30 -
Nous y sommes, la fin d'une histoire.
J'ai beaucoup pleuré, je pleurerai en relisant et je laisse un petit bout de moi en mettant un point final à cette aventure.
Merci d'avoir lu jusqu'au bout, je vous aime tellement.
Les remerciements arriverons demain, je n'ai pas le coeur à écrire ce soir et j'ai déjà trop pleuré.
Je vous souhaite une bonne lecture, n'oubliez pas la musique ♡
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À l'instant où j'avais posé mes yeux sur cette femme, j'avais su d'où provenait la beauté et la prestance de Taehyung.
C'est à environ une demie-heure de Séoul, dans une petite maison bordée par des champs qu'il m'avait mené dès ma sortie de l'hôpital. Il semblait apaisé malgré les cernes qui soulignaient ses yeux noirs et la bonne humeur avait fait son bout de chemin pour s'immiscer à nouveau dans nos vies.
Elle était là, la dernière ligne droite avant cette libération que nous attendions tant ; mon corps l'avait déjà imprimée. Je me sentais délassé, moins lourd, plus libre. J'aurais certes des cicatrices, certaines plus marquées que d'autres, psychiques et physiques, mais je guérirais, j'en étais convaincu. Taehyung s'en voulait, il avait stoppé la voiture avant de prendre la route un peu plus tôt et m'avait embrassé à en perdre haleine durant de longues minutes tout en me soufflant des excuses entre deux respirations. Il en avait bavé, lui aussi. Son amour pour moi l'avait poussé à bien plus de sacrifices que ceux dont il s'était cru capable.
Cet esprit complexe qui parfois se perdait dans ces vagues d'émotions qui le submergeaient et le laissaient ébranlé, impuissant face aux obstacles que la vie lui imposait. Cet homme au cœur aussi fragile qu'il semblait impénétrable ; j'avais besoin de lui, c'était indéniable. Sa simple présence suffisait à me bouleverser, à faire de mon corps une boule de désir, à faire battre mon cœur si fort qu'il semblait vouloir sortir de ma poitrine, faisant monter en moi ces frissons de l'interdit. En ce moment même le contact de sa peau contre la mienne me donnait chaud. Il fallut qu'il me secoue légèrement pour me sortir de ma torpeur et me ramener à la réalité.
"Jimin ?"
Son éternel sourire rectangulaire plaqué sur ses lèvres, j'entendis une voix féminine glousser gentiment. Ils étaient vraiment en train de se moquer de moi ?
"Qu'est-ce que tu disais ?" Tentais-je pour me sortir de l'embarras.
"Je te présentais à ma mère."
Le rouge me monta aux joues et je m'inclinais le plus bas possible avant de croiser ce regard sombre qui ressemblait a celui du brun comme deux gouttes d'eau.
"-Excusez-moi je n'étais pas vraiment là.
-Ne t'en fais pas Jimin, je me doute qu'après tout ce que vous avez vécu tu puisses divaguer."
Sa phrase me poussa à décocher un regard interrogateur à Taehyung qui me fit signe de patienter encore un peu.
Sa mère était une magnifique femme d'une cinquantaine d'années, les cheveux bruns et attachés en un chignon bas négligé qui lui donnaient un charme particulier. Elle avait transmis ses lèvres pleines et légèrement rosées à son fils, en plus de ces superbes yeux qui m'avaient détaillé sans fin depuis notre première rencontre.
Je m'amusais à observer la décoration alors que nous traversions un salon modeste où moderne et rustique se côtoyaient parfaitement, rendant l'endroit chaleureux à souhait.
Arrivés dans une cuisine elle aussi accueillante, elle nous invita à nous asseoir et partit préparer des boissons chaudes. Je vis Taehyung lâcher une grimace lorsqu'il passa sa main sur sa cuisse. Inconsciemment, mes doigts vinrent caresser sa joue et dégager une mèche sombre qui tombait devant ses yeux.
🎶 The Truth Untold - Smyang Piano
"-Merci d'être venu avec moi.
-Tu n'as pas à me remercier, on s'est promis d'aller jusqu'au bout ensemble. D'ailleurs, je me demandais. Continuais-je. Tu ne m'as jamais vraiment parlé de ta mère à part du fait qu'elle travaillait avec ton père. Elle est au courant, pour... ?
-Oui, ce n'est pas parce que je n'en parle pas beaucoup que je ne suis pas resté en contact avec elle. Il inspira bruyamment avant de planter ses yeux d'ocre sombre dans les miens. Mes parents se sont séparés il y a quelques années, ma mère ne supportait plus mon père et ses manies despotiques et inhumaines, mais ça je ne l'ai appris qu'il y a quelques heures quand je l'ai eue au téléphone pour lui expliquer ce qu'il s'était passé... Il marqua une légère pause avant de reprendre. J'ai toujours pensé qu'ils ne s'aimaient plus, mais je m'étais trompé. Tu te rappelles quand tu m'as demandé de quoi on avait parlé ce soir-là ?
