Chapitre 3
Je me suis représentée ce chapitre au moins mille fois dans ma tête du coup je l'ai écrit d'une traite ! J'espère qu'il vous plaira autant qu'il me plait, j'avoue, c'est un de mes passages préférés :p
Enjoy ;)
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Mes yeux s'ouvrent peu à peu à cause de la lumière du soleil qui passe à travers les rideaux. Quelque chose est inhabituel. Je ne suis pas dans ma chambre rose. Où suis-je ? Je reprends mes esprits et revois tout : mon départ, Alia, l'appart... Je me précipite alors hors du lit, et sors de la chambre en sautillant. Je me dirige vers le séjour, où je vois Alia qui mange des œufs et du bacon devant la télé.
- Coucou toi, s'exclame-t-elle avec un clin d'œil.
Je vais en direction du frigo dans lequel je prends une assiette de pancakes puis me sers un verre de jus d'orange. En faisant attention de ne rien faire tomber, je me dirige du côté télévision et m'assois sur le canapé.
-Adroite ma chère, s'apostrophe-t-elle en me voyant.
Je lui souris et acquiesce finalement d'un hochement de tête.
- Tu es prête pour ta première journée parmi nous ?
Je ne sais pas si je pourrais dire que je suis prête, mais j'ai hâte en tout cas. Je hausse les épaules.
Vient alors le temps de s'habiller. J'ai élaboré pendant plusieurs heures avant de me coucher ma tenue pour ce jour important, mais j'ai tout de même peur de faire mauvaise impression. Lorsque je sors vêtue de ma chambre, Alia m'attend déjà à la porte.
- C'est bien tu es à l'heure, plaisante-t-elle avant de refermer la porte derrière moi.
Après un court trajet à pied, nous arrivons enfin au théâtre. Il parait très petit lorsqu'on le compare à ceux des alentours. Je m'approche de cette grande et double porte laquée noire sans pouvoir masquer l'énorme sourire qui s'esquisse sur mon visage. À cette seconde précise, je me sens comblée. Cet accès est donc l'entrée du bonheur, mon bonheur. Ce bonheur que j'ai toujours vainement cherché. Ce bonheur qui semblait si inaccessible il y a quelques jours encore est devant mes yeux, impressionnés. Je tends la main pour caresser la matière de cette porte si élégante comme pour la connaître sous toutes les coutures et ce contact est presque magique, comme si la matière cachait un pouvoir gigantesque.
- Tu n'ouvres pas ? m'interrompt Alia de mes rêveries.
Je pousse alors la porte, le cœur battant. Mon amie me présente alors à Samantha, la responsable de l'accueil vraiment adorable, au professeur de théâtre, un certain John, aux cheveux grisonnant, et me montre la salle de spectacle. Je suis étonnée de découvrir que malgré l'extérieur qui parait minuscule, tout ici est grandiose. Trois salles de spectacles, des loges, un étage composé de plusieurs salles qui servent à l'entrainement des comédiens, un sous-sol aménagé en salle de repos... Ma visite intégrale se termine alors par la terrasse, lieu dans lequel nous sommes attendues. Arrivées une trentaine de minutes avant l'horaire prévue pour me permettre la découverte des lieux, nous nous asseyons, les premières, autour de la grande table rectangulaire.
- Tu es la nouvelle, Kiara c'est bien cela ?
Il me faut une fraction de seconde pour me rendre compte qu'on s'adresse à moi.
- Oui c'est moi !
Une femme d'une extrême élégance se tient debout en bout de table. Tout dans sa tenue semble parfaitement calculé, de ses ongles manucurés au maquillage impeccable en passant par sa robe haute couture, et ce en oubliant son chignon avec aucun cheveu décoiffé. Je me connais d'une nature coquette mais ce n'est rien à l'égard de cette femme !
- Jenna Smith, propriétaire des lieux, m'adresse-t-elle en me serrant la main.
