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Début du sprint mes lecteurs préférés. On va avancer d'un coup, j'avais tellement hâte de vous offrir ces chapitres T^T

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Question du jour ; quel est votre plat préféré ?

Bonne lecture

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Messages après messages, jours après jours. Rien, toujours rien. Deux semaines de plus, cinq kilos en moins.

Mon père était rentré la veille, j'avais été heureux quelques heures avant de replonger dans cette mélancolie sombre et infinie. Le monde avait perdu ses couleurs. Mes parents avaient beau tenter de m'aider, rien n'y faisait.

"Si ça continue comme ça Jimin tu vas devoir être hospitalisé." M'avait dit Jungkook.

Les vacances venaient de débuter, et la neige avait fait son apparition, recouvrant la ville d'un fin tapis blanc. Nous étions fin novembre, et le paysage désolé semblait refléter mon intériorité. Chaque fois que je me voyais dans une glace, j'avais envie de rire, de me moquer de ma stupidité et de ma faiblesse ; oui, j'étais faible. Des cernes conséquentes soulignaient mes yeux fatigués, et mes joues d'ordinaire rebondies commençaient à se creuser. La peur ne me quittais pas, je ne parvenais pas à fermer les yeux plus de quelques heures chaque nuit, j'avais peur que le monstre vienne me chercher, mais au fond de moi, pourtant, la seule envie que j'avais était de ne plus me réveiller, tout mes problèmes seraient alors résolus.

"Je ne suis qu'un putain d'égoïste." Pensais-je.

Le jour suivant, on me traîna de force chez le médecin. Le verdict fût sans appel :

Dépression.

J'entendis ma mère pleurer contre mon père, mais je ne ressentais plus rien à présent à part ce vide glacial dans ma poitrine. Mes yeux avaient perdu tout éclat. Je me levais alors et quittais le bureau du médecin. En franchissant les portes du cabinet, la bise me frappa de plein fouet et malmena ma peau aussi blanche que celle d'un mort. Je levais alors la tête, fixant le ciel gris d'où tombaient lentement d'épais flocons, certains s'écrasaient sur mon visage avant de fondre. Je ne pouvais pas pleurer, je n'y arrivais pas.

Des bras s'enroulèrent autour de ma taille a présent beaucoup trop fine et le visage de mon père m'apparut.

"On fera tout ce qu'on peux pour t'aider, mais il va falloir que tu sois avec nous."
Je lui sourit alors, faiblement. Je n'avais pas ouvert la bouche depuis plusieurs jours, et je me surpris moi-même alors que cette phrase sortit de ma bouche, qu'elle me fit autant de mal qu'elle m'apaisait.

"Je l'aime, maman."

Je ne lui avait jamais répondu ce soir là autour de la table, mais en voyant mon état, j'avais enfin compris qu'elle avait raison, et cela me libéra ; je pouvais enfin l'accepter.

Mon père sembla ne pas comprendre et questionna ma mère du regard qui lui chuchota des mots que je n'entendis pas. Ses yeux se remplirent alors de bienveillance et il posa sa main sur mon cœur meurtri, je baissais les yeux sur lui, assis dans son fauteuil roulant.

"Une peine de coeur, ça se guérit mon fils. Il reviendra, je te le promets."

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"-Comment tu te sens ?

-Tu le sais très bien Jin.

-Reprends toi Jimin putain. Combien de temps ça fait que t'es dans cet état ?

-Je ne sais pas.

-Un mois, un mois Jimin. Regarde toi bordel, combien de kilos t'as perdu ?

-8, peut-être même 9."

Les yeux de mon ami se mirent à briller au cause des larmes et il me prit si fort dans ses bras que j'en eu le souffle coupé.

Un mois, effectivement, deux semaines de plus étaient passées depuis que j'avais été diagnostiqué dépressif. Quand on est enfermé dans cette bulle de pensées noires, on perds la notion du temps, tout se confond et s'emmêle. Je ne comptais plus le nombre de visites de mes amis, les mots sensés être réconfortants de mes parents qui se malmenaient à tenter de contacter Taehyung. Même Yoongi était venu chez moi accompagné de Hoseok, une première ; je me demandais si ce n'était pas mon père qui l'avait contacté par le biais de ses parents étant donné qu'ils se connaissaient. Ou alors, c'était lui qui avait contacté mes parents, inquiet que je ne réponde pas à ses appels. Tout avait été encore plus intense et insupportable depuis le moment où j'avais accepté l'amour que je portais à Taehyung, mais son absence me bouffait de l'intérieur et a ce rythme là j'allais finir par disparaître sous le poids des remords, car oui, je pensais que c'était de ma faute s'il était partit, a cause de ces choses que je lui avait craché au visage lors de ma crise d'hystérie ; et je n'avais pas totalement tort.