-Tu avais l'air en colère.
-Et je le suis encore. Ma mère n'en revenait pas non plus, elle n'avait jamais été complètement sûre de ce que faisait son mari en dehors de ses heures de travail quand il ne rentrait pas. Ça l'a bouleversée d'apprendre qu'il était impliqué dans des affaires de trafique humain."
Un éclair de tristesse passa dans ses yeux et ses mains vinrent couvrir les miennes au moment où sa figure maternelle revint.
"-Voilà les garçons. Elle déposa des tasses fumantes en face de nous et s'assit à son tour. Je pense qu'il est temps de tout s'expliquer.
-Je te laisse commencer par le plus important.
-Bien..."
Son visage lumineux s'assombrit alors qu'elle semblait remuer d'anciens souvenirs et réorganiser ses pensées.
"Je te connais depuis que tu es tout petit, comme tu le sais sûrement déjà' j'ai travaillé avec tes parents. Quand Taehyung m'a appelé hier soir pour me raconter, je n'ai pas été totalement surprise, je m'en étais douté. Son père n'a pas toujours été comme ça, lorsqu'il était jeune jamais on aurait pu deviner qu'il tournerait aussi mal. C'est pour dire que je me suis souvenue de certaines de ses paroles, notamment te concernant alors qu'il t'avait vu pour la première fois, mais je n'avais pas assez d'informations pour me douter réellement de quoi que ce soit.
-Et en quoi est-ce que ça a un rapport avec tout ça ? Et son frère ?
-Taehyung a déjà du te dire que Hyungjae était son demi-frère et que je n'étais pas sa mère ; ça n'empêchait pas que je connaissais très bien l'ancienne compagne de mon mari et que je gardais contact avec eux, on travaillait aussi ensemble. Quand Hyungjae a grandit - il avait quatre ans de plus que Taehyung - je suis tombée sur des papiers suspects dans le bureau du club sur lesquels ton prénom apparaissait. C'est plus que probable que ce soit ce dossier sur lequel vous êtes tombés vous aussi. C'était il y a quatre ans, et j'ai demandé à son frère de veiller sur toi Jimin, parce que j'avais peur et que j'étais persuadée que Daehyun ne serait pas capable de faire de mal à son propre fils. Je ne connais pas les circonstances exactes du drame, mais c'est lui qui lui a ôté la vie."
Un long silence s'ensuivit, tout semblait coïncider parfaitement, mais il semblait manquer un élément crucial, quelque chose dont seule elle était au courant. Ses lèvres tremblerent et ses mains se resserrèrent autour de sa tasse à moitié vide. Elle s'adressa ensuite à Taehyung.
"Je n'échangeais plus que très rarement avec ton père ces dernières années, mais j'ai reçu une lettre de sa part récemment, il m'a dit de te la donner une fois que...."
Une larme s'échappa pour venir courir le long se sa peau pâle et s'écraser dans un bruit sourd sur la table.
"Tout vas bien maman ?"
La voix du brun était empreinte d'inquiétude alors qu'il posait avec douceur sa main sur l'avant bras de celle-ci. Leurs yeux s'accrochèrent, un voile de détresse passa dans les yeux de Taehyung alors qu'ils semblaient perdus au milieu d'une discussion silencieuse avant que la voix féminine ne brise à nouveau le silence.
"Je sais que ce n'est pas toi qui à abattu ton père ce soir-là, mon cœur. C'est Jiho, c'est ce monstre manipulateur. Et tu as mis fin à ses jours au même moment."
Je détournais alors lentement la tête pour fixer tour à tour fils et mère, perdu par ce qu'elle venait de dire. Moi qui avais cru qu'il avait abattu les deux hommes ce soir-là, j'étais totalement désappointé.
Un sourire triste étira alors les croissants de chair du noir de jai.
"Oui... c'est ainsi que ça s'est passé..."
Il baissa le regard pour venir fixer la table en bois.
"-Tu as le droit d'être triste, un enfant devrait pleurer la mort de son père.
-Je ne sais pas... J'ai trop souffert par sa faute maman, je ne sais pas si c'est réellement de la tristesse que j'éprouve. Je me sens vide quelque part, mais je sais qu'il ne me manquera pas. Il se prit la tête dans les mains en mordant sa lèvre pour contenir les perles d'eau brûlantes qui menaçaient. J'ai l'impression d'être aussi apathique que lui, d'être un monstre... Tout ce que j'ai toujours voulu, c'est avoir un père normal, rien de plus..."
Mon cœur se serra en entendant ces paroles ; il était profondément blessé, et je ne l'avais jamais remarqué à ce point. Je serrai la mâchoire sans savoir quoi faire à part attendre que cet échange se termine.
