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Nouveau chapitre aujourd'hui, ne perdons pas plus de temps !
Je suis trop impatiente, et comme j'ai déjà des chapitres d'avance je me permet de vous poster celui-ci nwn
Bonne lecture ~
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En ressortant de l'hôpital, la pluie s'était intensifiée. Le dernier bus arriva et je courais pour l'attraper, trempé par l'averse. J'étais épuisé ; mentalement et physiquement.
La porte s'ouvrit sans même que j'aie besoin de toquer. Ma mère se tenait là, sa silhouette chétive et ses yeux marron me fixant, elle semblait plus calme que ce matin. J'étais intérieurement soulagé.
— Bonsoir maman.
— Je vais faire les courses, prépare le repas avec ce qu'il reste dans le frigo.
C'était souvent comme ça que se passaient nos discussions, peu de mots, pas d'émotions, aucune complicité. Je me poussais pour la laisser passer et la regardais partir.
Laissant mes chaussures détrempées, je filais à la cuisine pour me laver les mains et entamais le repas : Japchae de légumes avec un morceau de poisson en plus à côté.
Je priais pour que tout se passe sans encombre, la gifle de ce matin était encore douloureuse et je ne pouvais rien faire à part m'enfermer dans ma chambre et attendre que ses crises passent lorsqu'elles se déclenchaient.
La porte d'entrée s'ouvrit à nouveau, il était vingt heures passées et mon ventre gargouillait fortement. Ma mère rangea les quelques articles qu'elle avait achetés à la supérette du coin avant de venir s'installer à table pour un nouveau repas qui se passerait dans le silence, si tout allait bien.
Elle ne me regardait jamais, et les seules fois où cela se produisait, je recevais automatiquement des remarques.
Je finis rapidement mon bol et débarrassais avant de souhaiter bonne nuit à ma mère pour pouvoir aller prendre ma douche et me brosser les dents.
L'eau me fit un bien fou, je soupirai de bonheur. En sortant de la douche, je croisais alors mon reflet dans le miroir. Ce qui me choqua le plus fut la longueur de mes cheveux, il fallait que je les coupe. J'avais tendance à oublier de prendre soin de moi ces derniers temps, et pour cause ; j'étais beaucoup trop stressé pour ça.
Je me mis à fouiller dans les tiroirs à la recherche d'une paire de ciseaux - après avoir enfilé rapidement un caleçon propre - et finis par les trouver dans une trousse de toilette.
Ajustant un miroir derrière moi, je commençais. J'avais enfin fini de tout remettre à la même longueur, quand une idée me vint en tête.
Et si je faisais une undercut ?
Je me saisis de la tondeuse et me mis à l'œuvre. Lorsque je relevais enfin la tête, un sourire satisfait barra mon visage.
— Parfait.
Un bâillement sonore sortit de ma bouche, mon lit m'attendait. Je marchais à pas feutrés jusqu'à ma chambre après avoir nettoyé et rangé la salle de bain, puis me faufilais sous ma couette. On était enfin en week-end, j'allais pouvoir me reposer un peu avant de reprendre les livraisons à partir de demain soir.
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Un bruit désagréable me tira de mon sommeil. Les yeux encore collés par la fatigue, j'attrapais mon portable.
4h27.
De Hoseok :
J'arrive chez-toi dans cinq minutes, prends le plus d'affaires possibles.
Je relus encore et encore ce message, n'arrivant pas à imprimer ce qui était écrit sur le petit écran.
J'étais tétanisé, mon corps ne me répondait plus ; j'avais un mauvais pressentiment. Mon cerveau était embué, je ne savais pas comment réagir. Hoseok ne m'envoyait jamais de messages à la légère, mais cette fois-ci, quelque chose de grave se tramait.
Pris d'une montée d'adrénaline, je vidais mon sac de cours et fourrai rapidement des vêtements dans celui-ci sans vraiment regarder ce que c'était. Je sortis le plus vite possible en faisant un minimum de bruit, enfilais ma veste et mes chaussures avant de refermer la porte.
J'entendis le bruit de pneus qui dérapaient sur le sol et me précipitais dehors, manquant de peu de me tordre une cheville tandis que je voyais le visage de mon coéquipier comme je ne l'avais jamais vu a travers les vitres de son 4X4 : il était terrifié.
En croisant son regard, je savais que je n'avais pas le choix de partir avec lui. Je montais en trombe à ses côtés et bouclais ma ceinture, le souffle court après mon sprint nocturne. Il ne prit même pas le temps de me dire quoi que ce soit avant de foncer à travers les rues désertes de la périphérie de Séoul. Une tension palpable régnait dans l'habitacle, les mains du brun étaient figées sur le volant, et son regard porté très loin devant nous.
