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Bonjour tout le monde, on se retrouve aujourd'hui pour le chapitre 2, j'avais hâte de vous le poster, j'ai pas pu attendre mercredi prochain !
Que pensez-vous qu'il se passera ?
N'hésitez pas à laisser des petits commentaires, j'aimerais vraiment avoir vos impressions sur l'histoire !
On se retrouve en bas, bonne lecture à tous nwn
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Nos regards se croisèrent pour la seconde fois. Il me foudroya avant de partir à la suite de son ami, tandis que Jungkook m'aidait à me relever. Celui-ci avait toujours l'air ahuri, me faisant me questionner sur la relation que ces deux là entretenaient.
— Tout vas bien ? Je t'ai dit de faire attention mais tu ne m'écoutais pas.
Lui souriant d'un air désolé, je jetai un coup d'œil dans la direction où l'autre était parti.
— J'ai du mal à rester concentré ces derniers temps, désolé Jungkook.
Ce dernier fit une moue peu convaincue, tandis que nous nous dirigions vers le hall d'entrée. Une multitude de questions bouillonnaient dans mon cerveau, me donnant l'impression qu'il allait finir par exploser pour de bon. Qui était-il ? Que faisait-il à Yonsei ? Et par-dessus tout : pourquoi mon ami semblait être si effrayé par lui ?
Son regard noir de colère me semblait injustifié, c'est certes moi qui lui étais rentré dedans, mais c'est aussi moi qui m'étais retrouvé les fesses sur le sol.
Il m'intriguait tout autant que je le détestais.
La journée passa rapidement, sans que je me soucie à nouveau des événements de ce matin. Les cours étaient toujours aussi barbants, mais j'en avais l'habitude et travaillais de sorte à avoir des notes convenables qui me permettraient de passer en deuxième année.
Le soleil se couchait de plus en plus tôt et les hautes températures s'en allaient avec lui. On avait pas mal de choses à réviser, pour les partiels en général ; et je préférais largement m'installer au calme de la bibliothèque pour finir ce que j'avais à faire.
En général seulement quelques personnes restaient ici pour étudier, les autres préférant rentrer chez eux. Ce qui n'était pas plus mal. Jungkook avait un cours de dessin juste après et n'avait pas pu rester, je le reverrai dans deux jours pour le rendez-vous avec Jin. Je me plongeais alors dans la lecture de mes cours tout en marquant quelques annotations utiles en plus.
Une notification vint troubler ma concentration, il était temps d'y aller.
Rangeant en vitesse mes affaires, je pressais l'allure pour attraper un bus. Il faisait nuit noire et mes pas résonnaient sur le bitume fraîchement refait. Des petites volutes de fumée apparaissaient à chacune de mes respirations, qui se faisaient de plus en plus rapides.
Quelqu'un me suivait.
Mon corps avait réagi avant que l'idée ne me vienne ou que j'aperçoive le moindre mouvement. Je ne pouvais pas courir, sinon la personne aurait pu comprendre que je savais qu'elle était là. L'arrêt n'était qu'à une petite dizaine de mètres, éclairé par un lampadaire. J'accélérai légèrement, imperceptiblement, essayant de reprendre une respiration stable. Enfin. Le bus arrivait et je pouvais courir.
Une main attrapa alors mon bras. Je retins un cri tandis que l'angoisse montait petit à petit et s'emparait de moi. Je me retournais alors et fis face à un inconnu à la tignasse grise cendrée.
— Jimin, c'est ça ?
Je le regardais d'un air complètement désorienté, le cœur battant la chamade. Déglutissant avec difficulté, je secouais vivement la tête. J'allais rater mon bus s'il ne me lâchait pas là, tout de suite.
Tentant de me dégager pour lui faire comprendre que j'étais pressé, il resserra un peu plus sa prise.
Qui c'est ce malade ?
— Je sais que tu es pressé, mais j'aimerais te parler un peu. C'est important.
— La raison pour laquelle je suis pressé est sûrement plus importante que ça, lui crachais-je presque au nez.
Il fronça les sourcils un instant puis un sourire en coin apparu sur son visage tandis qu'il se décrispait et relâchait la pression sur mon avant-bras.
— Calme. Je t'y emmènerai, mais laisse-moi t'expliquer. À la vue de mon expression renfrognée, il soupira. J'en ai seulement pour une minute, détends-toi un peu mec. C'est à propos de ce matin.