"Il t'aimait."
Ces trois mots furent lâchés comme une bombe, le corps du grand brun se mit à trembler alors que des gouttes salées inondaient son visage déjà marqué par la fatigue. Un sentiment de détresse naquit au fond de moi, je ne supportais pas de le voir dans cet état. Sans attendre je me levais et venait l'enlacer, posant mon torse contre son dos, la tête sur son épaule.
"Pleure, ne retiens plus toutes ces choses qui te bouffent de l'intérieur. Évacue tous ces démons pour les chasser définitivement, n'aie pas honte de laisser transparaître tes émotions." Lui chuchotais-je avec amour.
Lentement, sa respiration se fit plus régulière et ses sanglots sourds se calmèrent sous le regard attendri de sa génitrice qui avait assisté à la scène en silence, heureuse de voir que son fils avait enfin trouvé quelqu'un qui saurait le rendre heureux, définitivement. Elle se leva pour revenir quelques secondes plus tard, une enveloppe à la main. Elle la fit glisser vers nous et alors que Taehyung essuyait ses yeux d'un revers de la main, il fixa ce bout de papier comme s'il avait sous les yeux un serpent prêt à le mordre.
Une minute passa de nouveau ainsi, dans ce silence troublant avant qu'enfin il ne s'en saisisse et l'ouvre prudemment comme on ouvrait un cadeau inestimable.
Il déplia alors la lettre qui se trouvait à l'intérieur et se mit à lire, une fois, deux fois, et plus ses yeux frôlaient les mots écrits à l'encre noire, plus ses mains tremblaient et son cœur ratait de battements.
L'expression de désarroi qui s'afficha sur son visage nous surpris tous deux avec sa mère, et, le questionnant du regard, je tendis la main pour attraper délicatement le morceau de papier et lire à mon tour ces lignes dans le silence le plus total.
"Taehyung, mon fils.
J'ai confié cette lettre à ta mère pour qu'elle te la remette en temps voulu, et si tu lis ces lignes, c'est qu'aujourd'hui le temps et plus clair. Je ne peux prédire l'avenir, mais j'espère que tu es heureux à présent où tu te trouves, et que Jimin est à tes côtés.
On ne peut effacer nos actes passés, j'aurais pourtant aimé le faire et t'offrir dès ton premier jour cet amour que tu as tant recherché. Je regrette, j'ai regretté toutes ces années celui que j'étais devenu, et avant de ne plus voir le soleil se lever j'ai voulu t'aider pour te prouver que mes mots sont pensés du plus profond de mon être. Jiho, c'est le prénom de ce malheur qui nous a frappé.
Avant ta naissance, j'ai fait la rencontre de cet homme et me suis laissé embrigader, parce que j'avais peur, parce que j'étais faible. Il faisait du trafic sexuel, garçons comme filles. Je ne pouvais que suivre ses directives sous peine de mettre les autres en danger, de mettre ma famille en danger. L'homme est cruel, ne l'oublie pas.
Tu dois te demander pourquoi je te raconte tout ça, tu dois me détester en ce moment même et je ne te blâme pas, je peux le comprendre. Jamais je n'ai voulu que tout ça arrive, jamais je n'ai voulu te blesser, si ça avait été possible je n'aurais jamais touché à ce petit brun que tu sembles tant affectionner et ton frère ne serait pas mort. C'est Jiho, encore et toujours lui. J'étais constamment surveillé, écouté, je n'avais aucun répit. Ce qu'il m'a demandé ?
Jimin en échange de ta vie.
Tu comprendras lorsque tu seras père, la peur de voir son enfant disparaître. Alors j'ai obéi, aveuglément. Il voulait avoir ce brun à ses côtés, il était complètement fou. Sa méthode ne se basait que sur la peur constante et la domination dans le seul but d'obtenir ce qu'il désirait. C'est lui qui a tué ton frère, percuté par une voiture, et c'est Dongsoo, le père de Jimin que je devais accuser, encore pour devoir te protéger. J'ai déposé le corps de ton frère dans son appartement en versant toutes les larmes de mon corps, je voulais mourir', je trouvais cette solution beaucoup plus facile, mais j'ai abandonné. Je ne pouvais pas risquer de tout abandonner, de te quitter, de quitter ta mère.
J'ai dû briser sa famille aussi, pour pouvoir le lui amener, et j'espère qu'il acceptera mes excuses, même si le mal est déjà fait.
J'ai souffert, autant que toi, autant que Jimin et sa famille, et je m'en veux d'avoir engendré cette déferlante de malheur. Alors, j'ai décidé d'y mettre un terme, pour tenter d'éponger les bavures et partir plus sereinement, même si je dois te mentir jusqu'à mon dernier souffle. Je tuerai Jiho, et je te libérerai de cette chaîne sans fin.
