros manque à l'intérieur de mon organisme.

Je sors mon paquet de cigarette, j'en allume une que je porte à mes lèvres pendant que Maddi a les yeux rivés sur son portable.

- Facebook me dit que c'est l'anniversaire d'Olivio aujourd'hui.

- Ah.

- Ne fais pas genre tu t'en fous, tu avais l'air de bien t'entendre avec lui samedi.

- Je ne m'en fous pas, c'est juste que je ne nous trouve pas assez proche pour lui souhaiter.

Elle roule des yeux.

- Tu passes au minimum un soir par semaine chez lui et tu as passé une heure seule avec lui sur la terrasse de la boîte de nuit donc ne va pas me dire que vous n'êtes pas proche.

Je hausse les épaules en laissant échapper la fumée de mes lèvres. Je ne sais pas à quel stade on peut considérer une personne comme un ami étant donné que ma seule amie est Maddi. Il est vrai que je m'entends bien avec Olivio mais j'ignore si je peux faire passer notre statut de « connaissance » à « ami ».

Nous cessons de parler pendant quelques minutes, le temps que ma cigarette se termine.

- Bon, on rentre ? Elle me demande à la seconde où j'écrase ma cigarette contre le bitume.

Je hoche la tête.

Nous prenons toutes les deux nos sacs à main puis nous marchons à l'intérieur du lycée pour ensuite prendre la direction des toilettes qui se trouvent être désertes. Nous nous enfermons toutes les deux dans la cabine handicapée qui se veut être moins sale que les autres et plus spacieuse.

- Ok. Je t'ai pris deux tenues donc à toi de faire ton choix.

Je hoche la tête et je concentre mon attention sur le sac de sport que Maddi est en train d'ouvrir.

Elle sort en premier lieu une tenue composée de baskets blanches de la marque Adidas, d'un jean bleu à revers ainsi que d'un simple pull en laine grise avec deux cordons. Elle me donne ensuite les vêtements dans les bras afin de ne pas les laisser sur le sol des toilettes pour sortir la deuxième tenue : des baskets blanches qui restent tout de mes différentes des premières, un jean noir à revers, un débardeur rose, légèrement moulant et qui laisse apercevoir mon nombril ainsi qu'une veste en jean « large size ».

- Alors ? Elle demande.

Je ne réfléchis pas trop longtemps avant de donner ma réponse. Je voulais me fondre dans la masse aujourd'hui et la tenue idéale pour ça se trouve juste devant moi.

- La première.

- J'en étais sûre ! Je te laisse te changer mais je te conseille de mettre le débardeur rose en dessous sinon tu risques d'avoir des peluches sur tout le corps et je te promets que c'est tout sauf agréable.

Je hoche la tête en récupérant les vêtements dont j'ai besoin.

- Je vais préparer ce dont j'ai besoin pour te maquiller. Elle m'annonce de l'autre côté de la cabine de toilette.

- Ok, mais tu me laisses mes faux cils.

- Tes yeux sont chauves sinon donc t'inquiète pas que je vais te les laisser.

Je ris à l'entente de sa phrase. Je noue mes lacés puis je quitte la cabine sous les yeux presque pleins d'étoiles de ma meilleure amie.

- C'est fou comment l'argent ne te va pas en réalité.

Je lui souris en voyant mon reflet dans le miroir des toilettes. C'est le reflet que j'ai toujours rêvé de voir lorsque je me regarde dans le miroir.

- Maintenant viens là, les cours ont commencés depuis dix minutes déjà.

Elle applique un coton imbibé de démaquillant sur mon visage avant de maquiller de nouveau mes sourcils, mes lèvres et mes cils.

- Voilà.

Elle se place ensuite derrière moi pour commencer à me faire un chignon pendant que je me regarde de nouveau dans la glace. Je trouve mon visage beaucoup mieux sans tous ces artifices comme l'highlighter et le bronzer.

- Ok, on est bien là. Elle lâche une fois ma coiffure, qui se trouve être un chignon, terminée. File-moi ton sac vite fait et on se casse.

Je lui donne mon sac Chanel qu'elle vide puis qu'elle range dans son sac de sport. Elle sort de ce dernier un sac à main qui n'a pas de marque particulière et qui n'affiche pas mon côté riche. Elle met toutes mes affaires scolaires à l'intérieur avant de me prendre par le bras pour quitter les toilettes. Nous nous arrêtons rapidement à son casier pour qu'elle puisse ranger son sac de sport avant de prendre la direction de notre salle de classe.

Je toque contre la porte de cette dernière. J'entends la voix grave de mon professeur de SES qui m'indique que je suis autorisée à entrer.

- Nous sommes désolées de notre retard. Maddi s'excuse une fois que nous sommes dans la pièce.

Le regard de notre professeur est bloqué sur moi, c'est vrai que ma tenue change de celle que je porte depuis que je le connais soit deux ans.

- Aller vous asseoir. Il dit avant de continuer son cours malgré notre intervention.

Nous marchons jusqu'au fond de la salle et je ne peux pas nier sentir le regard des autres membres de ma classe sur moi.

- Wallah Liah, t'as confondu les vrais magasins avec une boutique de fripes ou c'est comment ? Rit Joshua en me voyant arriver. Et fais gaffe, t'as zappé ton fond de teint on voit un bouton.

Le sourire que j'avais sur mon visage s'efface. Je sais que Joshua n'a aucun goût et que c'est un mec sans importance, mais je dois avouer que ça m'affecte légèrement que le premier commentaire sur mon « nouveau look » soit si négatif et dégradant envers moi.

Je m'assois à ma place et je sors mes affaires car oui, j'ai commencé à prendre mes cours en note depuis qu'Olivio me donne des cours.

Je ferme de nouveau mon sac avant de lever la tête vers le tableau. Je croise les regards d'Olivio et Jeremy qui sont braqués sur moi. J'arque un sourcil en me mettant à les regarder à mon tour. Jeremy est le premier à prendre la parole.

- L'écoute pas, c'est sûrement la meilleure tenue que je vois sur toi depuis que je te connais. Ça te va super bien.

- Ouais. Acquiesce Olivio. Et toi la prochaine fois que je t'entends dire « wallah » alors que t'es aussi français que con, wallah j'te pète la gueule.

Joshua roule des yeux en soupirant à l'entente des paroles d'Olivio alors que je me contente de leur sourire pour les remercier de ce qu'ils viennent de me dire.

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