Louis se réveille sans oser ouvrir les yeux.

Il voulait se rappeler. Se rappeler de tout ce qu'il avait pu penser.

De tout ce qu'il avait pu endurer.

Il s'attendait à tout oublier avec l'alcool.

Il a espéré perdre. Il a espéré gagner.

Il a tout espéré sauf ce policier. Il a espéré Rose.

La meilleure des versions se nomme-t-elle réalité ?

Il faut qu'il ouvre les yeux.

Mais égoïstement, il hésite.

A son proclamer réveil, qui sera là pour pleurer contre son épaule?

Qui va lui donner ce sourire qui lui fera oublier la douleur?

Qui va lui crier son inconscience et prendre son visage entre ses mains pour s'excuser et l'accuser?

Est-ce qu'il regrette d'y être aller maintenant?

Son coeur fléchit.

Tu le savais, Louis.

Tu le savais, mais tu y as fais face. 

Et malgré ton soi-disant courage, il t'a tout de même frapper et tu as perdu l'équilibre, comme si tu ne t'y attendais pas.

T'as toujours tout perdu, après tout ! Pourquoi Amélia aurait été une exception?

" Seul. Seul. Seul. C'est tout ce que tu mérites. "

Les paupières de Louis s'élèvent soudainement, comme s'il se réveillait après un mauvais rêve.

Personne ne l'attend là, dans cette chambre médicale.

Toujours seul.

A jamais seul.

Louis est seul.

- T'es stupide.

Et Amélia aussi.

L'homme au costume noir est d'abord surpris de reconnaître la femme de ses tourments les plus secrets.

Puis il se rend compte que tout cela était pour elle. Il est parti là-bas pour elle. Son coeur se brise pour elle. 

- Je suis vraiment stupide, répète Louis.

- Oui, ça on le sait, je viens de le dire, réplique Amélia, d'un ton qui se voulait agacé.

Un sourire affronte les lèvres du blond et il ne tente même pas de l'assommer.

Sourire contagieux.

Comme si cela semble normal, ils sourient sans gêne, sans craintes.

Et si justement ... il s'avérait que ... c'était normal ?