Chapitre 27 : Terrain.
PDV Cassie :
J'ouvre les yeux avec difficulté. Je me redresse lentement, le corps parcouru de courbatures.
Je regarde ma montre et constate qu'il est déjà 19h00 passé, combien de temps ai-je dormi exactement ? Après avoir voyagé toute la nuit je n'ai même pas fait attention à notre heure d'arrivée.
Bof, une bonne dizaine d'heures qu'est-ce que c'est hein ? Maintenant si tu veux bien, on pourrait aller à la salle de contrôle pour suivre l'avancée de la situation bordel ?!, s'énerve conscience.
Je m'assieds au bord du lit, je me rends compte que Matia m'avait retiré mes chaussures quand mes chaussettes effleurent le sol. Je souris légèrement. Un amour.
Je me redresse et les enfile. Je m'étire et quitte la chambre de Matia, je me rends dans une des salles d'eau, histoire de me rafraichir avant de rejoindre les autres.
Magne toi on a pas que ça à faire, s'impatiente conscience.
J'ouvre le robinet et passe les mains sous l'eau froide, m'aspergeant le visage. Je relève les yeux et me regarde dans le miroir. Sale tronche. Mes yeux sont encore rouges et gonflés d'avoir pleuré. Pourtant je me sens plus légère bizarrement.
J'essuie mon visage et souffle un bon coup puis quitte la salle de bain pour me rendre vers la salle de contrôle.
J'appuie sur le tableau de la porte qui coulisse et j'entre sans m'annoncer. Je ne trouve que Hugo, sur sa chaise, un casque vissé sur la tête et les yeux rivés à ses multiples écrans, le son des touches de son clavier raisonne de concert avec les ventilateurs des ordinateurs.
Je m'approche de lui et lui tapote l'épaule. Il sursaute et se retour, pivotant sur son siège, la main plaquée sur le coeur.
- Cassie nan mais t'es malade ?!, hurle-t-il.
Je lève les mains en l'air, en signe de paix.
- Désolé je voulais pas te faire peur, dis-je sincèrement.
Il me dévisage, sourcils froncés, il se lève. Dégage une mèche de cheveux blonds de son visage. Il plisse les yeux, dissimulant ses pupilles marrons à moitié derrière ses paupières. Je recule légèrement alors qu'il s'approche tout en m'observant.
- Hum..., fis-je en commençant à m'inquiéter.
- T'as une sale gueule, fini-t-il par dire en arrêtant son manège, retournant à sa place derrière son ordinateur.
- Sympas. Alors on en est où ?, demandais-je.
- Figure toi que le génie que tu as devant toi a réussit à contacter deux autres groupes résistants, un du secteur C, de l'autre côté de l'océan, j'ai réussit à pirater le satellite WorldCenter pour leur envoyer un message. Nous sommes actuellement en train de parler. Et grâce à Josh'..., il marque un petit temps, comme si prononcer ce nom était interdit, grâce à lui je suis en ligne avec Adelyn et..., il grimace alors que j'entends un grésillement ressemblant un un hurlement émanant de son oreillette, je ris doucement, Lyn' pardon, on essaie de contacter des gens dans les secteur M et S, ceux où on avait trouvé de l'activité.
Il me fait de grands signes, montrant son oreillette du doigt. Le l'observe articuler silencieusement. Je décode sur ses lèvres "elle est folle". Je ris, me moquant ouvertement de lui, haussant les épaules. Je recule vers la sortie sans le quitter des yeux, tandis qu'il m'implore sans un bruit de lui venir en aide. Je lui envoie un baiser alors qu'il me montre son majeur.
- Courage, je chuchote en sortant de la salle de contrôle.
La porte se referme face à moi. Gardant par la même occasion la légère bonne humeur m'avait gagné dans la pièce.
Je me mets à arpenter les couloirs à la recherche de Matia. Je passe par la cantine, la salle de sport, avant de finir par le trouver, avec Liam, dans la salle de détente. Étalés chacun dans un canapé. La salle est déserte mis à part ces deux garçons riants aux éclats.
