30
Il se tient droit face à moi, son regard dur et froid planté dans le mien. Ses cheveux blonds encadrent son visage en volant et un aura presque inquiétant émane de son corps plus musclé que la dernière fois que j'y ai prêté attention. Depuis quand Peter travaille-t-il son corps ? Enfin... Peut importe. La lueur qui brillent dans son regard alors qu'il scrut mon visage sous toute ses formes alors que ses yeux semblent beaucoup plus foncé et plus inquiétant que d'habitude. Est-ce de la haine, du mépris, de la rancoeur, ou un sentiment plus agréable qui luit dans ses prunelles ? Me déteste-t-il à se point ?
Comme pour répondre à mes questions, un sourire un coin se pose sur ses douces lèvres rose et il me tend sa main, attendant que je la serre. Et même si c'est une piètre façon de m'approcher, je sais qu'aussi maladroit qu'il puisse être, il ne pourrais mieux faire à cet instant. Peut-être que notre relation n'est pas si désespéré que ça, j'aime pouvoir penser que nous pouvons encore tout rattraper, même si par moment, je me doute que tout n'est que peine perdu.
«-Ravie de faire équipe avec toi, douce Éléna. Dit-il d'un ton que je ne saurais définir, comme une sorte de mélange entre une profonde sincérité et une hypocrisie cachée
-Euh... De même ?»
Ma réponse sonne plus comme une question qu'autre chose, mais il devra se contenter de ça. Malgré tout, je prends le parti d'ignorer la main qu'il me tend. Oui, il me manque, mais je suis bien trop fière pour lui pardonner, et encore moins pour lui laisser le moindre espoir. Mais il ne semble pas vouloir se détacher de son impitoyable sourire et, c'est agacée que je me tourne en tentant de me contenir. Que chercher-t-il au juste ? S'il souhaite rattraper notre relation, il ferait mieux de le dire, plutôt que de faire semblant pour me jouer un autre sale coup.
Plus loin, j'aperçois Éthan s'avancer vers moi, une sangsue collée à son bras. En tant normale, je pense que je devrais avoir un pincement au cœur, me sentir jalouse, au moins un petit peu. Mais là, rien, je ne ressens absolument rien, j'ai juste envie de rire de la situation. Une folle essaye de fricoter avec mon supposé petit ami et je m'en fiche incroyablement. Malgré tout, je les rejoints rapidement en souriant, amusé par la scène qui se déroule sous mes yeux.
«-Je dérange peut-être ?»
La fille suspendu au bras d'Éthan semble sur le point de protester, lorsqu'il prend les devants, l'empêchant sûrement de répondre d'un air qui aurait suffi à me mettre en colère pour de bon, à faire sortir cette frustration que je contient depuis plusieurs jours déjà. Et franchement, je n'aurais pas donné cher de sa peau si tel avait été le cas.
«-Non, tu tombe à pic ! Je te présente Rebecca, elle fait équipe avec moi. Rebecca, même si je me doute que tu l'a connais, je te présente Éléna, ma copine.»
Le ton sur lequel Éthan termine sa phrase est sans appel. Il sonne plus comme un avertissement d'ailleurs. Et, avec délice, j'observe cette fameuse Rebecca se crisper de tout son long. Je ne pensais pas qu'il avait du succès ici. Enfin, dans le fond, ce n'est pas comme si j'avais essayer de m'y intéresser. Parfois, j'ai l'impression de ne prêter attention qu'à ce qui pourrait me servir, et non pas aux détails de mon entourage. Les cheveux de Rebecca sont attaché un en chignon négligé et quelques mèches rebelles tombent devant ses yeux verts pomme. Ses tâches de rousseur ressortent horriblement sur la totalité de son visage et accentue la rondeur de ses joues bouffis. Lorsqu'elle sourit faussement, j'aperçois ses dents blanches, mais pourtant vraiment mal alignées. Sans parler de son corps. La décrire ronde serait un euphémisme.