-Jimin ? Tu m'entends ?

-Hmm

-J'y crois pas...Je te disais qu'il faut que j'y ailles, il se fait tard. Jungkook passe dans deux jours, fait attention à toi, d'accord ?

-Oui, merci Jin."

Je me penchais pour la première fois vers lui et il me pris dans ses bras avant de finalement se lever et sortir après un petit signe de main. Je l'entendis s'adresser à mes parents, ils semblaient avoir une discussion sérieuse et cela ne me disait rien de bon. Je m'approchais alors de la porte et y collais mon oreille.

"Tu n'as pas à t'en vouloir Jin, ce n'est pas de ta faute. On t'es reconnaissants de prendre autant de temps pour aider Jimin, mais à ce rythme on va devoir l'envoyer-"

J'avais deviné la fin de la phrase avant même de l'avoir entendue. Je ne voulais pas être envoyé à l'hôpital, je serais privé de toute liberté et sans arrêt entouré de ces médecins hypocrites et de toutes ces machines aux sons infernaux. Une idée me traversa alors l'esprit, je n'y avais encore jamais pensé ; c'était peut-être la seule chose à faire pour soulager mes proches. Je n'avais plus rien à perdre ; c'est dans ma chambre plongée dans la pénombre que je pris la décision qui ferait tout basculer.

Sans faire de bruit, je m'approchais de mon bureau et saisissait de quoi écrire. Je devais choisir les bons mots, pour exprimer mes états d'âme. Après presque une demie heure a gratter, barrer, réécrire, je contemplais la feuille que je laissais telle qu'elle était avant de vider mon sac de cours et de le remplir d'affaires.

Je sortis alors de ma chambre, le pas trainant et prévenait mes parents que j'allais dormir, Jin était partit et il approchait minuit. Ils me prirent dans leurs bras, me regardant presque avec pitié et mon cœur se serra pour la première fois depuis des semaines. Je ne pouvais plus le supporter, il fallait que je fuie.

J'attendis que les heures passent, allongé sur mon lit, vidé, épuisé. Il était à présent trois heures, mes parents devaient dormir alors je m'habillais et jetais mon sac sur mon épaule. Avant de sortir après avoir enfilé mes chaussures, je me regardais une dernière fois dans le miroir et tentais un sourire, mais rien ne sembla plus difficile que cela. Je baissais alors les yeux et fermais la porte derrière moi après être sortit. 

Je me retrouvais alors dans la rue en pleine nuit, sans vraiment savoir où aller. Je réfléchis un instant, fixant le haut des immeubles qui m'entouraient. Mon coeur me dictait de suivre ma raison, de faire ce que voulais faire depuis des jours, je fis alors un pas, la neige crissant sous mes pieds et entamait la marche.

Je souffrais du froid qui semblait s'infiltrer jusqu'à l'intérieur de mes os, le nez rougit et ne sentant plus mes extrémités. Durant presque deux heures, j'avais traversé plus de la moitié de la ville, et c'est lorsque je fis face à cette porte que j'avais franchise déjà deux fois que je sentis mon ventre se tordre ; je redoutais ce moment, je savais que je prenais des risques, mais si c'est ce qui pouvait me sauver, j'allais le faire.

Je sortis mon portable de ma poche, 5h21.

Trois coups qui résonnèrent dans ma tête en même temps que sur la porte. Je retenais ma respiration sans m'en rendre compte, les poings serrés. Aucun bruit, absolument rien. Mon expression se décomposa, j'étais perdu. Je fis alors demi tour après avoir attendu plusieurs minutes, sentant mes jambes s'engourdir et la neige ayant déjà commencé à recouvrir mes pas. A ce moment là un rai de lumière surgit dans mon dos, laissant apparaître mon ombre sur le sol immaculé.

Mon sang se figea, mon cœur s'arrêta presque de battre, je n'osais pas me retourner. C'est ce moment que choisirent mes jambes pour me lâcher. Je finis à genoux dans la neige glacée, mes yeux se fermant, non pas de fatigue, même si j'étais harassé, mais pour prier.
Sa promesse m'était revenue en tête, il me l'avait promis, qu'il resterait à mes côtés jusqu'à l'Aube de l'éternité.

Pourquoi alors m'avait-il abandonné de la sorte ?

La poudre blanche grinça dans mon dos tandis qu'une seconde ombre se formait, grandissant à mesure qu'il s'approchait de moi. Un murmure traversa alors la nuit pour venir chatouiller mes oreilles.

"Mon dieu, Jimin."

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Enfin, notre brun est de retour. La suite arrive.

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