Tout ça, je l'aurais fait pour vous, pour ma famille. Je ne veux pas passer pour la victime dans tout ça, je veux juste que tu comprennes pourquoi tout s'est passé ainsi.
N'oublie jamais que malgré les apparences, je t'ai toujours aimé, et que même si je ne suis plus là aujourd'hui, tu ne dois pas t'en vouloir.
Vis et profite de ta jeunesse, le temps passe bien trop vite.
Ne m'oublie pas, je t'aime.
Papa."
Un poids s'était formé dans ma cage thoracique alors que je finissais de lire ce dernier mot.
Pourquoi ?
Comment ?
Une tempête se leva dans ma tête, les trois derniers mois de ma vie venaient d'être entièrement remis en question, balayés par une vérité déchirante qui me donnait envie de hurler ma haine et la tristesse qui venait prendre mon cœur en étaux au monde entier.
Je lâchais à mon tour la lettre, complètement retourné alors que c'était au tour de sa mère de découvrir son contenu. Taehyung semblait ailleurs, les yeux fixant le vide, une étrange lueur flottant au fond de son regard. Je m'approchais de lui, prenais sa main et la serrait entre mes doigts hésitants. Comment allait-il réagir ? À quoi ressemblait son intérieur à ce moment-là ?
Un rire mal contrôlé échappa à la brune, mélange de stupéfaction et de chagrin.
"Et tu nous laisses comme ça ? Bon sang Daehyun..."
Elle se leva alors et vint serrer son fils dans ses bras, qui ne réagit toujours pas.
"Tae ?" Soufflais-je.
Il tourna sa tête dans ma direction et un sourire découvrit ses dents.
"Je suis soulagé."
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Le temps filait à une vitesse impressionnante, déjà une journée que nous avions dit au revoir a sa mère qui, elle aussi, était soulagée et allait maintenant faire son deuil, tout comme son fils.
Après le dénouement de tout ça, le brun avait décidé de vendre tout ce que son père lui avait légué, préférant ne pas s'encombrer de chose dont il ne voulait plus entendre parler, sans oublier notre départ imminent qui nous couperait de la Corée pendant un long moment.
Nous nous rendions là où ses cendres seraient jetées, Taehyung avait tenu à ce que je l'accompagne pour dire au revoir une dernière fois à son père. On l'avait appelé le matin même pour les lui remettre.
Je ne savais pas s'il l'avait totalement pardonné, mais il me semblait qu'il était un peu plus en paix avec lui-même alors que nous marchions le long d'un sentier bordé par la forêt d'un côté et la rivière de l'autre. Je ne savais pas quels souvenirs le rattachaient à cet endroit et n'avais pas posé la question, considérant que ça ne me regardait pas.
Le soleil se reflétait sur le tapis blanc qui recouvrait le paysage, donnant cette impression que nous étions suspendus dans le temps, seuls au monde.
Enfin, le chemin déboucha sur un étang gelé. La beauté du tableau me coupa le souffle alors que je poussais un soupir d'admiration.
En silence, le brun lâcha ma main et s'avança le long de la berge. Je ne bougeais pas, observant son corps se mouvoir et laisser ses traces dans la neige. Il s'arrêta plusieurs mètres plus loin et s'accroupit avant d'ouvrir la boîte. Le vent soufflait, et il déversa son contenu sur la glace, les cendres se mêlèrent aux flocons et furent emportées au loin.
Son regard se tourna vers le ciel, et je vis ses lèvres s'ouvrir et se refermer. Il adressait ses derniers mots à celui qui avait, un jour, été son père.
Il resta dans cette position quelques secondes de plus, referma la boîte et revint à mes côtés, ses joues rougies par l'air glacial. Il souriait de toutes ses dents, un sourire franc et heureux. Le premier qu'il m'ait jamais offert depuis des semaines.
"-On rentre ?
-Je te suis."
Maintenant, il nous fallait rejoindre mes parents qui avaient insisté pour nous inviter à manger, sans compter que mes amis et ceux de Taehyung seraient présents ; ce serait une sorte de repas d'au revoir avant le grand départ.
Une fois bien installés dans la voiture, le brun déposa un baiser sur ma joue avant de mettre le contact et de rouler en direction de chez moi. Nous n'avions pas échangé un mot concernant l'heure passée, c'était un moment entre lui et son défunt père que je n'avais pas voulu briser.
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Des éclats de rire, des échanges animés, la chaleur d'un chez-soi et l'amour de nos proches.
Ma mère avait préparé un festin, si ce n'est pas dire un repas de fête. Toutes les têtes attablées s'étaient tournées dans notre direction alors que nous étions rentrés après avoir toqué plusieurs fois sans obtenir de réponse.
Comme promis, l'histoire fût contée, c'est comme si j'avais été le narrateur de toute cette aventure et l'après-midi était passée sans que l'on s'en rende compte. Alors que la lune pointait le bout de son nez, le soleil se couchant tôt, les visages pensifs de nos proches nous fixaient tous avec cette expression entre inquiétude et soulagement.
