Chapitre 21
— Mais qu'est-ce que t'as fait ! me crie Theo hors de lui.
Voilà qu'il me fait culpabiliser ! Tout est de sa faute, il me pousse à bout ! Si je pouvais je le ferais passer par dessus bord. La seule raison pour laquelle je ne le fait pas c'est que j'ai besoin de lui pour pagayer jusqu'à ce soir, et au passage que je ne veux pas aller en prison pour meurtre. Sans toutes ces raisons il serait déjà au fond de l'eau !
— Si tu n'avais pas eu l'idée de t'arrêter aussi ! m'emporté-je en même temps qu'il enlève son tee-shirt, et puis c'est pas le moment de te déshabiller...lâché-je troublée.
Il saute hors du bateau, me laissant seule avec ma pagaie. Je n'aurais pas eu besoin de le pousser finalement.
— Tu ne bouges pas, d'accord ? m'ordonne-t-il d'un ton autoritaire.
J'acquiesce, tout en le regardant faire. Dans quelle situation est-ce que je nous ai mis ? Avec une seule pagaie on ne sera pas rentrés avant demain ! Il met la tête dans l'eau et déjà je ne le vois plus. Lorsqu'il sort la tête hors de l'eau je vois qu'il a pu récupérer la pagaie. Ouf ! Je crois que je n'ai jamais autant vénéré sa présence.
— Heureusement que l'homme fort que je suis est là pour tout arranger... se vante-t-il tout en remontant du bateau.
Je lève les yeux au ciel. Il arrive toujours à tout gâcher avec son arrogance... Tandis qu'il pousse sur ses bras pour remonter je ne peux détourner mon regard de lui. J'ai le souvenir que ses muscles étaient bien dessinés à l'époque mais ce n'est rien comparé à ce que je vois. Il pousse un léger gémissement en remontant dans le bateau et moi je le regarde toujours autant mais finis par secouer la tête. Qu'est-ce qui me prend tout à coup ? Un joli minois et des muscles bien dessinés et je fonds ?
— Serais-tu en train de me mater ?
Écarlate, je secoue la tête. J'espère qu'il disait seulement ça pour plaisanter... En même temps avec le numéro qu'il vient de me faire je ne pouvais que le regarder, il est rusé.
— Il faut pagayer sinon on va nous rattraper, lancé-je finalement.
Il se remet à pagayer et je l'imite.
— Veux-tu que je me mette derrière cette fois ? me dit-il en se retournant.
Je hausse les épaules. J'en ai foutrement rien à faire mais s'il préfère se mettre à l'arrière... Je me lève sur le bateau en tentant de ne pas tomber mais lorsque Theo se déplace pour essayer de prendre ma place je tombe dans l'eau. La seule prise que j'ai eu est le bateau mais je me rends bien vite compte que c'était une erreur quand le bateau tourne et se retrouve à l'envers, coinçant Theo et moi dessous. Mon cœur bat la chamade et je retiens tant que je peux ma respiration mais je sens que je ne vais pas tenir bien longtemps.
Je sens finalement Theo qui m'attrape le bras et m'emmène à la surface. Il m'a sauvé, ce con.
— Pousse avec moi ! m'hurle Theo tandis que je reprenais ma respiration un peu plus loin.
Nous finissons par réussir à redresser le bateau et tandis que je suis responsable des pagaies, Theo, lui a pour mission de ramener la boîte hermétique dans laquelle se trouve nos sacs.
— Je vais finir par penser que tu le fais exprès, princesse ! pouffe Theo une fois que nous sommes enfin retournés dans le canoë, lui a l'arrière et moi à l'avant.
Je souris. C'est vrai que cela fait déjà deux fois que je nous offre des frayeurs pas possibles. Je m'apprêtais à renchérir mais je me souviens de la conversation dans laquelle nous étions avant que je fasse ma première catastrophe.
— Pour en revenir à ce que tu disais, je n'ai jamais eu de mauvaise intention envers toi, compris ? me lance-t-il comme ayant lu dans mes pensées.
Je me retourne afin de le regarder dans les yeux. Que dois-je croire ? À son ton sec je devrais le croire, mais pourquoi ai-je encore des doutes ? Il me sourit d'un air soucieux.
