Chapitre 22

Même si ça fait longtemps que je n'ai pas publié, sachez que je ne vous ai pas oublié durant cette période. Je vous remercie d'avoir attendu et d'être une nouvelle fois ici. Bonne lecture

*******

Moi qui pense avoir le droit à une bonne nuit de sommeil. Décidément, j'ai la poisse.

Actuellement enroulée dans ma couverture fleurie, en mode chenille, je fulmine dans l'espoir de pouvoir enfin dormir en paix depuis que la grêle a décidé de me réveiller en douceur - notez l'ironie - à une heure que je peux estimer de cinq heures, en vue de l'aube naissant à travers la baie vitrée. Les grêlons, que j'imagine assez gros pour me mener la vie dure, cognent sans s'arrêter contre la paroi du dôme. Les bruits et les grondements, dus également à l'orage, se répercutent impitoyablement à travers tout l'espace isolé.

Sous l'excès de colère que je ne peux plus contrôler, mes mains empoignent le coussin et me le collent contre la figure pour étouffer mon cri désespéré. J'en crispe tellement ma mâchoire que je risque de me casser les dents - et franchement ce n'est pas le moment, je doute qu'il y ait un dentiste dans le coin prêt à me sauver la dentition.

Breeven est-il lui aussi réveillé ? Ou dort-il tranquillement comme un loir sans penser à l'atmosphère de la chambre à quelques pas de lui ? Dois-je vérifier ?

De toute façon, mon corps ne répond pas à l'ordre de me lever. Je suis trop fatiguée pour cela. Il faut absolument que je dorme.

Je reporte donc ma frustration en fermant mes poings durant plusieurs minutes, mes ongles s'enfonçant dans mes paumes. J'ai l'impression que tous les éléments sont contre moi. La dernière fois que j'avais fouillé les salles de bains à la recherche d'une trousse de secours, il ne me semblait pas avoir vu de boules quies. Je vais devoir faire sans.

Je sens que cette nuit ne va pas être une partie de plaisir...

S'il y a bien quelqu'un dans le ciel, aidez-moi à tomber dans les bras de Morphée. J'ai vraiment besoin d'aide !

Soudain, en réponse à mon désespoir, la petite tempête semble se calmer. Sans perdre de temps, j'en profite pour vite dormir en m'installant le plus confortablement possible dans mon lit double. Trop énervée pour trouver le sommeil rapidement, je me mets à compter toutes les armes automatiques que je connais - les moutons ne m'intéressent nullement.

Le silence que j'accueille avec plaisir m'englobe paisiblement. Avec un petit sourire, je m'étire et reprends ma nuit là où elle s'était arrêtée. Mais quelques secondes plus tard, la météo en a pensé autrement. Et cette fois-ci, elle ne me fait pas de cadeau.

Les vagues de grêles reprennent de plus belle et ma contrariété également. Le ciel veut ma mort et je n'ai pas d'autre choix que de la laisser me tuer, puisque sa force est supérieure à la mienne. Je n'en n'ai plus pour me battre.

Génial !

Vaincue et n'espérant plus dormir pendant un bon moment, je m'assois et colle mon dos contre le mur. Je n'ai plus qu'à attendre en croisant les doigts pour que le sommeil reprenne le dessus.

" Vois le bon côté des choses Megan, au moins tu ne seras pas obligée de faire le petit déjeuner de ton gosse qui te sert de binôme puisque tu seras encore en train de dormir !"

- Ouais chouette ! dis-je avec mon sarcasme habituel.

L'oreiller que je tiens dans mes bras se fait martyriser par mes doigts. J'aimerai le déchirer en deux pour passer mes nerfs dessus. Pourtant, je n'en fais rien. Ce n'est pas de sa faute si les éléments sont braqués contre moi.

J'ai dû rester dans cette position durant près d'une heure avant de me recoucher lorsque l'orage s'est arrêté. Et croyez-moi, à ce moment-là, dormir était la meilleure chose qui pouvait m'arriver. Autant que si l'on m'informait avoir gagné plusieurs millions d'euros.

Le reste de ma nuit s'était plutôt bien poursuivi, comme-ci, les événements ultérieurs ne l'avaient jamais troublée. Une seule ombre s'était immiscée dans ce tableau paisible. Cette seule petite ombre qui, si n'on en a pas l'habitude, aurait pu gâcher une nuit complète.

Mon cauchemar.

J'avais imaginé le corps de mes victimes dans leur mare de sang aux côtés desquelles leur parents pleuraient et préparaient leur vengeance. Celle de me tuer afin de soulager leur tristesse. Fallait-il qu'ils s'en prennent à moi plutôt qu'à Burngan? En y réfléchissant bien, je suis la première fautive. C'est moi qui avais appuyé sur la gâchette, pas eux. C'était ma peau que je sauvais, pas la leur. Alors s'ils devaient s'en prendre à quelqu'un, c'est évidemment à moi.