"-Et donc... tu as décidé de partir... murmura Jungkook.
-Oui, on en a besoin. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne reviendra pas. Je réfléchis un instant avant de continuer. On va dire que c'est comme si on prenait des vacances, mais très longues, et très loin. Je ne vous oublierai pas, on s'appellera souvent, je ne me sens pas de vous laisser trop longtemps sans nouvelles."
La fin de ma phrase fit rire tout le monde, c'est vrai que ces derniers temps je n'avais pas vraiment prêté attention à mon portable qui était resté en veille la majorité du temps. C'est d'ailleurs Yoongi qui l'avait récupéré sur Jiho avant de le donner à Taehyung.
Je m'étonnais à parler de tout ça aussi légèrement après le mal que cela m'avait fait et me dis qu'il en était mieux ainsi, même si quelque part mon âme n'était pas encore réparée de ces traumatismes. Je me levais pour aller chercher une enveloppe dans ma poche que j'avais préparée au préalable et revins m'asseoir avec les autres.
"Maman, papa, je tenais à vous donner ça. Faites en ce que vous voulez, j'en ai bien assez."
Mon père me regarda d'un œil suspicieux avant de l'ouvrir et d'écarquiller les yeux à la vue de son contenu.
"-Tu n'es pas sérieux ?
-Bien sûr que si.
-Jimin...
-Non maman, pas toi aussi. Si je vous le donne, c'est de bon cœur. Ne le refusez pas s'il vous plaît."
Nouveau silence qui fut brisé par Namjoon.
"-Et j'aurais voulu savoir, Tae. Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ?
-Comme Jimin, sauf qu'en rentrant je me lancerai sûrement dans l'investissement, avec tout ce que j'ai récupéré de mon père ce n'est pas compliqué. Je n'ai plus envie de continuer mes études et de faire quelque chose qui ne me plais plus depuis longtemps."
Il me regarda ensuite et me sourit tendrement, je pouvais à présent percer son regard et y lire tout l'amour qu'il éprouvait. Mon cœur palpita doucement dans ma poitrine alors que je lui rendais ce sourire.
"Je tenais à tous vous remercier d'avoir été aussi patients, pour certains d'avoir risqué à plusieurs reprises leur vie pour me sauver. Ces derniers mois à vos côtés ont été éprouvants, mais nul doute que chacun a sa manière n'en est ressorti que plus fort. Je voudrais qu'on lève nos verres à cette page qui se tourne, et à ce nouveau départ tant attendu que nous sommes sur le point de prendre. À nous."
Dans un concert de tintements, les verres s'entrechoquèrent alors que nos voix résonnaient en chœur dans la cuisine de l'appartement de mon enfance.
"À nous."
Ces au revoir furent certainement les plus durs que j'eus à affronter, les yeux brillants d'émotion, serrant avec force et embrassant chaque personne qui se trouvait dans cette pièce comme si ma vie en dépendait. Des échanges silencieux se passèrent à chaque fois que mes yeux croisaient un autre regard, et je n'en fus que plus bouleversé.
Enfin, aux dernières lueurs de l'astre solaire, nous quittions ce nid chaleureux qui m'avait gardé pendant dix-neuf ans, un pincement au cœur alors que la silhouette de mes parents se tenant main dans la main et les visages quelque peu tristes de nos autres compagnons de route nous saluaient avant un long moment.
Alors que la voiture roulait en direction de notre dernière soirée sur le sol Coréen, je me surpris à ressasser tous les souvenirs que nous nous étions créé au cours de ces trois derniers mois, bons comme mauvais ; et je pensais alors que j'avais énormément grandi et que cette histoire n'en avait été que bénéfique au bout du compte. Lentement, nos corps effaceraient les blessures et nos esprits oublieraient le pire pour n'en garder que le meilleur. L'amour, les rires, la joie.
Je me suis juré que je ferais passer notre bonheur avant tout autre chose et que je resterais a ses côtés jusqu'à mon dernier souffle. C'en était fini de Jiho, de la drogue, du malheur. Le temps était venu, notre temps ; et nous allions le savourer de la meilleure des façons, loin d'ici.
Coupant le contact une fois garé devant cette maison qui regroupait a la fois peu et beaucoup de souvenirs, une douce mélancolie s'empara de moi a l'idée que nous ne la reverrions plus avant ce qui me semblait maintenant une éternité.
Marchant avec le brun jusqu'au perron, il me tendit sa main que je saisis sans l'once d'une hésitation avant de nous engouffrer à l'intérieur, là où régnait une atmosphère apaisante et chaleureuse. Ici aussi, je me sentais à présent comme chez moi. Du bout des doigts, je caressais les valises entreposées dans l'entrée, prêtes pour le lendemain. Tout allait si vite que j'avais l'impression de ne jamais m'arrêter, mais qu'enfin tout se calmait.
