-15-

L'infirmerie est fermée j'ai donc dû emmener Jason dans ma chambre universitaire pour désinfecter sa plaie, je me demande toujours ce qui lui est arrivé.

Jason est assis sur mon lit, muet son regard est rivé vers le mur blanc de mon bureau. Il faudrait que je commence à accrocher des photos pour que ce soit moins vide.

Je me dirige vers mon bureau pour fouiller dans l'un des tiroirs pour attraper ma trousse de premiers secours. Ma mère avait raison, ça sert toujours.

- Tu retourne quand chez toi ? Me demande t-il.

- Demain matin, lui dis-je en fermant le tiroir et en me retournant face à lui pour m'approcher du lit.

En m'asseyant je prend place en face de Jason tout en sortant le désinfectant, un coton et un pansement. Il est vrai que je vais avoir du mal à lever demain, je dois prendre la route à la première heure pour pouvoir profiter de mes deux journées entières à la maison.

L'ambiance dans la pièce est assez froide, nous sommes tous les deux assez mal à l'aise de nous retrouver seuls dans une pièce. J'attrape le coton en l'imbibant de désinfectant.

- Ça va légèrement piquer, lui dis-je en déposant mon regard sur sa lèvre et en importunant mon coton pour le déposer sur la plaie.

Jason esquisse une grimace tout en laissant échapper un bruit de douleur.

- Légèrement ? On a pas la même définition, me répond t-il crispé.

J'esquisse un léger sourire tout en continuant de le soigner. Je sens son regard peser sur moi ce qui commence à me gêner.

- Pourquoi tu voulais me voir ? Je lui demande en enlevant le coton de sa lèvre pour y mettre le pansement tout en évitant son regard.

- Je voulais voir comment tu allais, j'avais besoin de savoir que tu allais bien, me répond t-il.

En levant les yeux je les dépose dans les siens et je sens mon cœur tambouriner sous ma poitrine. Je ne suis qu'à quelques centimètres de lui et cette minuscule proximité commence à me donner des bouffées de chaleurs. Pendant quelques instants nous nous regardons en restant complètement muets, et ce calme olympien commence à peser dans la pièce.

Je me lèvre brusquement du lit pour jeter le coton à la poubelle et pour ranger la trousse de secours.

- Je vais très bien, c'est gentil de t'en inquiéter, je lui répond la gorge nouée.

Pendant que tu t'envoie en l'air avec ta petite amie moi je passe mes journées et mes soirées à penser à toi, mais à part ça je vais super bien.

- J'ai aperçu Charlie à ce bal, qu'est-ce qu'il fait ici ? Me demande t-il.

Je me retourne pour lui faire face tout en soupirant et en pinçant mes lèvres.

- Et bien figures toi que c'est mon professeur de lettres, vraiment il fallait que je tombe sur lui quoi, c'est dingue j'ai l'impression que jamais je ne pourrai être tranquille, dis-je agacée. J'ai toujours l'impression qu'il y aura toujours quelque chose pour me rappeler les mauvais moments.

- Si il force à te parler je veux que tu me mettes au courant, me dit Jason en se levant du lit.

Je fronce les sourcils, je ne comprend pas pourquoi il me dit ça.

- Je peux savoir pourquoi ? Je lui demande presque froidement.

- Je ne veux pas qu'il recommence à merder avec toi, alors il a intérêt à rester loin de toi sinon je m'occuperai de son cas.

Je lève les yeux au ciel avant d'aller m'assoir sur mon lit tout en déposant mon regard sur mes mains que je ne peux m'empêcher de toucher.

- C'est bon j'ai mis les points sur les i avec lui, il reviendra pas me parler, je lui dis. D'ailleurs Amandine est inscrite ici, je l'ai vu toute à l'heure.

- Sérieux ? Je pensais qu'elle avait disparue des radars, me répond Jason.

- Et ma colocataire, celle qui a eu la brillante idée de te dire comment me voir craque pour elle.

Ça faisait longtemps qu'on avait pas parlé de choses, partager des petits potins avec Jason et ça m'a franchement manqué. Je n'arrive même pas à être en colère contre lui, je me sens comme attirée par lui quelque soit la situation.

Je le vois se lever du lit en esquissant un sourire tout en s'approchant de moi.

- T'es faite pour rapprocher les gens Gabrielle, me dit-il.

Pas vraiment mais je dois dire que c'est la seule chose que je puisse faire, j'aurai comme l'impression de servir à quelque chose au moins.

Je souris légèrement tout en déposant mon regard dans le sien. Après quelques second la sonnerie de son téléphone nous interrompt brusquement. Il le sort rapidement de sa poche avant de raccrocher.

- Tu ne réponds pas ? Je lui demande.

Je suppose que c'est sa petite amie qui s'inquiète et qui se demande où il peut être. Je me demande si elle a raison ou non de s'inquiéter car il est vrai qu'il est quasi impossible qu'avec Jason quand on se retrouve trop longtemps dans la même pièce il ne se passe rien.

- Ça ne doit pas être urgent, me répond t-il avant qu'il ne sonne une seconde fois.

Il dépose son regard sur l'écran avant de soupirer légèrement.

- Bon ça a l'air de l'être, je vais y aller, dit-il avant de me contourner pour s'approcher de la porte et de se retourner. Ça m'a fait plaisir de te voir, rétorque t-il.

Sans dire un mot je le regarde sortir de ma chambre à toute allure. Je m'approche de mon lit pour me laisser tomber dedans. Quelle idiote, qu'est-ce que j'ai cru ? Qu'il allait m'embrasser ? C'était évident que non.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top