Hypocritement, je décide de sourire le plus hypocritement qu'il m'est possible de le faire, sans parler du fait que j'ai beaucoup de mal à me retenir de rire. On m'avait dit que les gens possédant un dons ne pouvait être qu'agréable à regarder. Apparement, cette chose est l'exemption qui confirme la règle. Une chose reste tout de même sûr, où qu'en soit mes sentiments pour Éthan, je ne risque rien face à elle. Ce pendant, elle semble prendre mon sourire comme un affront personnel et se colle d'avantage contre mon ami d'enfance, en annonçant qu'elle est «incroyablement heureuse de pouvoir nous parler, il ne manquerait plus que Peter, et je serais définitivement aux anges !». Le regard pétillant de jalousie qu'elle me jette ne me trompe pas sur ses sentiments. Pour une raison que je ne comprends pas encore, cette fille est jalouse de moi. Pourtant, je ne suis pas sûr que ma vie soit réellement à envier, entre mes pertes de mémoires et cette espèces de double personnalité, je ne m'y retrouve plus. Par moment, j'ai l'impression d'être moi même, et la seconde d'après je ne me reconnais plus. Elle ne sait pas ç que ça fait.
Et inconsciemment, je rejette une part de ma colère contre elle, n exposant ma vie soit disant rempli de rebondissement :
«-Je fais équipe avec Peter justement, j'espère que tu ne m'en veux pas Reb, oh, je peux t'appeler Reb, tu permets ?»
Son regard se fige sur moi avec un tel intensité que je me demande dans combien de seconde elle me sautera à la gorge. mais elle ne fait rien et reste figée face à moi, le visage crispé. Seulement, ce n'est pas la seule qui se crispe face à moi. Éthan me regarde plus froidement qu'il ne l'a jamais fait, avec tant de haine que je sens mon cour raté un battement, comme s'il se brisait en moi. Voilà cette partie de moi, celle qui l'aime plus que tout au monde ressurgit sans prévenir.
Comme pour me sauver de cette gêne, Anna s'avance vers nous en hurlant presque de rage alors qu'elle lance un regard assassin à Kyle, qui semble être aux anges. Et pour cause, s'ils sont ensemble, aucun d'entre eux ne risque de mourir. Mais s'ils venaient à mourir, nous perdrions deux atouts, même si Kyle semble se foutre totalement de notre sort depuis quelques temps déjà. Mais, deux chasseurs dans la même équipe, le hasard fait trop bien les choses, non ? Je pense qu'Hector survivra aussi. Il est en équipe avec un garçon, au physique pas vraiment différent de celui du chasseur. Mais je dois bien avouer qu'il m'est totalement inconnue. Je vais vraiment devoir m'intéresser aux adolescent encore vivant, même si je n'en ai aucune envie.
Après quelques secondes durant lesquels je reste plongée dans mes pensées, Peter s'approche de moi et m'attrape le bras, me demandant de m'isoler avec lui. Il veut surement parler de notre future épreuve.
Et, une fois que nous sommes seul à seul, il entame la conversation :
« -Bon, je sais que tout n'est pas rose entre nous...
-Tu compte sérieusement t'excuser ? je le coupe pour l'empêcher de me faire définitivement sortir de mes gonds, quitte à ce que je le pardonne, je préfère juste essayer d'oublier, faire comme si ça n'avait pas eu lieu.
-Certainement pas. J'estime ne rien avoir à me reprocher, contrairement à toi. »
Je vois rouge. Totalement, comment peut-il me faire un tel reproche ? Est-ce ma faute si j'ai perdue mes souvenirs. Non ! C'est lui qui m'a tourné le dos, tout est sa faute, certainement pas la mienne.
