Chapitre 3. La rencontre.
Il se décolle de la porte pour se placer devant moi à côté de son oncle. Je peux admirer de plus près son apparence.
Ses yeux bleu azur dont la couleur reste sublime, sa mâchoire bien tracée ainsi qu'un corps bien musclé. Son pull remonté au niveau de ses coudes permet de voir ses nombreux tatouages sur ses avant-bras. Le tout rend parfaitement bien avec sa grande taille.
Ses cheveux sont bruns et légèrement bouclés. Ce qui me marque le plus reste son regard froid, d'où je peux lire le danger présent.
Je me stoppe dans ma contemplation lorsque mon patron prend la parole :
— Mademoiselle Moretti, je vous souhaite la bienvenue chez Bancolombia.
Je fais un hochement de la tête pour le remercier et l'inciter à poursuivre son monologue.
— Tout d'abord, cette entreprise permet aux stagiaires, de mettre en pratique vos connaissances universitaires et d'acquérir une première expérience professionnelle. C'est pourquoi chaque année, un étudiant étranger est accueilli, ici. Ensuite, pendant les premiers mois, vous serez à mes côtés le temps de votre adaptation au sein de l'entreprise. Ce sera d'autant plus intéressant pour vous de travailler avec le patron. Vous ne croyez pas ? annonce-t-il, un sourire en coin des lèvres, doublé d'un regard que je qualifierais de charmeur.
Mais pour qui il se prend le vieux ? Enfin, il faut que je me calme, je vais devoir le supporter pendant plusieurs mois, j'espère que je ne le verrai pas faire des choses illégales, il ne manquerait plus que je sois incriminée d'un quelconque chef d'accusation. Je sais qu'ils se protégeront eux, avant n'importe quel employé présent.
— Bien sûr ! dis-je en faisant mon plus faux sourire.
— Parfait ! Au fait, je vous présente Matthew Sanchez, mon neveu. Il travaille avec moi donc vous serez amenée à le croiser à plusieurs reprises.
Instinctivement, je me tourne légèrement pour le regarder et je constate que lui, ne m'a pas quitté des yeux depuis mon entrée dans la pièce.
C'est troublant, lorsqu'il me voit le regarder, il me décroche un sourire qui se veut charmeur. Je réprime un frisson de dégoût. C'est juste un homme à femmes. J'ai bien compris, que ce qu'il veut, c'est mon corps. Ça m'écœure rien que d'y penser.
Ensuite, cet individu regarde son oncle qui termine les présentations.
— Matthew, je te présente Lyanna Moretti qui vient de France et restera avec nous pendant une année.
Je me redresse, pour croiser le regard de mon patron qui reprend la parole :
— Bien maintenant les présentations faites, je vais vous transmettre vos horaires de travail Mademoiselle Moretti.
Après ça, la secrétaire de Monsieur Sanchez, âgée d'une quarantaine d'années m'a fait visiter les lieux. Cette femme a les yeux marron clair et des cheveux courts, blond. Je distingue sur le tailleur qu'elle porte son prénom affiché dessus. Elle se prénomme Angelica.
On voit clairement que c'est un endroit luxueux. Le personnel évolue dans de grands espaces clairs et lumineux et peut sortir s'aérer sur les terrasses dont une qui donne sur les toits de la ville. Les deux patrons ont pensé à tout et les salariés ont même accès à un spa et à une salle de cinéma, entre autres.
J'ai effectué ma première journée sans problème. Enfin tout est relatif quand on sait que son patron et son neveu ne font pas que dans la légalité.
Pendant ma pause, à midi, j'ai fait quelques recherches pour me trouver une salle de sport.
L'adrénaline que je ressens quand je fais un combat est une sensation incroyable, ça me fait vibrer. J'en ai trouvé une qui se situe entre mon travail et le lieu où je réside.
C'est parfait, je m'y rendrai demain pour voir le lieu et le matériel mis à disposition. Si ça me correspond alors je m'inscrirai. Là, pour l'instant, j'attends le bus pour rentrer. Je n'ai qu'une envie, c'est de retrouver mon lit et de dormir.
***
Il est six heures du matin et je me prépare pour partir à la salle, avant le début de ma troisième semaine de travail. Je me dépêche pour être là première à l'ouverture.
Tout se passe bien au travail, ce que je fais me plaît beaucoup, mis à part le fait qu'il m'arrive de croiser le neveu de mon patron dans les couloirs de l'entreprise. Dès qu'il me voit son regard se fait plus insistant sur ma personne, mais je ne le regarde jamais dans les yeux. Je fais tout ce que je peux pour l'éviter.
Toutefois, dire qu'il ne m'arrive jamais de penser à ce Matthew serait un mensonge. À croire que ce spécimen a réussi à piquer ma curiosité. Enfin, ce n'est pas important.
Mon travail, consiste principalement à délivrer des recommandations et des conseils de placements financiers et de bonne gestion de porte-feuilles clients, en suivant au jour le jour le cours de la Bourse, ainsi que l'évolution des principaux produits financiers disponibles sur le marché.
Je dois également effectuer des ventes de produits auprès de la clientèle, tout en assurant la promotion des nouveaux produits financiers.
Je distingue au loin l'architecture du bâtiment. À l'angle de la rue, la façade de la bâtisse orne le coin d'un parement de pierres ocre et blanches cernées de lambris de bois gris. Une porte en bois marron se situe au centre. La structure vue de l'extérieur donne envie de découvrir l'intérieur.
Je me dirige vers l'accueil pour scanner ma carte d'adhérent et accéder à la salle et j'en profite pour admirer le lieu.
La salle est entièrement équipée d'appareils de musculation. C'est un système qui permet aux hommes comme aux femmes d'établir un programme riche et varié quelles que soient les attentes.
