Chapitre 4. Un danger omniprésent.
Je le vois. Il vient d'abattre l'homme devant nous, celui qui pointait une arme sur nous.
Oh, mon Dieu, il l'a tué de sang-froid, sans remords, sans émotion. Je le vois dans son regard, il vient de prendre la vie d'une personne, mais ça ne lui fait rien, ça paraît « normal » pour lui.
Merde, je viens d'assister à un meurtre. Il y a un putain de cadavre devant moi, et l'autre ne semble pas troublé, même pas un tout petit peu.
Je ne me sens pas bien. J'ai du mal à respirer. J'ai peur, comment j'ai pu me sentir en sécurité avec un tueur ? Mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Va-t-il me tuer maintenant que je l'ai vu commettre un crime ? Trop de questions tournent dans ma tête.
Il pose ses yeux sur moi. En constatant mon corps tout tremblant, il m'éloigne du couloir de la mort, pour me déplacer dans un autre coin, ou je m'assois.
— Ça va ? me demande-t-il.
Il n'est pas sérieux là ?
— Sérieusement, tu me demandes si ça va, alors que tu viens de tuer quelqu'un devant moi.
— Écoute, j'en n'ai rien à foutre de tes putains d'état d'âmes. Si je n'avais pas fait ce qu'il fallait, la balle, c'était toi ou moi qui l'aurions prise. Donc remercie-moi, je viens de te sauver la vie. Maintenant, lève-toi ! Il y en a sûrement d'autres prêts à nous tuer, dit-il d'un ton faussement calme.
Me sauver la vie ? Il est en train de dire que c'est de ma faute s'il a tué un homme. En entendant ça, je reprends rapidement mes esprits. Je ne vais pas le laisser me parler comme ça, alors que c'est lui qui vient de prendre la vie d'une personne, certes mauvaise mais ça reste immoral.
— Tu n'aurais pas eu besoin de me sauver la vie si tu ne faisais pas des affaires illégales, dis-je en le pointant du doigt. Et ne raconte pas n'importe quoi. C'est toi qu'ils veulent tuer, pas moi !
— Détrompe-toi ma belle, maintenant qu'ils t'ont vu à mes côtés, tu es devenue une cible à abattre. Mes ennemis ne laissent aucun témoin derrière eux. annonce-t-il d'un ton amusé.
Merde voilà que maintenant, j'ai des criminels à ma poursuite qui veulent me tuer. En plus, la situation amuse l'autre con.
— Ne m'appelle plus jamais comme ça ! Maintenant avance, je n'ai pas envie de mourir ici. déclaré-je en lui passant devant.
Il sourit le con et putain que ça lui donne un certain charme. Il me rattrape rapidement, et nous guide dans un tunnel. J'ai peur, c'est sûr, mais je crois que cette situation me fait du bien. Pas dans le sens où voir mourir des gens est plaisant, mais plutôt l'action, le danger et le risque. Je me sens vivante.
Mais qu'est-ce que je raconte là ? C'est sûrement l'effet de l'adrénaline encore présente dans mon corps. C'est impossible d'aimer ce genre de situation.
Arrivée au bout du tunnel, je vois un garage avec différents modèles de voitures. On prend une jeep et roule dans les rues de la ville.
Je me pose beaucoup de questions à son sujet ainsi qu'à la situation. Du type, qui était ces personnes ? Que voulaient-elles ? Juste le tuer ? Et lui dans quel genre d'affaires illégales est-il ? Est-ce qu'il appartient à une organisation ? La mafia, non un gang peut-être ? Fait-il du trafic de drogue, d'organes ou alors de la prostitution ?
En réalité, je ne sais absolument rien de lui ou de sa famille mis à part qu'il est dangereux. Je me retrouve dans une voiture avec un tueur et moi ça ne m'inquiète pas plus que ça. Sûrement, puisqu'il m'a protégée et que pour ma sécurité je n'ai pas le choix.
