Session 3 du Paimon Awards: POST APO AU
Bonjour! C'est mon premier concours, je suis grave stressé/e T-T
Ceci est mon OS réalisé pour le concours de Paimon Awards de ReikaBlossom!
J'espère que ça vous plaira! ^^
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Le vent balaye les cendres sur les routes, le ciel est noir ; des éclairs le déchirent de temps à autre. Une odeur de mort flotte parmi les ombres. Les cadavres sont déformés par d'épaisses flammes. La fumée qui s'échappe des ruines est aussi sombre que les ailes des corbeaux qui dévorent la chairs des victimes.
Il n'y a pas une trace d'humanité sous les décombres, la solitude hante le monde comme un spectre vengeur.
Je caresse du bout des doigts les lames ceintes à ma taille, les nuées âcres qui s'élèvent de la terre font pleurer mes yeux, mon masque m'évite d'en sentir les effluves ; et je lui en suis particulièrement reconnaissante.
-Vous pouvez y aller, je lance à mes compagnons terrés dans mon dos, pas de trace des monstres.
Heizou et Itto aident Miyuki à se hisser prêt de moi. Je tends ma paume, ma sœur la saisit et grimpe sur le toit.
-Shinobu, Kazuha se glisse à mes cotés, le vent porte une odeur d'abyssaux à environ 1 km de nous.
Je grince des dents et acquiesce :
-dépêchez-vous ! Je houspille Itto qui ne cesse de soupirer, il déteste que je lui donne des ordres.
Si je n'étais pas là tu te tournerais les pouces six pieds sous terre, je songe en secouant la tête, résignée.
J'ai conscience d'être sur les nerfs, mais qui ne le serrait pas ?
Je plisse les yeux avec amertume, refoulant avec rages les souvenirs de mes parents, de Sara, d'Akira, de Genta et de Mamoru...
Aucuns d'eux ne méritaient la mort.
Miyuki affiche une expression de terreur que je déteste, je lui saisis délicatement la main et la serre.
-Ne t'inquiète pas, on va s'en sortir, ma sœur m'adresse un pâle sourire pressant d'avantage mes doigts.
-Je sais, les dieux nous protègent. Je me retiens de lever les yeux au ciel, si les dieux se fichaient un temps soit peu de nous, on ne se battrait pas pour notre survie.
-Tu peux être sûre que moi, je te protège, je murmure simplement avant de relâcher mon étreinte pour me tourner vers Heizou.
Nous échangeons un regard lourd de sens.
-J'ai localisé le chargement, Cheffe.
Je me retiens de lui faire ravaler le stupide surnom qu'il me donne, puis m'accroupis prêt de la carte qu'il vient de déplier.
Le jeune homme pointe un bâtiment rayé d'une croix rouge .
-Très bien, tout le monde se souvient du plan ?
Mes compagnons approuvent d'un signe de tête, même Itto qui m'écoute d'une oreille.
Kazuha empoigne le pommeau de son katana, impassible. Heizou saisit son fusil avec précipitation et Itto suit son mouvement en prenant sa batte.
-Kazuha et moi on s'occupe de récupérer la nourriture, Heizou tu nous couvres, Itto, tu veilles sur Miyuki...
-Et moi je prépare le camion pour la fuite, me coupe ma sœur, on sait Shinobu.
Je grimace tout en me félicitant de porter un masque.
-Très bien, je prends une grande inspiration, bonne chance, et survivez.
Le groupe se sépare, je glisse sur la toiture pour descendre vers le sol. J'atterris avec la souplesse d'un chat, Kazuha me suis en silence.
Je me plaque contre un mur, et tends l'oreille, mes sens sont en alertes.
Mes muscles se raidissent, je suis une proie, espérons que mes prédateurs ne rodent pas dans les parages.
Je lance un regard interrogateur à mon ami, il approuve d'un signe de tête. Rassurée, je m'élance vers le hangar. Kazuha est doué pour deviner la présence des monstres.
Alors que je ne suis plus qu'à une enjambée de l'entrée, un sifflement sourd me coupe le souffle.
Le signal que nous avons mis au point : il nous reste 10 minutes avant l'arrivé des abyssaux.
Déjà ! Je tire sur la porte avec violence, Kazuha et moi entrons dans le bâtiment en vitesse, mes poignets et mes jambes tremblent, mon ami me pousse dans le dos pour m'encourager à avancer.
Le lieu est aussi vide que poussiéreux, seul un petit tas se dresse dans les ténèbres naissant.
Le squelette des anciens propriétaires, à demi dévorés par la terre et le temps, sommeillent dans les coins de l'entrepôt.
Je m'avance vers l'amas couvert d' une bâche, je la retire sans douceur.
Des cartons, que des cartons. J'ouvre les colis d'un coup de poignard. Ils me dévoilent des produits plus ou moins consommables, mais dans ce monde, pas question de faire la difficile !
Je souris avant de me rembrunir, me souvenant que c'est grâce à mon père que nous avons eu connaissance de ce lieu.
Je soupire, baissant mon bras, et dire que je n'ai même pas fait la paix avec mes parents avant qu'ils ne disparaissent.
-Shinobu, viens voir ça. Le ton de Kazuha, si posé d'habitude semble vacillant.
Je m'approche, m'attendant à une horreur, mais non.
Il me montre des empreintes de pas : ce ne sont pas les nôtres, en revanches, elles ont l'air fraîches.
-Tu penses que... Je commence avec une excitation non contenue.
-Des survivants, approuve t'il, mais il y a quelque chose d'étrange...
La façon dont ses pupilles se dilatent et son regard se couvre de nuage ne me dit rien qui vaille.
-Quoi ? Je le questionne après un instant de silence.
-Les cartons contiennent de la nourriture, pourtant ils n'ont pas été consommés, commence Kazuha avec une certaine hésitation, de plus, je ne sens aucune odeur de vivant alors que la marque date d'une ou deux heures maximum.
-Comment ça se fait ?
-Aucune idée, mon ami plisse yeux comme si il sentait une odeur nauséabonde.
Un crissement nous fait sursauter.
-C'était quoi ça ? je chuchote, à l'affût.
Les iris rouges de Kazuha glissent de part en part sur les murs. Il tait sa réponse.
Un frisson parcourt mon corps de la tête aux pieds, je réalise alors qu'il fait très froid, trop froid.