La superficie est telle qu'elle peut accueillir un grand nombre de sportifs.
Il n'y a personne à cette heure-là et ça me convient très bien, je n'aime pas le monde.
Je me rends vers un vestiaire pour me changer et commencer mon entraînement. Lorsque je rentre, il y a déjà un homme torse nu, dos à moi.
Son apparence extérieure est plaisante à regarder, mais des images répugnantes de mon ex copain, violeur apparaissent à ce moment. C'est un moyen efficace pour me faire revenir rapidement à la réalité.
Lorsqu'il ressent ma présence, il se retourne et là, je le reconnais.
C'est Matthew Sanchez.
Putain, ce n'est pas possible, il fallait que ce soit lui et pas un autre. Décidément, la chance n'est vraiment pas de mon côté.
Il ne se gêne pas pour me regarder de haut en bas avec ce putain de sourire sur les lèvres qui me met dans tous mes états. C'est vraiment déstabilisant le regard qu'il me porte. Tout ce que je veux, là maintenant, c'est fuir.
Il daigne enfin relever ses yeux dans les miens, mais aucun de nous deux n'a le temps d'ouvrir la bouche que des coups de feu se font entendre.
Je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il se passe qu'il m'attrape par le bras et me tire hors de ce vestiaire.
On court à travers les couloirs, il sait exactement où on va, c'est bizarre, il connaît les moindres recoins de cet endroit.
Il passe sa vie ici ou quoi ?
On s'arrête dans un bureau, il se dirige vers un tableau et le décroche du mur.
Mais oui fais comme chez-toi, imbécile.
Derrière, se cache un coffre, il l'ouvre et prend quelque chose que je ne vois pas. Je me décide à poser la question.
— Pourquoi on dirait que tu connais cet endroit par cœur ?
Surpris que je prenne la parole, il se retourne et me regarde avec ses yeux perçants pendant de longues secondes qui me paraissent interminables. Il se décide enfin à me répondre.
— Parce que c'est le cas. J'en suis le propriétaire. Allez viens avant qu'on se fasse tuer.
Ah, je me sens un peu bête maintenant. En plus, dans cette situation j'aurais pu trouver une meilleure question à poser.
Et puis, comment ça « on » ? Il est fou, je n'ai rien fait pour perdre la vie maintenant même si mourir me soulagerais fortement. Pourquoi j'ai choisi cette foutue salle ? Je savais que j'allais me retrouver dans des choses illégales.
Il passe devant moi, me prend par la main et sort du bureau. Merde maintenant, je vois ce qu'il a pris dans ce coffre, c'est une arme.
Mais dans quoi je me suis embarquée moi ?
On arpente couloirs par couloirs, toujours main dans la main. C'est la première fois depuis cette nuit-là qu'un homme me touche et que je ne ressens pas du dégoût envers moi-même ou une rage extrême. Étant donné qu'on se trouve dans une situation compliqué, il vaut mieux que j'essaye de contrôler mes émotions. Néanmoins, ce petit cap passé ne me fera pas changer mon appréhension sur les hommes et surtout sur cet homme.
Après mon agression, je ne supportais même pas le fait de sentir la respiration d'un homme sur moi. Surtout lorsque je me trouvais dans les transports en commun, mes crises d'angoisse se faisaient à une fréquence plus importante, encore.
Je ne sais pas comment interpréter ces sensations qui grandissent en moi. Je suis stoppée dans mes pensées quand j'entends un coup de feu près de nous. Trop près.
— Baisse-toi et ne fais surtout pas de bruit. Si tu fais tout ce que je te dis, il ne t'arrivera rien. Je t'en fais la promesse, me dit-il d'une voix ferme.
J'acquiesce d'un signe de la tête pour lui montrer mon accord.
Je ne vois aucune peur dans son regard, alors que moi, je sens mon cœur battre de plus en plus fort et ma respiration se faire plus haletante.
Je n'ai pas peur de mourir puisque je le suis déjà à l'intérieur, je n'ai rien à perdre. Néanmoins, pour la première fois, depuis longtemps, j'ai l'impression que je pourrais toucher au bonheur et ça me fait peur.
Il resserre un peu plus sa poigne de ma main, pour me rassurer. Je ne saurais pas l'expliquer, mais j'arrive peu à peu à me calmer. Je ne suis pas seule aujourd'hui pour affronter tout ça.
En levant la tête, je le regarde dans les yeux pour apaiser ma respiration irrégulière. Au fond de moi, j'ai l'impression qu'il me protège. Je chasse ses pensées, je dois sûrement me tromper.
Je ne le connais pas, il est dangereux, mais je suis attirée vers lui comme un aimant. C'est comme un lien invisible. J'ai envie de savoir comment il en est arrivé là, de connaître ses pensées. Ça m'intrigue, je suis sûre qu'il fut un temps où il était joyeux, innocent. Je le vois bien qu'il est tout aussi torturé que moi.
Toutefois, il est impossible pour moi d'oublier mon passé. Je refoule tous ses sentiments et ses sensations hors de mon esprit. Je ne suis plus faible, j'ai fait du chemin depuis cette nuit, je ne dois plus me faire avoir comme autrefois.
Lorsqu'il voit que je me calme, on se relève et continue notre course ; heureusement que je suis sportive. On tourne dans le couloir de droite, mais un homme se tient devant nous, son arme pointée dans notre direction.
Un coup de feu retentit. Je ne suis pas blessée, je n'ai mal nulle part. Je tourne la tête pour voir qui est blessé et là, je le vois, lui et tout ce sang étalé par terre.
À suivre...
———
J'attends vos avis et vos suggestions sur l'histoire que je pourrais améliorer.
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