Comme en harmonie avec mes pensées et mes sentiments, le ciel se couvre d'un gris si profond que tout devient presque noir comme la nuit. Je sens un vent énergique fouetter mon visage et coller mes vêtements contre ma peau. J'ai chaud, chaud de ce feu qui brûle mon âme et mes entrailles, de cette colère que j'essaye de retenir malgré tout. Mais c'est si dur. Et Peter semble bien remarquer à quel point je peine à me contrôler, mais, sans s'excuser, il change de sujet, tentant maladroitement je me faire penser à autre chose, dans l'espoir que cette tempête qui règne en moi se calme et ne survive pas.
« -Je voulais juste te dire que je comptais mettre mes différents de côtés, juste pour aujourd'hui. Je n'ai pas envie de mourir, honnêtement. Après, on oubliera cette paisible journée, je redeviendrais l'horrible corbeaux solitaire et toi la détestable impulsive et naïve aimé du public. Ça te va ? »
Je m'apprête à protester, encore, pour lui dire le fond de ma pensée, d'autant plus que ma colère ne fait que grandir au fur et à mesure de ses paroles. Un tel taux de débilité ne peux pas venir d'une même bouche, si ? Moi, naïve et impulsive, je peux le concevoir en parti. Mais aimée du public ? Il rêve. Et lui, un corbeaux solitaire ? Depuis quand se sent-il si solitaire, puisqu'il a lui même choisie l'exile ? A quoi bon se plaindre si c'est son choix, sérieusement.
« -Dit okay . »
Je fulmine et bouillonne à l'intérieur, pourtant je me concentre sur ma respiration que j'essaye d'apaiser le plus possible, calmant ainsi mes pouvoirs parfois incontrôlable qui, je le sais, pourrait me consumer si ma colère dépasse mes limites corporelles, mes limites mentales. Le ciel redevient doucement clair, même si ce n'est pas encore ça. Mais je me force à hocher la tête pour m'éloigner le plus possible de cet homme devenue si horrible, si destructeur. Non, il ne m'entraîneras pas dans sa chute, il ne me fera par retomber dans cette colère qui me consumais plus jeune, cette colère qui me blessait et blessait mon entourage. Je serais forte, j'ai appris à me contrôler, maintenant, tout ira bien.
Inconsciemment, et sûrement bêtement, je relève la tête, et ce que je vois me mets dans tous mes états, remplaçant ma haine par un sentiment tout autre : la déception. Son regard n'est pas effrayer, ni attrister, il semble juste me mépriser, me haïr, être pris d'une colère presque aussi grande que la mienne rien qu'en posant son regard sur moi.
Comment à-t-on pu en arriver là ? Comment notre relation a-t-elle pis se détériorer à ce point ? La descente en enfer que nous venus de connaître me semble insurmontable. De meilleur amie nous sommes devenu pire ennemie et tout me semble perdue. Est-ce un mal pour un bien ? Seul l'avenir me le dira. Mais je n'ai plus d'espoir, plus aucun.
« -Tu sais, celui que j'étais aimerais te caresser la joue et te dire que tu n'es jamais plus mignonne que lorsque tu t'énervé, même si c'est contre moi. Mais celui que je suis maintenant voudrait plutôt te dire d'arrêter ton cirque, d'arrêter de faire ton interessante pour les beaux yeux du public, mais tu n'es qu'une meurtrière Éléna, tu ne mérite pas tant d'attention, ni un tel don. C'est pourquoi je me contenterais de te laisser là. À toute à l'heure. »
Sans me laisser le temps de répondre, il prend la fuite et s'éloigne de moi, s'isolant de son plein grès. Mais je refuse de croire ses douloureuse paroles. Je sais qu'au fond de lui, il est toujours mon Peter, pas celui qu'il tente d'être, de devenir. Quand il s'en rendra compte, il sera trop tard. Espérons qu'il le comprendra avant que la meurtrière que je suis doive agir.
