Chapitre 40 : Marche.
PDV Matia :
La première chose qui me vient à l'esprit quand je me réveille c'est la douleur qui me vrille le crâne. Ensuite je me rappelle m'être cogné contre le tableau de bord.
Mon dossier est en position allongée. Le transporteur est encore en mouvement. Le soleil filtre à travers mes paupières closes. J'entends un bruissement de page que l'on tourne.
J'essaie d'ouvrir les yeux mais la lumière m'assaille et je la referme aussitôt en grognant. Écrasant les paumes de mes mains sur mon visage.
- Alors, la princesse se réveille ? On arrive dans une heure, me dit Liam sur le siège à côté du mien.
- Oh la ferme..., grogné-je en redressant mon siège sans pour autant ouvrir les yeux.
- Mais c'est qu'il est de mauvaise humeur au réveil dites moi, ricane-t-il.
J'envoie valser mon bras de son côté dans l'espoir de lui mettre un coup Mais je ne parviens qu'à battre l'air.
Quand mes yeux arrivent enfin à s'accommoder je découvre que nous somme sur une route au milieu d'habitations. Pour ne pas changer les bonnes habitudes.
- On est où ?, demandé-je en regardant le paysage défiler.
- À environ trente minutes de la résistance du secteur I, me répond mon voisin qui tenait une très vielle édition de Harry Potter et le prince de sang mêlé entre les mains.
Je me laisse retomber contre mon siège en soupirant. Portant une main à mon front sur lequel se trouve un pansement. Je laisse mes doigts retomber sur ma cuisse.
- Hum, merci pour le bandage, on va pouvoir ajouter infirmier à la liste de tes qualités, dis-je d'un ton légèrement sarcastique.
- Tu sais pas besoin de te répéter, dit-il avec un doux rire.
Je fronce les sourcils et tourne la tête vers lui. Il me regarde avec un sourire dessiné sur les lèvres. Il referme son livre en prenant soin de glisser son marque page dedans.
- Me répéter ?, demandé-je perdu.
Son sourire disparaît et ses sourcils se froncent.
- Me fais pas le coup du psycho amnésique s'il te plait, me dit-il.
- Je te suis pas vraiment là, dis-je désorienté.
- T'es sérieux ?, me demande Liam d'un air paumé.
- Mais quoi à la fin ?, demandé-je exaspéré.
Il se laisse à son tour retomber dans son siège d'un air défaitiste.
- Je vais arrêter d'espérer j'crois vraiment que le destin s'acharne, marmonne-t-il en passant une main sur son visage.
- T'es vraiment pas net toi, dis-je en soufflant un petit rire.
Je sens qu'il me regarde du coin de l'oeil alors je fais mine de trafiquer je ne sais quoi avec le tableau de bord histoire de m'occuper l'esprit. Une petite tâche de sang marque l'endroit où je me suis cogné la tête et alors je me souviens doucement. Tout me revient. Dans le moindre détail.
Un des désavantages à être psycho c'est la netteté avec laquelle chaque détail s'encre dans votre esprit. Mon cerveau est comme une immense bibliothèque remplie de tiroirs de souvenirs inscrits à l'encre indélébile dans mes neurones.
Ça m'aurait été utile cette habilité, avant, en cours, pour me rappeller des leçons pour mes contrôles. Quand je vivais encore chez mes parents adoptifs. Avant qu'ils ne meurent tous les deux, sur notre canapé. Dans notre habitation. Dans les bras l'un de l'autre. Cette image j'avais tenté de l'oublier, mais c'était impossible. Alors je l'ai enfouie profondément dans mes souvenirs.
Mais parfois j'ai beau faire les plus gros efforts pour oublier, les souvenirs remontent.
Comme en ce moment, le souvenir des lèvres de Liam sur les miennes s'affiche dans les moindres détails à mon esprit. Je suis sûr que je suis rouge pivoine actuellement.
Comment j'ai pu ne pas me souvenir dès le réveil d'un truc pareil ?! Qu'est ce qui m'a pris déjà ? D'embrasser ce casse pieds de première ?
- C'est toi qui est pas net, à me faire des trous de mémoire, marmonne-t-il.
- Je suis un psycho ma mémoire est potentiellement infinie bouffon alors si je devais me souvenir d'un truc je le saurais, dis-je d'une voix à demie étranglée, espérant qu'il me croit.
Je le regarde toujours du coin de l'oeil, il a l'air déçu. Mais c'est mieux comme ça. Pas de place pour une amourette. On est en guerre. J'envoie au tréfond de ma mémoire ce souvenir aux côtés de mes parents. Je voudrais pouvoir fermer à clé ce tirroir et envoyer cette clé au fond d'un océan à l'intérieur d'un coffre fort scellé dont on aurait oublié le code. Malheureusement on sait tous que les sentiments ne peuvent être effacés. Seulement ignorés.
Un signal sonore coupe le cours de mes pensées, me ramenant à la réalité. Le GPS nous indique que nous sommes arrivés. La véhicule s'arrête dans une ruelle et fini par s'éteindre. Laissant le silence gênant nous envelopper.
***
PDV Cassie :
Je suis surprise. Agréablement surprise. Je dirai même que j'en perds mes mots.
J'observe Noëlie aller et venir entre nos camarades. Les gens s'épuisent mais elle continue avec ceux qui restent debout. Nous ne sommes plus qu'une quinzaine dans le gymnase. Il doit bien être dix-huit heure passé. Voilà plus de quatre heures que nous travaillons. Après le déjeuner, juste après le départ de Matia, nous avons commencé l'entraînement.
