14

____


Maddi est partie depuis dix minutes, me laissant seule sur le muret du lycée juste en face de Olivio et son ami Yanis qui sont assis sur un banc.

Elle avait rendez vous avec l'ami de Olivio et, par conséquent, de son frère. Il est venu la chercher dans une voiture rouge pour l'amener au cinéma ainsi qu'au restaurant. Elle m'a confié être assez stresser car aucun mec ne s'est vraiment intéressé à elle mise à par pour m'approcher alors que c'est une très belle fille.

J'écrase ma cigarette lorsque je reconnais la voiture qui est venu amené Olivio ainsi que Yanis un matin. Je grimace lorsque je remarque que le conducteur de cette voiture est le frère de Olivio. Je ne peux que me sentir mal par rapport à la dernière fois, j'ai d'ailleurs limite honte de monter dans cette voiture est d'agir comme si rien ne c'était passé.

Je me lève du muret dès que je vois que les deux jeunes hommes sont entrain de marcher en direction du véhicule. Yanis tire ensuite la portière arrière avant de la refermer directement derrière lui. Je ne m'attendais pas à mieux de sa part, ce mec me déteste de toute façon.

Je m'apprête à ouvrir la portière avant que je ne sursaute lorsque je sens la main de Olivio sur mon épaule. Il exerce une légère pression sur cette dernière pour me faire me retourner vers lui. J'arque un sourcil en le regardant.

- J'accepterai aucune remarque envers mon frère, ma maison et ma famille. Si jamais tu lâches un seul mot de travers, j'te dégage et tu te démerdes pour rentrer dans ton bled de riche.

Je le regarde longuement sans rien dire. J'avais oublié que son frère allait me ramener chez moi étant donné que personne d'autre n'est en capacité de le faire. Ma mère pense que je suis actuellement en rencard avec un mec, fils d'une grande entreprise. Je n'ose même pas imaginer la tête qu'elle ferai si elle savait qu'en réalité je me rends dans un des quartiers nord de Toulouse avec des mecs qui ne sont pas aussi riche que moi afin de suivre des cours qui pourront un minimum m'aider dans la vie.

- Je n'ai plus trois ans. Je sais comment me comporter en publique. Je lâche.

Un rire ironique quitte alors les lèvres de Olivio.

- Vraiment ? Parce que vu comment tu te comporte avec tout le monde ça m'étonnerai fortement que tu connaisses les bases de la vie en société.

Je me contente de lui jeter un regard mauvais sans rien ajouter de plus. Je le tourne ensuite le dos puis je tire la portière afin de m'asseoir sur le siège de la voiture. Olivio imite ensuite mon geste, il tcheke son frère qui démarre la voiture dès que la portière fut fermée.

Je n'ose même pas ouvrir la bouche tant je me sens mal à l'aise dans cette voiture mais, heureusement pour moi, le silence ne règne pas dans cette dernière. Les deux frères parlent entre eux de leur journée tout en riant à presque chaque mot que lâche l'autre.

Yanis, qui est assit non loin de moi, se contente également de rire tout en naviguant sur son téléphone.

Je pince ma lèvre inférieure en regardant le paysage défiler à travers la vitre de la voiture.

C'est, plusieurs minutes plus tard, que la voiture s'arrête devant une maison assez petite et identique à toutes les autres que se trouvent dans cette rue d'un des quartiers nord de Toulouse.

Je regarde les trois garçons sortirent du véhicule puis j'imite leur mouvement en essayant de cacher la certaine angoisse que je ressens vis-à-vis de ce quartier.

Les quartiers nord de Toulouse ne sont pas vraiment réputés pour leurs belles villas ou pour les personnes riches qui vivent dedans. Ces quartiers sont plutôt réputés pour les populations appartement à la classe en dessous qui y vivent, pour les trafics de drogue ainsi que  pour les nombreuses bagarres qui se finissent au flingue.

Je détourne le regard de la rue pour me mettre à marcher derrière les trois garçons qui sont déjà entrain de marcher dans l'allée qui mène au palier de la maison.

