Nous sommes lundi, il est 7h30 et je viens tout juste de rentrer dans ma chambre universitaire, la prochaine fois je rentrerai le dimanche soir pour pouvoir dormir un peu plus.

Ma valise posée sur mon lit je n'aurai pas le temps de ranger mes affaires ce matin, je m'occuperai de tout ça ce soir.

Nina n'est toujours pas là, je me demande si elle est juste en retard ou si elle a déjà décidé de sécher les cours après seulement une semaine.

Je n'ai toujours pas répondu à Jason, et tout compte fait je pense que c'est mieux ainsi, je préfère le laisser vivre sa vie et penser à autre chose, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. J'en ai marre de me lamenter sur mon sort depuis plusieurs semaines, je ne suis pas de ce genre, enfin je ne l'étais pas avant de rencontrer Jason, avant lui j'étais forte, mon cœur était dur comme de la roche mais il a réussi à me faire voir une seconde partie de moi que je n'avais jamais vu. Je dois me reprendre en main.

Je regarde l'heure sur mon téléphone portable et je vois qu'il ne me reste plus que quinze minutes avant le début des cours. Il faut que j'aille trouver Amandine, j'ai besoin de réponses à mes questions. Sans tarder j'attrape mon sac de cours avec mon ordinateur à l'intérieur avant de sortir de ma chambre.

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En arrivant dans le couloir du rez-de-chaussée j'aperçois Amandine entrer dans les toilettes. Bingo. Je me précipite alors à mon tour avant de fermer bruyamment la porte derrière moi.

En me retournant pour faire face à Amandine je vois son regard inquiet se poser sur moi puis se balader un peu partout dans la pièce.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Me demande t-elle.

- Tu sais très bien pourquoi je suis venue te voir, lui dis-je.

- Non je ne vois pas du tout de quoi tu parles, répond t-elle nerveusement.

Elle ment et c'est évident, cela me réconforte sur le fait que je l'ai bien vu à cette satané soirée.

- Qu'est-ce que tu faisais à la soirée de Tania samedi soir après que Jason se soit fait arrêter ? Je demande en m'approchant d'elle.

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait passer quelqu'un à l'interrogatoire, je ne sais pas si ça m'avait manqué ou non.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, répond Amandine une nouvelle fois.

- Tu sais ça serai dommage que tu sois viré de ton groupe de natation, et aussi dommage que tu n'es plus le droit à ta bourse chaque mois, lui dis-je.

- Attends mais comment tu sais ça ? Me demande t-elle.

- La fiche d'inscription est encore accrochée au tableau à l'accueil, j'y ai jeté un œil ce matin et j'ai vu ton nom inscrit, alors je suppose que tu fais partie du groupe.

Bien évidemment il fallait que je trouve quelque chose qui fasse pression sur elle pour qu'elle crache le morceau et par chance je n'ai pas dû chercher bien longtemps. Je ne sais pas comment je pourrai faire pour la virer de son groupe si elle daigne à ne pas coopérer mais ça elle est pas censé le savoir.

- Bon d'accord c'est bon ! Répond t-elle légèrement paniquée. Les policiers m'ont interrogés ce soir là et j'ai paniqué alors j'ai lâché le prénom de Jason sans réfléchir, mais je l'avais vu à l'hôpital ce soir là alors voilà.

- Attends, tu étais à l'hôpital ce soir là ? Mais pourquoi ? Je demande.

- On avait tous une raison d'en vouloir à Nate. Moi aussi j'avais ma raison, bon sang il a tué ma meilleure amie, il a tué la fille dont j'étais tombé amoureuse et je pouvais pas supporter ça. Alors oui au début je suis allé à l'hôpital avec une idée en tête mais quand je suis arrivée près de sa chambre j'ai pas réussie et je me suis défilé et c'est là que j'ai croisé Jason, et pour me protéger j'ai balancé son nom.

- Comment ça se fait qu'aucun policier ne t'es soupçonné avant ça ? Comment ça se fait qu'ils ne t'ont pas vu entrer dans l'hôpital ?

- Comme je t'ai dit j'avais une idée en tête, donc je suis entrée en dissimulant mon visage le plus possible, capuche puis casquette sur la tête et le visage baissé.

Mais elle est complètement malade, elle aurait pu envoyer un innocent en prison juste pour protéger ces arrières.

- Tu aurais pu envoyer un innocent en prison Amandine ! Je lui répond en haussant la voix.

- Ça c'est ce que tu crois, me répond t-elle avant de me contourner pour sortir des toilettes.

Je la regarde partir sans pouvoir dire quoi que ce soit, ni même la retenir car je reste complètement figée sur place face à ses mots.