Chapitre 26

Je sors de la chambre que je partage avec Lise le cœur battant à une vitesse folle. Je ne peux plus me taire, après avoir passé notre temps à flirter, il faut que je fasse le premier pas en lui avouant ce que j'ai sur le cœur. Je sais que lorsque je l'aurai dit, il parviendra à me rassurer. C'est ce qu'il fait toujours ! Quelle que soit sa réponse, je sais que me sentirai mieux. Et puis, que pourrait-il bien me répondre ? Avec lui tout a toujours été si simple, je ne vois pas pourquoi les choses pourraient changer.

Je décide de marcher en direction de sa chambre sur le pas de course, déterminée. Non, je ne me voilerai pas encore la face. Après toutes ces années que j'ai passé à me taire lorsque nous étions adolescents, je sais que je ne regretterai pas mon acte. J'ai trop attendu.

Je prends une grande inspiration, pour tenter de ralentir les battements de mon cœur, mais en vain. Je décide alors de penser à ce que je lui dirai, une fois qu'il m'aura ouvert la porte. Je pourrais aller droit au but en disant simplement :« Theo, je t'aime.», mais cela ne me ravit pas tant que ça. Car même s'il partage certainement mes sentiments, il vaut mieux y aller plus subtilement, usant des sous-entendus et des silences...

Arrivant enfin au niveau des escaliers, je saute les marches quatre à quatre. J'ai une sensation étrange dans le ventre. Comme des fourmillements. Je n'arrive à déterminer si ça m'est désagréable ou non mais plus je m'approche de la chambre, plus ça m'envahit. Est-ce de la peur ? Ce serait idiot étant donné que j'ai passé le trajet de car à dormir adossée à son épaule. Ce geste vaut mille paroles que je lui adresserai ce soir. Étant donné la complicité que nous avons, il est même probable qu'il s'attende à ma visite. Ou même qu'il s'apprête à me faire sa déclaration aussi, qui sait ?

Je sais que je n'ai aucune raison d'avoir peur. C'est donc apaisée et sans aucune appréhension que je toque à la porte de l'élu de mon cœur. Alors qu'il tarde à ouvrir, je pense à ce que je pourrai lui dire. Une idée me vient. Je vais le regarder droit dans les yeux et lui avouer d'une voix faiblarde que je devais lui avouer quelque chose. Après ça je briserai le contact visuel et me retournerai, tentant de reprendre mes esprits. Puis je lui avouerai que je l'aime, et, selon mon assurance du moment je lui confierai, ou non, que cela dure depuis notre adolescence.

Me surprenant tant que j'en fais un bon en arrière, la porte s'ouvre brutalement sur Theo, vêtu seulement d'un jean non boutonné. Le sourire aux lèvres, je ne peux m'empêcher d'admirer la vue, m'attarder sur ses tablettes de chocolat, ses pectoraux, ses larges épaules... Mais lorsque j'aperçois la mine paniquée de mon ami, je me mets à regarder le fond de la pièce et découvre au début simplement le lit défait. Je l'ai réveillé, pensé-je alors. Mais j'aperçois alors une silhouette ressemblant à celle de Jenna sous les draps, cachant sa nudité, d'un air effarouchée.

Lorsque je comprends enfin ce que j'ai surpris, un poignard s'abat sur ma poitrine et me déchire instantanément le cœur en mille morceaux. Des larmes m'obscurcissent la vue et je n'arrive à penser à rien. J'ouvre la bouche pour tenter de prononcer quelque chose mais aucun son ne sort. La seule chose que je parviens à faire c'est partir en courant, claquant la porte derrière moi.

Je me rue aussi vite que je peux vers ma chambre, mais j'entends déjà la voix de Theo qui m'appelle. Malgré tout je ne cède pas et parviens enfin devant la porte chambre, sur laquelle je m'affale. Je tente d'inspirer mais mes poumons sont bloqués. Je suffoque au gré des sanglots qui me dévorent un par un, me rappelant le spectacle que j'ai aperçu.

Ne parvenant pas à ouvrir la porte, je glisse sur le long de la porte et chute les fesses sur la moquette, abattant ma tête sur mes genoux. Et voilà qu'encore une fois je me suis faite des idées quant à ma relation avec Theodore. J'en arrive à me demander quelle sensation est la pire. S'être faite posé un lapin et abandonnée par celui qu'on aime, ou voir toutes ses espérances, tous ses espoirs d'une belle histoire d'amour déçus et balayés à coup de couteaux par une belle blonde bien plus désirable et si puissante soit-elle. En réalité la dernière option est la pire, parce qu'avec celle-ci je n'ai aucune raison de lui en vouloir, puisque je suis la seule fautive. Avec la première on peut imaginer de belles retrouvailles ainsi que des excuses larmoyantes mais là aucune perspective n'est réjouissante. Non, je suis battue à plate couture à coup de seins siliconés.

Je tente de maîtriser une seconde ma respiration et tends l'oreille. Je n'entends plus les pas de Theo derrière moi, il a dû renoncer. Je suis presque déçue de ma constatation, le voir persister m'aurait au moins montré qu'il tient un temps soit peu à moi.

Mes sanglots reprennent de plus belle jusqu'à ce que je sente mon portable vibrer dans ma poche de pantalon. Là ma respiration se bloque. Theo. Il me demande si j'ai besoin d'aide. Je réfléchis une seconde avant de répondre. J'hésite entre lui balancer tout ce que j'ai sur le cœur ou faire comme si de rien était et sauver notre amitié retrouvée. Je choisis pour la deuxième option et ravale ma fierté. « Je venais discuter mais je savais pas que tu étais occupé. Continue ce que tu as à faire, ce que j'avais à dire n'étais vraiment pas important. Bonne soirée. », j'écris rapidement. Au comble de la honte je rajoute même un smiley, augmentant la crédibilité au personnage de l'amie complice. Je respire lentement mais les sanglots reviennent.

Je sens mon portable vibrer dans ma main et ouvre immédiatement le message : « Merci, t'es une amie en or ! », m'a envoyé Theo. J'ai été si bête, si naïve. Pourquoi est-ce que j'espère toujours plus que l'amitié qu'il m'offre ? Au fond il n'a pas changé, avant il sortait avec des filles régulièrement et maintenant il ne fait que coucher avec elles. L'évolution est logique. Mais c'est la goutte de trop. Mon cœur, s'il en restait un morceau vient de se briser encore une fois, et mes sanglots s'intensifient.

Je sais que les rumeurs dont on m'avait parlé étaient fausses. Non, en réalité ils entretiennent une relation consentante. Finalement cette constatation est la pire.

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Alors ? Des avis à chaud ?

Les publications vont être moins fréquentes, là je publiais un chapitre par jour mais je vais devoir me limiter à un par semaine pour ne pas provoquer mon échec scolaire ! 😅 Car sinon je sais que je vais faire qu'écrire !

Bises,
Coralie ♥️

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