Taehyung lâcha ma main pour s'avancer vers la cheminée éteinte.
"-Je vais allumer le feu, tu veux bien m'apporter le chalumeau s'il te plait ? Il devrait être dans le bac à l'entrée. Je m'occupe du bois.
-Tout de suite.
-Merci mon cœur."
Encore, ce surnom qui faisait pulser le sang dans mes veines beaucoup trop vite. Je me retournais pour cacher mes joues a présent rouge pivoine et apercevoir une petite caisse en bois joliment faite puis d'attraper ce que le brun m'avait demandé et de le lui apporter.
Il était accroupi, entreposant deux buches dans l'âtre et je ne pus m'empêcher de le contempler quelques secondes. Il avait retiré son manteau et même avec un pull, il n'était pas difficile de deviner qu'un corps à s'en damner se cachait en dessous.
Je m'accroupis alors à côté de lui et lui fis passer l'objet. Il me gratifia d'un sourire et se reconcentra sur sa tâche.
"-Tu veux boire quelque chose ?
-Non ça ira, mais sers-toi si tu en as envie."
Il ne détachait pas son regard des flammes naissantes, sûrement par peur de se blesser. Je me levais alors et trottinais jusqu'à la cuisine pour me servir un verre d'eau, puis déposait ma veste sur une des chaises au passage.
Deux bras s'enroulèrent autour de ma taille, me faisant sursauter. Ses mains sur mon ventre, une délicieuse chaleur monta en moi pour tordre mon bas ventre. Comment réussissait-il à me déstabiliser autant par ce simple contact ? Ça resterait pour toujours un mystère.
🎶 Say you won't let go - James Arthur
Lentement, ses doigts vinrent accrocher mes hanches et son bassin se colla au mien, m'arrachant un soupir rauque et ma tête se jetant vers l'arrière pour se poser sur son épaule. Le verre dans ma main fut déposé négligemment sur la table alors que des frissons couraient dans mon corps comme pour me narguer. Son souffle brulant caressant la peau de mon cou, je me sentais enveloppé dans un cocon protecteur et rassurant.
"Est-ce que tu sais à quel point j'ai envie de toi Jimin ? J'attends de pouvoir redécouvrir ton corps dès le moment où j'ai gouté a ta douceur pour la première fois. Tu es un appel au pêcher, je brûle pour toi, je voudrais toujours pouvoir me délecter de la sensation de ton corps contre le mien... "
Il appuya ses paroles en déposant ses lèvres ardentes contre mon cou, ses dents effleurant ma peau sensible a souhait. Ses mots embrasaient mon corps entier, je commençais déjà à me sentir a l'étroit et je ne tarderais pas à le supplier de me déshabiller, qu'il prenne possession de moi et qu'il me fasse voir les étoiles comme la toute première fois.
L'une de ses mains s'aventura alors sous mon t-shirt pour rencontrer l'épiderme de mon ventre. Avec douceur, il me fit me pencher en avant de façon a ce que mes coudes se retrouvent sur la table et il se pressa un peu plus contre moi, je pouvais sentir son envie qui lui aussi le déchirait de l'intérieur.
Ses doigts remontèrent jusqu'à rencontrer l'un de mes boutons de chair qu'il s'amusa alors à maltraiter, m'arrachant des soupirs de plus en plus aigus. Ses baisers dans mon cou se firent plus vifs, plus ambitieux, et bientôt il vint aspirer goulûment ma peau pour y laisser la trace de son passage, la douleur de la marque n'en étant que plus exquise. La tension entre nous était à présent palpable et lui semblait prendre autant de plaisir qu'il m'en donnait. Il me tira à lui en se redressant et me retourna pour planter ses iris et me faire me noyer dans un océan de luxure. Sans attendre il prit possession de mes lèvres suppliantes et firent se rencontrer nos langues dans un échange chaotique où une multitude de sentiments se mélangeaient sans pouvoir se distinguer clairement les uns des autres.
Il attrapa mes cuisses sans rompre un seul instant ce baiser langoureux et éperdu pour enrouler mes jambes atour de sa taille et prendre le chemin de sa chambre. Des étincelles s'éveillaient alors au creux de mon ventre et j'intensifiais l'échange, mordant sans pitié ses lèvres rougies au goût sucré et atrocement délicieuses.
D'un coup de pied négligé il ouvrit la porte et la referma de la même manière. Il me déposa sur le lit en sans attendre et s'échoua sur mon corps alangui et déjà suppliant. Il ne resta bientôt plus rien des bouts de tissus qui nous recouvraient quelques instants plus tôt et un soulagement inespéré me secoua quand sa peau hâlée rencontra la mienne, avide de ses caresses.
