4 -

Hellooo !

Bon bah j'ai encore craqué :/

Bonne lecture !

_____

Le bruit des sirènes résonna dans tout le quartier. Pris au dépourvu, des volutes de fumée emplirent la grande pièce en un rien de temps. Yoongi fut pris d'une violente quinte de toux, il attrapa son ami par la main. Ils furent alors obligés de prendre la fuite.

Tous.

Sans exception.

____

Je fus réveillé par une douleur lancinante. Lorsque j'ouvris mes yeux aux paupières étrangement lourdes, mon premier réflexe fut de porter ma main à mon oreille. Un bandage faisait le tour de ma tête, une compresse serrée contre mon appareil auditif.

Bon sang.

La pièce était sombre et seul un rai de lumière traversait ce qui semblait être des volets.

Lentement, je m'asseyais sur le lit dans lequel j'étais allongé quelques instants plus tôt et me frottais énergiquement le visage pour me sortir de ma torpeur. Mes yeux scrutèrent avec précaution le moindre détail qui aurait pu m'aider.

Rien.

La pièce était presque vide ; seulement un bureau et quelques meubles sobres étaient posés çà et là dans la chambre.

Un de mes premiers réflexes après m'être levé fut de chercher mon portable. Je passais ma main sur mes poches ; il n'était pas là. Faisant les cent pas, je me rapprochais alors du lit et vit un petit objet posé sagement sur la table de nuit. Un soupir de soulagement franchit la barrière de mes lèvres. Machinalement, je le déverouillait.

Treize appels manqués. Huit messages en attente.

J'eus alors un déclic.

Vol, course-poursuite, coups de feu.

Hésitant, je cliquais sur l'historique. C'était ma mère. Il ne fallait pas être très doué pour deviner que j'allais passer un sale quart d'heure. Inutile que je réponde, ça ne ferait que l'énerver encore plus.

Je réfléchis alors ; quel jour étions-nous ? Où étais-je ? Pourquoi Yoongi et Hoseok n'étaient-ils pas avec moi si je n'étais pas chez moi ?

Le regard du père de Taehyung s'ancra alors dans mon esprit et je lâchais mon portable. Non, impossible. Ils ne m'auraient pas laissé entre les mains de ce monstre.

Je me baissais pour récupérer mon téléphone tombé sur le sol et regardais fébrilement la date.

Quinze heure trente quatre. Treize octobre.

Merde, j'avais dormi presque deux jours. Comment allai-je justifier mon absence à mes amis ; pire, à ma mère ?

Une seule option s'offrait à moi : il fallait m'enfuir.

Je rangeais mon cellulaire dans l'une de mes poches avant de m'approcher le plus silencieusement possible de la porte ; que j'ouvris le cœur battant à tout rompre. Celle-ci donnait sur un salon dans lequel trônait un gigantesque canapé, tout aussi grand que l'écran plat accroché au mur de droite juste en face de lui. En tournant la tête de l'autre côté, une table de la même mesure que le reste se trouvait au centre. C'était évident : je me trouvais chez lui.
Déglutissant avec peine, j'avançais sur la pointe des pieds à travers cette pièce démesurée et aperçu ce qui me semblait être la porte d'entrée ; et donc ma porte de sortie.

Je poussais un cri de joie intérieur et accélérais de peur de me faire attraper. Alors que je saisissais la poignée, mon corps se figea. Il y avait quelqu'un.
Tournant la tête, je le vis alors, de dos, assis dans la cuisine. Il semblait affairé sur son ordinateur.

Prenant mon courage à deux mains, j'ouvrais lentement la porte et me glissais à l'extérieur. Je priais de tout mon être pour qu'il ne m'ait pas entendu. Après notre dernière altercation, j'avais peur de lui mais je le détestais tout autant.

Observant l'endroit, je me rendis compte que je n'étais pas à Séoul ; enfin, pas dans Séoul elle-même. Tout en m'éloignant, je sortais mon portable et remarquait un nouveau message.

De Jin :
Salut Jimin, c'est toujours ok pour ce soir ?

À Jin :
Jin !!! Oui, je serais là.