Au fond, ce n'est pas plus mal. Autant soulager mon esprit par leur riposte.

Et puis, que dire de mon réveil... Il est aussi délicat que ma nuit fut douce. En clair, je viens de tomber de mon lit et, bien sûr, la moquette blanche a absorbé le choc et le bruit. Breeven ne peut m'être d'aucun secours.

Je gémis en me levant et titube jusqu'à la porte. Mes jambes sont lourdes et mes pas, petits. Brusquement, je sens une toute petite douleur dans mon bas-ventre qui m'indique une chose à laquelle j'avais oublié pendant ces nombreux jours séparés de la civilisation.

Oh non, pas ça!

*

Trente minutes plus tard, je réussis enfin à atteindre la cuisine, les yeux mi-clos et les cheveux probablement en batailles. Il ne me reste plus qu'à faire une chose.

J'allume la cafetière et la mets en route.

Je déteste le café mais il faut bien que j'en boive pour rester éveillé et être opérationnelle pour la journée qui je pense va être chargée.

- Tu me fais un café ? s'exclame Breeven en me faisant sursauter. C'est très attentionné de ta part.

En bougonnant, je tourne légèrement la tête pour observer Breeven sortir du couloir. Il se tient en plein milieu de la cuisine une serviette blanche autour de la taille et une autre serviette avec laquelle il se sèche les cheveux. Bien sûr, il n'a pas oublié de mettre ses tablettes de chocolat en évidence.

Cet enfant est incorrigible.

- Tu sais que les vêtements existent? je grogne, les dents serrées.

- Bonjour mademoiselle ronchon ! s'exclame-t-il en m'exposant son sourire en pleine figure. Je viens de sortir de la douche, j'avais besoin de me réveiller.

Je plisse les yeux comme si un soleil venait de m'éblouir. Sauf que là, le vrai soleil est caché par les nuages, à mon plus grand désespoir.

J'ai soudainement le sentiment d'être de trop dans cette pièce, dont une aura différente de ma monotonie émane de Monsieur le macho.

Peu envie d'être sociable à cette heure de la matinée, je tourne mon attention sur la cafetière. Soudain, je sens l'index de Breeven s'enfoncer dans mon flanc gauche, en dessous de mes côtes.

Je sursaute en émettant un petit cri de souris et me déplace vivement sur le côté.

- Ne me touche pas ! je lui ordonne sur l'offensive.

Sous l'effet de la surprise, Breeven se recule et reprend son sérieux.

- Hey calme-toi, me conseille-t-il. Je viens en paix.

A ses mots, il tend la serviette blanche qui a servi à ses cheveux pour être utilisé comme drapeau blanc. Je ne peux m'empêcher de rire intérieurement à son geste ridicule.

En feignant l'ignorance, je me retourne une nouvelle fois et me concentre sur le liquide sombre qui goutte dans ma tasse.

- Oh toi aussi tu n'as pas passé une bonne nuit à ce que je vois, remarque-t-il en s'asseyant sur un tabouret du comptoir de l'îlot central.

- Non c'est vrai! dis-je sarcastique.

- Pire qu'un grizzly qui a ses règles, marmonne Breeven qui pense sûrement que je ne l'entends pas par-dessus le bruit de la cafetière.

Même-ci sa remarque ne m'a pas particulièrement plu, il a visé plutôt juste. Heureusement, j'ai trouvé tout ce dont j'ai besoin dans la salle de bain de la fille pour me sauver de ma situation. De plus, je fais partit des rares personnes à cohabiter avec dame nature pendant trois jours.

- Tu savais que bon nombre de femmes font la même tête que moi parce que leur conjoint leur sert la même réflexion ? je lui informe, en éteignant la machine à café.

Je vois mon binôme hocher la tête en fixant un point en face de lui, pensif.

- Tu aurais dû venir me voir cette nuit, me dit-il avec un petit sourire.

Je grogne et bois une première gorgée.

- Je rêve ou tu bois mon café ? s'indigne Breeven en braquant son regard sur ma tasse.

- Tu ne rêves pas, je lui affirme.

Ma bouche grimace sous le goût amer de la boisson. C'est ignoble !

- T'as pas l'air d'aimer ça, remarque Breeven en plissant des yeux.

Je détourne immédiatement mon attention vers ma tasse pour cacher mon petit malaise provoqué par son regard un peu trop fixateur.

- Effectivement. Tu es très observateur, je lui annonce.

