𝟭𝟮𝗲 𝗽𝗹𝘂𝗺𝗲
Plus que deux semaines.
Il ne restait que quatorze petits jours avant que Chenle ne parte définitivement de sa maison, qu'il ne quitte cette vie dont il n'en pouvait plus. On était une semaine après que le cygne ait pu revoir Jisung, et qu'ils avaient pu discuter de l'avenir qui les attendait. C'est notamment ce qui avait permis à Chenle de se détendre, et de retrouver ses ailes totalement blanches.
De toute manière, il n'aurait jamais pu rentrer chez lui avec les ailes bicolores. Jamais.
Sa mère lui permettait d'ailleurs de sortir à nouveau la journée, et un peu le soir s'il était accompagné par un cygne blanc. C'était d'ailleurs tout le temps Kun qui venait avec lui, et qui en profitait pour revoir Yangyang avec qui il s'était remis après avoir pris la décision de fuir lui aussi avec les cygnes noirs.
Dans tous les cas, Chenle se sentait étonnamment bien, même s'il n'avait pas vu ses amis cygnes blancs depuis un bon bout de temps, ni même Jaemin. Ils devaient tous être occupés avec la guerre, mais le chinois voulait tout de même leur dire au revoir avant de s'effacer de leur vie, et de les effacer de la sienne. Il devait juste trouver le moment pour le faire.
Il était tout juste dix-huit heures trente, et Chenle venait de reprendre sa forme semi-animale. Sous l'accord de sa maternelle, il put sortir, lui affirmant par ailleurs qu'il dînerait avec Kun, ce qui était plus ou moins un mensonge. Le garçon marchait donc dans la forêt, et s'avançait de plus en plus vers les coins les plus habités de celle-ci, afin de chercher quelque chose pour manger. Cet endroit était souvent animé à cette heure-ci, et la surprise de Chenle fut grande quand il vit que l'endroit était presque totalement désert.
Le chinois fronça les sourcils, l'air confus. Il n'y avait que quelques cygnes blancs qui traînaient dans le coin, mais ceux-ci marchaient tous d'un pas rapide, comme s'ils voulaient rentrer chez eux au plus vite, et tous les commerces étaient fermés. Le lycéen se sentit aussitôt angoissé, étant dans l'incompréhension la plus totale.
— Chenle ?
Le garçon sursauta à l'entente de son nom, et se retourna d'un seul coup vers son interlocuteur, Jaemin, qui le regardait d'un air confus.
— Qu'est-ce que tu fais là ? Reprit celui qui était considéré comme le prince des cygnes blancs.
— Je... Je voulais simplement m'acheter quelque chose à manger, répondit le chinois, ne comprenant pas pourquoi son ami lui posait cette question.
— Tu n'es pas au courant ? Questionna le coréen, Chenle fronça les sourcils.
— Au courant de ? Jaemin lâcha un soupir.
— Chenle, vaut mieux que tu rentres chez toi maintenant, et que tu ne sortes pas avant au moins deux jours.
— Mais... Pourquoi ? Explique-moi ce qu'il se passe ?
Jaemin grimaça. Donc Chenle n'était vraiment pas au courant de la situation. Le plus vieux l'invita donc à le suivre, faisant augmenter l'incompréhension et l'inquiétude du chinois, qui le suivit malgré tout. Ils s'enfoncèrent un peu plus dans la forêt, à l'abris de tous, comme si Jaemin ne voulait être entendu que par le plus jeune. Ils s'arrêtèrent un peu plus loin, au beau milieu de nul part. Jaemin s'assît sur un rocher, et passa nerveusement sa main dans ses cheveux.
— Les cygnes noirs sont au courant.
— Au courant ? De quoi ?
— Pour la guerre. Un cygne blanc est allé les prévenir, et il a bien fait d'ailleurs ! Mais un des nôtres qui espionnait les cygnes noirs les a surpris en train de préparer leurs affaires, et à parler de l'attaque. Cette infirmation a été reportée à Jaehyun, qui a décidé de reporter l'attaque à demain, à l'aube...
Le cœur du chinois loupa un battement. Non. Ce n'était pas possible. L'attaque devait avoir lieue deux semaines plus tard. Pas maintenant. Les pensées de Chenle se tournèrent vers les cygnes noirs, Jeno, et par dessus tout, Jisung. Son pouls s'accéléra. Il devait les prévenir, avant qu'il ne soit trop tard.
— J'arrive pas à croire que ça va vraiment se passer, murmura le prince, le regard dans le vide.
— Jaemin... Je ne peux pas les laisser s'attaquer à eux, avoua Chenle.
— Tu ne peux pas les arrêter, c'est impossible.
— Mais il n'est pas trop tard pour les prévenir et les aider à fuir avant demain matin !
— Comment veux-tu faire ? À peine on s'approchera du clan des cygnes noirs qu'ils nous vireront sans même chercher à savoir ce qu'on a à leur dire...