De Jin :
Ah et, bon anniversaire au passage ; on fête ça comme il se doit tout à l'heure :D

C'est vrai, j'avais dix-neuf ans aujourd'hui.

Ce petit échange me redonna de la force, et je pus marcher un peu plus énergiquement en direction du prochain arrêt de bus. Je me trouvais à Guri, il me faudrait donc une heure pour rentrer chez moi.


Une fois monté à bord de l'engin, mon ventre se mit à gargouiller et la faim me pris pour la première fois. Je mangerai quelque chose en arrivant, en croisant les doigts pour ne pas me confronter à ma génitrice.

Une fois bien installé sur mon siège, une question me vint à l'esprit.

Pourquoi ne m'avait-il pas tué ?

Je touchais sans m'en rendre compte mon bandage, raison pour laquelle certains passagers me lançaient des coups d'oeil méfiants. J'avais beau retourner la situation sens dessus dessous, aucune réponse logique ne me venait. Sentant le mal de tête arriver, je recherchais Yoongi dans mes contacts et l'appelais.

...

...

— Seigneur... Jimin.

Sa voix reflétait son épuisement, je me demandais ce qui avait bien pu se passer de son côté. Je lui répondais après un long blanc, tout en baissant le ton pour ne pas me faire entendre.

— Tout va bien patron, j'ai pu m'enfuir. Je ne me souviens pas de grand-chose, j'ai encore un peu la tête dans le chou mais je te promets que tout vas bien.

— Comment ?

— Comment quoi ?

— Tu as pu t'échapper... dit-il sans un soupir presque inaudible à l'autre bout du combiné.

A vrai dire, même moi je n'en savais rien. Cela me semblait étrange, à vrai dire mais je ne préférais pas y penser.

— Ils ne viendront pas me chercher ?Pourquoi m'ont-ils enlevé ?

— Je ne sais pas Jimin. Le plus important c'est que tu ailles bien. Et non, ils ne reviendront pas.

Il était sûr de ce qu'il disait, j'en étais convaincu. Soufflant alors, je me détendis un peu.

— Viens demain, je veux m'assurer que tu ailles bien.

— Oui.

Et il raccrocha.

En l'absence de mon père, Yoongi était comme un substitut, une figure protectrice et autoritaire ; je me sentais toujours bien à ses côtés.

____

Des coups. Encore des coups.

Les hurlements résonnaient dans l'appartement comme une pluie de météores qui serait venue briser le calme régnant sur terre. Ses yeux étaient fous de rage, ils me foudroyaient tandis que ses mains rencontraient violemment ma peau déjà rougie et malmenée.

Je ne pleurais pas, je n'en étais pas capable. Et puis je reçu un dernier coup dans les côtes ; mon souffle se coupa et je lâchais un gémissement. J'aurais aimé la prendre dans mes bras, m'excuser, lui dire que ça ne se reproduirait plus, mais je souffrais ; j'étais détruit. Pas un mot ne put sortir de ma bouche, mon regard était vitreux, je voyais sans vraiment voir et mon corps me faisait souffrir.

Les mots d'une mère me manquaient, cette relation me pesait atrocement. Comment en était-elle arrivée à ce stade ?

Alors, doucement, je reculais tout en la fixant. Je ne pouvais pas la détester, je l'aimais comme chaque enfant se doit d'aimer sa mère. C'est pour son bien que je pris cette décision, il le fallait ; avant qu'on ne puisse plus faire marche arrière.


Après ce déchaînement, un calme surnaturel régnait dans l'appartement. Cela faisait déjà une heure qu'ils l'avaient emmenée, et j'avais cru apercevoir au fond de ses yeux pour la première fois depuis un an quelque chose d'autre que du mépris et de la colère.

Du soulagement.

Moi aussi, j'étais soulagé. Un poids immense s'était défait de mes épaules, me laissant plus serein. Je n'avais pas bougé du canapé depuis ce moment, je devais retrouver mes amis pour fêter mon anniversaire une heure à peine après tout ceci, mais je n'avais pas le cœur à la fête.