-Kazu... Mes mots se figent avant de quitter mes lèvres, des fissures se formes entre les murs de l'édifice.
Des créatures semblables aux humains à la peau aussi blanche que la craie et aux yeux de jais s'engouffrent dans les failles du bâtiment.
Ils s'applatissent comme des lézards, rampent comme des serpents et grimpent comme des tarentules.
Ils dégagent des relents de sang et de souffre, leur corps en décomposition part en lambeau de chair putride infectée et couverte de champignon.
Leurs gueules est remplis de croc qui me rappelle avec horreur des aiguilles à coudre.
Des abyssaux.
Mes pensés se tournent immédiatement vers Heizou, il devait faire en sorte de les retenirs.
Faites qu'il aille bien! J'adresse une prière muette au ciel, je n'ai pas de dieu, mais j'ai foie en l'espoir.
Nous sommes encerclés, mon dos rencontre celui de Kazuha qui a dégainé son katana.
Une dizaine de monstre titubent vers mes jambes, une bave grise nimbée d'écarlate dévale de leurs lèvres déchirées.
Je retiens un haut-le-coeur et resserre mes poings sur les pommeaux de mes lames.
Je n'aurais pas peur.
Mes armes étincellent d'une lueur violette aussi éclatante que le jour.
-Kazuha?
-On y va! Nous nous élançons sur les créatures de l'abîme d'un seul mouvement.
J'enfonce mon poignard dans la gorge d'un monstre avant qu'il n'effectue un pas.
Il crache et tente de me saisir le crâne, mais je le repousse d'une frappe dans la mâchoire qui lui arrache plusieurs dents.
Les cris des bêtes me glace le sang, ils sont si familier que s'en est terrifiant.
Une vague de monstre fond sur moi, je bondis en arrière évitant d'un geste le jeu de griffe d'une créature.
Un abyssal à la mauvaise idée de s'approcher trop prêt de mes genoux.
Je suis assène un violent coup sous le menton puis éclate son visage contre le sol.
-il y en a trop, je cris désespérée quand je constate que toujours plus de monstre s'échappent des brèches.
D'autant plus que certain se relève des attaques que je leur infflige.
Ces saletés sont sacrément résistantes.
Une bête m'agrippe l'avant bras, je la poignarde violemment à la tempe avec un relent de dégoût, deux abyssaux se jettent sur mes pieds et tentent de les dévorer.
Mes deux lames traversent l'arrière de leurs crânes pour ressortir par les yeux.
Les globes oculaires roulent sur le parterre tendis je me dégage d'une vrille sur le côté.
-on va perdre kazuha! On doit partir! Mon dos se heurte à nouveau à celui de mon ami.
Enfin c'est ce que je croyais jusqu'à que des dents particulièrement pointues s'enfoncent dans mon épaules.
Je hurle comme si j'étais possédée.
Les aiguilles s'enfoncent dans mes veines et ma chaire et se plantent dans mes os.
La souffrance m'est insoutenable, l'une de mes lames échappe à mes doigts.
-Shinobu! L'emprise du monstre cesse, je me tourne et entrevois derrière un rideau de larme la cervelle réduite en une bouillie noir, du monstre.
Je sens des bras m'entourer la taille, ce n'est pas désagréable.
Mais cils papillonnent avec lenteur, le temps ralenti comme un boomerang qui se fige dans les airs. Je vois flou, les sons se taisent et le silence noît mes tympans.
La douleur me fais divaguer, ou le poison peut être. Je ne sais pas.
-Shinobu! Mon regard se plante comme une flèche dans des iris émeraude.
Qui peut avoir d'aussi beau yeux?
Je sens mes orteils quitter le sol: on me porte, le monde qui s'offre à moi n'est plus qu'un ramassis de couleurs fades.
Mon souffle faiblit, ma nuque repose contre une épaule chaleureuse.
-Restes en vie! Tu n'as pas le droit de mourir... les mots de mon sauveur sont noyés par ma conscience qui sombre.
Une silhouette blanche qui m'est complètement étrangère attire un instant mon œil lourd.
Je n'ai pas le temps de m'en inquièter, mon esprit glisse dans la pénombre.
***
-Shinobu... Une voix douce, chaude qui coule comme une eau limpide chatouille mes oreilles.
Est-ce ma mère qui vient me lever pour le lycée?
Ou peut être mon père qui me murmure qu'il est fier de moi.
J'ai un goût acide qui me colle à la langue.
Non, mes parents sont morts et ils m'aiment moins que ma soeur... Je suis une mauvaise fille.
Si ce n'est pas eux alors qui est-ce?
Mon adorable petite sœur? Ou peut être le garçon que je ne peux m'empêcher de trouver aussi agaçant que mignon
J'émerge lentement du sommeil qui s'enroule autour de moi comme un serpent.
-Je... ma voix est rauque, aussi sèche qu'un désert. J'ai des difficultés à parler, chaque murmures est un coup de couteau dans la gorge.
-Ne dis rien, un soupire caresse mon front, tu en as trop fait.
Je fais effort considérable pour plisser les paupières.
Mes yeux sont humides, je sens un liquide tiède dévaler mes joues.
-Miyuki va bien? je finis par hoquetter.
Et Heizou? Kazuha? Et même Itto?
-Oui, nous allons tous bien.
Je ne parviens pas assembler le timbre à la personne qui correspond.
Qui veille sur moi?
Mes yeux s'ouvre enfin sur le jour, une vive lumière m'aveugle.
La douleur agresse ma rétine mais je tiens bon.
Quand mes pupilles s'adaptent à la clarté du jour, je distingue les visages
inquiets de ma sœur et de Itto.
-Levez-moi, je crache avec difficulté, je m'en veux d'être aussi directe, mais les mots me manquent et j'ai besoin d'économiser ma salive.
Miyuki m'aide à m'asseoir, elle calle un coussin dans mon dos.
Un coussin?
Je me rend alors compte que je suis blottie dans un grand lit, une épaisse couverture est drapée autour de mon corps transit de sueur.
Je me tire de mes draps avec une grimace, tout mes muscles hurlent dans ma tête.
Les éclats du soleil perçent au travers des pends en toiles blanche qui se dessinent au-dessus de moi:
Je suis dans une tente qui semble être à disposition des blessés.
Une boîte de pharmacie est nichée sur une table de nuit a mes côtés et des rouleaux de sparadrap son suspendu à des bâtons improvisés comme pillier.
