Gabrielle

Il fait nuit, je ne sais pas vraiment l'heure qu'il est mais depuis ma chambre universitaire j'ai entendu des pas dans le couloir qui m'ont réveillée et interpellé.

Près de la porte, la main déposée sur la poignée je tourne la tête et je vois Nina complètement assoupie dans son lit. J'ouvre donc la porte délicatement afin de ne pas la réveiller. En ouvrant la porte je laisse dépasser ma tête pour regarder dans le couloir, je tourne ma tête à gauche puis à droite. À cette instant je reste complètement figée, le cœur battant je vois une silhouette au loin, une silhouette masculine droite comme un pic.

La peur m'envahit mais la curiosité a raison de moi. Sans dire un mot je décide de sortir lentement de la chambre. Désormais dans le couloir je m'approche à pas lents vers cette silhouette qui me tourne le dos. Et si c'était l'homme de la bibliothèque ? Et si il me cherchait ?

Après quelques secondes je me retrouve à moins de deux mètres de lui quant tout à coup l'homme se retourne. Mon estomac se noue et mon cœur se sert, je sens que je n'arrive plus à respirer correctement. La panique me gagne et je me mets à crier comme je peux à la vue de Nate le sourire aux lèvres.

- Bonsoir Gabrielle, dit-il en s'approchant de moi.

****

- Gabrielle ! Gabrielle merde réveilles toi ! S'écrit la voix de Nina.

Je me réveille en sursaut le front tout transpirant. Au dessus de moi je vois Nina le regard inquiet. Après quelques secondes je réalise que ce n'était qu'un cauchemar.

Je me redresse légèrement secouée tout en restant muette.

- Tu recommences à faire des cauchemars ? Tu prends encore tes medocs ? Me demande t-elle.

- Non j'ai décidé d'arrêtée, lui dis-je en regardant autour de moi toujours déboussolée.

- Tu m'as fichu la trouille quand je t'ai entendue crier j'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose. Je connais un pote qui peut avoir les medocs que tu prends si jamais un jour tu as besoin.

J'acquiesce de la tête tout en me levant de mon lit.

- Il faut que j'aille me rafraîchir, lui dis-je avant de sortir de la chambre.

En mettant un pied dans le couloir j'entends des chuchotements, je ferme la porte délicatement quand je reconnais la voix d'Amandine. En m'approchant légèrement je peux déchiffrer un bout de sa conversation.

- J'ai fait ce que tu m'avais demandé et tu m'as toujours pas payé, putain je me suis foutue dans la merde pour de la thune et je l'ai toujours pas ?!

En faisant un pas de plus je peux l'apercevoir au loin au téléphone, le regard rive vers le sol.

À qui parle t-elle ? Et pourquoi une conversation au beau milieu de la nuit ?

Sans plus tarder je décide de faire demi tour et de retourner dans ma chambre avant qu'elle ne remarque ma présence.

Pendant ce temps Nina a réussi à retrouver rapidement le sommeil. Je m'allonge dans mon lit, le regard rivé au plafond. Cette discussion n'était pas anodine, elle doit sûrement cacher quelque chose.