Je me racle la gorge bruyamment, histoire de m'annoncer. Matia tourne les yeux vers moi, le sourire aux lèvres et souffle doucement, reprenant sa respiration.
- Sisi ! Ça va mieux ?, me demande mon frère, posant un regard inquiet sans réussir à se départir de son sourire.
Je viens m'étaler près de lui, dans son canapé. Il se décale pour me faire de la place.
- Après avoir dormi si longtemps je dirais que oui dans l'ensemble ça va. Tu aurais dû me réveiller, le réprimandé-je.
- T'es folle, Liam m'a confirmé qu'il t'a à peine vu fermer l'oeil depuis qu'il t'a rencontré.
Je lance un regard accusateur à Liam qui lève les mains en signe de réddition.
- Pourquoi tu lui as sortit ça toi ? Tu veux ma mort ? Il est capable de m'attacher à un lit et de me shooter de somnifères !, débité-je d'une voix théâtrale, te serais tu pris pour mon père ?
- J'ai que la vingtaine j'veux pas être papa pour le moment ! Puis t'es un peu vieille pour être ma fille, ria-t-il.
Je pris une tête offusquée puis je ris légèrement.
Détends toi aller ! Ris !!, m'enjoigna ma conscience.
Mais je n'y arrive pas, me lâcher totalement est trop dur, car je me souviens toujours que Tyler est retenu quelque part dans le monde. Contre sa volonté. Sûrement en train de souffrir pour nous protéger.
- Cassie ?, m'interpelle mon frère en me devisageant.
Je reviens à moi et cligne des yeux.
- Ouais ?, je demande.
- Bah t'es pas avec nous, répond Liam.
Au même moment ma montre émet un "bip" signe que j'ai reçu un message, en même temps que celle de Matia.
Je regarde mon poignet et fait glisser la notification, un appel de Hugo s'affiche :
" Salle de contrôle illico !"
Je me lève directement, Matia fait de même. Je me dirige déjà vers la porte.
- Vous allez où ?, nous hèle Liam alors que je suis déjà devant la sortie.
- On a une réunion surprise apparemment ! On se rejoint à la cantine vers 20h ? Ça devrait pas être long !, lui répond Matia alors que je m'impatiente.
De l'action !!!, s'excite déjà conscience.
- Ça marche !, répond Liam.
Je n'attends pas plus longtemps et fonce dans le couloir pour rejoindre les autres. J'entre dans la salle de contrôle, ils sont déjà tous là, tous les porteurs de montre. Marine, Lyze, Zack et Marion. Je remarque aussi que Ambre et Josh' sont là, en train de discuter avec madame Irons. Et je la vois, au fond, assise la tête basse. Laura.
Mon sang ne fait qu'un tour.
- Pourquoi elle est là elle ?, sifflé-je entre mes dents alors que Hugo arrive à ma hauteur.
Il tourne la tête vers Laura. Puis recentre son attention sur moi en soupirant.
- Elle a aussi participé à la mission... Je sais ce qu'elle fait crois moi, mais on a pas le choix, après ça on parlera de sanctions, dit-il pour tenter de me rassurer.
Je grogne et pars m'installer à l'opposé de la pièce. Matia me suivant de près. Je sens le regard de la boss se poser sur moi. Lourd. Accusateur.
Et je repense à notre accord silencieux que nous avions passé lorsque nous sommes partis, veiller les uns sur les autres. Ce que je n'avais pas réussit à faire, veiller sur son fils.
Concrètement si, c'est juste qu'il y a eu un problème, corrige conscience.
- Bien ! On est tous là, commence Hugo en tapant dans ses mains.
Il allume l'écran principal et le visage de Lyn' apparaît à l'écran.
- J'vous présent Lyn', dit-il en appuyant bien sûr le prénom.
- Hey Lyn' ça va là-bas ?, demande rapidement Ambre.
- Comme sur des roulettes cheffe !, lui répond la concernée.
- Lyn' c'est un peu le moi de chez eux, génie de l'informatique tout ça, continu Hugo avec vantardise.
- Hum Hum, fis-je en faisant semblant de tousser, les chevilles.