Ça risque d'être plus compliqué que prévu. La plupart des personnes présentent ne sont vraiment pas faites pour le contrôle mental. C'est très difficile pour eux de manipuler un souvenir implanter et de le garder crédible plus de quelques secondes. Seuls quelques rarent petits prodiges s'en sortent à merveille. Dont Leanne.
Cassie, tu vas devoir prendre sur toi, elle est jeune, mais jeune dans nos criconstances. On a besoin de tout le monde, m'intime ma conscience.
Mais à six ans on ne part pas en mission suicide bordel !!
Tu es prête à envoyer des gens qui ne sont pas encore expérimentés mais par contre ta soeur qui excelle dans cet art tu ne veux pas ?, me fait-elle remarquer.
Je soupire et me frotte les tempes du bout des doigts. Ma conscience a raison, enfin j'ai raison. Je vais devoir prendre sur moi et accepter les risques. Elle ne sera pas seule ! Les plus vieux seront déguisés en gardes pour s'introduire dans les bases ennemis et en prendre silencieusement le contrôle.
La meilleure défense c'est l'attaque ! Asservir l'ennemi par l'intérieur, jubile ma petite voix sadique.
Et là où Leanne pourra être utile c'est chez les prisonniers. Si on l'intègre parmis les HGM déjà captifs elle pourra en rallier à notre cause. Plus on contrôlera de bases plus on aura de chance de vaincre Irons plus facilement et récupérer les reines de notre vie.
- Ça va Cassie ?, me demande une voix.
Je relève la tête et remarque que Marion et Zack me regardent. Je leur souris.
- Oui parfaitement. C'est la fatigue. À qui le tour ?, demandé-je.
Zack lève la main d'un air déterminé.
- À moi, annonce-t-il.
Je hoche la tête et me place face à lui.
- N'oublie pas. Tu dois ne faire qu'un avec le souvenir. L'incorporer dans ton esprit. Il fait partit de toi et c'est toi qui l'a vécu. Je dois être convaincu que c'est ta mémoire que je sonde Zack, compris ?, lui dis-je d'un ton pédagogue que je ne me connaissais pas encore.
Il hoche vivement la tête tout en plongeant ses yeux dans les miens. Il semble refléter sa détermination et sa rage de vaincre. Ce garçon tient vraiment à faire sa part. Et j'aime ça.
Je laisse mes doigts psychiques s'étendrent de mon esprit vers le sien avec aisance. Glissant entre ses souvenirs. Je tire, pousse, ouvre les portes de sa mémoire.
Soudain une image s'impose à moi, puis des scènes. Je vois à travers les yeux de Zack, ou ce qu'il veut me faire croire. Il dirige des rangs d'enfants menottés les uns aux autres. Une arme à la main. Sur son avant bras semble être fixé un brouilleur.
Un mouvement attiré mon attention à ma droite. Mais cela ne fait pas partie du souvenir. Un garçon se tient bien droit. Un grand sourire aux lèvres. Portrait craché de Zack en plus vieux. Il semble se brouiller. Comme un hologramme bas de gamme.
Je quitte la mémoire de Zack avec un petit sourire. Partager entre la fierté et la déception.
- Zack c'était presque parfait. Sauf sur la fin. Il y a eu une interférence avec ta mémoire, je crois avoir vu ton grand frère, enfin je suppose que c'était lui. Tu y es presque il faut persévérer !, l'encouragé-je.
Il hoche la tête. L'évocation de son frère semble le rebooster à ma grande surprise. Ce gamin a des ressources à revendre !
Le reste de la journée se passe comme ça. À la fin de la soirée la quinzaine de survivants est épuisée. Je les regarde étalés au sol à moitié endormis, Noëlie debout à mes côtés.
- J'ai le plaisir de vous informer que vous serez les heureux élus pour infiltrer les bases WorldCenter de notre secteur, dis-je d'une voix forte.
Ils n'ont même pas la force de s'applaudir, ils se contentent de sourire beatemment étalés parterre.
- À partir de maintenant ce sera entraînement intensif tous les jours à partir de 9h, continué-je.
Un cortège de soupires accueille ma bonne nouvelle. Après ça je leur permet de retourner à leurs chambres. Je les regarde se traîner jusqu'à l'ascenseur. Attendant chacun leur tour de pouvoir monter dans la cabine qui ne peut pas tous les contenir en même temps.
Seule Noëlie restait à présent dans la gymnase soudainement calme. Elle regarde la salle d'un air songeur. Elle est sûrement en train de vagadoner dans son esprit.
- Au fait, merci pour ton aide, sans toi je serais encore en train de passer des uns aux autres en courant sans être très productive, lui dis-je.
- C'est normal, n'oublie pas ce que je t'ai demandé s'il te plait. Je dois venir avec vous. C'est très important, me dit-elle d'une voix catégorique.
Sur ce elle se rendit vers l'ascenseur sans m'attendre. D'un pas sûr la tête haute. Il est tout bonnement impossible que cette gosse n'ai que dix ans. Mentalement elle doit bien avoir le double.
Je ne sais toujours pas pourquoi elle tient tant à venir avec nous pour la mission du secteur Z. Mais la raison doit être tout autre que celle qu'elle m'a donnée. Quoi qu'il en soit il est vrai qu'elle pourrait m'être utile.
"On est arrivés soeurette.", me dit soudainement Matia.
"Parfait, tout se déroule comme prévu pour le moment.", réponds-je.
Notre tour d'attaquer arrive. La machine est en marche.
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