-Ou...Ou sommes nous? Je lâche interdite.
Comment sommes nous arrivés là ?
Comment Kazuha et moi avons survécu aux abyssaux?
Et puis quel est cet endroit?
Je réalise avec stupéfaction que je n'ai pas dormi dans un lit depuis plus d'un an.
-Je pense que Rosaria sera plus apte à répondre à tes questions... Ma sœur a les yeux gonflé et rougis, des cernes marquent le bas de ses jolies yeux bleu.
-Qui est Rosa...? Je m'apprête à dire quand mes yeux se pose sur une femme à l'ombre des parois.
Elle a la peau très blanche, ses cheveux sont comme des roses sombres hérissées d'épines, ses iris me transperçent comme des épées, elles brillent d'un éclat féroce à la lueur pourpre.
Elle a l'allure d'une prédatrice, elle joue avec une dague du bout de ses griffes.
Cette fille est monstre, je le comprends des l'instant où elle s'avance dans la lumière.
Je ne sais pas comment, mais c'est une créature de l'abîme c'est certain.
-Pourquoi? Je la déviseage intensément.
-Je pense que la question est plutôt: comment? Siffle t'elle avec une certaine lassitude, elle s'ennuie ferme c'est certain. Au quel cas la réponse est: le hasard.
Rosaria n'est pas du genre bavarde, elle passe ensuite une quinzaine de minutes à m'expliquer qu'elle est différente de son espèce et qu'elle a horreur de ses semblables.
Elle ignore pourquoi elle ne ressemble en rien aux abyssaux, elle me raconte aussi comment elle a sauvé mes camarades ainsi que neutralisé le poison qui rongeait mon corps, insistant lourdement sur le prix à payer.
Quand je m'inquiète de l'état de mes deux compagnons disparus, elle me précise avec précipitation que Kazuha et Heizou sont partis surveiller les alentours.
Je comprend dans un éclair que les empreintes de pas étaient les siennes, et pâlis en réalisant qu'elle est obligée de se nourrir de charogne humaine pour survivre.
Rosaria termine son explication par la façon dont elle nous a fait échapper à la mort:
-les abyssaux craignent les lumières vives, en revanche, pas moi. Marmonne la créature si bas que je dois me concentrer pour l' entendre, nous avons utilisés des fusées de détresses qui étaient dans l'entrepôt, abandonnées par leurs anciens propriétaires.
Je frémis en songeant aux squelettes puis me force à me détendre les muscles.
Après quelques questions futiles, que je pose seulement dans l'intérêt de cerner Rosaria, les pends de la tente se soulève laissant entrer Kazuha et Heizou.
Heizou...
Mes joues me brûle soudain en comprenant que c'est lui qui m'a porté dans ses bras.
Qui m'a murmuré de ne pas mourir...
Je ne l'avais pas réalisé jusque-là.
Je saisis mon coussin et enfonce mon visage en feu dans la mousse.
Or de question que mes compagnons me voient dans cet état !
-Shinobu? La voix douce de Kazuha me châtouille les oreilles sans que je ne daigne me redresser.
La honte scelle mes lèvres et me maintient contre les soies.
-Shinobu, t'es malade? Cette fois c'est le timbre grave de Itto que je perçois.
-Je pense surtout qu'elle ne résiste pas à mes charmes, ricane Heizou, je devine son sourire narquois même les paupières closes.
Je prend une grande inspiration, le nez toujours fourré dans mon coussin, et fais un effort colossale pour ne pas lui sauter à la gorge.
Le pire c'est qu'il n'est même pas si loin de la vérité...
Je maudis sa perspicacité déroutante, tout en me maudissant d'être si facilement troublée alors que le monde cours à sa perte.
Quand je finis par relever la tête, je fais mine d'être sérieuse et évite au mieux les regards conspirateurs de Heizou.
-Vous avez réussi à ramener le chargement? Je lâche pour briser le lourd silence qui c'est installé.
Encore honteuse, je triture nerveusement les bordures de ma couverture de fortune.
-Oui, grâce à Rosaria, lance Miyuki les paupières plissées par l'inquiétude.
L'abyssale hausse les épaules tout en plongeant ses pupilles écarlates dans les miennes.
Je me retiens de frémir, Rosaria a peut être gagné la confiance de Miyuki et Itto, mais moi je ne me ferais pas avoir si facilement.
Un froid se glisse entre nous me figeant sur place.
Je prends soudain conscience de la tension qui règne dans l'air. Son poids s'écroule sur mes épaules comme une maison de brique qui s'effondre. Mon souffle se bloque sans que j'en comprenne la raison, nous avons gagné une bataille, alors quelle est cette sensation?
L'odeur de la peur me paraît si vive que mes narines se retroussent de dégoût.
-Que se passe t'il ? Je comprend à la façon dont mes camarades évitent les éclairs que lancent mes yeux que toute la vérité ne m'a pas été donnée.
-Laissez-moi lui expliquer, soupire finalement Heizou prenant le semblant d'un air consterné.
Ce soudain changement qui s'opère autour de moi est glaçant, je vois mes compagnons s'échanger des regards sans que je ne sache pourquoi.
-Que se passe t'il? je répète la voix à présent tremblante.
Rosaria se détache de son coin pour pousser mes amis or de la tente.
-Expliques-lui, jette t'elle froidement avant de s'éclipser de ma vision, tendis que Itto proteste vaillamment sans succès.
Je me tourne ensuite vers Heizou, impassible:
-Alors? Il baisse la tête, son éternel sourire a définitivement quitté ses lèvres.
Lèvres auquelle mon esprit ne cesse de me ramener.
Je chasse avec violence mes pensées mesquines, ce n'est pas le moment, ça ne l'est jamais.
-Pour commencer, (il semble lasse) ça fais presque une semaine que tu es cloîtrée ici.
Je ne dis rien, comprenant mieux pourquoi mon ventre semble brûler de l'intérieur.
Ce n'est pas si surprenant pour autant, je sais très bien que le poison des abyssaux est capable de plonger des baleines dans le coma d'une misérable piqûre.
-Et, Rosaria n'est pas la seule dans son genre, je suppose qu'elle t'a dis être unique? Ses yeux aussi brillant que l'aube se plongent dans les miens.
Je ressens à nouveau cette bouffée de chaleur qui caractérise la gêne, et me rends compte à présent de la pénible absence de mon masque.