C'est donc ça. Elle est la femme accomplie par excellence. D'après les dires d'Alia, elle a joué dans une dizaine de comédies musicales et pièces de théâtre à succès, avant de jouer un personnage récurrent dans une série à succès dont le nom ne me revient pas.
- Tu t'es familiarisé avec les lieux ?
Je hoche la tête, trop impressionnée pour prononcer un mot. Au moindre faux pas, je pourrai dire adieu à mon rêve de devenir comédienne avec elle. Elle peut être une vraie vipère et peut me rayer de tous les futurs rôles important, comme elle l'a fait à Alia, qui ne m'en a toujours pas expliqué la raison.
- Oui, Alia m'a bien aidée, je viens d'arriver en ville, osé-je ayant repris mon courage à deux mains.
Mlle Smith me sourit alors avant de s'asseoir à son tour. Je crois avoir marqué des points, mais il me faudra l'avis d'expert de ma colocataire.
Après l'arrivée d'une vingtaine de personnes, malgré le fait que nous semblons tous présents, et ce depuis un bon moment, la propriétaire ne prend toujours pas la parole. Tous semblent profondément agacés mais personne n'ose prononcer mot. Seule Alia se permet un soupir appuyé, ce qui lui vaut une réprimande du regard de la part de Mlle Smith.
- Que se passe-t-il ? murmuré-je à Alia qui se tient près de moi.
- On attend toujours le même, soupire-t-elle, agacée, sans que je puisse comprendre de qui elle parlait.
Ce fameux « il » doit être un membre important pour pouvoir nous faire perdre tant de temps. Ou alors j'ai rejoint un groupe vraiment très soudé.
- Il a sûrement dû avoir un empêchement alors je vais commencer, s'exclame l'élégante maître des lieux, tout d'abord je me dois de présenter notre nouvelle membre, Kiara, qui j'en suis sûre est bourrée de talent.
Je sens mes joues rosir mais la sensation d'être le centre de l'attention ne m'est pas désagréable. Tous ont l'air plutôt accueillant, je me sens dans mon élément. J'ai l'impression de revivre mes années collège au club théâtre, mais le tout en beaucoup plus grand et magique.
- Pour cette nouvelle année, après de nombreuses réflexions, la décision finale pour la pièce de cette année s'est portée sur...
Un grincement de porte a interrompu le discours, mais malgré le fait qu'il ait continué une fraction de seconde ensuite, mon attention se porte ailleurs. Elle est captée par ce garçon, cet être dont le visage est dissimulé derrière des lunettes de soleil. Des cheveux blonds. Que dire de plus ? Au premier abord ils semblent négligés, n'étant coiffés ni devant, ni derrière et encore moins en une espèce de raie sur le côté. Seulement, ceux-ci rajoutés à l'allure que lui fait cette veste en cuir lui confèrent un charme fou. Une espèce de beauté naturelle.
Malgré tout, au-delà de tous les détails incongrus de son apparence, la seule chose qui m'est perceptible ce moment même est ce sourire. On ne peut réellement appeler un sourire ce qui n'est en fait qu'une moitié, pourtant cette esquisse d'un millimètre seulement semble plus expressive que n'importe quel autre visage.
— Merci de figurer enfin parmi nous, j'entends Alia marmonner.
Il s'assoit face à moi. Je suis littéralement pétrifiée lorsqu'il me dévisage avec cette insistance déconcertante. Je lève la tête pour tenter de le défier mais il détourne finalement la tête.
— Carrie ? je l'entends chuchoter au milieu du discours de Jenna Smith.
La pièce commence à valser autour de moi et je sens que je vais perdre connaissance. Comment m'a-t-il appelé ? Ce sourire en coin si familier... Je respire longuement pour me calmer et lève la tête vers l'objet de mes peurs, qui retire alors ses lunettes.
Un coup de poignard me transperce le dos lorsque mes doutes son enfin confirmés. Comment n'ai-je pas pu deviner plus tôt ? A chaque inspiration croit ma rage envers lui. Je l'observe en détail comme quelques minutes auparavant mais tout ce que je vois en lui à présent est de l'arrogance. Il est séduisant mais ne le sait que trop bien.