Une pluie de baisers se déversa sur mon corps incandescent, sa bouche frôla mon membre par-dessus le tissu de mon boxer et vint effleurer l'intérieur de mes cuisses où il s'arrêta quelques secondes pour laisser de nouvelles marques et me soutirer d'innombrables gémissements.
À mon tour, lorsqu'il remonta vers moi pour m'embrasser, je passais mes bras autour de son cou et venait mordiller sa peau, l'embrasser jusqu'à satiété. Ses soupirs d'une profondeur absolue résonnaient dans mes oreilles comme une douce mélodie dont il était impossible de se lasser et je me perdais un peu plus encore entre ses bras.
Avec une lenteur calculée il me vola un énième baiser avant de se redresser et de m'enlever le dernier vêtement qu'il me restait, dévoilant mon membre gonflé et n'attendant que sa libération. Il fit de même avec son propre boxer et je ne pus que me mordre la lèvre à la vue de ce corps à la peau dorée, ses muscles finement dessinés et mon ventre se tordit de désir à l'idée qu'il m'emplirait bientôt et que nos gémissements résonneraient à l'unisson dans le noir.
Son regard de braise enflamma mon cœur et ses mains saisirent avidement mes reins pour me tirer de façon a ce que nos souffles se croisent. J'étais littéralement à sa Mercie, allongé sur le dos au beau milieu de ce lit qui ne tarderait pas à être ravagé par la passion de nos deux corps en ébullition.
"-Tae
-Oui ?
-Ta jambe"
Un tendre sourire étira ses lèvres alors qu'il secouait la tête d'un air faussement désabusé.
"Si tu penses que c'est ça qui va m'empêcher de te faire l'amour, tu te met le doigts dans l'œil."
Pour appuyer ses paroles, il pressa son entrejambe contre la mienne et pris en bouche l'un de mes boutons de chair, appuyé sur ses avants bras au-dessus de moi. Mon corps se cambra instinctivement sous ces sensations qui me donnaient le tournis et des mots incompréhensibles passaient la barrière de mes lèvres.
"Je t'en supplie... je n'en peux plus"
Je le sentis sourire contre moi et sa bouche se scella à la mienne avec avidité et fougue. D'un geste vif il attrapa l'une de mes jambes pour la soulever et la poser sur son épaule alors que ses doigts audacieux traçaient leur chemin jusqu'à mon anneau de chair qu'il titilla sans aucune retenue en faisait remonter des frissons dans tout mon bas ventre. Finalement il vint mettre deux de ses doigts dans sa bouche pour les humidifier en n'omettant pas de me faire comprendre que je n'aurais plus à lui demander pour la suite.
Le contact chaud contre mon entrée me fit réprimer un grognement d'impatience, mais je n'eus pas le temps de réagir qu'il introduisait le premier doigt en moi, automatiquement mes chairs se resserraient autour de lui sous la sensation désagréable que je ressentais au début, puis, lentement, il se mit à faire des mouvements pour me détendre et lorsque s'en fut assez son deuxième doigt ne se fit pas prier et mon premier cri résonna dans la pièce alors que si ça avait été possible je me serais encore plus cambré.
Perdu dans les miroirs de son âme, je ne pouvais que laisser le plaisir venir à moi et l'accueillir avec délectation tandis qu'il se mouvait lentement en moi, précautionneux. Les secondes passèrent, quelques baisers aussi, et il se retira, l'air satisfait au vu des sons que j'émettais.
"Je reviens tout de suite mon amour, ne bouge pas." Susurra-t-il a mon oreille.
Il se dirigea vers sa table de chevet, saisit un préservatif qu'il enfila derechef avant de revenir se positionner entre mes jambes, le tube de lubrifiant à la main.
"Tends ta main"
J'obéis sans broncher et il déversa le liquide froid dans le creux de ma paume. Hésitant, j'approchais ma main de son membre tendu et enroulais celle-ci autour de lui. Je m'électrisais alors qu'un râle rauque lui échappait, je me restreignais à quelques mouvements jusqu'à ce que le tout soit répartit et enfin je sentis sa virilité se coller contre mon anneau de chair.
Mes mains s'accrochèrent à ses avant-bras alors qu'il m'emplissait avec une lenteur diabolique et que je me tordais sous lui quand il fut entièrement en moi. Une bouffée de chaleur monta du creux de mon ventre et me donna si chaud que j'aurais cru étouffer, dieu que c'était bon de le sentir me posséder.
Ce soir encore, les étoiles veillaient sur nous et se réjouissaient qu'enfin notre amour explose et illumine cette nuit noire qui serait le début d'une nouvelle existence.
Et puis le son de nos voix emplit la chambre alors qu'il me faisait l'amour passionnément sans cesser de s'emparer de mes lèvres au point où elles en furent presque douloureuses. Nos bassins se rencontraient au départ lentement, mais bientôt ses coups de reins se firent plus assurés et ses dents se refermèrent sur ma mâchoire, nos cœurs battant la chamade à l'unisson.