Je marche lentement jusqu'à ce dernier afin de ne pas tomber à cause d'un caillou qui se serait coincé sous mes talons aiguilles. Je soupire lorsque je rejoins le palier sur lequel Olivio se trouve, seul. Les deux autres ont dû rentrer lorsque j'étais entrain de marcher dans l'allée caillouteuse.

- J'te préviens que si-

- Je sais. Je le coupe en roulant des yeux. Au moindre faux pas, tu me vires et tu arrêtes de m'aider. T'as pas besoin de me le répéter huit fois, je comprends dès la première.

Olivio grogne puis il presse la poignée de la porte d'entrée pour ensuite pénétrer à l'intérieur de la maison. Cette dernière se trouve être dans un bordel pas possible, des étendoirs à linge se trouve un peu partout dans la première pièce qui se présente à nous : le salon. Un canapé qui m'a l'air de daté d'assez longtemps est entrain de soutenir le frère d'Olivio ainsi que Yanis qui sont entrain de manger et de boire devant une télévision de première gamme diffusant un match de foot.

Olivio me fait ensuite signe de le suivre, nous passons à côté d'une pièce qui me semble être la cuisine dans laquelle se trouve une femme, dos à nous et face à l'évier entrain d'essuyer des assiettes. Je suis le garçon à travers sa maison jusqu'à ce que nous arrivons devant une porte sur laquelle il est écrit OLI en tag.

Le brun ne prends même pas la peine de me dire une nouvelle fois qu'il me mettra dehors si je dis quelque chose de mal, il se contente de pousser la porte pour me faire découvrir une chambre qui sort totalement de l'univers du reste de sa maison.

 Le lit est fait, elle est parfaitement rangée et elle sent bon, à côté de ça, sa maison ressemble à un dépotoir. Habituellement j'aurais lancé une pique par rapport à tout ça, mais je ne le ferai pas car je sais pertinemment que si ma mère n'engageait pas une équipe pour faire le ménage, ma maison serait identique à la sienne. Et puis j'avoue être touché par sa mère, Olivio possède un téléphone plutôt à la mode ainsi que des vêtements qui ne le font pas passer pour un loser aux yeux de la société alors que je peux maintenant confirmer que sa mère n'a pas vraiment les moyens et que même avec les mains rongées par le liquide vaisselle, elle essaye de faire en sorte que ses fils est une belle vie.

- Assis-toi. Lâche le brun en désignant une des deux chaises qui se trouvent devant son bureau.

Je m'exécute en m'asseyant sur la chaise qui se trouve juste en face d'une affiche de Diego Maradona, le célèbre joueur de football argentin.

Je crois me souvenir que Olivio est d'origine argentine, d'où son niveau plus qu'excellent en espagnol ainsi que son prénom et que son nom de famille.

- Bon. Il commence en s'asseyant à côté de moi. Tu veux qu'on bosse sur quoi ?

J'hausse les épaules.

- Par ce que t'as envie, j'ai des difficultés en tout de toute façon.

Il soupire.

- Sors tes cahiers.

Je prends mon sac à main pour sortir mes cahiers de SES, de philosophie ainsi que d'histoire. Le brun les saisis avant de les feuilleter. Il ne met même pas cinq minutes à parcourir les pages tant mes cahiers sont vides. Je ne les prends presque jamais en cours et puis je ne prends presque jamais des notes, les seules moment où je pense à en prendre c'est lorsque je n'ai pas de cahier, je prends les cours sur des feuilles volantes que je perds ensuite.

- Ok, on a du boulot. Dit-il en reposant mon cahier d'histoire avec une mine excédée.





[ ... ]





Il est vingt-et-une heures lorsque je quitte la maison des Ordonez en compagnie de Florian, le grand frère de Olivio. 

J'ai passé plus de quatre heures à écouter le brun m'expliquer tout ce qu'il s'était passé plusieurs années auparavant dans notre pays ainsi que partout dans le monde et je dois dire que c'était plutôt intéressant malgré le fait qu'il se mettait à me parler comme si j'étais débile lorsque je ne comprenais pas quelque chose.