En y repensant, j'aurais sûrement dû lui demander s'il avait une idée, une tactique pour combattre. Enfin, à quoi bon ? Tout ce que je planifie finit par m'échapper et je me retrouve à devoir agir dans l'urgence. Peut importe, nous aviserons.
Jöakim nous rappelle au moment où je comptais parler de cette altercation à Ana, celle que je considère désormais comme ma sœur, celle qui sera sûrement là jusqu'à la fin. Reste à savoir si elle partira avant moi. Désormais, je ne serais plus naïve, ici, nous allons tous mourir, les uns après les autres. Alors il va falloir profiter de nos derniers instants ensemble, pour que nous n'oublions rien de tout ces moments. Maintenant, il va falloir que nous attendions tous notre tour les uns après les autres.
Face à nous, les groupes se succèdent les uns après les autres dans un silence morbide et horrible. Les seuls voix qui résonnent sont les cris acharnés de douleur ou de rage des combattants. Les perdants semblent pour la plupart déçu, mais personne ne perd espoir, ils peuvent encore ne pas finir dernier.
Trois combats passent avant que mon nom de soient appelé. Je m'apprête à monter sur la scène pour me battre lorsque Peter déclare forfait haut et fort, sans même me demander mon avis. Je m'apprête à la sermonner lorsqu'il s'approche de moi, le regard froid et distant.
« -Tu me remerciera plus tard. »
Il fait un signe vers de tête sur le côté et je pose enfin mon regard sur nos adversaire. Éthan et Rebecca. Pour une fois, j'aurais pu vouloir remercier mon ex ami. Surtout que ce duo a déjà des points de retard à cause de la petite rousse, qui passe son temps à se cacher derrière Éthan, sans même utiliser ses pouvoirs. Éthan, quant à lui, fait du mieux qu'il peut pour se maintenir dans la course, même s'il est déjà salement amoché. Surtout qu'arrêter le temps à chaque fois pour éviter un maximum de coup et pour en donner à son tour lui demande une force considérable.
Anna et Kyle se débrouillent plus que bien, comme il fallait s'en douter. Ce n'est pas comme si c'était étonnant. Kyle n'agit que très peu d'ailleurs, il n'en as pas vraiment besoin, il se contente de la défendre lorsque le partenaire de leurs adversaires essaye de riposter, pendant que mon amie s'épuise à leurs faire voir tout à tout les plus illusions qu'ils puissent exister, aussi bien physiquement que mentalement. Ils se battent à peine, mais leurs adversaires déclarent tôt de même très vite forfait. Tout le monde semble découvrir la véritable personnalité d'Anna. Ils ont peur, ils sont tous effrayer. Personne ne veut se retrouver face à elle, même moi, je ne le voudrais pas. Mais je ne
M'inquiète pas pour elle, elle trouvera un moyen de rester là chouchoute des autres joueurs, celle que personne ne souhaite vraiment éliminer de son plein grès. Ils atteignent vite le haut du classement, en à peine quelques combats, alors que Moi, même en venant de réussir un combat après celui où nous avons déclarer forfait, nous restons dans les cinq dernières place. Je ne veux pas mourir. Pas maintenant, pas aujourd'hui.
Hector et son coéquipier ne se débrouillent pas trop mal non plus, mais pas assez bien pour sauver leurs peau. Ils sont à égalités avec nous, ça craint. Son coéquipier l'empêche inconsciemment d'utiliser ses dons à chaque fois.
Nous passons un troisième combat Peter et moi. Mais pas un coup du sort, où sûrement parce qu'il le fait exprès, nous perdons. Je sens le sang couler le long de mon arcade sourcilière et ma lèvre pulser en gonflant. Si nous perdons notre prochain combat, nous serons éliminer. Pourtant, je refuse de paniquer, et tout le monde semble comprendre que j'ai besoin de me concentrer puisque, même en me regardant avec compassion, personne ne m'approche. Je dois contenir ma frustration, réussir à faire ressortir ma colère et ma rage pour m'en servir. Ces sentiments seront ma dernière chances de survivre. Mon ultime chance. Je sais qu'ils nous ne reste qu'un seule combat, et nous sommes toujours à égalité face à Hector.