— Quelle heure est-il ? lui demandé-je soudainement mal à l'aise.
Ma parade était plutôt intelligente car il m'indique qu'il est 13 heures passées. L'un comme l'autre commençant à avoir faim, nous décidons de nous arrêter dès que nous voyons un endroit propice où nous pouvons nous poser.
— Si tu n'as pas de mauvaise intention alors à quoi joues-tu ?
Il me tend mon sac avant de sortir le sien et me regarde un petit moment avant de me répondre.
— Si je suis parti sans rien dire c'est pour ton bien... lâche-t-il enfin.
Je le regarde avec de grands yeux, mon sandwich à la main. Que sous-entend-il lorsqu'il dit avoir fait ça pour mon bien ? Comment a-t-il pu me laisser tomber pour mon bien ? Décidément je ne comprends vraiment pas.
— Comment as-tu pu partir sans rien dire pour mon bien ? cédé-je enfin.
Je n'ai pas pu m'en empêcher, j'attends une réponse depuis trop de temps pour encore devoir attendre.
— Tu es peut-être au courant maintenant...
Il pose son sandwich et me regarde, les sourcils froncés.
— Tu es sûre que tu veux l'entendre ?
Il attend encore quelques seconde avant de reprendre.
—De toute façon tu ne sais même pas de quoi il s'agit. Un mois avant le bal, mon père m'a annoncé qu'il était muté à New-York, mais comme tu le sais je voulais attendre qu'on y aille tous les deux, alors je leur ai même proposé de rester chez toi avant même de t'en avoir parlé. À l'époque ne doutais de rien.
Cette idée de le voir s'incruster chez moi me fait sourire.
— On était donc en pleine réflexion tandis que... Non mais laisse tomber je ne peux pas te faire ça c'est pas mon rôle.
Il reprend son sandwich et en prend une bouchée, le regard fuyant.
— Theo... Étant donné tout ce que j'ai subi après ton départ je mérite une explication...
Il hausse les épaules et hoche la tête inattentif. Je le vois se mordre la joue.
— Princesse, avec tes parents j'ai toujours senti qu'il y avait un problème, commence-t-il alors que je ne comprenais absolument pas où il voulait en venir. Alors j'ai fait des recherches, j'ai commencé à fouiller dans leurs papiers et écouter leurs conversations quand j'étais chez toi...
Je ne comprends toujours pas ce qu'il me raconte mais ne l'interromps surtout pas.
— Attends une minute, s'arrête-t-il soudainement. Pourquoi es-tu partie de chez toi ?
Je le regarde, totalement déboussolée par ce revirement de situation. J'ai l'impression que je ne saurais jamais la réelle raison de son départ.
— Tu ne peux pas continuer...?
Il secoue la tête.
— J'ai besoin de savoir, m'intime-t-il en un murmure.
Il ne m'a pas dit grand chose mais je sens à son attitude qu'il est sérieux et ne se moque pas de moi. Je le sais cette fois.
— Pour plusieurs raisons... Papa me forçait à faire médecine alors que je n'en avais pas envie, et puis il y avait Eva...
— Qui est Eva ?
Je passe ma main sur mon visage. Quitte à raconter la suite de son départ autant tout raconter...
— C'est l'amie que je me suis faite à l'hôpital après ma tentative de suicide.
Je regrette immédiatement mes paroles. Pourquoi lui en ai-je parlé ? Je m'étais promis de ne plus jamais l'évoquer...
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Mmmh... Si l'on considère qu'il y a quelques chapitres où commenter est capital, je dirais que celui-ci en fait parti ! Non, vraiment, après ce chapitre j'aimerais avoir votre avis ! 😁
Le chapitre 1, le chapitre 3 et celui-ci font parti des premiers que j'ai inventé ! Leur trame est si vieille que j'en ai trouvé des anciennes versions qui datent d'il y a plus de 3 ans ! Alors j'ai besoin de savoir s'ils sont à la hauteur 😉
Est-ce qu'il y a un problème de cohérence ? Dites-moi tout ! 😊
Bises,
Coralie ❤️
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