Des petits rires fusent dans la pièce alors que Hugo reprend.
- Bref, grâce à votre mission deux nouvelles résistances se joignent à notre cause, leur meneuse est ici présente, il désigne Ambre qui lève la main, et je suis en contact avec Yanis, le chef du groupe du secteur I, par messages. On est déjà sensiblement plus nombreux. On essaie toujours de contacter d'autres groupes mais c'est laborieux.
Il fini et se tourne vers madame Irons, cherchant à savoir si elle veut ajouter quelque chose.
Celle-ci s'avance d'un pas et lance un regard circulaire, croisant les yeux de chacun de nous. Je soutiens son regard, elle s'attarde sur moi plus que nécessaire. Puis elle prend la parole.
- D'abbord je tenais à vous féliciter. Dans l'ensemble la mission est une réussite. Vous avez été exemplaires, enfin, la plupart, son regard tombe sur Laura, j'ai entendu quelques rumeurs et fini par lire le rapport de chaque équipe.
Le rapport ? Je n'ai rien écrit pourtant. Je lance un coup d'oeil vers Lyze qui hausse les épaules.
- On m'a demandé de l'écrire, chuchote-t-elle.
Je soupire, c'était censé être à moi de le faire. Mais ça c'est pas important, je retourne mon attention vers la cheffe.
- Laura, tu as laissé tomber mon fils aux griffes de l'ennemi, pour cet affront tu es suspendue de tes fonctions, tu rejoindras les cuisines et ne sera plus informée de la moindre mission, sa voix est lourde des émotions qu'elle contient.
Moi c'est mon poing qui est lourd de mes émotions. Matia pose une main sur mon épaule, sentant ma tension.
Laura se lève, la tête basse, ses larmes coulent à présent depuis quelques secondes déjà. Elle se dirige vers la porte.
- Je suis désolé... murmure-t-elle entre deux sanglots.
Puis elle quitte la pièce en courant. Laissant une l'atmosphère très lourde planer au dessus de nous.
- Bon..., lance Matia, ça c'est fait...
Toujours le mot celui la... grogne conscience, tendue.
Je tente de me calmer, pourtant doucement.
- Sinon j'ai une dernière info, mes caméras n'arrêtent pas de capter des mouvements autour du QG depuis la semaine dernière maintenant, un peu avant votre départ en fait.
Je fronce les sourcils, me rappelant alors cette ombre que j'avais vu passer devant la caméra il y a quelques jours de cela.
- Il s'agit en fait d'un jeune, qui erre autour de notre QG, alors je ne sais pas comment il fait pour ne pas se faire chopper par les patrouilles, mais je crois qu'on ferait mieux de le ramasser avant que ça ne tourne mal. Propose Hugo.
- Si tu veux, répond la patronne, Mais j'ai pas envie qu'on retombe dans un piège des blancs, alors Cassie tu t'assureras que ce n'est pas une taupe.
Je hoche la tête.
- Bien alors cette réunion est terminée. Reposez vous les prochains jours ne seront pas de tout repos. Finit-elle avant de rapidement sortir.
Savoir que son fils est en danger quelque part ne doit sacrément pas l'aider. Pourtant elle n'en montre presque rien.
Je sors avec Matia, l'esprit ailleurs nous marchons vers la cantine. Mais pour le moment je n'ai vraiment pas la tête à manger.
***
PDV Tyler :
M'envoyer en mission, tu parles, faire le sale boulot c'est toujours pour les autres, mon père va pas se salir les mains, nan c'est trop dur. Je ne vois pas l'intérêt de lâcher ces gosses en pleine nature et d'aller en chercher d'autres, on en a assez sur qui expérimenter.
Je grogne alors que je fais déjà mon sac, enfilant ma tenue de combat blanche, uniforme de WorldCenter.
En plus j'avais cette jolie fille là, la p'tite rousse, Natasha ? Tasha ? Nadia ? Je ne sais plus, mais elle m'a lancé des regards toute la journée à l'entraînement. Je lève les yeux au ciel. Énervé. Je n'ai aucune envie d'être envoyé sur le terrain.
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