Face à nous, certains font leurs derniers combats la rage aux ventre. Les perdants, les vrais, ceux qui ne survivront pleure à chaude larme sans comprendre comment ils ont pu en arriver jusque là. Ils sont mort d'avance. Mais personne proche de moi n'en fait parti, pour l'instant du moins. Certains hurlent à l'aide, comme si nous pouvions les aider à ne pas mourir. Ils sont condamnés, et nous, nous ne pouvons que les regarder. Impuissant. L'un d'entre eux se relève péniblement et tente de prendre la fuite, mais un homme que je n'avais jamais vus jusque là, sûrement une sécurité pour ce genre de cas, l'attrape rapidement et l'attaché contre un des nombreux poteaux présents spécialement pour l'occasion. Il est très vite rejoint par tous les autres. Voilà leurs sentence pour avoir essayer de changer leurs destin, avoir essayer de tromper la mort.
Maintenant, ce sera bientôt à moi de déjouer la mort, de l'éviter du mieux que je peux. Avec ou sans l'aide de Peter. Je ne peux pas perdre, j'ai encore trop de choses à accomplir.
La main de Peter se pose sur mon épaule, le faisant sursauter. Qu'est-ce qu'il me veut encore ?
« -On va gagner, il faut qu'on gagne. Tu le sais ça ?
-Ou oui, ne t'en fait pas, la petite personne que tu es, hypocrite et égocentrique s'en sortira si c'est ce que tu veux savoir. Je ne me battrais que pour ma survie, mais manque de chance, tu es lié à moi pour aujourd'hui, alors estime toi heureux. »
Il ne me répond pas. Pas besoin. Je sais ce qu'il pense, la seule chose qui l'intéresse, c'est de survivre. Il se fiche de mon sort. Cette journée a suffit à me faire comprendre l'ampleur des dégâts. Notre relation est détruite et impossible à reconstruire. Je ne veux plus me battre pour ses beaux yeux, me battre pour le récupérer. C'est finit.
« -Éléna, c'est à toi. »
La voix de Jöakim, proche de moi me sort de mes pensées. Cette voix me glace le sang et le réchauffé le coeur en même temps. Et si je perdais ? S'il me perdait ? Lui qui a tout fait pour me protéger de loin, supporterait-il de me voir mourir ?
« -Reste en vie s'il te plais... chuchote-y-il encore plus faiblement. »
Voilà ma réponse. Sans moi il n'ira plus bien. Et cette réponse suffit à me remettre d'aplomb, à me donner tout le courage dont j'ai besoin.
Alors, un sourire timide se pose sur mes lèvres et je monte sur l'estrade face à moi, faisant gronder la colère en moi. Je cherche cette magie qui grésille dans mon âme. Elle crépite et meurt d'envie de sortir. Il faut que je la travaille pour la faire sortir comme il se doit. Je survivrais, tant que je parviendrais à respirer, je me battrais, même si je dois perdre l'usage de mes membres.
Mais lorsque je relève la tête, je suis pris au dépourvus pas mes adversaires. Bien sûr. J'aurais dû m'en douter. Ils n'y avaient plus qu'eux qui jouaient encore leurs place pour survivre. Comme Peter. Comme moi.
Hector me fait face, le regard fière et haineux, un sourire féroce posé sur ses lèvres charnues.
Ma résolution se fait alors plus forte et je me munie de tout les sentiments qui règnent en moi.
Aujourd'hui, un chasseur mourra. Et je jure sur mon honneur que ça ne sera pas moi.
Sourit tant que tu peux très cher ami. D'ici quelque seconde tu comprendra ce qu'à endurer la pauvre Jecka...
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