Chapitre 28 : Bienvenue.
Voilà au moins une demie heure que l'orage créé le cahot à l'extérieur de la tente. J'ai fermé les yeux, faisant semblant de dormir, mais essayez de dormir dans les bras du garçon pour qui vous éprouvez des sentiments totalement contradictoires, le coeur battant plus vite que raison et le cerveau traversé d'un tas d'émotions, vous me direz si vous y arrivez.
Mmmm, t'as avoué que tes sentiments n'étaient pas si neutres. Susurra ma conscience.
Je soupire doucement contre le torse de Tyler endormi, et sans bouger je réussit à me concentrer sur les battements de son coeur me rendant compte qu'ils sont aussi irréguliers que les miens. J'esquisse un faible sourire.
- Tyler ? Je murmure pour ne pas briser la magie du moment.
Je le sens bouger légèrement et soupirer.
- Oui ? Dit-il la voix légèrement endormie.
- Je me demandais... Comment on fait pour s'entrainer à la résistance quand on est psycho ? Chuchotais-je.
- Ben comme tout le monde. On a une salle exprès pour les entrainements. Répondit-il doucement en se remettant à caresser mes cheveux.
- Oui mais sur qui je m'entraîne ?
Ses doigts s'immobilisent dans mes boucles et il me reppousse doucement pour me dévisager.
- C'est vrai ça. Marmonna-t-il pensif.
- Je ne peux déjà pas contrôler ce que je fais et dès que je me laisse... Emportée par les émotions je détruis tout. Dis-je en grognant.
Il sourit à mon ton bourru et à ma moue. Il se saisi de mon menton et me redresse le visage. Je rougis légèrement et il me regarde.
- Et ben tu t'entrainera sur moi ! Dit-il sûre de lui.
Je le repousse doucement en remuant la tête et en souriant persuadée qu'il rigole. Mais pourtant quand je le regarde il parait toujours sérieux.
- Tu rigoles pas c'est ça ? Demandais-je.
- Pas du tout. Je te fais confiance. Dit-il souriant.
- T'es un grand malade. Lui dis-je.
Il rit doucement et le silence retombe. Mais pas seulement le silence entre nous. L'orage est enfin tombé. Je lève un doigts vers le ciel le sourire aux lèvres.
- Enfin ! Lachais-je.
Il sourit toujours sans me quitter des yeux, je l'interroge du regard mais il semble rêveur, je rougis à nouveau légèrement en l'appelant et il réagit enfin et murmure un petit "désolé j'étais ailleurs."
- L'orage est fini je crois qu'on pourrait y aller. Je souris motivée. impatiente d'arriver à la résistance.
Il hoche doucement la tête sans grande conviction et je fais la moue.
- Ben alors ? T'es pas pressé de rentrer ? Demandais-je perplexe.
- Si si, c'est juste que j'étais bien ici. C'est moins agité. Plus... Paisible. Dit-il en haussant les épaules sans croiser mon regard.
- Ouais mais tu l'as dit toi même ça fait longtemps que t'es partit. Personne te manque ? Et si ça se trouve ça a avancé ! Dis-je en essayant de la faire sourire.
- Si si, mais bon. J'étais bien là. Répondit-il en lachant un faible sourire.
- T'as pas l'air convaincu.
- Mais si Cass' !
Après ça on a réveillé Leanne et on a rangé la tente. On a eut du mal à tout rentrer dans les sacs mais on a fini par y arriver.
Nous avons donc repris la route. Tout était mouillé, le temps s'était bien défoullé, une odeur de pluie flirtait avec mes narines et la chaleur constante rendait l'atmosphère très lourde. Mais personne ne s'est plaint.
Leanne avait recommencé à faire léviter les feuilles autour de nous. Et puis elle a trouvé la combine: faire voler la cage de guizmo devant elle, elle s'amusait à lui tourner autour en rigolant. Moi je restait vigilante de peur qu'on ne l'entende.
Nous avons rapidement dépassé la frontière sans croiser personne, même pas une patrouille. D'ailleurs on en a jamais croisé ce qui est étonnant. Bon sur les axes de déplacements de grande vitesse c'est normal: les seuls obstacles étaient les bulles de déplacements abandonnées. Mais à pieds un peu moins.
Au bout d'un moment Tyler a commencé à devenir plus morose, à mesure que les derniers kilomètres arrivaient il perdait son sourire et ses fossettes. Il soupirait souvent et la lassitude, ou la tristesse le gagnait. Et puis il a fini par prendre la parole :
- Bon alors une fois qu'on sera là bas ça va aller très vite. On va vous assigner votre chambre, vous faire faire le tour des locaux, vous donner les horaires d'entrainement, et vos tâches ménagères. Et toi Cass' on va surement directement avoir besoin de te faire part de ce qu'on sait. Enfin je vais essayer car certains ne seront pas d'accord.
Je hoche doucement la tête.
- OK ! Tu me tiendra au courant ? Demandais-je.
- J'essaierai en tout cas. Dit-il d'un ton fatigué.
- Bon Tyler qu'est ce qu'il y a ? Lachais-je irritée.
- Rien c'est juste que... Rien. Marmonna-t-il.
- Mais bien sûre. Rallais-je.
- Je pourrai sûrement pas te prévenir moi même. Ou même te voir pour t'entrainer ou te voir tout court. Ma mère va sûrement m'assomer de tâches irréalisable pour me faire bien comprendre que c'est pas moi qui choisi la durée de mes missions.
Je soupire, légèrement soulagée qu'il ai enfin lâché ce qu'il avait sur le coeur mais aussi attristée par l'idée de ne plus le voir tous les jours.
- C'est pas bien grave. Tu me ramène moi, t'as bien dit que j'étais une psycho, que je serais utile. Elle t'en voudra peut être pas. Et puis tu savais bien que ça arriverai nan ? Débitais-je sans trop apprécier les paroles qui sortaient de ma bouche.
C'est mal de se faire du mal à soit même Sisi. Me réprimanda conscience.
- Oui. Je le savais. Marmonna-t-il.
- Et ben voilà. T'as fait ça plusieurs fois. Dis-je alors qu'on était apparement enfin arrivés.
Nous nous arrêtons devant une porte d'habitation banale. Le clavier numérique luisait sur le mur. Tyler se mit a tapoter un code puis la porte coulissa sur elle même, juste avant d'entrer il lâcha:
- Oui mais les fois précédentes...
Je ne sais pas si il a fini sa phrase à voix haute ou si il a pensé tellement fort que j'ai entendu ses pensés mais j'ai perçu la fin de sa déclaration: "les fois précédentes ce n'était pas toi.".
Mon coeur se serre légèrement puis j'entre dans l'habitation. Nous nous déplaçons vers la salle de bain, il nous fait tous entrer dans la douche, ce qui fut difficile. Puis il appuie sur un bouton et la cabine s'ébranle et se met à descendre.
- Bref. Cass', résistance te souhaite la bienvenue.
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