-Elle m'a mentis? Ce n'est pas vraiment une question, mais inexplicablement ma bouche s'entrouvrent pour la prononcer. J'ai besoin d'en avoir la certitude.
-Pas exactement, elle est bien différente de son espèce, mais il y en a d'autre comme elle, il passe une main dans ses cheveux (un léger tique nerveux), des abyssaux intelligents...
-N'en dis pas plus, je suppose qu'on a des problèmes avec eux? Ce qui me viens à demander pourquoi? Heizou m'observe avec une certaine admiration qui ne me déplaît, même si je ne lui avouerais pour rien au monde...
-Exacte, ils cherchent à exterminer l'humanité pour construire leur empire, d'après Rosaria. Mon ami se glisse à mes cotés et s'assoit sur le lit.
Je scrute chacun de ses gestes, essayant de deviner la suite de ses propos.
-tu lui fais confiance. Je marmonne sans savoir pourquoi un goût amer emplit ma bouche.
-Jalouse, me taquine t'il alors que je m'empourpre, Rosaria est rude mais elle a un bon fond.
-Ça n'explique pas pourquoi les siens passent leur temps à nous dévorer, je grogne en me détournant.
-Les abyssaux sont naît pour nous détruire Shinobu, reprend t'il d'un ton plus doux, comme si il avait peur de me briser en élevant la voix.
Je me retiens de lui cracher que ça n'a aucun sens, mais tiens ma langue à l'affût de la suite.
-C'est une punition divine. Heizou secoue la tête, prends moi pour un fou, moi aussi j'ai eu du mal à y croire au début, mais il semblerait que les dieux aient décidés de nous remplacer.
Non, je ne le prend pas pour un imbécile, pas plus qu'un taré. Mais la rage incendie mes veines comme un brasier de haine.
Les dieux.
Je repense à mes parents, fervant croyant, qui priaient chaque matins et chaque soirs pour que notre sort soit meilleur.
Je revois le visage émacié et triste de Mizuki croyant que l'avenir sera radieux.
Je réalise alors la raison pour laquelle elle semblait si peinée, lorsque je l'ai revue.
Si c'est réellement une punition divine qui m'a volé ma famille et mon innocence, alors ma vie n'est qu'une immense farce!
Et dire que mes parents me repoussaient pour manque de foie envers le ciel.
Quelle blague!
Dans ce cas je ne regrette pas d'être la mauvaise fille que je suis!
-Shinobu? Le ton clair de Heizou me ramène doucement à la surface, je prend conscience que mes pommettes sont humides.
Un sanglot s'échappe de ma gorge (si serrée que je l'aurais cru impossible).
Tout mon corps est agité de convulsion.
Je me déteste de paraître faible alors que mes amis ont besoin de moi.
Je devrais être capable de tout endurer sans jamais broncher.
Me contenter de tout encaisser pour les autres et garder mes peines pour moi.
Pourquoi suis-je si faible?
Les larmes roulent sur mes joues, comme des cascades de douleurs qui se déversent dans un océan de tristesse.
Tout disparaît sous les flots autour de moi, si bien que je sens à peine la pression des bras de Heizou autour de mes épaules.
Le temps s'écoule ensuite sans que je ne sache combien.
Heizou me laisse pleurer, renifler contre son épaule sans broncher.
J'aurais le temps d'avoir honte plus tard.
La caresse de ses doigts dans mes cheveux apaise ma souffrance.
Mon cœur est en sang, je suis trahie.
Malgré moi, je me met à raconter mes secrets les plus enfouis, les plus violents.
Il encaisse tout, silencieux, sans jamais se plaindre.
Sous son oreille est attentive, je me sens libérer d'un poids, comme si je commençais à m'envoler au dessus de la tente.
Quand je finis par me taire, à bout de souffle, le visage sec et rougi, mon ami murmure:
-Tu es de loin la personne la plus courageuse que je connaisse, Shinobu, parfois j'aimerais que tu te repose sur les autres plutôt que de tout gérer seule.
-Tu crois que je fais quoi, là, imbécile! Ma voix est enrouée sous le coup de l'émotion. Je lui assène une tape à l'arrière du crâne, un rire à travers mes sanglots.
-Ouille! Tu sais que t'as une sacrée poigne! Il feint une grimace puis m'adresse son habituelle sourire narquois.
J'éclate d'un rire franc qui m'étonne moi même, depuis quand n'ai-je pas ris ainsi?
Il me dévisage, une pointe de fierté luie au fond de ses pupilles, mêlée à un autre sentiment qui m'est indéchiffrable.
-Idiot, je lâche alors que nous rions de plus belle.
Nous sommes interrompus par les gargouillis retentissant de mon estomac.
-Je reviens, Heizou se lève, un rictus au coin de la bouche qui en dit long sur ses pensées.
-Heizou? Je demande avant qu'il ne soit trop loin, mon cœur manque un battement en réalisant ce que je vais lui confier.
-Oui?
-Tu m'as manqué. Il s'éloigne avec un rire qui résonne comme une merveilleuse chanson à mes tympans.
-Toi aussi.
***
Après avoir engloutis une vingtaine de pancakes aux caramels à m'en éclater le ventre, je me suis empressée de me rendre à l'extérieur, je rêve de deplier mes jambes engourdies par le sommeil.
J'ai eu la surprise de constater que mon corps c'était parfaitement rétabli, je ne sais pas quel sorcellerie pratique Rosaria mais elle est efficace (si on omet les légers tiraillement à mon épaule).
Heizou m'a rendu mon masque, finis les rougeurs à la vue de tous! Je me suis empressée de l'enfiler après avoir dévoré une énième friandise.
Réapprendre à tenir debout m'a pris un certain temps:
J'ai d'abord subi d'affreux fourmillement dans la plante des pieds quand mon sang c'est remis à affluer dans mes veines. J'ai ensuite trébucher, m'accrochant au pillier de la tente pour finir par m'écrouler contre le sol, ce qui a semblé très drôle à Heizou.
Quand je me suis remise de mon humiliation, je me suis emparée de mes fourreaux, contenant toujours mes lames, et suis sortie en trombe.
J'espère ne plus jamais me retrouver enchaîné à un lit, l'expérience du réveil est terrible.
Une brise légère soulève mes mèches rebelles et creuse les contours de mon visage. Elle porte son habituelle odeur de mort.
