Une semaine vient de passer depuis ce fameux soir avec Jason. Ça fait une semaine que j'esquive Charlie, temps que je ne lui aurais pas dit je ne pourrai pas le regarder dans les yeux et lui parler comme si rien ce n'était passé. Il se doute bien qu'il y a quelque chose mais il est bien loin d'imaginer la vérité.

Je regrette amèrement ce que j'ai fait avec Jason, j'étais dans un moment de désespoir et de déni. Je me sentais paumée, je venais de passer à côté de la mort et j'ai fait n'importe quoi seulement car Jason était à mes côtés.

Il est temps pour moi de tout raconter à Charlie, absolument tout. J'ai donc tout déballée sur le devoir que je devais rendre il y a déjà une semaine.

Pour éviter de trop penser aux dix pages que j'ai écrit sur ma vie intime que j'apprête  à donner à mon petit copain j'ai décidé de passer à la cafétéria pour pouvoir prendre un bon petit déjeuné.

En entrant dans la cafétéria je balaie l'énorme pièce du regard, au loin je vois Andy les yeux rivés sur son écran d'ordinateur. Ça tombe bien qu'il soit là, je n'ai même pas pu le remercier pour m'avoir sauvé et pour ne pas m'avoir posé plus de questions.

Après avoir passé ma commande de d'habitude, John me tend mon gobelet. Je le remercie en lui offrant un sourire avant de me retourner pour aller rejoindre Andy.

Je m'avance vers sa table, mon ami qui était absorbé par ce qu'il y avait sur son ordinateur daigne enfin à lever les yeux. Quand son regard se dépose sur moi il esquisse un large sourire avant de fermer rapidement son ordinateur.

- Je peux ? Je lui demande en souriant en pointant la chaise vide du doigt.

- Ouais vas-y, me répond t-il en hochant de la tête.

Je prend donc place en portant mon gobelet de chocolat encore bouillant à mes lèvres. Je sens le liquide chaud descendre le long de ma gorge; l'une des sensations que je préfère.

- Comment ça va ? Me demande t-il le regard inquiet.

- Je vais bien, lui dis-je en essayant de me convaincre.

Je vais bien même si ça fait une semaine que je cauchemar chaque nuits. Je fais toujours ce même rêve; moi me retrouvant au fond d'une piscine en train d'étouffer. Je ne sais si un jour je pourrais oublier ça.

- Je suis content de te voir, j'étais assez inquiet. Je me demande encore qui a bien pu te faire ça...

Mal à l'aise par la tournure que prend la conversation; car me devant de rester muette à ce sujet je toussote légèrement en pinçant mes lèvres.

- Qu'est-ce que tu faisais au lycée ce jour là ? Je lui demande curieuse.

Cette question je me la suis posé au moins une centaine de fois. Pourquoi Andy était au lycée ? En y repensant, heureusement qu'il était là.

- Oh et bien je voulais revenir au lieu qui me manquait le plus, je voulais revivre quelques souvenirs, me répond t-il nostalgique.

Il a bien raison, si il peut revivre les meilleurs moments de sa vie autant le faire.

Il rive son regard sur sa montre qui entour son poignet droit avant de se lever précipitamment.

- Je dois y aller, je vais être en retard si je ne me met pas en route maintenant, dit-il en attrapant son sac et son ordinateur portable. Ce qui est vraiment regrettable c'est qu'il n'y a pas de cafétéria à côté de la faculté, enfin si mais aucune ne peut rivaliser avec celle la.

- Cette cafétéria est ce qu'il y a de meilleure à Greenwood, lui dis-je en souriant.

Je me lève à mon tour pour lui offrir une accolade.

- On se revoit plus tard, dit-il en se détachant de mon emprise avant de partir à vive allure.

****

Au lycée j'arrive dans le couloir des casiers, je vois Milo devant le sien encore ouvert la tête plongée sur une photo.

En m'approchant d'elle je remarque que c'est la photo du petit garçon qui était tombée une semaine auparavant.

Quand elle entend ma présence elle lève la tête pour déposer son regard nerveux sur moi.

- Ça va ? Je lui demande inquiète en plissant légèrement les sourcils.

- Eh bien, je pense que je te dois des explications pour la dernière fois, de la façon dont j'ai réagis par rapport à cette photo.

- Tu veux qu'on aille en parler dans un endroit plus calme ? On a encore dix minutes devant nous, lui dis-je en lui offrant un sourire.

Elle acquiesce de la tête en serrant fermement la photo dans ses mains avant de refermer son casier pour me suivre.