Charlie m'a proposé de rester dîner chez lui, j'ai dû mentir une nouvelle fois à ma mère en lui disant que je restais dîner chez Tania. Parfois j'aimerai me montrer en public avec lui, nous deux marchant mains dans là mains en nous échangeant des baisers sans devoir se cacher...

Assis en tailleur par terre, notre plat de sushis sur la table basse, la livraison était notre dernier recourt. Ni lui ni moi sommes doués en cuisine.

Je passe un agréable moment, j'oublie complètement tout, j'oublie toutes les merdes qui nous arrivent depuis un certain moment maintenant et ça fait un bien fou.

- La fac était mes meilleures années, me dit Charlie le sourire aux lèvres. Tu verras toi aussi tu vas adorer.

- En attendant je suis coincée dans ce fichu lycée et je dois encore attendre deux ans pour pouvoir t'embrasser sans avoir de problème, lui dis-je en soupirant lourdement.

Le regard de Charlie se pose dans le mien et je sens sa main se poser délicatement sur ma joue.

- Deux ans ça passent vite tu crois pas ? Me demande t-il. J'attendrai le temps qu'il faudra Gabrielle car tu en vaux la peine.

Charlie me correspond en tout point, c'est l'homme parfait, celui dont j'ai toujours rêvé et j'ai peur qu'il me glisse entre les mains. À vingt trois ans on pense déjà à son avenir, au mariage et aux enfants et à cause de moi il est coincé. Il pourrait avoir la chance de trouver quelqu'un avec qui il puisse tout partager sans devoir se cacher...

J'acquiesce légèrement de la tête en souriant. La vibration de mon téléphone sur la table nous interrompt. Charlie enlevé sa main qui était encore sur ma joue, un attrape rapidement mon téléphone pendant que ça sera ma mère mais quand je vois le prénom de Tania s'afficher sur l'écran je suis surprise.

J'espère que ma mère n'a pas appelée Tania et j'espère que Tania n'a pas fait de bourde.

Je décroche en portant mon téléphone à mon oreille.

- Allo ? Je demande à Tania qui se trouve au bout du file.

- Allô Gabrielle ? Il faut que tu viennes à l'hôpital et tout de suite, Jason a eu un accident de voiture, dit-elle la gorge nouée et complètement paniquée.

La panique envahit instantanément mon corps, mon coeur se serre et ma gorge se noue.

- D'accord j'arrive tout de suite, lui dis-je avant de raccrocher et de me lever précipitamment.

J'attrape mon sac qui était sur le canapé avant de voir Charlie se lever à son tour.

- Qu'est-ce qu'il se passe Gabrielle ? Me demande t-il.

- Jason a eu un accident, il est à l'hôpital, je dois y aller, lui dis-je toujours aussi paniquée.

- D'accord, vas-y alors, me dit-il.

Je sors rapidement de son appartement en claquant presque violemment la porte.

****

Après une vingtaine de minutes de trajet qui m'ont parut une éternité j'arrive enfin devant l'hôpital. Je sors de ma voiture en marchant à vive allure jusqu'à l'établissement pour y entrer.

En arrivant dans le hall d'entré les lumières blanchâtres du plafond me piquent légèrement les yeux. Je me dirige paniquée au guichet d'accueil prête à demander des renseignements à l'homme qui s'y trouve.

- Gabrielle ! S'écrit une voix que je reconnaîtrais entre mille.

Quand je me retourne j'aperçois Tania et Ashon se diriger à toute vitesse vers moi le regard peiné.

- Comment va t-il ? Je leur demande stressée.

- Il est dans une chambre, son état est stable mais il est encore endormi par le choc, me dit Tania.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Il est rentré de plein fouet dans un arbre, me répond Ashon.

Je sens les larmes me monter aux yeux, mon coeur se brise et la vision de cette scène me transperce l'estomac. Notre relation est compliquée mais je tiens à lui, je tiendrai toujours à lui.

Le téléphone d'Ashon se met à sonner, il décroche aussitôt avant de s'éloigner de nous.

- Ta mère m'a appelée, me dit Tania. Je lui ai dit que t'étais bien à la maison avec moi.

- Merci Tania, lui dis-je mal à l'aise de l'avoir prise pour alibi.

- T'étais avec Charlie je me trompe ? Me demande t-elle en esquissant un léger sourire.

J'acquiesce timidement de la tête en évitant le plus possible son regard.

- Je suis heureuse de te voir comme ça, ça doit être un homme bien.

- Oui ça l'est. Et j'ai de la chance de l'avoir, lui dis-je.

La présence d'un médecin s'approchant de nous attire mon attention. La femme s'avance vers nous habillée de son uniforme bleu les mains dans les poches.

- C'est vous Gabrielle Blow ? Me demande t-elle en esquissant un léger sourire d'empathie.

- Oui c'est moi, lui dis-je le cœur battant.

- Jason demande à vous voir, me répond t-elle.

Un sentiment de soulagement s'empare de moi, je me met à sourire et mes larmes s'échappent et coulent sur mes joues. Heureuse de cette bonne nouvelle j'enlace fortement Tania; qui elle aussi est soulagée avant de suivre le médecin.