Une plaine aux herbes noircies s'étend à mes pieds, tapissée d'aiguilles et de cendre.
Le ciel est gris comme le reste du paysage, une bruine argentée perle sur ma peau transie par la fraîcheur.
On pourrait presque percevoir un hiver prochain qui arrive à grand pas. Mais les saisons n'existent plus, le temps n'est que souffrance perpétuelle.
Je marche sur les gallets qui forment un sillon de pierre jusqu'au feu que prépare Kazuha.
Les mains dans les poches, je détail de loin mes amis qui renforcent les barricades qui protègent le camps.
Au dehors du mur, je peux voir les collines qui s'étendent à perte de vue jusqu'au tourelles sombres à l'horizon, les premiers gratte-ciel qui se fondent dans ce décor monotone.
Alors que je m'apprête à penser que la sécurité m'avait manqué, un mouvement vif attire mon attention derrière un sapin.
Trop rapide pour ne pas être suspect.
Quelque chose ou quelqu'un est entré dans ma bulle de confort.
Je me met aussitôt en position d'attaque.
Mes doigts glissent à la rencontre de mes armes alors que je progresse a pas de loup vers la silhouette.
Si je l'attrape assez furtivement je devrais pouvoir le tuer en silence.
-Arggh! Je bondis en arrière surprise, c'est un cri humain.
Ma lame a effleuré son cou et un liquide pourpre dévale sa clavicule.
-Qui es-tu?! Je dissimule mon trouble et le plaque contre l'écorce de l'arbre.
-On se calme, je ne suis pas là pour me battre, hé hé ~, C'est un jeune garçon aux cheveux orageux noués en tresses éclaircies, ses yeux bleus brillent comme des billes de verre. Il grimace tout en soutenant mon regard, la mine amusé.
-Réponds moi ou je te change en tapis! J'augmente la pression de mon arme entre le menton et l'épaule.
-Très rassurant... Il tente de m'échapper mais je le maintien fermement, ne préférez vous pas une jolie chanson à la place?
Il se fiche de moi?
-Dépêches toi de repondre. Les émotions me quittent, je ne suis plus que l'exécutrice de ma colère.
-Je m'appelle Venti et je suis là pour te délivrer un message, hé hé ~, il me lance un sourire victorieux qui me donne envie de plonger ma lame dans son visage.
Alors que je m'apprête à l'achever, je suis éjectée contre un rocher par une violente bourrasque.
-...Que? Je me redresse vivement et cherche du regard le jeune homme.
Mon cerveau ne parvient pas à comprendre ce qu'il vient de se produire.
-Ne vous a t'on jamais appris qu'il est mauvais de s'en prendre à un dieu? Me chantonne une voix haut perchée dans le creux de l'oreille.
La sueur dégouline le long de ma colonne vertébrale, je fais volte-face et me jette sur mon ennemi.
Il m'évite aisément et me fait un croche patte.
Il m'écrase ensuite les poumons d'un pieds sur le torse.
-Décidez à m'écouter?
Contrairement à Itto, j'ai un instinc de survie, je hausse donc imperceptiblement le menton.
-Bien, Venti s'assoit sur moi avec nonchalance, pour tout dire je suis un dieu qui ne souhaite pas la disparition de l'humanité, il hotte mes armes de mes mains et les lance au loin, et je suis envoyé par mes camarades qui n'ont pas osé s'opposer au joug divin.
Il est complètement taré.
Je fais mine d'être attentive à ses dires, guettant la faille qui me permettra de le vaincre.
Je ne sais pas se qu'il boit mais ça m'a l'air particulièrement fort.
-Nous t'avons choisis pour détruire l'abîme... Termine t'il alors que je ne l'écoute que d'une oreille.
-Non merci. Les dieux n'ont cas le faire eux même, je rétorque prenant garde à ne pas paraître sceptique.
-Nous ne pouvons pas intervenir directement dans les conflits entre mortels, il soupire et se met à fredonner, sauf si les mortels ont un lien directe avec le ciel...
C'est qu'il s'y croit vraiment en plus!
Pauvre enfant, la folie n'épargne aucun esprits.
-la mort c'est abattue sur des innocents, il faut racheter cette faute.
Ces quelques mots me bouleversent sans en comprendre le sens.
Mes pupilles se relèvent vers lui. Je demeure suffoquée en découvrant la mini tornade qui flotte dans sa paume.
-tu sais ce qu'il te reste à faire si tu veux assurer un avenir heureux pour ta famille.
Lorsque je lis la tristesse dans ses yeux perçant, je sais, oui je sais qu'il voit mes souvenirs.
Qu'il partage ma douleur.
Quelque chose cède en moi, ma façon de percevoir le monde éclate en milles morceaux.
Ce n'est pas un humain.
Pas plus qu'une monstruosité.
C'est un signe, une réponse à ma détresse.
Quand il finit par s'évaporer dans un nuage de brume, j'ai la certitude de ce qu'il me reste à faire.
J'ignore pourquoi, mais j'ai confiance en lui.
***
Quelle idiote, je me tourne de droite à gauche, la voie est libre.
Dans quoi est-ce que je m'embarque?
Mes pensées tournent en boucles dans ma tête sans cesser de me tourmenter.
Mais il me suffit de songer à Venti pour que mes doutes se dissipent.
Quoique, pour quelqu'un qui disait haïr les dieux, je tombe bien bas.
Mais comme toujours, je préfère me fier à mon cœur. L'esprit a souvent tendance à me détourner de la vérité.
-Attends! Heizou passe devant moi et me stoppe repoussant mes épaules.
-Je dois y aller, je n'ai pas le temps. Je le contourne sur la pointe des pieds et reprends ma course.
Je suis retenue par son poing agrippé à mon poignet.
-Dis moi au moins pourquoi tu dois te rendre chez ces monstres.
Rosaria le fusille du regard mais tient sa langue, elle n'attend que de me mener aux siens.
-Je vais vous sauvez.
Heizou me deviseage avant de relâcher sa poigne.
-Je t'accompagne, pas d'objection.
-Ne comptez pas partir sans moi, Kazuha se place prêt de son ami, le visage dévoré par le remord.
Je sais qu'il pense à Tomo, le garçon qu'il n'a pas pu sauver. Je sais aussi qu'il le revoit en nous et peut importe ce que je lui dirais, il me suivra.
Je soupire, l'abyssale et moi échangeons un regard entendu.
-Très bien.