Un mouvement rapide dans un coin de mon champ de vision me fait lever la tête. Un peu étonnée, j'observe Breeven tendre sa main droite vers moi. Je mets un petit moment à comprendre qu'il veut que je lui donne ma tasse.

- Pourquoi? je lui demande.

- Fais-moi confiance, me dit-il, sans m'offrir une vraie réponse.

Heureuse de me débarrasser de mon café, je lui rends ma boisson avec joie. Breeven se retourne et semble fouiller dans les placards blancs de la cuisine. Quelques secondes plus tard, il en sort une brique de crème qui faisait partie de notre butin d'hier, lors de notre sortie à la recherche de nourriture.

- Comme il n'y a pas de lait on va faire autrement, m'explique-t-il en versant la crème dans le reste de café encore chaud.

Il me tend une nouvelle fois le récipient que je prends avec appréhension.

- Tu es prête pour l'entraînement? Me demande-t-il, un air joueur peint sur son visage tandis que je sirote la boisson au goût plus agréable.

Je lui lance un petit regard noir sachant qu'il n'allait sûrement pas me faire de cadeau.

Pour lui montrer que j'ai un minimum de confiance en moi, je lui réponds avec un sourire en coin:

- Je t'épuiserai à un tel point que tu vas me supplier d'arrêter.

- Tant mieux, je compte faire la même chose, renchérit mon binôme.

Avec un petit sourire, il se retourne et se dirige gaiement au premier étage.

**

Je pense que si je faisais du sport en bikini ça serait pareil.

Debout, en face du placard ouvert de la chambre appartenant à la fille, je recherche désespérément une tenue de sport mais je n'ai trouvé que celle de la parfaite petite allumeuse.

Après avoir fouillé dans le dressing de la chambre parentale dans lequel je n'ai rien trouvé appartenant à une femme - j'en ai déduit que le propriétaire est soit veufs, soit célibataire - je retourne une nouvelle fois dans la première chambre.

A contre coeur, je prends un legging noir et une brassière, plus un gilet pour cacher mon haut à la vue de Breeven et les enfile.

- Megan ! m'appelle une voix grave en provenance du rez-de-chaussée. Je sais que je suis quelqu'un d'intimidant mais il est temps de venir !

Sans écouter son propre éloge, je soupire et me résous finalement à descendre avec une lenteur extrême. J'espère que ça va bien se passer pour moi.

Lorsque j'entre pour la seconde fois dans la grande salle séparée, je remarque sans grand étonnement que Breeven est déjà prêt, son T-shirt arborant, pour ainsi dire, le logo de son Youtubeur sportif préféré.

En me faisant une queue de cheval, je m'approche vers la limite entre la salle de tir et celui de la torture, puis je m'arrête et observe Breeven s'accroupir et faire des pompes avec vitalité.

Exaspérée, je croise les bras et lève les yeux au ciel.

Mon dieu...

- Tu as fini de te donner en spectacle? je lui demande en évitant de regarder le haut de ses bras moulés par son T-shirt rouge.

Après une vingtaine d'autres pompes, il se lève sans être essoufflé et me répond avec un sourire mesquin:

- Tu rigoleras moins quand ça sera ton tour !

Je me crispe soudainement à l'idée de devoir reproduire la même chose que lui.

Tandis qu'il colle les tapis bleu entre eux en les poussant avec ses pieds, j'échauffe mes articulations en priant pour que mon binôme ne me casse aucun os pendant l'entraînement.

- C'est très facile, m'explique-t-il pendant que je me tourne vers lui. J'aimerai voir d'abord à quel point tu es rusée.

Je hausse un sourcil. Que va-t-il me demander de faire ?

Comprenant sûrement que je me pose cette question, il me répond :

- Tu vas devoir me faire tomber sur les tapis.

Je plisse mes yeux en le suspectant de me dire une grosse farce. Moi qui pensais qu'il serait plus méchant avec moi, il m'a pris au dépourvu. Un petit élan de confiance me prend après l'activité facile qui vient de me citer. Je trouverai bien un moyen de le faire tomber. C'est évident. Les baraqués sont les plus forts et les plus petits, les plus rusés.

Lorsque je m'avance avec courage vers le centre du grand carré de tapis, face à Breeven, je remarque qu'il fait une bonne tête de plus que moi. Pourtant, ce n'est pas ce détail qui va me dissuader de me battre contre lui, même si Monsieur bande les muscles de ses bras en les croisant pour me faire peur.

Je sens que je vais m'éclater.

***

Hello ! J'espère que ce chapitre vous a plu et j'aimerai aussi vous informer que l'écriture du prochain chapitre est bien avancée. Donc je le publierai sûrement dans le courant de la semaine prochaine sans faute !

Bisous ❤

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top