Je ne m'en étais pas tout de suite rendu compte, mais pour la première fois depuis des mois, je tremblais. Mes mains s'agitaient sur mes cuisses sans trouver leur place.
— Je t'emmène chez moi.
Surpris par la fermeté et le calme avec lesquels il avait prononcé ces mots qui contrastaient en tout avec la situation, je fixais, incrédule, le visage concentré d'Hoseok.
En détournant les yeux, je vis le chiffre indiqué sur la barre de vitesse.
150.
Ok, là, quelque chose clochait vraiment.
— Qu'est-ce qui se passe exactement ?
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer, il nous reste encore vingt minutes de route à cette allure-là, et je doute qu'on arrive à temps."
À temps de quoi ? Une colère sourde commençait à monter en moi sans que je ne puisse l'expliquer. Je crois que la situation était tellement déplacée que j'allais finir par exploser de rire, un rire hystérique et nerveux. Je commençais à m'agiter sur mon siège, mon portable dans les mains. Qu'allais-je dire à ma mère quand elle verrait que je n'étais pas là le lendemain ? J'allais me faire tuer, clairement.
— Où sont les autres ?
Je vis passer dans son regard une lueur de détresse, ça ne me disait rien de bon.
Minute.
— Tu n'en sais rien...
La veine de son cou trésauta, et l'angoisse commença à me liquéfier sur place. Putain, dans quoi est ce que j'étais encore embarqué.
— On est bientôt arrivés, prépares-toi à me suivre et courir le plus vite possible. Ne pose pas de question, on aura le temps d'y répondre plus tard.
De toute façon, je ne pouvais faire sortir aucun son de ma bouche. Être dans l'incompréhension totale m'aidait encore moins. Nous avions traversé toute la ville sans nous arrêter, et arrivions dans un quartier chic en plein cœur de la métropole.
Le véhicule ralentit alors pour la première fois.
Un bruit sourd retentit, un pneu crevé. Hoseok frappa du poing sur le tableau de bord en jurant.
— On est dans la merde, dans la grosse merde.
Il me fit signe de sortir et de le suivre lentement.
— Pourquoi est-ce qu'on a crev...
Le bruit d'un coup de feu me fit sursauter si fort que je m'étais mordu la langue. À ce moment-là, je ne me sentais plus le moins du monde en sécurité. Mon ami me saisit le poignet et se mit à courir à toute allure, zigzaguant entre les voitures garées au bord des propriétés.
Il finit par tourner dans une ruelle, on ne voyait pas à un mètre devant nous, et un frisson d'effroi me parcourut lorsque je vis une ombre s'avancer à l'autre bout de celle-ci, à peine éclairée par la rue adjacente.
— Hoseok, murmurai-je.
— J'ai vu, met toi dos à moi et fait le moins de bruit possible, on va éviter le bain de sang.
Il sortit alors de sous son t-shirt un révolver. Je me tendis instinctivement. L'homme en face de nous s'immobilisa alors et une voix familière retentit, murmure au cœur de la nuit.
— Baisse ton arme espèce d'imbécile.
Nous lâchions à cet instant un soupir de soulagement, Yoongi était là lui aussi. Nous parcourions la distance qui nous séparait et suivions Yoongi qui nous invita à entrer dans une maison.
Lorsque la porte claqua, je pus enfin me détendre un peu. Le front recouvert de gouttes de sueur, chacun des deux hommes nous fixaient. Un silence pesant s'installa entre nous avant que je ne décide de le briser.
— On veut bien m'expliquer ce qui se passe ?
Yoongi se passa la main sur le visage avant de parler d'un ton froid, il reprenait lui aussi son souffle.
— On a été attaqués à la planque, les Kim pensent qu'on leur a volé quelque chose le jour où tu es allé faire l'échange.
— Les Kim ?
— Oui, monsieur Kim.
Le visage de ce Taehyung me revint alors en tête. Et je dis dans un soupir presque inaudible ;
— Taehyung...
À ce moment-là, ils se retournèrent, les yeux à moitié exorbités.
— Comment est-ce que tu connais son nom ? hurla presque Yoongi.
—J-je...On est dans le même établissement mais je ne l'ai croisé que deux fois. Ce jour-là et hier.
— Jure moi que tu ne leur à rien volé, je t'en supplie Jimin.
— Je te le promets.