Mes yeux s'ouvrirent en grand et j'arrêtais de lutter, puis il me lâcha enfin tout en se passant rapidement une main dans les cheveux.
— Bon sang ce que vous êtes méfiants, les première année.
Je soupirai en voyant le bus partir sans moi et questionnais celui qui me faisait face d'un ton glacial.
— Dit moi ce que tu me veux.
— M'en veux pas, je t'ai dit que je t'emmenais après.
Il fit une pause et se fit craquer les doigts.
— Je m'appelle Namjoon. Je voulais m'excuser pour ce matin, Tae t'es volontairement rentré dedans. Il est un peu dur avec les autres, mais je n'ai pas vraiment compris son geste... Enfin, personne n'est blessé et c'est le principal.
Ahuri par ce que je venais d'apprendre, je serrais les poings jusqu'à ce que mes jointures deviennent blanches. Alors comme ça il l'avait fait exprès, cette enflure. Décidément, je n'allais pas pouvoir le supporter ce mec.
— Comment tu m'as dit qu'il s'appelait ?
—Tae. Enfin Taehyung. Ton ami semblait le connaître.
— J'en sais rien, Jungkook a surtout eu peur de lui, je suppose.
Il haussa les épaules comme si ce n'était pas si important puis souffla avant de m'inviter à le suivre.
— Où est-ce que je te dépose ?
J'avais oublié que je ne voulais pas qu'on sache où j'allais. Personne ne devait savoir, j'avais réussi à le cacher jusqu'à maintenant, je n'allais pas laisser un inconnu le découvrir, de plus qu'il savait déjà comment je m'appelais.
Comment l'avait-il su d'ailleurs ?
C'était beaucoup trop étrange pour que ce soit normal.
La situation en elle-même paraissait déjà irréelle. À part Jungkook, je n'avais personne ici et ce n'est sûrement pas lui qui irait parler à ce genre de type.
Chassant d'un coup de main ces idées pour me focaliser sur le présent, je pesais le pour et le contre. Finalement, je me résignais ; je devrais attendre trente minutes pour le prochain bus et il serait trop tard.
— Eunpyeong, finis-je par répondre.
— L'hôpital ?
— Oui.
— Suis-moi.
Il se dirigea vers le parking de l'université et sortit un trousseau de sa poche. Le bruit du déverrouillage d'une voiture se fit entendre et j'aperçus dans la pénombre une petite voiture rouge. Namjoon me fit signe de monter et mis en marche le moteur.
La route ne fût pas très longue et se déroula dans un silence de marbre. Malgré sa gentillesse, je ne pouvais m'empêcher d'être énervé contre lui, et il devait sûrement le sentir.
En arrivant à destination, il me déposa le plus près possible de l'entrée.
— Désolé pour ça, j'espère que j'ai pu me racheter un peu.
— C'est rien, merci de m'avoir emmené.
— Bonne soirée.
Sans plus attendre, je fermai la porte du petit habitacle et le véhicule reprit sa route. Quelle drôle de soirée. Je soufflai de soulagement avant de marcher énergiquement jusqu'à l'accueil.
— Bonsoir, je viens pour Monsieur Park.
— Vous pouvez y aller, chambre cent trente. Les visites se terminent dans une demi-heure, ne tardez pas trop.
Je souris à la dame qui avait déjà replongé dans une pile interminable de documents et montais vivement à l'étage.
Je n'aimais pas les hôpitaux, ils me rappelaient trop de mauvais souvenirs. Je me tins alors les côtes de ma main gauche, c'était souvent lorsque je venais ici que la douleur se ravivait. L'odeur stérile des couloirs me donnait envie de vomir. Ce n'était pas un endroit fait pour moi.
Arrivé devant la porte, je retins ma respiration. Peut-être qu'aujourd'hui je pourrais enfin le retrouver. La poignée se baissa et je poussai doucement la porte. Une chambre typique, blanche et froide s'offrit à moi, comme toujours.
J'avais peur, je n'osais même pas regarder. Un silence de mort me fit face. Le mince espoir que j'avais s'effondrait tel un château de cartes au fond de moi, encore. Je sentis les larmes me monter aux yeux tandis que j'approchais ce lit dans lequel reposait inlassablement cet être que j'aimais tant.