Je claque la portière de la voiture de Florian et je m'attache avant de tourner la tête pour voir les deux frères échanger quelques mots que je ne parviens pas à entendre. L'aîné de la fratrie me rejoins quelques minutes plus tard, il ferme sa voiture et démarre le moteur sans me lâcher un seul mot. Il commence à s'engager sur la route pour partir en direction de chez moi sans qu'il ne me demande à aucun moment mon adresse. Je lui fait donc remarquer.

- T'as pas besoin de mon adresse ? Je demande toujours en essayant de garder le ton qui correspond à ma réputation.

- Euh ouais. Il lâche avec une voix basse et légèrement tremblante. Ouais, j'en ai besoin.

J'arque un sourcil devant son comportement qui est très différent de celui qu'il avait avec son frère quelques heures plus tôt. C'est après ma remarque qu'il range sa voiture sur le bas côté et qu'il sort son téléphone de sa poche pour me le tendre afin que je puisse rentrer mon adresse.

Je prends son Wiko en main et j'entre l'adresse de chez moi avant de lui rendre son portable. Il analyse ensuite le trajet que nous avons a faire, il hoche la tête puis il redémarre toujours sans rien dire.

Je le regarde longuement, son comportement me fait presque peur. Ses mains serrent vraiment fort le volant de la voiture et il tremble en fixant intensément la route. Je détourne le regard sur ma vitre pour ne plus voir aucun morceau de ce spectacle vraiment flippant.

Nous arrivons plusieurs minutes plus tard devant chez moi. Le brun arrête sa voiture puis il tourne son visage vers moi avec un grand sourire, augmentant la peur qui était en moi. Sérieusement, je pense que je rentrerai à pied la prochaine fois juste pour éviter son sourire de psychopathe et ses yeux qui me bouffent littéralement.

Je ne lui lâche pas un mot, j'attrape mon sac à main puis j'ouvre la portière de la voiture pour quitter cette dernière.

- C'était sympa. Dit-il, toujours avec sa voix basse et tremblante.

Je fais comme ci je n'avais pas entendu sa phrase, je claque la portière avant de tourner les talons pour marcher en direction de chez moi.

Je sursaute en me retournant lorsque le bruit de son klaxon résonne dans l'allée.

- Putain. Je soupire en le voyant taper comme un malade sur son volant avant de m'offrir le même sourire lorsqu'il s'aperçoit que je l'observe.

Je déglutis puis je lui tourne de nouveau le dos en accélérant le pas jusqu'à ma porte d'entrée. Je quitte mes talons pour ne pas faire de bruit, puis je m'aventure dans la pièce sur la pointe des pieds sans faire le moindre bruit.

C'est, une fois dans ma chambre, que je m'empresse de quitter mes vêtements trop serrés pour un jogging et un pull. J'attache également mes cheveux parfaitement lisses en un chignon avant de m'allonger sur mon lit avec le téléphone que je n'ai pas regardé de la journée à la main.







mec- 19:45 alors c'était comment ton rencard avec le petit ordonez ?

21:50 calme toi, c'était pas un rencard. Il m'a juste expliqué des choses.

mec- 21:59 des choses comme ?

22:01 comme l'histoire.

mec- 22:02 ah ouais le truc bien chiant quoi !

22:03 pas tant que ça. Je trouve ça plutôt cool en vrai.

mec- 22:03 bah putain, si les gens savaient que Liah Travis est une petite intello en réalité.

22:04 ouais mais si je te le dis ce n'est pas pour que tu le répète.

mec- 22:06 je sais, je t'ai fais la promesse de ne jamais rien dire et je me dirai jamais rien.

22:07 :)

mec- 22:08 tu as réellement envoyé un smiley ?
mec- 22:08 putain je me sens honoré.

22:09 mdr non. C'était juste pour ne pas te foutre devant.

mec- 22:10 ah.
mec- 22:11 au faite, Maddi t'a envoyé un message pour te raconter sa soirée avec le pote des Ordonez.







Il accompagne son message d'une capture d'écran du SMS de Maddi qui se trouve être un très long pavé. Je soupire en écrivant une réponse.





22:14 je lirai tout ça plus tard. Je suis vraiment trop fatigué, je vais aller dormir.

mec- 22:15 ok. Bonne nuit !




___

je vais vous poster une petite story time après héhéhé 😏

- n'hésitez pas à voter et à commenter -

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top