Ses ongles griffèrent la peau diaphane de mes hanches auxquelles il s'accrochait pour garder un semblant de lucidité, ses pensées se perdant au milieu de cet abîme de luxure.
Taehyung me rendait fou, il me faisait perdre toute contenance alors que des sons impudiques sortaient de ma bouche. Il me faisait découvrir à quel point il m'aimait à travers cet acte charnel et si précieux.
Il heurta ma prostate et déclencha une nouvelle vague de plaisir décuplée qui me brouilla les sens, je le sentais se mouvoir en moi, il donnait tellement qu'une goutte de sueur roula le long de sa tempe.
Se délectant de chaque gémissement que je lui offrais, il continua à marteler cet endroit si sensible et s'en devint si bon que c'était presque douloureux. Il me retourna alors et posa une main dans le bas de mon dos pour me faire me cambrer un peu plus, ses paupières closes témoignant de l'état second dans lequel lui aussi était plongé.
Il me tira alors vers le bord du lit pour pouvoir se mettre debout et je me retrouvais à quatre pattes, les doigts crispés sur les draps. Il se pencha en avant et déposa une ligne de baisers humides dans mon dos en reprenant ses mouvements divinement jouissifs, me comblant un peu plus à chaque seconde qui passait. Ma boule de nerfs stimulée à souhait, je sentais que la fin était proche, mes jambes se mirent à trembler violemment et mon cœur sembla vouloir s'échapper par la puissance de ses battements.
"-Ah..hmm Tae J-je...
-Moi aussi..."
Ses mains attrapèrent avec force mes reins dans lesquels il planta ses ongles alors que ses derniers coups de bassins firent claquer nos peaux et que nos voix rauques et essoufflées s'élevaient dans un mélange obscène qui fut loin de nous déranger. L'orgasme nous frappa tous deux de plein fouet et finit de nous soutirer la dernière once d'énergie qui circulait encore dans nos êtres épuisés par cet effort mêlé d'un amour violent.
Le brun se retira et jeta rapidement le préservatif à la poubelle, il s'occupa alors de me nettoyer, chaque geste empli d'une douceur que seul moi lui connaissait. Il vint ensuite s'allonger contre moi alors que je pouvais encore entendre mon sang battre dans mes tempes, la seule chose qui m'importait à ce moment était de le sentir à mes côtés et de m'endormir pour me réveiller chaque jour en sa présence. Ses bras passèrent autour de ma taille et il blottit sa tête dans mon cou, son souffle brûlant m'arrachant à nouveau quelques frissons. Si je n'avais pas été si épuisé j'aurais aimé qu'il me prenne à nouveau avec cette ferveur endiablée.
"Je t'aime tellement."
Peut-être étais-ce le trop plein d'émotions ou alors un sentiment de joie bien trop pur ; les larmes se mirent à couler sur mes joues, mon corps tremblant comme une feuille contre lui. Il se leva, inquiet, et me redressa, plongeant ses prunelles d'ocre sombre dans les miennes noyées par les larmes.
"Parle-moi, est-ce que je t'ai blessé ?"
L'image de ce visage aimé a contre-jour dans le clair de lune et d'un regard ou une galaxie entière semblait prendre vie restera le souvenir le plus beau que j'aurais de lui, et l'inquiétude qui y régnait m'avait prouvé une nouvelle fois la véracité de ses sentiments. Un faible sourire naquit sur mes lèvres alors que mes mains se posaient pour venir prendre son visage en coupe. Je détaillais avidement alors chaque détail de cette figure qui m'avait tant apporté et déposais mes lèvres sur les siennes pour toute réponse.
Dans la pénombre d'une douce nuit d'hiver, les astres observèrent ces deux corps se laisser emporter par la tempête qui habitait leurs cœurs et s'abandonner a l'autre comme s'ils avaient toujours su que ce moment arriverait. Leurs sentiments mis à nu autant que l'étaient leurs corps, ils se firent cette promesse silencieuse, par l'échange d'un regard, que plus jamais le malheur ne les frapperais. Sans le savoir, c'est cette rencontre dans un bureau qui avait chamboulé le cours de leur vie et permis de trouver la raison qui les avaient poussés à rester en vie jusqu'ici ; pour l'un, c'était un petit brun aux yeux rieurs ; pour l'autre, un garçon au regard noir comme la nuit.
"-Tu sais on a fait encore mieux que de surpasser tout ça.
-Et qu'est-ce qu'on a fait ?
-On a survécu."
"C'était un peu de toi, un peu de moi et beaucoup de nous."
_____
Un ultime merci, on se retrouvera bientôt, je vous le promets. Je vous invite à lire les remerciements quand ils sortiront.
J'attends vos retours, même si j'apréhende.
Prenez soins de vous ♡
Léa.
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