— Jaemin, tu me fais confiance ?
Ledit Jaemin releva son regard sur son ami. Plusieurs émotions traversaient les yeux de Chenle, que Jaemin pouvait lire avec facilité. Il y voyait de la détermination, tout comme du désespoir. Les yeux de Chenle brillaient, prouvant qu'il était à deux doigts de pleurer, montrant aussi qu'il voulait sauver les cygnes noirs. Jaemin savait que Chenle lui cachait quelque chose depuis plusieurs semaines, mais il n'avait jamais voulu être trop intrusif dans sa vie, car oui, il lui faisait confiance.
— Bien-sûr ! Répondit finalement Jaemin.
— Dans ce cas, viens avec moi. Dit le chinois tout en reprenant la marche vers une direction inconnue pour Jaemin.
— On va où ? Demanda ce dernier, qui s'était levé pour suivre son ami.
— On va voir Jeno, et tout lui dire.
— Mais...
— Fais-moi confiance.
Jaemin ne dit rien de plus, et se mit à suivre silencieusement Chenle, la tête pleine de questions. Comment allaient-il réussir à parler à Jeno ? Pourquoi est-il si confiant par rapport à ça ?
Du côté de Chenle, il était sûr de lui contrairement à d'habitude. Il était déterminé, car il ne voulait pas que la guerre ait lieue, et il ne voulait pas perdre Jisung qui, à l'heure actuelle, était la personne qui comptait le plus pour lui.
Le chinois marchait vite, suivit de près par son ami aux ailes blanches, et ils arrivèrent face à une grotte dans laquelle Chenle rentra sans aucune hésitation, contrairement à Jaemin qui le suivait lentement, ne sachant pas du tout où il allait. Des voix se firent de plus en plus entendre, et Chenle se stoppa directement devant un groupe de cygnes noirs, chose qui rendit instantanément le prince des cygnes blancs mal à l'aise.
— Oh Chenle ? Dit directement Donghyuck, n'ayant pas remarqué la présence de Jaemin. Tu viens vachement tôt aujourd'hui ! On te manquait tant qu-
— Qu'est-ce qu'il fout là, lui.
C'était Jeno qui venait de parler. Contrairement à Donghyuck, il avait directement vu Jaemin et s'est senti agacé par le fait que le chinois ait osé les emmener dans leur endroit secret.
— Je...
— Pourquoi tu l'as amené ici ? Tu nous avais promis de n'amener PERSONNE en dehors de Kun !
— Mais...
— En plus, t'as vu qui tu nous ramènes !? C'est Jaemin putain ! C'est le prince des cygnes blancs !
— Jeno, finit par couper Jisung qui était à côté de lui depuis le départ, laisse-le parler, il a très certainement une raison !
Le chef de cygnes noirs ne dit rien de plus. Il ne s'était pas rendu compte qu'il s'était encore une fois emporté. Chenle remercia intérieurement Jisung et se mit enfin à parler.
— Je voulais vous dire que vous devez fuir de toute urgence ! Jaehyun et les cygnes blancs prévoient de vous attaquer demain à l'aube !
Aucune réponse face à l'exclamation du chinois. L'ambiance était soudainement devenue lourde, témoigné en partie par le silence qui dura quelques secondes.
— Je te demande pardon ? Tu te fiches de moi ? Demanda Jeno dans un rire nerveux.
— Malheureusement non, il ne ment pas. Intervint enfin Jaemin. Jaehyun savait que vous étiez au courant pour la guerre, et c'est ce qui l'a poussé à avancer l'attaque à demain.
— Et qui nous dit que c'est pas un piège organisé par ton frère ? Qu'il t'envoie car il savait que Chenle nous parlait, et que ton but n'est pas de nous emmener dans la gueule du loup ?
— Je...
— D'autant que tu es le prince. C'est totalement dans ton intérêt de nous détruire.
— Jeno, j'ai confiance en Jaemin. Reprit Chenle. Il pense comme moi depuis que les idées de Jaehyun ont été dévoilées et nous en avons déjà longuement parlé avant même que je commence réellement à parler avec Jisung et que je ne vous rencontre.
Le chef et roi des cygnes noirs s'apprêta à répliquer autre chose, qui démontrait notamment le peu de confiance qu'il portait à Jaemin, et aussi à Chenle. Mais le cygne blanc et noir intervint une nouvelle fois avant que Jeno n'ait le temps de dire quoi que ce soit.
— Si Chenle fait confiance à Jaemin, dans ce cas, je lui fais confiance aussi.
— Mais... Tu n'es pas sérieux !? Tu t'entends parler !? S'indigna Jeno. Je te rappelle que sont les parents de Jaemin qui ont tué les tiens !
— Et ça ne veut pas dire qu'il est pareil qu'eux.