— Non je m'appelle Kiara, articulé-je avec le peu de voix qui me reste.
J'inspire et expire calmement, espérant qu'il n'insiste pas.
— Te moque pas de moi !
Son rire m'envahit les oreilles et je vois mille et une images m'obscurcir la vue. Je ferme les yeux pour stopper mes larmes qui commençaient à me brouiller la vue et donne un grand coup de pied au blond face à moi. Son visage se tord alors en une grimace. Il me regarde alors en fronçant les sourcils mais je comprends au sourire qui se dessine sur son visage qu'il n'est pas sérieux, ce qui m'énerve de nouveau au plus haut point. Pour qui se prend-il ? Il croit vraiment qu'après tout ce qui s'est passé je vais lui sauter au cou ?
Je soupire bruyamment, ce qui attire quelques têtes vers moi. J'en avais presque oublié le discours qui était en train d'être prononcé. Romeo et Juliette sera alors jouée ? N'est-ce pas génial ? Pourtant je n'arrive pas à me réjouir et me mords la joue de frustration.
— Quand seront les auditions ? Interrompt une voix masculine.
Je lève les yeux vers le garçon face à moi et ne suis pas surprise de remarquer qu'il a prononcé ses paroles sans détourner son regard de moi.
Je n'entends pas la réponse qui lui est adressée tant je suis obnubilée par lui, mais je l'entends acquiescer. Il compte avoir le premier rôle, j'en suis sûre. Et moi qui voulais être Juliette ! Je ne pourrai pas jouer une seule scène romantique avec lui, c'est hors de question ! Ma respiration se fait alors difficile et je n'arrive plus à avaler ma salive. Quelques larmes perlent sur mes joues. J'essaye de me calmer mais les coups martelant à toute vitesse ma poitrine m'en empêchent. Je me lève alors en sursaut et rentre à l'intérieur du bâtiment.
Ma respiration et mon pouls reprennent finalement une allure correcte, jusqu'à ce que je sente une décharge électrique sur l'épaule. Fichue électricité statique. Une main m'effleure, sa main.
— Carrie qu'est-ce qui se passe ?
C'en est trop, je ne me peux me retenir de le gifler à cette innocence feinte, et ressens une grande satisfaction à le voir complètement déboussolé. Il passe une main sur sa joue rougie.
— C'était pour quoi ça ?
Il plaisante ? Il n'en a aucune idée ? Vraiment aucune ? Je fulmine de rage mais ne peux me résoudre à lui rafraichir la mémoire. Je me revois quelques années en arrière, dans mon salon, attendant, attendant...
— Deux choses : la première, ne m'appelle plus jamais Carrie, pesté-je rouge de rage, et ensuite, à partir de maintenant je veux que tu m'adresses la parole qu'en cas d'extrême urgence.
Étonné très certainement par mon humeur, il a un mouvement de recul. Il a enfin compris.
— En tout cas tu m'as beaucoup manqué princesse, chantonne-t-il en s'éloignant.
Je suis totalement chamboulée face à ce surnom que je n'ai pas entendu depuis plus d'une éternité. Il s'en souvient encore après tout ce temps ?
— Tu ne m'as pas écoutée ? réussis-je à prononcer la voix cassée.
—Une urgence ! m'assure-t-il avec un haussement d'épaules.
Lorsqu'il s'éloigne enfin de mon champ de vision je me détends et souffle un bon coup, soulagée. Seulement cette fois-ci je ne peux plus me retenir et éclate en sanglots. Revoir Theo ici fait remonter à la surface toutes les émotions que j'ai essayé de refouler pendant de nombreuses années.
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Alors ?
Déjà qui est Theo selon vous ? Que pensez vous de la réaction de Carrie/Kiara ? (vous avez 4 heures) x)
Je me sens débile avec mes répliques à la fin que sûrement personne ne lit mais c'est pas grave x)
Coralie ♥
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