J'étais assise à une table au fond de la cafétéria avec Matia. Je fini mon verre d'eau et le pose sur la table avec une lenteur extrême, quand je relève les yeux Matia me dévisage l'air grave.

- Montre moi. Dit-il tout simplement.

- Tu sais bien que je ne peux pas entrer dans ton esprit et moi dans le tiens.

- On a jamais essayé de s'ouvrir entièrement l'un à l'autre c'est l'occasion d'essayer. Si de ton côté tu tentes de me monter et moi du miens de tente de regarder alors ça marchera peut être !

Je soupire perplexe face à cette idée. Aurait il raison ?

- Sisi. D'ici la fin de la semaine tu devras me dire ce que tu sais, c'est ça le deal, on est messagers je dois savoir et plus tôt je saurai mieux ce sera. Il argumente.

Il est futé le loulou. ricane Conscience.

Je sais qu'il a raison, mais rien que l'idée de devoir me concentrer sur toutes ces horreurs me hérisse les poils dans la nuque. Et celle de devoir les faire endurer à Matia est encore pire.

Serait-ce une émotion que tu éprouves ? Nan parce que ce serait étonnant ! Marmonne L'Emmerdeuse qui partage mes pensées.

Je t'entends madame. Ou devrais-je dire je m'entend ? C'est compli... Je la fait taire.

- C'est d'accord. Il me regarde les yeux emplient de questions, je lui tend les mains. Mais alors prépares toi parce que c'est pas fameux... Ma voix sort comme fatiguée. Fatiguée par tout ce chaos dans lequel notre monde est plongé.

Les mains de mon alter ego masculin se lient aux miennent et je les serre. Je soupire une dernière fois en le regardant dans les yeux avec l'espoir qu'il change d'avis mais rien y fait.

Je ferme les yeux et me concentre du mieux possible pour ne pas laisser l'horreur et la panique que j'ai ressentis en réceptionnant ces souvenirs. Puis je les laissent m'envahir. S'insinuer dans mon esprit et tente de les envoyer à Matia telles des paroles messagères, porteuses de la douleur de ses acteurs, témoins de leurs cauchemars, preuves des abominations qu'ils ont subi.

Je lâche les mains de mon frère après ce qui me semble être une éternité alors que ce ne sont que des secondes. Mon coeur bas à une vitesse bien trop au dessus de la norme. Je rouvre les yeux et croise les siens comme vides d'émotions.

Ah nan v'là que lui aussi va s'y mettre. dis conscience en refaisant surface.

- Oh mon dieu... Il lâche dans un murmure étouffé.

- Tu vois je te l'avais dit...

- Et toutes ces images, elles viennent de la tête de Noelie ? Ce sont ses souvenirs ? Il me demande horrifié.

Je hoche doucement la tête, le laissant face à la triste vérité : oui ce sont ses souvenirs, elle a assisté à tous ça malgré elle. À 10 ans seulement elle a peut être vu plus d'horreurs que nous à bientôt 18 ans.

- On va y arriver. Avec ça c'est sûr on va y arriver...

Ses paroles sont pleines d'espoirs mais son visage lui, est plein de doutes. Nous sommes tellement insignifiants face à tout ça.

Et comme un signe du destin nous hurlant de ne pas lâcher l'éponge, Lyze débarque essoufflée dans la cantine presque vide.

- Vous êtes là ! Je vous cherche depuis 10 minutes ! On a du nouveau !! Elle crie presque, semblant enthousiaste.

Mon frère et moi nous levons simultanément. Mon rythme cardiaque s'accélère alors que je suis Lyze dans les couloirs. On entre dans la salle de contrôle déjà occupée par Hugo, Laura et Marine. Tyler et sa mère débarquent juste après nous, il me dévisage longuement et se poste juste derrière moi.

Hugo est face à nous, devant le grand écran mural sur lequel s'affichent soudainement des tas de dossiers, vidéos, photos, rapports. En y regardant de plus prêt je me rends compte qu'ils sont tous signés d'un seul et unique nom.

Carter Allan.

Je retiens ma respiration alors que Hugo ouvre a bouche.

- J'ai réussit à craquer la clé USB du père de Cassie. Lâche-t-il.

Je l'avais totalement oublié. La clé USB de mon père. Celle qu'il m'avait donnée avant de pousser son dernier soupire. Cette pensée me tord l'estomac.

- Aller Hugo arrête de nous faire poireauter merde ! Lâche Matia sur les nerfs.

- Il y a tellement de choses à dire. Des centaines de photos et de vidéos clandestines d'expériences totalement illégales et immorales. Des plans incomplets de certains centres WC. Des listes de matériels, d'infrastructures, c'est une vraie mine d'or ! Il dit existé comme un enfant devant un nouveau jouet. Votre père avait rassemblé énormément d'infos ! Et ca vraiment nous être utile !

Penser à mon père est vraiment la dernière chose que j'ai envie de faire et cette découverte fait naître en moi à la fois la joie et la tristesse.

Bah finalement tu ressens quelques petits trucs madame le caillou. Me railla conscience.

je soupire doucement. Et tente de me remettre les idées dans l'ordre avant de prendre la parole.

- Viens en aux faits Hugo. Tu as trouvé quoi exactement qui pourrait nous être utile maintenant et tout de suite ?

Les yeux de mon ami semblent légèrement s'assombrir alors qu'une ombre traverse son visage.

- Ils essaient de trouver un moyen de nous controler Cassie. À la manière des psychos. Ils cherchent par quel moyen vous y arrivez et par quel moyen vous échappez à leurs brouilleurs.

Il affiche les photos d'une expérience menée sur un psycho. Un jeune garçon, pas plus âgé que Leanne, est attaché à une table d'opération positionnée à la verticale. Ses mains sont attachées, il est seul dans une pièce aux murs d'acier, face à un écran où un scientifique semble lui parler. Des fils sont sortent de partout lui donnant des airs de pieuvre géante. Mais le pire sur cette image, c'est le visage ravagé de ce garçon qui semble hurler à pleins poumons. S'en est trop pour moi et je me détourne. Je sais déjà tout ça. Les souvenirs de Noëlie hantent mon esprit.

-Nous sommes déjà au courant. Je tente de dire calmement.

- Ce qu'on veut c'est savoir si tu as quelque chose pour nous et nos recherche d'alliés Hugo. Résonne subitement la voix de Tyler bien plus proche de moi que je ne m'y attendais.

- J'ai bien mieux que ça les gars ! Il dit soudainement bien plus enjoué. Je sais même avec exactitude où vous envoyer en promenade !