Cependant, je me levais et me dirigeais vers la salle de bain. En levant les yeux pour observer mon reflet, je constatai les dégâts. Du sang avait séché sur ma lèvre inférieure, quelques griffures minuscules recouvraient mes joues et un bleu commençait à apparaître au niveau de mes côtes ; sans compter sur le bandage qui entourait ma tête. À ce moment-là, un sourire triste barra mon visage. Jétais pathétique.

Je ne pus m'empêcher de penser à ma mère alors que j'enlevais mon bandage. Peut-être qu'elle avait eu peur ? Peur que je ne revienne pas... Je chassais alors ces idées du revers de la main.

— Souris Jimin, c'est ton anniversaire.

Ma voix était brisée, elle aussi.

Lorsque la compresse tomba et que je posais mon regard sur ce qu'elle avait caché jusqu'à présent, mon estomac se retourna.

La balle avait arraché un bout de mon oreille, et même s'il elle était minuscule la blessure n'en était que plus repoussante. Cherchant à la vas vite de quoi me soigner, je refis un pansement moins voyant et désinfectais toutes les petites blessures que j'avais après avoir pris une douche convenable.

Après avoir passé un coup de fond de teint pour maquiller tout ça, j'étais fin prêt. J'avais choisi un jean noir simple et une chemise bordeaux ainsi qu'une veste bien chaude et un bonnet pour me protéger de l'air frais du soir.


Jungkook m'avait envoyé l'adresse un peu plus tôt et j'avais eu un regard peiné en quittant l'appartement. Je me trouvais à présent en face d'un restaurant à l'allure chaleureuse, attendant l'arrivée imminente de mes proches.

— Jimin ! Par ici !

En me tournant un peu, je les vis arriver en trottinant, un grand sourire sur les lèvres. Je ne pus me retenir et leur sautais littéralement dans les bras, soulagé d'avoir enfin un peu de répit.


Après d'affectueuses retrouvailles, nous étions rentrés et installés à une table. Le restaurant était convivial et il était encore tôt, il n'y avait pas trop d'affluence et c'était tout aussi respectable.

En enlevant mon bonnet, les deux garçons m'avaient lancé un regard plein de questions, sans pour autant me demander le pourquoi du comment. Je ne savais pas si c'était parce que j'avais une nouvelle coupe ou tout simplement pour mon oreille, mais j'avais vite oublié ce détail.

Jin semblait aller bien, il avait toujours ses yeux pétillants et ses pommettes rosées. Nous avions discuté un long moment après avoir commandé nos plats ; un sauté de porc et une soupe de nouilles pour ma part. J'aimais ces moments simples qui nous font apprécier et nous redonnent goût à la vie, j'en avais réellement besoin, qui plus est.

— Dis-moi Jiminie, chuchota soudain Jin en se penchant vers moi comme s'il allait me faire une confidence. Tu fréquenterais pas quelqu'un par hasard ?

Je manquais alors de m'étouffer avec mon café, sous les yeux hilares de mes amis.

— P-pourquoi tu me demandes ça ?

Il fixa alors mes cheveux, puis ses yeux revinrent se planter dans les miens.

— Cette coupe de cheveux là, elle te va vraiment bien.

-Merci...

Jungkook hocha la tête, solennel, en signe d'approbation. Qu'est-ce qu'ils pouvaient être épuisants ceux-là.

— Tu ferais même craquer les mecs.

Il avait rajouté ça dans un murmure, fier de lui. Soudain, les lumières s'éteignirent, et tout le monde se tut. Arriva alors, éclairant la pièce, un gâteau d'anniversaire. Je regardais, les yeux brillants, cette magnifique preuve de la force qui liait notre amitié. Ils étaient les seuls à pouvoir me redonner le sourire et réchauffer mon cœur meurtri.


Ému, j'essuyais alors une larme qui avait coulé discrètement sur ma joue, tandis que mes amis me rejoignaient dans une étreinte pleine de chaleur, et qu'on entamait un chant qui me plaisait toujours autant.

— Joyeux anniversaire, Jimin.

_____

Un peu de douceur pour cette fin de chapitre !

N'hésitez pas à laisser vos avis et même voter pour l'histoire si elle vous plaît ^-^

A mercredi 👀

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top