Comme à chaque fois, je m'installais à ses côtés sur une chaise et lui prenais délicatement la main, comme si j'avais peur de le blesser. J'espérais sentir ses doigts bouger au creux de mes mains, voir ses yeux s'ouvrir ou que sais-je encore.
J'avais appris à regarder son corps brûlé, à le toucher, j'avais mis du temps -beaucoup de temps - mais j'avais réussi à accepter que je ne retrouverai jamais celui qu'il était avant. Ma gorge se serra, je retins un sanglot qui menaçait de s'échapper.
Même dans le coma, on dit que l'on peut entendre ce que l'on nous dit ; alors je passe beaucoup de temps à lui parler, à lui raconter ce qui se passe depuis qu'il est endormi.
— Je suis désolé, je n'ai pas pu t'apporter de fleurs aujourd'hui, j'ai eu un contretemps et ma journée a été un peu épuisante il faut dire. Les partiels approchent, j'ai bien réussi ceux du premier trimestre. Oh... et je vais voir Jin ce week-end, il s'en sort pas trop mal là où il est. Jungkook sera là aussi, je sais que tu les as toujours adorés, j'aurais aimé que tu puisses les revoir ; on change tellement en un an.
Je fis une pause, toujours pas de réponse, pas même un infime signe.
— Le temps passe trop vite, c'est dur de tenir sans toi. L'état de maman ne fait qu'empirer, j'ai peur que même les médecins ne puissent plus rien faire et qu'on doive finir par l'envoyer là-bas. J'ai l'impression que tout s'accélère depuis ton départ. Ça allait encore avant, elle me parlait de toi, on arrivait encore à avoir de vraies conversations... J'ai peur, tu sais. Vous êtes ma seule famille et je vais bientôt la perdre, elle aussi.
M'entendre dire ça me fit réaliser à quel point la vie était injuste et cruelle. Le nœud dans ma gorge devint plus important, les larmes menaçaient de couler.
Je finirai par craquer, un jour ou un autre, mais je me devais de tenir pour ceux qui étaient encore présents. Je devais continuer à avancer coûte que coûte.
— Je t'avais déjà parlé de mon travail, ne t'inquiète pas ; tout se passe bien. Je sais que j'aurais jamais le cran d'en parler, et de toute façon, je sais que tu n'aurais jamais été en accord avec ça. Je ne peux pas le dire de toute façon. Je suis vraiment désolé.
Il se mit à pleuvoir à l'extérieur, comme si le temps reflétait mon moi interne, triste et chamboulé.
— On est le onze octobre, c'est bientôt mon anniversaire. Je vais avoir dix neuf ans ; tu te rends compte... J'espère tous les jours que tu te réveilleras, j'aimerais tellement que tu sois avec nous. Je t'en prie réveille-toi, ne me laisse pas endurer ça tout seul.
Une larme coula, puis une deuxième, et je lâchais prise. C'était la première fois, je me l'étais pourtant interdit, je ne devais pas craquer.
Ça ne voulait pas s'arrêter, quelque chose au fond de moi me disait que je devais vider tout ce que j'avais en moi, laisser toute la douleur s'échapper. C'est ce que je fis durant de longues minutes, la tête dans les mains. J'avais honte d'être si faible.
Les tremblements finirent par se calmer, je reniflais et essuyais mes yeux gonflés et rougis par les pleurs. Cependant, je sentais qu'un poids s'était volatilisé et je me sentais plus léger.
— Excuse-moi, je crois que j'en avais vraiment besoin. Je jetais un coup d'œil à ma montre, les visites prenaient fin dans cinq minutes. Je ne peux pas rester plus longtemps, je reviendrai avec des fleurs. Peut-être pas ce week-end, mais dès que je pourrais.
Je me levais lentement pour m'accroupir au bord du lit et déposais un baiser sur son front tout en murmurant :
— Je t'aime, papa.
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Désormais les chapitres seront légèrement plus courts, je trouve ça plus agréable à lire, et si j'arrive à bien avancer je vous ferai 1 post supplémentaire une semaine sur deux, comme ici !
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
On en apprend légèrement plus sur le caractère de nos deux protagonistes.
On se retrouve la semaine prochaine, prenez soin de vous 🥰
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