Je me détourne de mes compagnons, inutile d'essayer de les protéger, je préfère qu'ils soient à mes cotés que à ma poursuite dans mon dos.
-Ou va t'on? Demande Kazuha reprenant son air serein.
-Chez le prince des abysses, à Khaenri' ah. Le ton lugubre de Rosaria me ferais presque rebrousser chemin si je n'avais pas la certitude de changer mon destin.
Je m'inquière rapidement de la situation au campement:
Quand Heizou m'assure que Itto est resté pour veiller sur Miyuki, je lâche un rire soulagé qui surprend mes camarades.
Plus rien ne me retient à présent que je sais que ma soeur ne risque rien.
Partons changer le monde.
Nous parcourons la plaine jusqu'à son extrémité, elle débouche sur la ville qui pullule de monstre.
Nous passons par les toits, plus exposés aux rayons du soleil, les abyssaux évitent de les fréquenter.
Quand l'un d'eux parvient néanmoins à nous atteindre, Rosaria s'en débarrasser sans une once d'âme.
Je ne peux m'empêcher de constater de jour un jour à quel point elle est terrifiante.
Parfois, nous faisons une halte pour reprendre des forces. Nous nous nourrissons de ce que nous trouvons.
Je regrette de ne pas avoir prévu de provision, mais Venti a été clair, je dois vaincre le prince avant la fin.
Lorsque que nous nous installons sur le bord des toitures, je jette des regards en contrebas, les abyssaux dévorent de vieilles carcasses qui n'ont plus rien d'humaines, quand il n'y a rien à manger ils se dévorent entre eux.
Malgré moi, mon cœur se crève à la vue de cette désolation, parfois je me surprends même à ressentir de la pitié pour ces bêtes. Elles ne sont pas si différentes de nous: elles se raccrochent de toutes leurs forces à un lambeaux de vie.
Je les comprends presque: ma volonté de vivre parmi les cadavres qui jonchent le sol du monde est plus brûlante que les flammes qui calcinent le sol.
Khaenri'ah est le berceau de la fin du monde. Là où l'apocalypse a commencé, je suppose que c'est aussi là que tout doit finir.
Au-delà de la ville de Teyvat, des ruines encore fumantes se déploient dans le lointain, leurs éclats rouge sang sont éclatés dans la lueur de l'aube grise. C'est comme observer un miroir brisé à travers une longue vue. Comme si le monde c'était tordu sous les flots du massacre.
J'entends la mélopée des morts.
Des cris, des chants, aussi déchirants que les étendues mouvantes et déformés.
Des brisûres d'anciens edifices ondulent au milieu du vide dans le silence étouffant.
-C'est donc ça... Le calme ambiant cesse sous la vague sonore que déploie ma voix résonnant dans le néant.
Ce sont mes premiers mots, l'horreur qui se dresse face à moi vole chacunes de mes paroles.
-Khaenri'ah, Rosaria s'accroupit prêt de moi, impressionnant n'est-ce pas.
Je n'ose répondre, je n'ose la regarder.
-Les abyssaux étaient humain avant. Dis-je simplement, je détail le spectacle funèbres quand elle pose une main sur mon épaule.
-Oui.
C'est la réponse que je craignais, que j'avais deviné en rencontrant Venti, et j'espérai me tromper.
C'est pire qu'une punition. Personne ne le mérite.
-Alors ce n'est pas pour nous remplacer que les abyssaux sont naît, je fais remarquer en songeant aux paroles d'Heizou.
-Non, les habitants de khaenri'ah ont subi cette malédiction pour avoir découvert un secret que gardaient jalousement les dieux.
-Quel secret? C'est la première fois que Rosaria semble prête à se confier, elle est restée interdite devant les ruines.
J'évite de penser à ce qu'elle doit ressentir.
-L'immortalité, son regard rencontre le mien quand elle reprend: les dieux nous ont ensuite offert la vie éternelle, mais pas comme nous l'espérions.
Je frémis en comprenant la suite.
-Et toi? Kazuha qui surveille les alentours avec prudence s'avance vers l'abyssale, presque méfiant.
-J'ai été épargnée. Elle se tait, elle n'en dira pas plus.
Elle nous a menti, mais je ne peux lui en vouloir, sa vie doit être affreuse.
-Il n'y a pas un moyen de... Commence Heizou, je le foudrois d'un coup d'œil, il se tait aussitôt.
-Mais qui voilà ? Nous faisons tous volte-face, en alerte.
Le nouveau venue possède une démarche assurée, il joue avec une pièce en or qui brille dans la lumière écarlate.
Je vais bondir sur mes jambes quand une dague se glisse sous ma gorge.
-Pas un geste, humaine, siffle Rosaria tranchant chaques syllabes à la machette.
Atterrée, j'observe Heizou et Kazuha s'écrouler à mes pieds.
-Inclines toi devant le prince des abysses, me crache t'elle, son dégoût non-dissimulé.
-Tu nous a trahis! Je hurle quand mon cerveau émerge de sa torpeur.
Et dire que je commençais à m'attacher à cette démonne!
-Elle est longue à la comprenette, non? L'abyssale marche vers moi, un rictus mauvais aux lèvres.
Il est grand, ses cheveux ont la couleur de l'abîme. Il n'a qu'un œil qualifiable d' "humain", l'autre est noir comme les profondeurs de la nuit.
Sa peau n'est pas aussi pâle que celle de Rosaria, toutefois je ne parviens pas à le regarder en face.
Je contiens mes tremblement de haine sous un masque d'indifférence.
Me felicitant une fois encore d'avoir le bas du visage dissimulé.
-Ne t'inquiète pas, tes amis ne sont pas mort, me souffle Rosaria avec froideur, pour l'instant...
Le prince abyssal prend mon menton entre ses doigts pour me détailler plus attentivement. Je soutiens son regard, sans broncher cette fois.
-Je suis Kaeya, sourit-il en écartant la dague de mon cou, et nous avons à nous dire...
Des abyssaux rampent jusqu'à nous, à Khaenri'ah le soleil est recouvert d'un voile de poussière noir: le dôme protège les monstres de ses rayons.
Les créatures se saisissent de Kazuha et Heizou et les jettent sur leurs dos.
Je me demande un instant si le prince des abysses les contrôles d'une quelconque façon, mais le goût âcre de la trahison empêche mes réflexions.
