- Gabrielle ?

Les yeux fermés je pousse un léger gémissement pour faire comprendre à la personne de se taire.

- Gabrielle réveilles toi.

Je reconnais la douce voix de Nate. Quand j'ouvre les yeux je me sens perdue, où est-ce que je suis ? Et ma tête me fait un mal de chien. Je grimace face à la douleur avant d'apercevoir Nate juste au dessus de moi.

Je me lève péniblement en regardant autour de moi pour comprendre ce qu'il se passe. Je suis encore dans la salle de pause du lycée. Mais qu'est-ce que je fais ici ?

- Gabrielle tu t'es endormie, me dit Nate le regard inquiet.

Après quelques secondes mon cerveau se remet enfin en marche. Je me souviens malheureusement de tout, j'ai dû m'endormir après avoir pleurée pendant une bonne dizaines minutes.

- Il est quelle heure ? Je demande en me levant précipitamment du canapé.

- Midi, dit-il en se pinçant les lèvres.

- On va penser que je suis absente, merde, dis-je en attrapant mon sac à dos.

Je pensais avoir touchée le fond et pourtant, me voilà que je m'endors sur le canapé au lycée en ratant quatre heures de cours.

En voulant partir de la salle je sens la main de Nate s'enrouler autour de mon poignet m'empêchant de continuer ma route. Je me retourne alors vers lui complètement paumée.

- Dis moi ce qui se passe, t'as vraiment l'air mal Gabrielle, dit-il calmement.

Je ne sais pas si je serai capable de parler de Jason sans sangloter, et rien que d'y penser j'en ai la gorge nouée et le souffle coupé.

- Je vais bien, lui dis-je en esquissant un léger sourire forcé.

Je sens sa main lâcher délicatement mon poignet, toujours son regard inquiet posé sur moi il reste muet comprenant sans doute que je n'ai pas envie de parler du pourquoi je me suis endormie sur ce canapé inconfortable.

- On mange ensembles ce midi ?

- Non, je n'ai pas d'appétit, je vais plutôt aller à la bibliothèque, lui dis-je.

Il acquiesce de la tête avant de s'approcher de moi pour m'enlacer. Les larmes me montent aux yeux, je lui rend son accolade en le serrant fortement contre moi. J'ai besoin de lui, mais là j'ai surtout besoin d'être seule.

Nate relâche son emprise avant de déposer son regard sur moi. Il est loin d'être dupe, il sait que je vais mal mais il accepte mon choix et je ne l'en remercierai jamais assez. Il m'offre un léger sourire avant de se retourner pour sortir de la salle.

Je passe violemment mes mains sur mon visage pour essuyer les quelques larmes qui ont coulées sur mes joues avant de sortir de la salle à mon tour.

Je renifle bruyamment en sortant mon téléphone de ma poche pour envoyer un message à Garry.

"Tu aurais des trucs qui pourraient m'enlever tout signe de fatigue ?"

C'est bien la seule solution que j'ai. Déjà que je ne dors presque pas la nuit je n'ai plus envie d'avoir l'air fatiguée.

En levant les yeux de mon téléphone j'aperçois Jason dans le couloir. Comment a t-il pu partir comme ça ? Pourquoi n'a t-il pas essayé de me comprendre ?

Plus je marche plus je me sens nauséeuse et plus j'ai l'impression qu'il y a un saleté de marteau qui cogne contre mon crâne. Je m'arrête alors quelques secondes le regard complètement ailleurs.

- Mademoiselle Blow, s'écrit le directeur en s'avançant vers moi. Dans mon bureau, immédiatement !

****

Assise sur la chaise en face du directeur j'attends qu'il m'explique pourquoi je suis ici.

- Où étiez-vous durant toute la mâtinée ? Je vous ai vu entrer au sein du lycée et pourtant vous aviez été absente à chaque cours du matin.

- Je me suis endormie dans la salle de pause.

À quoi bon mentir ? J'ai plus rien à perdre, j'ai déjà perdue ce qui était le plus important à mes yeux.

- Et comment est-ce possible ?

- Je n'arrive plus à dormir la nuit, lui dis-je fatiguée.

- Je vais devoir appeler vos parents, me dit-il fermement.

- Non ! Je vous en supplie pas mes parents s'il vous plaît ! Je vous promet que ça n'arrivera plus !

- J'espère que ça ne se reproduira plus.

Je dois faire peine à voir pour qu'il change d'avis et qu'il me laisse tranquille aussi facilement.

Je sens mon téléphone vibrer, en déposant mes yeux sur l'écran je vois le message de Garry.

"Ouais j'ai ça, je t'attendrai devant le lycée à 17h30."

Soulagée je me lève de la chaise en remerciant le directeur avant de sortir de son bureaux