Je n'ai pas le temps de lui poser mes questions qu'une voiture derrière nous, non en réalité plusieurs voitures nous tirent dessus.
— Putain ! jure-t-il.
Il accélère de plus en plus et monte jusqu'à deux cents kilomètres heures, lorsque nous arrivons sur une route de campagne. Il double le peu de voitures présentes sur cette voie.
Il me tend son arme que je ne prends pas, merde, je ne suis pas une tueuse même si les personnes derrière moi, eux n'hésiteront pas à me coller une balle dans la tête. Ça me rappelle de trop mauvais souvenir cette arme.
— Prends-la ! Vite putain !
— Non, non et non je ne suis pas comme toi !
— Je ne te demande pas de les tuer, juste de prendre l'arme et tirer dans leurs voitures pour les ralentir.
À contrecœur, je me saisis de l'arme, ouvre la fenêtre et commence à viser leurs pneus. Je ne veux plus toucher une arme, mais dans cette situation je n'ai pas vraiment le choix.
Oh merde, c'est excitant. pensé-je, un petit sourire en coin.
La première voiture du convoi à notre poursuite, perd le contrôle et se plante dans un arbre. Je m'occupe alors du deuxième véhicule, mais ils sont trop nombreux et je ne peux pas tirer davantage sans me mettre moi-même en danger. Je stoppe alors les tirs et referme la fenêtre.
— Alors ? me demande-t-il avec un sourire.
— Alors quoi ? rétorqué-je soûlée devant son air vainqueur.
— Qu'est-ce que ça t'a fait ? T'as ressenti quoi ?
— Rien. dis-je froidement.
Il n'est personne pour moi, je n'ai aucune raison de lui répondre sincèrement. Il est d'autant plus amusé au vu de ma réplique mensongère. Il n'insiste pas plus du fait qu'on se trouve dans une situation peu avantageuse.
Je vois les kilomètres heures augmenter de plus en plus. Le brun reste le regard fixé sur la route et ne prête plus attention aux tirs que notre carrosserie subit.
Lorsque que je regarde dans mon rétroviseur, je vois une voiture de ses ennemis ou devrais-je dire nos ennemis maintenant, se déporter sur notre droite pour rentrer en collision avec notre véhicule.
Je n'ai pas vraiment le temps de réaliser l'étendue du danger, tellement que le coup était violent et inattendu, Matthew perd le contrôle de notre voiture.
On fait une sortie de route, j'essaye de chercher du regard Matthew pour je ne sais quelle raison.
Ah si, peut-être pour qu'il me rassure comme quelques heures plus tôt et qu'il me dise que tout va bien aller, alors que je sais pertinemment que c'est faux.
Je n'ai pas le temps de tourner ma tête dans sa direction que celle-ci heurte la fenêtre, qui se trouve à côté de moi.
Lorsque que la voiture se stoppe, je papillonne des yeux pour reprendre l'utilisation de mon sens et estimer le danger dans lequel je me trouve.
J'ai du mal à bouger, mais j'arrive toutefois à regarder la personne à ma gauche.
Il est dans un sale état et inconscient, je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur son sort ou le mien puisque je vois dans mon rétroviseur les voitures de nos poursuivants s'arrêter, sortir de leur véhicule et courir dans notre direction.
Je lui tape l'épaule pour le réveiller, mais rien n'y fait. Je ne sais plus quoi faire. Si je sors de la voiture et que j'essaye de fuir vont-ils me tuer puisqu'ils ne laissent aucun témoin ?
Toutefois, si je reste et qu'ils me voient, que vont-ils me faire ? Me violer et profiter de mon corps, puis me tuer ?
Hors de question que ça se reproduise, et vu que monsieur le criminel ne daigne pas ouvrir les yeux pour me dire quoi faire, je préfère moi aussi sombrer dans le sommeil et ne pas savoir ce qu'ils feront de moi.
Je me tape violemment la tête contre le tableau de bord, et c'est le trou noir.
À suivre...
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