Ashon

La pause vient de débuter et je ne suis toujours pas redescendu, il faut que je sache qui est ce salopard qui a fait ça. J'arrive dans la bibliothèque du lycée et j'aperçois l'un des élèves qui tient le site. Je m'avance en trombe vers lui la mâchoire serrée et les poings prêt à rentrer en contact avec son visage, je suis presque certain que c'est lui.

Le garçon aux boucles brunes assis devant l'un des ordinateurs lève la tête en déposant son regard sur moi, il se lève sans doute paniqué par la cadence à laquelle j'avance vers lui.

Sans réfléchir je l'attrape par le col de sa chemise en le secouant, ses lunettes tombent par terre et son regard est rempli de panique.

- C'est toi qui a fait ça hein ! T'es vraiment qu'un connard ! Lui dis-je.

- Je, je ne vois pas de quoi tu parles, me répond t-il nerveusement en évitant mon regard.

- Arrêtes de faire comme si tu ne comprenais pas, c'est toi qui a publié cet article !

- Non je n'ai rien publié je te le jure ! Je n'aurai jamais fait une chose pareille, mais quand je suis entré à la bibliothèque ce matin j'ai vu une fille sortir en trombe, me répond t-il.

Je sens mes poings se desserrer de son col de chemise, j'éloigne légèrement mon visage du sien en le dévisageant.

- Quelle fille ? Je lui demande curieux.

- Elle était brune et avait des yeux bleus, le teint assez pâle, elle avait l'air pressée, me répond t-il.

Gabrielle. Mais non ce n'est pas possible, ce n'est qu'une simple coïncidence.

Le garçon s'abaisse pour ramasser ses lunettes et les remettre sur son nez toujours en évitant mon regard. Je décide de me retourner et de partir d'ici sans prendre la peine de m'excuser auprès de lui.

****

Ça fait cinq minutes que je suis à la recherche de Gabrielle et pas moyen de savoir où elle est. J'arpente le dernier couloir que je n'ai pas encore passé au crible avant d'arriver près de la porte de la salle de Charlie, celle ci est entre ouverte ce qui me laisse entendre deux voix distinctes en train de parler.

- Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, dit une voix familière en sanglotant; celle de Gabrielle.

- Calmes toi, personne ne le sait d'accord ? Lui dit Charlie.

- Il faut que je le dise à Tania, je ne pourrai plus la regarder après ce que je lui ai fait.

J'entre dans la salle de classe et je vois Gabrielle et Charlie face à face.

- Alors s'est bien toi qui a fait ça, dis-je à Gabrielle en l'assassinant du regard.

Les yeux de Gabrielle se déposent sur moi, elle est à la fois triste mais surtout surprise de me voir ici.

- Ashon s'il te plait ! Me supplie t-elle les larmes aux yeux.

Sans réfléchir je m'avance vers Charlie avant de le pousser violemment; ce qui le fait tomber à la renverse.

- C'est lui qui t'a obligé à faire ça ?! Cris-je.

Je vois Gabrielle se mettre devant moi avant de m'attraper les deux bras.

- Ashon t'es malade ! Charlie n'a rien fait ! Il vient seulement d'être au courant, je lui ai tout dit ! S'écrit-elle.

La mâchoire serrée je dépose mon regard sur Charlie qui se lève difficilement puis sur Gabrielle. Ma respiration est bruyante et saccadée.

- Lui dire quoi ? Je lui demande.

Je sens les mains de Gabrielle lâcher mes bras et sa tête se baisser.

- Je n'ai pas eu le choix, on m'y a obligé, c'était Charlie ou Tania, me dit-elle.

- Mais de quoi tu parles ?!

- J'ai subie un chantage de ce cinglé, je devais révéler le secret de Tania et si je ne le faisais pas une vidéo de moi et de Charlie aurait été mise sur le site du lycée. Je ne voulais pas que Charlie finisse en prison.

Je comprend de suite de qui elle parle, le putain de complice de Nate.

- Donc tu as préféré protéger ce mec plutôt que de protéger ton amie ?! Je m'écris totalement abasourdi.

Gabrielle reste muette son regard toujours rivé sur ses pieds. Quand je me retourne pour sortir de la salle je sens sa main s'enrouler autour de mon poignet. Je me retourne pour lui faire face attendant désespérément une réponse.

- S'il te plaît ne dit rien à Tania, laisse moi le temps de tout lui avouer, mais surtout ne le dis pas à Jason, je ne supporterai pas de le perdre une nouvelle fois, dit-elle désespérée en déposant son regard cerné sur moi.

Je la fixe et tout en restant muet je me défais violemment de son emprise avant de me retourner pour sortir de la salle le plus rapidement possible.