Pourquoi Rosaria nous a t'elle sauvé si c'est pour ensuite nous jeter entre les griffes de son prince.
Il aurait été plus simple de nous laissé mourir ce jour là.
Kaeya nous guide vers ce qui se rapproche d'une tour, des particules rouges flottes autour de nous et se mouvent au rythme de nos pas.
Le regard de Rosaria me brûle l'échine, je sais qu'elle scrute le moindre de mes mouvements, sa lame menaçant mes arrières.
De toute façon, je ne peux rien faire si je veux que mes compagnons survivent.
Je grimace à la vue des sales monstres dégoulinant de chairs fondues qui posent leurs griffes sur Heizou.
Ma pitié n'est plus qu'un tas de cendre, je ne pense plus qu'à exécuter les ordres de Venti.
Les abyssaux ont un point faible, si tu tus celui qui est appelé "prince", ils se retrouveront orphelin et disparaîtront. Je me remémore les paroles du dieu, tout en priant pour qu'il ne m'ai pas menti.
Je n'ai jamais eu de bonne affinités avec les divinités ce n'est pas parce qu'elles m'ont confié une mission qu'elles sont incapables de réaliser que ça va changer.
Pourtant depuis la venue de Venti je ne cesse de me poser cette question: pourquoi moi?
Peut-être parce que ça les amuses de donner des ordres à une mortels qui a cessé de les servir.
Je suis violemment tirée de mes pensées quand Rosaria me pousse contre le sol.
Nous venons d'émerger dans une pièce vide, d'épaisses dalles de pierre pavent le parterre, le plafond est à une hauteur vertigineuse et des petites fentes laissent entrer la lumière écarlate qui se posent sur un trône de granite.
Kaeya s'installe sur le promontoire qui surplombent la scène puis agite la main d'un geste impatient.
-À genoux, clame t'il alors que ma joue est écrasée contre les pavés.
Je me redresse avec lenteur.
Rosaria m'assène un coup dans les côtes:
-Plus vite, humaine. Elle ne fait plus semblant d'être une "gentille petite monstruosité", elle est redoutable.
Je crache avec un gargouillis de douleur et me stoppe convenablement.
Enfoirés, je pense en surveillant Kaeya du coin de l'œil, un rictus de satisfaction tord la courbe de sa bouche, je ne me plierais jamais à sa volonté.
-C'est donc elle qu'ils ont choisis pour me vaincre?
-Oui mon prince. Je réponds avec une ironie non feinte.
Rosaria aggripe mes cheveux et me tire en arrière.
-Tais toi ou je te tranche la langue.
J'aquiesce en constatant que Kazuha et Heizou sont à la portée d'un coup fatal.
-Sais tu pourquoi nous faisons ça? Kaeya balaye l'assemblé d'abyssaux d'un air ennuyé.
-Pourquoi ne pas me tuer tout de suite? Je siffle ignorant royalement sa question.
Alors que Rosaria s'apprête à enfoncer sa dague dans mon cœur, le prince des abysses lève un bras en signe d'apaisement.
-Je veux que tu saches à quoi tu te dresses avant de disparaître, je veux voir ton desespoir engloutir tes yeux avant de les fermer pour toujours mais surtout, je veux que le souvenir des abîmes te hantent pour l'éternité. Ses pupilles se rétrécissent en deux traits, j'ai la nausée. Mon cœur se balance à un rytme irrégulier comme si il allait sombrer à tout moment.
Je n'aurais pas peur, mon esprit s'ancre sur ce songe de toute ses forces.
-Plus nous mangeons d'Hommes, plus nous redevenons humain à notre tour, reprends Kaeya en me toisant, en détruisant l'humanité nous assurons la survie de notre peuple.
Alors pour que Rosaria ait l'air aussi humaine... Je réprime une montée de bile en me mordant la langue.
Les plus monstrueux des leurs sont les plus humains.
-Certain dieux pensent peut être avoir commis une erreur en participant à la chute de Khaenri'ah, il est pris d'un ricanement sombre, mais de là à choisir une mortelle aussi faible pour régler leurs fautes est ridicule !
La foule d'abyssaux qui nous entoure se joint à l'hilarité de leur prince.
Leurs rires ressemblent à des bourrasques sifflantes et glaciales.
Je contiens ma terreur et mes tremblement derrière le brasier de haine qui s'emfflament en moi, mais je doute de sa suffisance.
-Bien maintenant que tout est clair. Kaeya lève le nez vers le ciel, voyons ce que pensent les dieux en voyant leur adorable championne se morfondre devant la puissance de l'abîme. Apportez ses amis!
Je lâche un cris de protestation que j'étouffe aussitôt entre mes mains. Mais c'est trop tard, les iris du prince brillent d'une lueur victorieuse.
J'assiste impuissante, mes compagnons sont traînés jusqu'aux bas du trône.
Kaeya aiguise une lame aussi claire que la glace contre les accoudoirs.
Il prend son temps, le stress monte en moi, engloutis chacune de mes respirations, libère une bouffée de panique dans mes veines.
Les battements de mon cœur accélèrent, le peu de contenance qu'il me reste cède sous le poids de mes émotions.
Je tente de me relever mais Rosaria me maintient au sol.
-Tu vas regarder.
Je me débats, les larmes inondent mes yeux mais je n'en ai que faire:
Ne me prenez la seule chose qu'il me reste.
Je hurle, je cris, mais je refuse de supplier.
Je me battrais même si la lutte est déjà terminée.
Quand je finis par réaliser que ce n'est pas un cauchemar, que l'espoir me quitte comme on souffle la flamme d'une bougie. Kaeya abat son arme sur mes amis.
Les éclats de lumière m'aveuglent, finallement je n'assisterai pas à la scène. Je ferme les yeux de toute mes forces, priant pour me réveiller alors que je sais que c'est peine perdu.
Des fragments de souvenir émergent lentement de mon désespoir.
Je me vois: il fait nuit noire, le sommet de la montagne est battue par le vent. Le froid s'insinue à travers la toile de mon kimono.
Mes doigts tremblent tellement quand je parviens à enrouler une boucle de ronce autour de mes chevilles que je me demande si ils ne vont pas se briser.
Divinité de Narukami, venez moi en aide! Je me recroqueville, seule, dans mon lit aux draps trop fins.
Je murmure des prières, frissonnant de chaques membres.
Quand les premières lueurs de l'aube illuminent ma chambre, je suis toujours gelée.