Jeno soupira, tandis que les autres amis de ce dernier qui étaient restés silencieux depuis le début acquièrent simplement à ce qu'avait dit le plus jeune. Ils savaient tous qu'il avait raison, et c'était ce qui avait été démontré notamment avec Kun et Chenle, et c'est pourquoi le roi capitula.
— Toi, dit-il en regardant Jaemin droit dans les yeux. Viens avec moi, et les gars aussi. On a peu de temps pour dire à tout le monde de partir.
— Est-ce que je peux juste parler quelques minutes avec Chenle ? Demanda le cygne bicolore, ce qui fit lâcher un énième soupir à Jeno.
— Faites vite.
Jisung remercia son ami et s'avança vers Chenle, et lui prit aussitôt la main avant de le tirer hors de la grotte. Le plus jeune marchait vite, très vite, car le temps était compté, et le cygne blanc le suivait du mieux qu'il pouvait. Il se demandait de quoi il voulait bien lui parler, et il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était quelque chose d'important, car sinon, Jisung aurait attendu. Ils arrivèrent finalement après quelques minutes à la cascade, celle où ils ont l'habitude de se rejoindre, celle qui a accueilli tous leurs secrets, leurs histoires leurs sentiments.
— Okay, Chenle... Je voulais te parler de quelque chose d'important.
— Je t'écoute ?
— Tout d'abord, je tiens à m'excuser pour ce que tu vas entendre... Ce n'est pas quelque chose que je voulais te dire ce soir à la base, mais le manque de temps fait que je n'ai pas le choix, que ça va être précipité, mais je devais de le dire.
Le cygne blanc ne dit rien de plus, laissant simplement le bicolore parler comme il le souhaite. Mais une chose était sûre : son cœur battait à tout rompre. Jisung prit les deux mains de son ami, et le regarda droit dans les yeux.
— Je n'arrive pas à penser au fait qu'on va quitter cet endroit, car c'est quand même ici que nous nous sommes rencontrés. Commença Jisung. Dès le départ, même si je ne voulais pas y croire, je savais que t'étais quelqu'un de bien, sur qui je pouvais compter. Je n'aurais jamais pensé pouvoir m'attacher autant à quelqu'un avant aujourd'hui, ni même développer ce genre de sentiments que j'ai pour toi actuellement.
Chenle écoutait attentivement son ami. Légèrement naïf, il se demandait de quel genre de sentiments il parlait, même si au fond, son cœur savait très bien tant il battait fort.
— Ce que j'essaie de te dire, c'est que je ne ressens pas que de l'amitié pour toi. En fait, je commence à sérieusement être amoureux de toi.
le cygne blanc haussa les sourcils, ne croyant pas un mot de ce que lui avait dit son ami. Mais d'un autre côté, le coeur de Chenle tambourinait contre sa poitrine et il ressentait une sorte de douce chaleur à l'intérieur de son corps, et c'était nouveau pour lui. Jamais il n'avait ressenti ça.
— Je suis désolé de te le dire à un moment aussi chaotique mais... J'ai peur qu'il se passe quelque chose de mal et je voulais donc absolument te le dire avant que tout ne se bouscule. Expliqua le coréen en se grattant l'arrière de la tête, légèrement gêné. Je ne te demande pas de me donner une réponse, comme je dis, je voulais simplement te le dire et que tu le s-
Jisung fut coupé par son interlocuteur qui l'avait pris soudainement dans ses bras. Cet acte l'avait légèrement surpris, mais il ne pouvait s'empêcher de sourire et de le prendre à son tour dans ses bras. Il aurait voulu que ce moment dure éternellement.
— Je n'ai jamais été doué avec ce que je ressentais, finit par répondre le chinois. Mais une chose est sûre, c'est qu'actuellement, tu fais battre mon cœur si fort, tu me fais aussi ressentir des trucs que je n'ai jamais ressenti avant...
À ce moment, Chenle se détacha de Jisung et le regarda droit dans les yeux. Le plus jeune posa ses mains sur les deux joues du cygne blanc, et pris d'un certain courage, il prit les devants et s'approcha de son visage pour déposer ses lèvres sur les siennes, dans un doux baiser qui faisait battre à tout rompre le cœur des deux garçons.
Ils profitaient de ce moment de douceur, car les deux amoureux étaient conscients que c'était probablement le dernier, que ce moment était en quelque sorte le calme avant la tempête.
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Bonjouuuuur !!
Très heureuse de revenir, avec de l'inspi et de la motivation à fond, et surtout, du temps !
Ce chapitre est donc l'avant-dernier, et par conséquent, le prochain chapitre sera le dernier. Un peu triste je suis de bientôt clôturer cette histoire mais bon, toutes les choses ont une fin!
J'espère que ce chapitre vous aura plu (surtout la fin :)), n'hésite pas à me dire ce que vous en avez pensé !!
J'essaierai d'écrire le prochain chapitre avant la fin de la semaine pro (mais vous connaissez mon sens de la ponctualité lolol)
Bref !! À la prochaine et merci de me lire !!
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