Nous échangions un regard lourd de sens, il savait que je n'avais pas menti. Il fallait donc régler ce malentendu au plus vite avant que ça ne tourne au drame.
Glace qui se brise.
— C'est pas encore fini, restez sur vos gardes. On va essayer de discuter, chuchota le blond avant de hausser la voix. Montrez-vous, nous ne sommes pas armés, on veut simplement discuter.
Un rire rauque résonna alors dans la pièce qui était plongée dans la pénombre. Seulement quelques secondes s'écoulèrent avant qu'on ne voie apparaître plusieurs hommes, armes en main.
— Si vous vouliez discuter, je doute que vous auriez pris la fuite de cette manière.
Vêtu d'un long manteau marron, l'homme se tenait les mains dans le dos. Il ressemblait fortement à son fils, il n'y avait aucun doute là-dessus.
Je sentis alors les gars se tendre à mes côtés. Il émanait de cet homme une aura ténébreuse, presque animale. Ses yeux sombres comme la nuit étaient profonds et brûlaient d'une intensité telle que j'aurais fui si j'en avais eu la possibilité.
L'air se chargeait petit à petit en électricité ; la situation pouvait basculer à tout moment.
Il fit un pas de plus en avant, intimant à son cortège de ne pas bouger. Ses yeux passèrent lentement sur chacun d'entre nous. Mon sang bouillonnait en moi. Il finit par ancrer ses iris d'une profondeur abyssale au fond des miens ; la sensation qui me submergea fût indescriptible. Une lueur empreinte de quelque chose dont je n'aurais pu saisir le sens passa alors dans ses yeux.
À ce moment-là, Yoongi sembla s'agiter et les deux leaders échangèrent un message silencieux qui n'augurait rien de bon dans un silence de plomb.
— Jeune homme.
Son ton était glacial.
— Approche.
Hoseok secoua la tête, les yeux sortant presque de leurs orbites ; il avait peur.
Pour moi.
Un raclement de gorge rauque nous fit tous sursauter.
Les jambes en coton, j'alignais alors difficilement un pas devant l'autre, le regard bloqué dans le sien. Qu'allait-il se passer ensuite ? Comment une situation pareille s'était déclenchée ? Je savais pertinemment que les conflits de ce genre pouvaient mal, très mal se terminer.
Je ne pouvais m'empêcher de penser que tout était de ma faute, je n'avais pourtant rien à voir dans cette foutue histoire de vol. L'idée qu'un de mes deux partenaires puisse être blessé durant cette altercation qui n'avait ni queue ni tête m'était intolérable.
Sans m'en rendre vraiment compte, j'arrivais à hauteur de Mr Kim. Une main imposante s'appuya avec force sur mes épaules ; aucune once de chaleur n'émanait de ce contact. Il me fit pivoter lentement pour que je me retrouve en face de Yoongi, dont le teint était si pâle qu'on aurait pu penser qu'il était mort.
Mes yeux appelèrent à l'aide, mais aucune ne me viendrait, c'était impossible ; nous étions clairement en infériorité numérique et même avec toute la bonne volonté du monde nous n'en sortirions pas vivants si nous faisions ne serait-ce qu'un geste de travers.
L'homme se tenant derrière moi recula légèrement, son aura oppressante me laissait enfin en paix et je pus avaler une grande goulée d'air.
Clic.
Hoseok avait sorti son révolver et le pointait à présent sur celui qui se dressait de toute sa hauteur derrière moi. Sa main tremblait.
— Que penses-tu faire exactement Jung Hoseok ?
Sa mâchoire se serra, une goutte de sueur dévala son front pour atterrir sur le sol. Lui aussi, il était tétanisé par cette voix rauque et insensible. Yoongi l'observait, incrédule ; il n'osait pas bouger.
Un métal froid se posa contre ma tempe. Je fermais alors les yeux. Ma vie ne pouvait pas prendre fin de cette manière, pas si tôt. Je devais attendre mon père, aider celle qui m'avait mis au monde. Non, je ne pouvais pas. Mon cœur sembla s'arrêter à cet instant précis.
Une détonation. Puis une autre.
Le bruit fut si intense qu'il résonna dans ma tête. Je sentis la balle entrer en contact avec ma chair, puis plus rien.
Le noir complet.
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Que de rebondissements si tôt dans l'histoire ! Des hypothèses pour la suite ?
Au niveau des updates...comme je suis l'indécision incarnée, je vais maintenir le mercredi donc il y aura forcément un chapitre ce jour là mais si je n'arrive pas à attendre, il y en aura d'autres comme cette semaine !
Merci d'avoir lu, je vous love ♡
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