Traditionnellement, s'entourer d'épines peut octroyer la bénédiction de Narukami. Je l'ai attendu, mais mon dieu, lui ne m'a jamais entendu.
Je me revois feuilleter un livre d'herbologie quelques années plus tard, au fil des pages, je lis que les épines des montagnes possèdent des propriétés paralysantes qui peuvent rendre les bêtes incapables de bouger pendant plusieurs jours.
Je reste sans voix et referme l'ouvrage.
Je comprends alors qu'aucun dieux ne me viendra jamais en aide.
-Quel métier envisages-tu? Sarah se penche vers moi la mine sérieuse.
Je fais mine de réfléchir et réponds:
-J'aimerais un travail qui offre une vrai liberté.
Elle rit comme si je venais de faire une blague.
Itto me rattrape essoufflé alors que j'enjambe le pas du bus:
-REVIENS QUAND TU VEUX DAND LE GANG ARATAKI! Hurle t'il en me faisant de grand signe, ON SE BATTRA À NOUVEAU! Genta, Mamoru et Akira le retiennent de partir à ma poursuite.
Avec un sourire je les salue et m'éclipse de leur vision.
-Très bien! Si tu ne veux pas être une prêtresse Narukami va donc jouer avec ton stupide gang, mais n'ose pas revenir ici! La porte sera fermée! Pour souligner ses propos, mon père balance mes affaires sur le seuil et un claquement lointain résonne mais je suis déjà loin.
L'explosion lumineuse se rétracte jusqu'à s'effacer complètement.
Quand mes paupières s'entrouvrent, je crains de ne pas tenir.
Mais la vision qui me hante n'est pas celle que je perçois.
Itto.
Une lame a travers le torse, un filet de sang qui perle de ses lèvres qui me murmure des mots:
-Bonne chance pour la suite Shinobu. Et il s'écroule dans la poussière, sans vie.
REVIENS QUAND TU VEUX DANS LE GANG ARATAKI!
Non.
C'est impossible.
Aucune phrases correcte n'est capables de décrire l'horreur de ma vision.
REVIENS QUAND TU VEUX DANS LE GANG ARATAKI!
On vient de me prendre mon âme, de m'arracher à tout bonheur futur.
-Shinobu! Les cris de ma sœur qui me paraissent moins réels que la situation qui se dessine sous mes yeux m'appellent. Le combat n'est pas finis!
Se sont les larmes qui glissent sur son visage d'ange qui me gifflent.
Les poumons écrasés par mes hoquets, je me relève et saisit la lame qu'elle me lance.
Ils n'auraient jamais du venir!
Itto n'aurait jamais dû mourir!
Parce qu'il est mort, je viens de le réaliser.
Je saisis fermement le pommeau de la lame que m'a offerte ma sœur.
Je pivote, toute ma rage dans mon geste et éjecte la dague de Rosaria.
Je grave dans mon esprit son expression de surprise et d'horreur qui me fait jubiler.
Je n'ai pas le temps de l'abattre, je vais tuer le prince.
C'est la panique, certain abyssaux se ruent or du bâtiment, d'autres se jettent sur moi.
Le temps se fige, ma lame fend l'air. Le sang noir des monstres gicle dans une pluie de ténèbres.
Mon arme et mon prolongement, je me fraye un chemin à travers la foule de monstre et dans un saut, je plonge vers Kaeya.
Ses yeux s'agrandissent de peur en rencontrant les émotions qui se succèdent sur mon visage.
Des créatures s'interposent mais elles sont vites balayés par la fureur de Kazuha et Heizou.
Ils se sont relevés aidés par ma sœur qui leur a fourni de quoi se battre.
Kaeya s'empare de son épée au moment où il comprend qu'il ne m'échappera pas, mais il est trop tard, sa tête se détache déjà de son corps pour rouler à mes pieds.
Si vite, il a fallut de quelques secondes pour que l'avenir du monde ne change.
Quelques secondes pour qu'Itto ne meurt.
Les abyssaux se tordent de douleurs et lâchent des râles. La plupart ont fuis et je sais que je ne les reverrais jamais.
Chaques traits de Rosaria exprime la haine.
Elle titube, un bras en moins, un œil au beurre noir.
-Comment as-tu o... Elle ne termine pas sa réplique, Heizou se tient dans son dos, la lame ressort par son front.
Quand les derniers monstres détalent, quand je sais que j'ai gagné, alors je m'autorise à m'écrouler pour verser toutes les larmes qu'il me reste, trembler pour tout mes cauchemars et hurler jusqu'à ne plus avoir de souffle.
Les dieux peuvent attendre.
L'avenir aussi, je le construirai quand je me serais reconstruite d'abord.
Et je prendrai tout le temps qu'il faudra.
_______________
7854 mots
J'AI FINIS😆
Bon, alors y a un milliard de truc qui va pas dans ma fanfic 😭:
-Déjà l'intrigue qui part dans le multivers (vous avez réussi à tout suivre vous?) 😵💫
Si y a un truc qui vous embête parce que c'est pas clair dans les intentions des persos ou leur rôle (par exemple Rosaria on sait même pas pourquoi elle les sauves pour ensuite les trahirs...) n'hésitez pas a poser des questions.
-Ensuite, la modification du caractère de certain perso🥺 (j'étais obligé/e...)
-Les scènes mal coupées et les transitions de mes deux😭😭 (y a plein de non-dit)
-PK j'ai l'impression d'avoir bâclé la fin??!! (Peut être parce que tu l'as bâclé, nunuche🙄)
-On parle de Kaeya? Il a changé... (comme le football...
OK je sors👀)
-Pour les paragraphes, je sais que "j'aére" beaucoup mon texte, mais du coup j'espère que sa va...
Bon on va s'arrêter là si j'ai pas envie de tout recommencer...
Ensuite les truc que j'ai pas pu faire:
-Développer les rôles des personnages à part Shinobu...
-De base on devait rencontrer plein d'abyssaux "intelligent" (comme Xiao, Qiqi, Hu tao...)
-Scène de détente entre les persos 😭
-Happy ending... Je vous jure que de base je devais pas faire une fin ouverte à la noix de coco 🙄.
Mais bon ça reste une nouvelle, hein? 🥲
VOILÀ, j'espère que malgré tout ça ne vous a pas ennuyé...
Et bonne chance aux autres participants pour le concours
😆
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